beau papa

C'est le week-end !


Mon beau père s’était mis dans l’idée de chasser. A un âge déjà bien avancé il avait réussi à passer le permis, il l’avait même passé « en groupe » puisque mes 2 beaux frères avaient mis un point d’honneur à l’accompagner.

Toute la famille s’est donc équipée d’armes adéquates pour la traque du petit gibier. Permis payés, les cartes communales en poche, les cartouches et un minimum d’accessoires vestimentaires, ça commençait à faire un sacré budget pour amener tout ce beau monde sur le terrain ... des illusions perdues.
Car il s’agirait à n’en pas douter de cela !

Les uns et les autres n’avaient de connaissance de gibier que livresque, d’arme que militaires (pour beau papa ça commençait à faire longtemps et pour les 2 jeunots ce n’est pas à la journée citoyenne qu’ils avaient eu le temps de beaucoup manipuler…)
Bref, l’ouverture approchait.

Ils passaient le temps des repas familiaux à discuter de chasse, de gibiers, de balistique…
Quant à moi, mon épouse m’avait demandé d’intervenir le moins possible lors de ces discutions animées.
D’abord parce que beau papa mettait un point d’honneur à me contredire (pour un sujet bénin ça n’avait pas trop d’importance, mais sur le sujet de la chasse ça risquait de tourner au vinaigre), ensuite parce qu’ils étaient déjà bien excités et qu’il n’était pas besoin d’en rajouter…
Après deux ou trois Pastaga en apéro, ça partait rapidement en « live » et beau papa posait toujours une question vicieuse à laquelle il était de bon ton de ne pas savoir répondre… lui, il connaissait forcément la réponse puisqu’il avait préparé son coup et que l’effet du Pastaga n’était pas assez puissant pour lui faire complètement oublier la réponse.

Moi, j’attendais le jour J de la revanche…sur le terrain.

Le jour J, à l’heure H, la belle famille était …encore au domicile : beau papa avait décrété qu’il ne servait à rien de courir aussi vite sur le terrain puisqu’il est bien connu que les compagnies de rouges se reforment aux heures les plus chaudes après avoir essuyé les premières salves destructrices.
Heureusement que les voix éplorées des beaux frères et les aboiements d’énervement du chien ont alors produit quelque effet, on a fini par se mettre en route avant l’heure du zénith !

Mais ce qui devait arriver, arriva.
Le chien sorti du coffre et comme pris de folie soudaine parti tout droit aller « chier » de rage d’avoir raté son ouverture car ça faisait un bon moment qu’il entendait péter depuis le jardin et qu’il pissait des litres et des litres sur tout ce qui sortait de terre.
On ne le revit pas pendant un bon moment.

Beau papa ne parut pas plus perturbé que cela et il décida que l’on se mettrait en ligne, et …en avant…

Il longeait une grosse pinède pendant qu’on était décalés dans la plaine. On s’est tous les trois arrêtés net : beau papa visait le gros pin le plus proche, il visait, visait, visait… et le fusil repris gentiment sa place initiale.
Luc, le plus jeune, s’est entretenu avec beau papa et en moins de temps qu’il n’en faut pour cligner de l’oeil, la palombe tomba net du gros pin…puis à la détonation, j’ai juste eu le temps d’entre a percevoir un garenne gicler d’un roncier proche que le second coup de 12 de Luc l’avait déjà fauché !

C’est à ce moment là qu’on a eu l’idée de lui attribuer le surnom de Lucky-Luc.

Toute la chasse s’est à peu près déroulée de la même façon au fil des heures, beau papa s’est remis à viser… à terre cette fois ci, le chien venu d’on ne sait où à fait gicler une compagnie de rouges dont 2 des membres ont eu la malencontreuse idée de croiser les plombs envoyés quasiment en même temps de la pétoire téléguidée de Lucky Luc.

C’est lors de ce second doublé que l’on a définitivement attribué le surnom du célèbre cowboy à mon jeune beau frère.

On a ainsi fini cette journée d’ouverture que j’avais, dans ma tête, dédié à beau papa.

Comme revanche, c’était un peu maigre, puisque j’ai ainsi vécu ma première bredouille à une ouverture de chasse, coiffé à chaque fois par le terrible Lucky Luc qui ne nous a pas laissé tirer une seule cartouche !

Ma consolation c’est de revoir à l’infini le beau papa qui vise, et vise et vise encore mais ne se décida jamais à appuyer sur la détente…

Il m’a dit :
- C’est pour laisser le plaisir de tirer à mes enfants…

Finalement je l’aime bien mon beau papa !!!

Tout simplement Superbe J-P ..... écroulé sur mon clavier à l'épisode du chien

Sympa !
Et pas si méchant que ça le beau papa !

Bien sympa ton histoire

sympa cette histoire JP....merci

Jean-Paul13 a écrit:
Mais ce qui devait arriver, arriva.
Le chien sorti du coffre et comme pris de folie soudaine parti tout droit aller « chier » de rage d’avoir raté son ouverture car ça faisait un bon moment qu’il entendait péter depuis le jardin et qu’il pissait des litres et des litres sur tout ce qui sortait de terre.
On ne le revit pas pendant un bon moment.

J'adoreeee !!!

Jean-Paul13 a écrit:
Il m’a dit :
- C’est pour laisser le plaisir de tirer à mes enfants…

Finalement je l’aime bien mon beau papa !!!

Ca renforce les liens notre passion!!

Une belle Histoire.

alors le coup du chien qui va chier de rage , celle la elle est énorme

alors là, Jean Paul, je suis sûr, t'es vraiment bon et si un jour tu veux passer par chez moi, pas de soucis et puis, tes histoires, je vais les imprimer et faire un recueil, je peux ?

Sympa ton histoire

chris01 a écrit:alors là, Jean Paul, je suis sûr, t'es vraiment bon et si un jour tu veux passer par chez moi, pas de soucis et puis, tes histoires, je vais les imprimer et faire un recueil, je peux ?

Bien sur, tu fais parti de mes fideles lecteurs ! La souche de famille est originaire de la Somme, j'y suis allé une fois pour voir le village qui porte notre nom, ça rapproche de l'Ain...
Merci pour l'invit, peut être un jour je passe par là bas, je te ferais une dédicace sur le bouquin !

au prochain W.E. !

a+
jp

Jean-Paul13 a écrit:
Mais ce qui devait arriver, arriva.
Le chien sorti du coffre et comme pris de folie soudaine parti tout droit aller « chier » de rage d’avoir raté son ouverture car ça faisait un bon moment qu’il entendait péter depuis le jardin et qu’il pissait des litres et des litres sur tout ce qui sortait de terre.
On ne le revit pas pendant un bon moment.

Je suis juste mort de rire sur ce passage

Une superbe histoire en tout cas !

Merci a toi

encore une superbe histoire j'adore