Cote d'or un arreté de la prefecture contesté

Un arrêté préfectoral décrète la destruction de cervidés sur huit communes du nord du département. Des chasseurs ont empêché une intervention la semaine dernière.


2010/2011. Pour cette saison de chasse, 1 569 cervidés (cerfs, biches, faons…) ont été attribués aux chasseurs de Côte-d’Or. 2009/2010. Pour la campagne de chasse précédente, 1 322 cerfs, biches et faons avaient été autorisés à être chassés.

L’opération a fait l’objet d’une certaine discrétion. L’arrêté préfectoral, en date du 31 janvier, n’était d’ailleurs toujours pas en ligne hier sur le site internet de préfecture de Côte-d’Or. Le texte est sensible : il autorise la destruction par tir de cerfs sur six communes du Châtillonnais (Essarois, Leuglay, Maisey-le-Duc, Vanvey, Villiers-le-Duc et Voulaines-les-Templiers). Les interventions, effectuées par des lieutenants de louveterie, pouvant se faire de nuit, avec utilisation de sources lumineuses, et cela jusqu’au 28 février.

Mais, l’information n’a pas tardé à fuiter auprès des chasseurs du secteur. Finalement, une première intervention, effectuée par quatre lieutenants de louveterie, devait se dérouler mercredi 9 février au soir sur la commune de Voulaine-les-Templiers. Mais cinq présidents de sociétés de chasse des alentours, alertés, sont venus à la rencontre des hommes missionnés par les services de l’Etat. L’opération a finalement été annulée. Aucune bête n’a donc été abattue.

« Nous avons discuté avec eux tranquillement et tout s’est bien passé », raconte un des chasseurs intervenants qui a souhaité garder l’anonymat « Nous ne sommes pas d’accords avec cette façon de faire. On essaye de gérer le cheptel et nous réalisons correctement les plans de chasse depuis des années. » Des comptages estiment que près de 1 300 animaux sont présents dans les vallées de l’Ource et de la Vingeanne. Une surabondance qui engendre des dégâts agricoles, forestiers, et qui augmente les risques routiers. La raison ? « La mauvaise gestion du Groupement d’intérêt cynégétique du secteur », regroupant plusieurs sociétés et territoires de chasse, selon les services de l’Etat. « La situation est telle qu’elle démontre que les plans de chasse, tels qu’ils ont été sollicités ces dernières années par le GIC, structure que l’on considère comme compétente en ce domaine, n’ont pas été à la hauteur des enjeux », commente Jean-Luc Linard, directeur de la Direction départementale des territoires. « Ce millier d’animaux est le résultat de plusieurs années de gestion consécutives. »

Une explication que les chasseurs du secteur, et notamment le président du GIC incriminé, Daniel Bertrand, réfutent. Pour eux, leurs demandes d’attributions ont justement toujours été revues à la baisse (voir encadré). Ce qui explique cette forte population aujourd’hui. Au final, les services de l’Etat annoncent que les attributions de biches et de faons seront en très forte augmentation dès l’an prochain sur ce secteur. Des attributions qui pourraient être multipliées par deux, voire trois.