Une histoire d’écolo - rigolo

Lun 26 Jan 2015 - 16:30

Quand je pense que je ne ferai jamais les 12 pages de post de Cadusseau avec celle là !!!

Mais bon, ça me fait encore bien rire !

Il y a … - (les histoires commencent toujours par il était une fois, ou il y a bien longtemps- je fais donc dans le traditionnel).

Il y a quelques années de cela, le territoire d’en face est devenu réserve, je me retrouvais régulièrement en face du Monsieur pour cause d’engueulades régulières et forcément récurrentes sur le ton peu banal du cassage de gueule à venir, il y avait un t’en soit peu d’animosités entre « l’écolo » et votre serviteur à 2 pattes, bref ça frottait pas mal.

Heureusement on était séparés par « le canal », un bon trente mètres de large qu’on se refusait à franchir d’autant plus que nos joutes verbales étaient hivernales… et l’eau glaciale.

Il m’accusait de tous les mots, entre autres que mon chien, Labrador de son état, se retrouvait régulièrement sur « son » territoire de réserve pour aller récupérer un canard pointu désailé, que ça pétait trop fort et donc que ça déplaisait à ses fortunés invités des pays du grand Nord qui finançaient son association, qu’il était formellement interdit de fusiller le ragondin, qu’il m’avait déjà jumelé dans le canal « à poils » et que si ça recommençait il porterait plainte.

Ca c’était vrai- mais je m’étais bien gardé de le lui confirmer, bien entendu. Un jour, à tombée du jour plus exactement, le Labrador s’était lamentablement emmêlé les pinceaux dans les végétaux de bordure du dit canal et pour le sauver de la noyade je m’étais profondément gelé les roubig… pour le dégager, on était revenus comme on avait pu , -moi et le chien- et depuis le chien me vouait une reconnaissance à toute épreuve.

Jusqu’à vouloir aller choper les garennes chez l’écolo, de l’autre coté du Canal. Avec le Labrador (il s’appelait Gaspard) il n’y avait pas toujours besoin de faire péter, ce chien avait un tour de passe-passe vicieux pour aller d’une sortie à l’autre du terrier, il creusait un peu, faisait ensuite un bon de chat et finissait par faire couiner le garenne sans que j’ai à faire péter le Robust.
C’était limite de la braconne, mais allez expliquer ça au chien !
Là aussi l’écolo aurait eu raison, mais ça il ne le savait pas.

Un jour on s’est retrouvés comme 2 c…

Dans le cadre de mon boulot, la Direction organisa une sortie de fin de Match, non… pardon, de fin de Conseil d’administration. Ca avait bien chauffé et pour nous remonter un peu le moral, pour nous faire passer la pilule qui sentait le roussi (type charrette à venir, licenciements, gros soucis en perspective…), ils nous avaient concocté une superbe sortie de campagne type « surprise-surprise vous ne serez pas déçus »avant que ça nous tombe sur le coin de la gu…
Nous voici donc tous dans le bus affrété pour l’occasion.

Et bien sur, plus on se rapprochait du but et du coin de campagne en l’occurrence, et plus je reconnaissais le lieu de mes exploits cynégétiques !!! du moins, vu d’en face !!! vu de l’autre coté du canal !!! On faisait donc la sortie chez l'"écolo"...

Accueil de bienvenue par le Maitre des lieux qui se « l’a pête grave » selon mon collègue voisin.
On était heureusement une bonne vingtaine d’invités au parc et ça m’a permis, en me faisant tout petit, d’échapper aux yeux de « l’écolo » pendant un temps.
Je ne voulais pas faire de vague, d’abord parce que j’étais dans le cadre de mon boulot, ensuite parce que c’était affaire à régler en « privé » et enfin que ce Monsieur se ridiculisait pas mal devant l’auditoire à force de nous gaver de statistiques statisticiennes qui ne convainquait personne et incitait à la sieste réparatrice.

Mon voisin de devant d’ailleurs a du un peu trop s’affaler sur son siège et sa tête ,retombée sur l’épaule, ne m’a plus alors protégé du regard fourbe et enlunnété de l’ « écolo » qui a bien semblé me reconnaitre.
Oui, le voilà maintenant qu’il me désigne du regard :
-« … d’ailleurs vous avez là un fin connaisseur des espèces d’anatidés puisqu’il n’hésite pas à plonger au canal tout nu pour l’étude des espèces hivernantes et présentes dans le canal »
L’altercation s’est arrêtée là, les collègues dormaient tous plus ou moins et la journée s’est ainsi clôturée, avec un simple bémol à l’instant du serrage de mains, une mouche qui passait par là aurait juste entendu chuchoter dans les tons bas :
-« on se retrouvera ! … »

L’affaire n’était donc pas finie !

Oh que non !

La revanche était proche mais je ne le savais pas, les circonstances ont fait que …

C’était en fin de saison, je m’étais embranché comme j’avais pu avec ma Fiesta le long du canal et après quelque affut sans résultat je m’apprêtais à rentrer quand j’ai vu « l’écolo » branché à un poteau téléphonique qui posait des sortes de leurre pour faire fuir les oiseaux.
Croyant encore à quelques vices de la part du personnage, je l’apostrophe et lui demande s’il veut que je les déglingue comme cibles de choix ou s’il va les mettre plus loin.
En fait il m’explique que c’est pour protéger les oiseaux des hautes tensions à proximité, je lui dit qu’il ferait mieux de faire venir les employés d’EDF pour les poser directement sur les hautes tensions, ce à quoi il rétorque qu’il est lui-même un ancien des PTT, qu’il a des connaissances avec ceux de l’EDF dans le cadre de syndicat et qu’il retient mon idée.
Qu’il me remercie.

?

J’en reviens pas, y’a moins d’eau dans le gaz ! C’est Noël dans quelques jours, ce doit être ça !

Le gars s’est lui aussi surement rendu compte que ses paroles ont du lui échapper, il a du être tellement surpris par le cocasse qu’au démarrage de sa voiture, au lieu de passer la première il passe la marche arrière, et vlan, voiture et écolo au canal !!!
Enfin, presque. En tout cas ça glisse sur la mauvaise pente, voiture et bonhomme sont à 2 doigts de la plongette définitive ! Ni une ni deux, il se décide à sortir de la bagnole, je cours à la Fiesta et en 2 temps 3 mouvements je me retrouve avec l’ « écolo » trempé à coté de moi sur le chemin du canal à mettre la barre, lui pousse comme il peut pour que sa voiture prenne la bonne trajectoire pendant que je fais hurler le moteur de la Fiesta. Bref, on a finit par sauver sa voiture.
Et on s'est serré la main…

Je ne suis pratiquement plus retourné au canal après, j’ai déménagé, j’ai changé de territoire mais pendant mes dernières chasses camarguaises mon chien Gaspard s’est bien « éclaté » aux garennes d’en face et l’écolo n’a plus jamais pointé son nez,

Ni sa gueu…