De retour des Pyrénées.
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De retour des Pyrénées.
Lun 22 Oct 2018 - 12:10
Il y a des chasses qui laissent des souvenirs impérissables et qui, même, deviennent rapidement addictives.
La chasse du cerf au brame dans les montagnes avait longtemps été un rêve pour moi et j'avais finalement pu l’exaucer l'an dernier dans les Pyrénées-Orientales. Seulement voilà, après cette première expérience très positive, j'étais désormais devenu mordu de cette chasse au même titre que de la chasse en Namibie, et ce serait mentir de dire que je n'y pensais pas tous les jours.
Les paysages fabuleux qui font alterner les grandes forêts aux essences variées suivant les endroits et pierriers jusqu'aux pelouses d'altitude ne laissent déjà pas indifférent la personne issue des plaines. Mais à cela s'ajoute ces magnifiques animaux sauvages évoluant sur des territoires immenses et dont l'écho du brame résonne dans ces grandes vallées jusqu'aux chambres des hôtels et contribue à entretenir la "buck fever" des amateurs de chasse à l'approche dont je fais partie.
Je voulais donc retourner dans ces montagnes et j'en avais bien évidemment parlé au salon de la chasse de Mantes-la-Jolie avec mon guide sur le stand de Sud-Chasse mais j'avais un doute quant à mon emploi du temps.
Début juillet, j'étais cependant certain d'avoir fini mon travail en temps et en heure aussi je prends quelques minutes durant l'après-midi pour téléphoner à Julien Saint-Supéry qui m'avait guidé l'an passé. Il m'annonce qu'il n'y a plus de bracelets disponibles sur le département où j'avais chassé l'an passé mais il peut m'organiser un séjour dans un autre département.
Je suis d'accord et je lui réserve deux bracelets de cerfs. La conversation va d'ailleurs durer plus longtemps que prévu mais, entre passionnés, on a toujours quelque chose à se raconter.
Pour ce séjour, j'ai décidé de prendre comme d'habitude ma bonne vieille Blaser R93 Professional camo en .300 Winchester magnum surmontée de sa Swarovski Z6i 3-18x50 BT avec laquelle je tire comme d'habitude mes munitions rechargées avec des douilles Norma, de la poudre Reload Swiss 70, des amorces Federal 215 LRM GM et des Nosler Accubond de 180 gr. Je décide de ne pas utiliser le modérateur de son pour gagner du poids et ainsi conserver la maniabilité de l'arme, deux choses très importantes en montagne.
Je prends également mon autre Blaser R93 Professional en .375 Holland & Holland magnum avec laquelle je tire aussi des munitions rechargées par mes soins : Douilles Hornady, Nosler Partition de 260 gr, poudre Reload Swiss 52 et amorces Federal 215 LRM GM. C'est plutôt une arme de secours au cas où la lunette de la première rendrait l'âme lors d'une chute mais je préfère être prévoyant car un problème peut hélas arriver.
Par contre, je laisse ma Blaser R8 en .458 Lott au râtelier. Pour ceux qui se souviennent de mon premier périple, j'avais tué une biche avec cette carabine l'an passé dans les Pyrénées-Orientale mais il faut reconnaitre que ce n'est pas son domaine de prédilection, en raison d'un poids très élevé. Enfin c'était un très beau baptême pour cette carabine quand même.
Avant le départ, je m'entraine à tirer avec mes deux armes jusque 300 mètres de façon à être confiant le jour "J". Aucun problème, les deux carabines tirent juste : donc s’il y a un problème, je ne pourrai m'en prendre qu'à moi-même.
Le jour du départ arrive enfin.
Les affaires étant chargées dans mon 4x4, je prends la route au petit matin en direction du sud de la France mais en évitant soigneusement la région parisienne. La journée passe rapidement et avec l'aide de mon GPS, j'arrive en fin d'après-midi dans une petite vallée assez proche de l'Espagne.
Je fais connaissance du propriétaire du gite qui me parle de son métier, de sa vallée, et des ours. Il faut dire que l'ourse slovène, relâchée le matin même, est dans toutes les conversations.
Il me dit aussi que les cerfs sont nombreux dans les parages, mais que c'est également le cas des sangliers.
Je prends place dans mon gîte et en fin de soirée, j'ai la visite de mon guide ou plutôt de « ma » guide qui m'avait dit par téléphone qu'elle passerait assez tard.
Je fais donc la rencontre de Sarah, une jeune femme qui est viscéralement passionnée par la chasse et qui veut d'ailleurs en faire son métier.
Lors de ce séjour, je me rendrai compte que ses compétences en tant que chasseresse et guide sont plus qu'enviables. A son âge, je n'avais pas son expérience ni ses connaissances et je crois que beaucoup d'hommes plus âgés pourraient en prendre de la graine.
Après avoir bien parlé, elle me dit qu'elle viendra me chercher le lendemain matin, de bonne heure, pour aller dans un coin qu'elle a repéré.
La nuit passe vite et à l'heure indiquée, Sarah arrive avec son véhicule.
Je charge mes affaires et nous partons de nuit sur ces petites routes de montagne. Nous finissons par nous garer sur un petit parking pour tenter de localiser des animaux mais rien, hormis le vent qui souffle fort et le tintement des cloches fixées autour du cou de certaines vaches. Nous partons alors qu'il fait encore sombre sur un petit sentier, où l'on voit des indices de présence mais aucun animal n'est vu ni même entendu.
Le brame en est encore à ses débuts et les animaux semblent assez discrets, mais le vent ainsi que la chaleur des derniers jours doivent être responsables de cette situation.
Nous faisons ensuite un petit affût dans une combe bien verte à proximité de la forêt où un beau cerf a été vu quelques jours avant mon arrivée mais il n'avait pas décidé de se montrer cette matinée.
C'est la chasse en territoire ouvert avec ses aléas, et c'est pourquoi je viens ici me ressourcer. Certains choisissent la simplicité en chassant le cerf en parc durant cette période, chacun ses goûts après tout, mais pour le même prix, il est tout de même bien plus intéressant de venir les chasser ici où ils sont libres d'aller et venir, et le paysage est magnifique, une fois de plus. Le trophée et les souvenirs n'en sont que plus beaux au final.
Nous montons ensuite dans la forêt et nous sentons à plusieurs reprises l'odeur du cerf en rut mais aucun animal n'est vu durant l'ascension. Décidément, c'est très calme ce matin et hormis une chevrette vue tout en haut de la forêt, ce sera tout. Il fait déjà chaud et l'heure est bien avancée. Sarah décide de retourner à la voiture et me parle de ce qu'elle prévoit de faire l'après-midi. En route, nous parlons bien évidemment de nos expériences personnelles en matière de chasse et ces moments de partage sur les us et coutumes de chacun sont une fois de plus très enrichissants.
En fin d'après-midi, nous repartons vers un autre secteur du territoire. Nous nous garons sur un parking et partons vers une petite prairie via un sentier bien entretenu.
A peine arrivé sur place, nous voyons la tête d'un cervidé en bordure de forêt. C'est une biche et au même moment nous voyons son faon la rejoindre. Nous restons immobiles et là nous voyons des bois apparaitre, mais cela ne dure pas longtemps car la biche, inquiète, retourne dans la forêt suivie de son faon et du cerf.
Le cerf n'est pas gros et à première vue ce doit être un petit 8 cors irrégulier aux bois blancs et fins.
Sarah décide t'attendre un peu, car le cerf ne nous a pas vus et il devrait ressortir d'autant que ce n'est pas celui qu'elle avait entraperçu juste avant mon arrivée.
A peine postés, nous entendons un cerf bramer dans la forêt en dessous de nous. C'est sans doute celui que nous avons aperçu juste avant, puis un autre cerf plus sur la droite lui répond dans la foulée.
Nous attendons patiemment et si le premier cerf semble ne pas bouger, le second, lui, se déplace sur notre droite. Soudain, Sarah le voit traverser la pâture assez loin de nous, mais il reste proche de la lisière protectrice de la forêt et je ne verrai qu'une silhouette furtive.
De ma position et vu la distance, je ne pouvais pas l'identifier, ni même le tirer mais Sarah est pratiquement certaine qu'il s'agit d'un animal portant 10 cors.
L'animal continue à bramer et remonte la pente.
Sarah me dit qu'on va tenter de l'approcher tandis qu'il se dirige vers une pâture située à une centaine de mètres au dessus de la petite route qui passe à une cinquantaine de mètres de là où nous sommes. Elle me montre cette pâture sur son téléphone via l'application "Google Earth" puis nous y allons. L'animal est très bavard et il nous indique sa présence régulièrement. Nous montons parallèlement à lui, et le vent est pour l'instant en notre faveur.
Le cerf a déjà passé la route et semble effectivement se diriger vers la pâture dont me parlait Sarah juste avant.
Nous traversons la route, gravissons un talus très raide et, en haut de ce talus, nous tombons nez à nez avec un âne et un cheval dans un petit parc. D'ordinaire ces deux espèces sont plutôt calmes mais eux ne l'étaient pas du tout.
L'âne se met à souffler et à braire puis tape du sabot. Le cheval semble vouloir l'imiter et inutile de dire que tout ce tintamarre doit être audible à des centaines de mètres à la ronde.
Nous essayons de les contourner mais ils continuent de faire du bruit et l'âne, après avoir couru un peu, fait demi-tour et se met à nous suivre toujours en soufflant bruyamment.
"Fucking stupid donkey!" me vient à l'esprit de nombreuses fois.
Tu as de la chance d'être en France mon gars n'empêche ! Si tu avais été en Afrique, inutile de te dire que tu aurais connu une fin tragique, qui plus est si mon guide avait été mon ami D. qui aurait vu en toi l'occasion de diversifier le menu de ses nombreux employés. Il faut dire que les Bushmen adorent la viande d'âne et, pour en avoir mangé c'est vrai que ce n'est pas mauvais du tout.
Les deux trouble-fêtes finissent par nous laisser tranquille et se calment mais cette épisode ne va pas me réconcilier avec les bourricots, d'autant que notre cerf lui aussi s'est tu, sans doute alerté par toute cette agitation inhabituelle.
Le vent est toujours bon mais nous n'entendons plus rien ! On continue quand même l'ascension et nous entendons bramer d'autres animaux aux alentours, mais notre cerf, lui, semble s'être volatilisé.
Nous continuons à monter pour arriver dans la pâture dont m'avait parlé Sarah. Pas de cerf ! Nous voyons au loin un cervidé sur le versant opposé mais, vu la distance, il est impossible de l'identifier.
Le point de vue est magnifique et là nous entendons notre cerf qui brame à nouveau, mais il est plus bas et semble redescendre vers la route. La nuit arrive tout doucement, et nous décidons de tenter d'aller vers lui en espérant le voir dans la pâture où nous l'avions vu plus tôt dans l'après-midi.
En chemin, nous croisons un blaireau qui détale à toute vitesse. Même si cet animal semble très présent dans la vallée, ce n'est pas tous les jours que l'on en voit un.
Nous arrivons à la route mais rien !
On descend encore un peu et nous voyons alors un cerf à soixante mètres qui nous fixe. La luminosité est désormais faible mais c'est celui que nous avions vu au début et il est bien sorti dans la pâture comme l'avait dit Sarah. C'est un jeune animal, donc nous le laissons tranquille.
Il fait désormais sombre, et nous repartons au véhicule plein d'espoir pour le lendemain !
Durant la nuit, un cerf a donné de la voix pas loin de ma chambre mais il n'était pas seul et, de temps en temps, j'entendais d'autres animaux au loin. Quel plaisir décidément de les entendre ainsi et c'est nettement plus agréable que le bruit des voitures pour s'endormir.
Le lendemain matin, on repart vers un autre endroit. On finit par quitter la route pour prendre un petit chemin. Sarah s'arrête, et nous écoutons un peu ce qu'il se passe.
C'est nettement plus actif qu'hier matin, et ça brame aussi bien en dessous de nous qu'au-dessus. Il est encore tôt, donc nous attendons en profitant de ce concert que j'avais attendu avec impatience depuis l'année passée. On entend un animal se déplacer juste au-dessus de nous et il s'agit sans doute d'une biche mais nous ne la voyons pas.
Sarah me propose deux solutions.
Soit nous allons en-dessous du chemin de là où nous sommes pour tenter de trouver un cerf dans les différentes petites pâtures, tout en me précisant que c'est la solution la plus "facile", ou on tente d'aller chercher un cerf au-dessus de nous.
Je lui réponds comme je dis souvent à mes guides. "Tu es mon guide, je te suis !"
Avec un petit sourire, elle me dit que nous allons donc monter et cette décision n'est pas pour me déplaire !
Nous prenons un petit sentier et nous commençons à monter dans la forêt.
Une grosse voix grave au-dessus de nous attire notre attention. Le problème c'est que la pente est très raide et surtout le biotope est très fermé à cet endroit. Le vent descend ce qui peut faciliter notre approche mais l'animal semble se déplacer sur la gauche et Sarah me dit qu'il y a justement une zone ouverte sur la gauche et nous pouvons l'intercepter, avec un peu de chance.
Après une petite marche, nous arrivons donc face à cette zone ouverte qui est recouverte de fougères et nous attaquons notre ascension. C'est raide et avec une carabine dans le dos ce n'est pas évident mais mon Viper-flex m'aide un peu à conserver mon équilibre. Nous nous arrêtons fréquemment pour écouter de façon à ne pas nous faire surprendre.
Il y a plusieurs animaux dans les parages. L'animal ayant la plus grosse voie est bien sur notre droite, deux animaux sont au-dessus de nous, et au moins un autre est sur notre gauche.
Pour l'instant, nous ne voyons rien ! On continue à monter et nous entendons alors que notre "Basse", qui n'était pas loin de la zone ouverte, s'éloigne de nous et il semble même redescendre vers le petit chemin où nous nous trouvions lorsque sa voix grave avait attiré notre attention.
Décidément, la chance ne semble pas être avec moi cette année.
Sarah décide d'aller voir les animaux qui brament au-dessus de nous par curiosité. C'est alors qu'on entend casser du bois sur notre gauche dans la forêt. Il y a apparemment plusieurs animaux qui courent, et qui passent en dessous de nous mais le relief ne nous permet pas de les distinguer car nous sommes déjà haut.
Le cerf se met à bramer, mais il reste invisible et semble vouloir rester dans la forêt.
Nous montons encore un peu et là Sarah m'annonce qu'elle voit un daguet et une biche devant nous. Je prends mes jumelles et je vois effectivement un animal dans une petite trouée devant nous mais il est loin et me semble bien gros pour un daguet et je ne vois pas la biche ! Je me focalise sur lui et mes jumelles Leica m'indiquent un peu moins de 200 mètres et si je ne vois pas son trophée caché par la végétation, je distingue un cou énorme.
"C'est un cerf Sarah, pas un daguet !" dis-je d'un ton un peu interloqué.
Mais de sa position, elle ne peut pas le voir et au même moment je vois la biche et le daguet qu'elle avait repérés et qui, eux, sont à une cinquantaine de mètres et nous regardent attentivement. Les fougères masquent une partie de leur anatomie mais j'aurais dû les voir, vu la faible distance.
La biche se met à aboyer et part au trot puis s'arrête à nouveau et repart en aboyant. Sarah se décale légèrement et voit à ce moment le cerf, qui brame toujours au même endroit dans la trouée.
Nous l'observons et l'animal se tourne en avançant vers nous, et nous pouvons enfin voir ce qu'il a sur la tête.
Il est énorme ! Un très grand 8 cors à première vue !
Je me met en position sur mon Viper-Flex et j’attends que l'animal réapparaisse car il y a une petite butte devant nous qui nous masque désormais le cerf qui avance dans notre direction. Je vise un peu le daguet qui disparait rapidement sur notre gauche dans la forêt pour me mettre dans le bain.
Soudain au-dessus de nous, je vois dans ma lunette la ramure de notre grand cerf apparaitre au-dessus des fougères. Sa tête finit elle aussi par apparaitre mais il n'avance pas plus, et il se remet à bramer à nouveau à une soixantaine de mètres de notre position.
"Allez avance encore un peu et montre moi ton épaule !"
Mais non, je ne vois que sa tête et le haut de son cou donc impossible de tirer. C'est en fait un gros 9 cors, ou 10 irrégulier comme on le dit le plus souvent, et il est tout simplement magnifique pour moi.
J'ignore pourquoi, mais l'animal fait demi-tour et il part sur la droite au lieu de rejoindre la biche et le daguet. Il disparait de notre vue puis réapparait plus loin et s'arrête en plein travers mais des branches sont devant son épaule. Il brame à nouveau et je dis à Sarah de le siffler lorsqu'il redémarre pour qu'il s'arrête dans la trouée située entre deux arbres.
L'animal avance et Sarah siffle mais hélas notre cerf fait quelques pas en plus avant de regarder dans notre direction. La zone vitale est à nouveau masquée par des branches, ce qui interdit le tir.
Il disparait à nouveau de notre vue, mais devrait réapparaitre dans une zone bien dégagée sur notre droite. Nous avançons tout doucement quand on voit le cerf remonter la zone dégagée comme nous l'avions prévu.
Je me mets rapidement en position sur mon Viper-Flex mais le cerf bifurque et semble vouloir revenir en arrière. Il va à nouveau disparaitre de notre vue, mais il fait quand même l'erreur de s'arrêter un bref instant. Sarah qui est sur ma gauche ne le voit déjà plus.
Le petit point orange de mon réticule se pose derrière son épaule et vu l'angle, ma balle devrait traverser tous les organes vitaux.
Il y a environ 150 mètres et je suis très confiant.
Mon index caresse délicatement ma détente Bix'n Andy et le tonnerre résonne immédiatement suivi du bruit mat de l'impact. Il me semble que le cerf a légèrement bougé à mon tir mais néanmoins il accuse fortement ma balle puis disparait de ma vue. Je réarme aussitôt mais je n'aurai pas le temps de me laisser envahir par les doutes. Je vois l'animal fortement handicapé glisser dans les fougères jusqu'à notre niveau.
Je le vois relever la tête dans les fougères, mais je ne peux pas placer une balle d’achèvement dans ces conditions ! Il tente de se relever à nouveau mais, à travers ma lunette, je ne vois que ses bois dépasser de la végétation, donc le tir est impossible !
Nous approchons rapidement de lui et cette fois légèrement en surplomb, je vois son corps à travers les fougères et je peux lui placer le coup de grâce à une cinquantaine de mètres.
L'Accubond pleine épaule le foudroie.
Super émotion et tout simplement des sentiments indescriptibles.
Nous allons voir notre animal et il est magnifique. C'est un gros et vieux cerf comme j'en ai longtemps rêvé. Il ne porte "que" 9 cors et si ses bois ne sont pas excessivement longs, ils sont en revanche très épais et très évasés.
J'ai tué plusieurs centaines de grands animaux d'espèces diverses et variées mais très peu de cerfs et ce cerf chassé dans ces conditions est assurément une expérience qui me marquera longtemps. En France, c'est la chasse qui me procure le plus d'émotions, à n'en pas douter, même si j'aime aussi beaucoup la chasse du sanglier et du renard l'été.
Sarah semble elle aussi très heureuse de sa décision d'avoir exploré cette zone, et j'ai bien fait de l'écouter. Nous faisons quelques photos, mais hélas nous ne pouvons pas faire de photos de nous deux avec le cerf à l'endroit même où il a rendu son dernier souffle.
Le plus dur commence désormais, car il va falloir le redescendre. Sarah prend son couteau et vide l'animal pour gagner du poids mais malgré tout, il reste lourd.
Après pas mal d'efforts, nous arrivons enfin à la piste en contre bas.
Sarah retourne en courant à son 4x4 pour aller chercher une remorque pendant que je garde le cerf. Les vautours sont nombreux dans le coin et ils auraient vite fait de trouver notre animal et de le manger. Les cerfs des alentours eux continuent à bramer mais plus celui à la voix grave que nous souhaitions approcher.
Le 4x4 ne tarde pas à arriver sur le petit chemin et la maman de Sarah est venue pour l'occasion. Cela permet de faire des photos de nous deux avec notre animal.
J'aime quand c'est possible avoir des photos de moi avec mon guide, car cette chasse est un travail d'équipe et apparaitre tout seul sur une photo est, à mon sens, un peu égoïste d'autant que la réussite est liée au travail du guide et à sa connaissance du territoire.
Un arbre est en travers du chemin un peu en dessous du cerf, donc on ne peut pas aller plus loin pour faire demi-tour et reculer jusqu'en bas en marche arrière avec une remorque risque d'être pénible et long. Mais ce n'est pas un gros problème ! On détache la petite remorque et on la serre sur la droite
Le vieux mais increvable Pajero, doté d'un empattement court, fait merveille sur ce territoire en dépit de sa direction "à assister" et, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, Sarah a fait demi-tour sur le petit chemin étroit. Par sécurité, elle a manœuvré face à trois arbres mais elle ne les a pas touchés et on voit tout de suite qu'elle sait ce qu'elle fait, car il n'y en a pas large.
On reprend la remorque, on la raccroche à l'arrière du Pajero puis Sarah recule un peu jusqu'à l'arbre.
Même vidé, l'animal pesait son poids et le monter dans la remorque n'a pas été facile mais nous y sommes quand même arrivés. C'est l'avantage de la remorque par rapport à la benne de mon pick-up qui est nettement plus haute et, de plus, le hardtop en place sur mon véhicule ne facilite pas le chargement des gros animaux, surtout quand nous sommes en petit effectif.
Nous repartons ensuite vers la vallée, et on passera chercher une scie sabre pour faciliter la découpe de l'animal. En fait, ma première balle était parfaite puisqu'elle casse l'épaule gauche et ressort à la base du cou. La seconde balle rentre dans l'épaule droite et ressort dans l'épaule gauche. Sa sortie se juxtapose avec l'entrée de ma première balle. Ma première balle était suffisante mais dans le doute je préfère assurer et puis je n'aime pas laisser souffrir un animal inutilement. A mon avis, le cerf avait légèrement tourné au moment du tir ce qui explique ce placement, qui est un poil devant quand même.
Une fois découpé, il sera déposé dans une chambre froide.
L'après-midi, nous repartons dans la vallée à la recherche d'un autre cerf.
Nous allons tenter un affût où les cerfs ont leurs habitudes, mais hormis l'odeur des animaux en arrivant, nous ne voyons rien.
Le sous-bois est assez clair donc nous devrions apercevoir les animaux, enfin s’ils daignent venir nous rendre visite.
Ça ne tarde pas à bramer au-dessus de nous mais ils restent hors de notre vue. Le temps passe et rien ne se passe hormis ce concert dont nous ne voyons aucun des participants.
Sarah me dit que nous allons tenter de nous décaler vers la droite, et remonter un petit sentier pour voir si l'un des animaux n'est pas dans une petite pâture qu'elle connait. Hélas, il n'en est rien ! La nuit arrive et la visibilité en sous-bois devient nulle. Ça ne sert à rien de tenter une approche dans ces conditions. Les animaux ne sont pas loin et le vent est avec nous mais nous ne pourrons pas distinguer les cerfs dans cette obscurité et même si c'était le cas, identifier le trophée avec exactitude serait tout bonnement impossible.
On va éviter de les déranger pour rien, et, vu l'heure tardive, nous rentrons.
Durant la nuit, la pluie tombe et le tonnerre gronde. Le cerf qui bramait pas loin de ma chambre est bien moins prolixe que la veille.
Qu'importe, demain c'est la dernière journée de chasse et il faut y croire.
Sarah passe me prendre comme d'habitude et, après avoir roulé un peu, elle s'arrête sur un petit parking. La pluie est très faible, tout comme le vent. Nous écoutons patiemment et plusieurs animaux se manifestent tout autour de nous. Nous allons tenter de faire une approche dans une grande pâture, où il semble y avoir de l'activité. Nous descendons tout doucement sur un petit chemin, avec de nombreuses mais courtes séances de jumelage, pour tenter de distinguer les animaux.
En raison du temps pluvieux et gris, l'obscurité joue les prolongations mais Sarah finit par distinguer un animal assez éloigné de nous. De grands arbres le masquent partiellement, mais elle me dit que c'est un cerf.
Effectivement, il se met à bramer et il a l'air pas vilain en plus.
Nous tentons de nous approcher de l'animal, et sur notre gauche je vois alors deux chevreuils mais nous ne nous attardons pas sur eux, car nous ne chassons que les grands cervidés aujourd'hui.
Nous longeons une petite haie pour nous rapprocher du cerf qui brame encore. C'est alors que deux coups de carabines retentissent, en face de nous, dans la montagne. C'est assez éloigné de notre position et sans doute en provenance des voisins mais vu la rapidité des tirs, j'ai des doutes quant au résultat !
Nous sommes à peine arrivés au coin de la haie que Sarah m'indique que l'animal arrive droit sur nous. Effectivement, il est de face entre les grands arbres.
Je me couche et déplie le bipied Harris.
J'ai le cerf dans ma lunette, mais je veux être certain de bien l'identifier avant de tirer. De plus, des herbes grandes et épaisses sont juste en face de mon canon et pourraient dévier ma balle. Je ne veux pas ramper davantage pour ne pas être repéré, donc j'attends et profite de cet instant.
A travers ma lunette, je distingue que le cerf a deux empaumures et cela semble être un 10 cors ou peut-être un 11 car, à un moment, j'ai un doute et il me semble voir un petit surandouiller.
C'est un beau spécimen qui n'est certes pas aussi gros et vieux que celui de la veille, mais je le trouve quand même très beau.
Sarah me dit que si je veux me faire plaisir, je peux le tirer. C'est le dernier jour de chasse et il faut savoir prendre ce que la nature offre.
L'animal bifurque à angle droit, avance un peu puis s'arrête pour bramer à nouveau. Je ne pouvais rêver mieux ! Il est à environ 80 mètres de profil, la zone devant mon canon est dégagée des grandes herbes cette fois, donc autant dire que, dans ces conditions, le tir n'a rien de compliqué.
Le petit point orange de ma Swarovski se pose sur son épaule, mon index vient naturellement caresser la détente et le tonnerre s'abat aussitôt dans la plaine comme il l'avait fait à de nombreuses reprises durant la nuit sauf que là c'est le résultat d'un mélange de composants Américano-Helvétiques qui en est responsable !
Frappé par la foudre originaire d'Oregon, le cerf fait un bond prodigieux en l'air et s'enfuit à toute vitesse. Je réarme très rapidement, me relève à la hâte et baisse le grossissement de ma lunette. Je reprends l'animal à la course mais, alors que j'allais tirer, je le vois dans le même temps ralentir puis s’effondrer. Yes !
Encore une très belle émotion !
Ce n'est pas l'un des quelques très gros cerfs qui habitent la vallée, mais il est tout de même beau et je suis très content de ce court séjour. Je dis aussitôt à Sarah que je reviens l'an prochain, et plus longtemps, de façon à profiter au maximum de cette chasse magnifique, dans ce cadre lui aussi magnifique.
Nous allons ensuite voir notre animal et c'est bien un 10 cors régulier. Ma balle est parfaite car elle rentre dans l'épaule gauche et ressort derrière celle opposée. Malgré ce très bon tir, il a quand même fait une centaine de mètres mais un cerf reste résistant et il est mort en quelques secondes.
Sarah prend son téléphone et demande à son grand-père de venir avec son 4x4 et une remorque. Le débardage sera ici beaucoup plus facile que la veille. Le 4x4 arrive rapidement et nous faisons quelques photos.
Nous chargeons l'animal dans la remorque puis nous remontons à notre véhicule pendant que le grand-père de Sarah emmène le cerf au local où nous avions découpé celui de la veille.
Il nous reste une biche à chasser et Sarah a une idée où nous pourrions la trouver.
On monte tout en haut d'un col en voiture puis nous jumelons ces grandes pâtures qui rappellent un peu les Highlands à la recherche de notre gibier. A plus d'un kilomètre de distance, elle repère un animal en crête qui semble être un petit cerf mais, à cette distance, difficile d'en être certain.
Il se découpe sur le ciel et légèrement sur la gauche j'aperçois alors un groupe d'animaux. Malgré la distance, nous distinguons un gros cerf, entouré de quelques biches et faons, et qui tentent de repousser un autre cerf plus petit. Nous n'avons pas de longue-vue pour voir le trophée des deux animaux mais nous voyons malgré tout le cou noir des deux mâles et le dominant semble énorme.
Mais il est déjà tard et nous avons du travail avec le cerf que nous avons tué peu avant.
D'un commun accord, nous renonçons à continuer notre chasse ce matin. Nous verrons bien ce que l'après-midi nous réserve, mais le séjour est déjà réussi.
Le soleil fait son apparition alors que nous rentrons.
Une fois au local, nous nous occupons de l'animal puis Sarah me dit que nous retournerons cet après-midi là où nous avons vu les animaux.
Manque de chance, la pluie est de retour en fin d'après-midi. Qu'importe c'est notre dernière sortie et il faut y croire jusque la dernière minute.
Sur la route, nous voyons à un moment en dessous de nous un cerf couché dans la pâture où nous avions commencé notre affût le premier après-midi.
Nous nous arrêtons et c'est bien l'animal que nous avions aperçu et que nous avions tenté d'approcher mais sans succès à cause de l'âne. Il porte 9 cors avec des bois noirs mais il est quand même plus petit que celui que nous avons tué la veille. Il ne semble pas effrayé par notre présence et se laisse prendre en photo.
Nous remontons un petit chemin sinueux et nous nous arrêtons pour jumeler alors qu'il continue à bruiner.
Sarah ne tarde pas à repérer 3 animaux à l’abri sous quelques grands arbres. Il y a une très grosse biche, un faon et une bichette. On décide de tenter l'approche en ciblant la bichette. Nous descendons dans un petit ruisseau que nous remontons précautionneusement en position courbée.
Nous approchons de là où se trouvaient les animaux, mais au dernier moment ils nous voient et remontent la pente à toute vitesse sans me laisser la moindre opportunité, car masqués par ces arbres qui leur servaient d'abris peu avant.
Serait-ce la dernière chance du jour ? Et bien non, la chance est décidément avec nous.
Alors que nous retournions au véhicule, Sarah distingue une biche qui sort de l'autre côté du vallon.
La brume apparait tout doucement, et nous tentons donc d'approcher ce cadeau que la montagne nous fait.
On s'arrête une première fois pour regarder et je mesure la distance. Il y a environ 350 mètres et posé sur le bipied, la biche n'aurait normalement pas beaucoup de chance de s'en sortir mais Sarah veut approcher encore.
"Aucun problème, je te suis !"
On continue de marcher sur le petit sentier, côte à côte comme des touristes, et l'animal a beau nous fixer, il ne s'enfuit pas.
Elle doit croire que nous sommes des promeneurs ou des bergers et donc elle reste sur place. Entre deux observations, elle continue de se délecter de l'herbe qui est ici bien verte.
Nous sommes désormais à environ 200 mètres et je suis tenté de tirer de cette position mais Sarah est confiante sur sa stratégie, et elle me dit que l'on devrait pouvoir se rapprocher encore.
Peu après et grâce au relief, nous ne voyons plus l'animal. Sarah tourne alors à 90 ° et décide de descendre dans le vallon.
Nous traversons la petite rivière et nous remontons silencieusement la pente opposée. Si l'animal est encore là, nous serons très proches de lui, et il faudra être rapide. Le Viper-flex est dans ma main gauche, prêt à être déployé et la carabine est dans ma main droite. La brume semble de plus en plus épaisse et doucement, très doucement, nous avançons le plus discrètement possible en scrutant attentivement les alentours à la recherche de notre proie.
Je repère alors la silhouette de la biche qui se découpe dans la brume. Très discrètement, je dis à Sarah : "Elle est là devant nous!"
"Regarde le cerf qui arrive sur le droite !" me lance aussitôt Sarah.
En effet, la silhouette d'un grand cerf apparait dans la brume. Il est majestueux et de corps au moins aussi gros que celui de la veille mais ses bois sont plus fournis. Je n'ai plus de bracelet de cerf et aussi je me concentre à nouveau sur la biche.
Je déploie mon Viper-flex rapidement et pose ma carabine à la hâte.
La biche descend un petit talus mais décide de s'arrêter juste avant le petit fossé. Elle est à 50 mètres maximum de face. D'ordinaire, j'évite de tirer un animal de face mais à courte distance sur un support aussi stable, je fais des exceptions.
La carabine tonne, la biche tombe en avant et disparait de ma vue. Je réarme et cours quelques mètres pour voir. Je distingue alors la biche fort mal en point, qui s'est relevée, et qui tente de s'enfuir vers le vallon où nous avions grimpé juste avant. Mais comme pour le cerf tué au matin, au moment où j'allais doubler, l'animal s'effondre et rend son dernier souffle.
"Regarde, le cerf est encore là !" me dit Sarah.
Oui le seigneur des lieux nous toise un bref instant puis s'enfuit et disparait dans la brume comme il était apparu. C'était un très beau 14 cors irréguliers, et sans aucun doute déjà âgé. A travers ma lunette, je lui dis : "A l'année prochaine !"
Certes, notre biche n'a pas de trophée mais l'approche fût très belle, et j'ai eu bien raison de faire confiance à Sarah, moi qui aime tirer loin. L'action n'en a été que plus belle.
Ce n'est pas ma première biche, mais cette chasse de la dernière minute restera aussi longtemps dans ma mémoire et la vision de ce grand cerf m’habitera jusqu'au moins l'année prochaine.
La pluie s'est arrêtée, et la brume a disparu comme elle était arrivée.
Ma balle est parfaite. Elle rentre au milieu de la poitrine et avec l'angle ressort au milieu du ventre. Elle a fait 20 mètres maximum avant de tomber.
Nous faisons quelques photos puis, plutôt que de perdre du temps, nous décidons de charger l'animal dans le Kangoo de Sarah.
Ce sera fait rapidement, car c'est beaucoup moins lourd qu'un cerf.
Sur le chemin du retour nous verrons plusieurs groupes de cervidés dont un autre beau cerf à empaumures. Difficile à dire si c'était un 10 ou un 12 cors, mais lui aussi était costaud de corps, et ses bois, massifs.
Nous amenons la biche au local, où nous la vidons avec le brame des cerfs tout autour du village.
Le lendemain matin en partant du gite, au moment de fermer la portière de mon véhicule, un cerf bramera une dernière fois, comme pour me dire au revoir. Sarah, qui est là, me dit qu'on ira le voir l'an prochain.
Je repasse chercher mes deux trophées de cerfs au local, puis je reprends la route avec une certaine nostalgie.
Inutile de dire que l'attente va être longue d'ici octobre 2019.
La chasse du cerf au brame dans les montagnes avait longtemps été un rêve pour moi et j'avais finalement pu l’exaucer l'an dernier dans les Pyrénées-Orientales. Seulement voilà, après cette première expérience très positive, j'étais désormais devenu mordu de cette chasse au même titre que de la chasse en Namibie, et ce serait mentir de dire que je n'y pensais pas tous les jours.
Les paysages fabuleux qui font alterner les grandes forêts aux essences variées suivant les endroits et pierriers jusqu'aux pelouses d'altitude ne laissent déjà pas indifférent la personne issue des plaines. Mais à cela s'ajoute ces magnifiques animaux sauvages évoluant sur des territoires immenses et dont l'écho du brame résonne dans ces grandes vallées jusqu'aux chambres des hôtels et contribue à entretenir la "buck fever" des amateurs de chasse à l'approche dont je fais partie.
Je voulais donc retourner dans ces montagnes et j'en avais bien évidemment parlé au salon de la chasse de Mantes-la-Jolie avec mon guide sur le stand de Sud-Chasse mais j'avais un doute quant à mon emploi du temps.
Début juillet, j'étais cependant certain d'avoir fini mon travail en temps et en heure aussi je prends quelques minutes durant l'après-midi pour téléphoner à Julien Saint-Supéry qui m'avait guidé l'an passé. Il m'annonce qu'il n'y a plus de bracelets disponibles sur le département où j'avais chassé l'an passé mais il peut m'organiser un séjour dans un autre département.
Je suis d'accord et je lui réserve deux bracelets de cerfs. La conversation va d'ailleurs durer plus longtemps que prévu mais, entre passionnés, on a toujours quelque chose à se raconter.
Pour ce séjour, j'ai décidé de prendre comme d'habitude ma bonne vieille Blaser R93 Professional camo en .300 Winchester magnum surmontée de sa Swarovski Z6i 3-18x50 BT avec laquelle je tire comme d'habitude mes munitions rechargées avec des douilles Norma, de la poudre Reload Swiss 70, des amorces Federal 215 LRM GM et des Nosler Accubond de 180 gr. Je décide de ne pas utiliser le modérateur de son pour gagner du poids et ainsi conserver la maniabilité de l'arme, deux choses très importantes en montagne.
Je prends également mon autre Blaser R93 Professional en .375 Holland & Holland magnum avec laquelle je tire aussi des munitions rechargées par mes soins : Douilles Hornady, Nosler Partition de 260 gr, poudre Reload Swiss 52 et amorces Federal 215 LRM GM. C'est plutôt une arme de secours au cas où la lunette de la première rendrait l'âme lors d'une chute mais je préfère être prévoyant car un problème peut hélas arriver.
Par contre, je laisse ma Blaser R8 en .458 Lott au râtelier. Pour ceux qui se souviennent de mon premier périple, j'avais tué une biche avec cette carabine l'an passé dans les Pyrénées-Orientale mais il faut reconnaitre que ce n'est pas son domaine de prédilection, en raison d'un poids très élevé. Enfin c'était un très beau baptême pour cette carabine quand même.
Avant le départ, je m'entraine à tirer avec mes deux armes jusque 300 mètres de façon à être confiant le jour "J". Aucun problème, les deux carabines tirent juste : donc s’il y a un problème, je ne pourrai m'en prendre qu'à moi-même.
Le jour du départ arrive enfin.
Les affaires étant chargées dans mon 4x4, je prends la route au petit matin en direction du sud de la France mais en évitant soigneusement la région parisienne. La journée passe rapidement et avec l'aide de mon GPS, j'arrive en fin d'après-midi dans une petite vallée assez proche de l'Espagne.
Je fais connaissance du propriétaire du gite qui me parle de son métier, de sa vallée, et des ours. Il faut dire que l'ourse slovène, relâchée le matin même, est dans toutes les conversations.
Il me dit aussi que les cerfs sont nombreux dans les parages, mais que c'est également le cas des sangliers.
Je prends place dans mon gîte et en fin de soirée, j'ai la visite de mon guide ou plutôt de « ma » guide qui m'avait dit par téléphone qu'elle passerait assez tard.
Je fais donc la rencontre de Sarah, une jeune femme qui est viscéralement passionnée par la chasse et qui veut d'ailleurs en faire son métier.
Lors de ce séjour, je me rendrai compte que ses compétences en tant que chasseresse et guide sont plus qu'enviables. A son âge, je n'avais pas son expérience ni ses connaissances et je crois que beaucoup d'hommes plus âgés pourraient en prendre de la graine.
Après avoir bien parlé, elle me dit qu'elle viendra me chercher le lendemain matin, de bonne heure, pour aller dans un coin qu'elle a repéré.
La nuit passe vite et à l'heure indiquée, Sarah arrive avec son véhicule.
Je charge mes affaires et nous partons de nuit sur ces petites routes de montagne. Nous finissons par nous garer sur un petit parking pour tenter de localiser des animaux mais rien, hormis le vent qui souffle fort et le tintement des cloches fixées autour du cou de certaines vaches. Nous partons alors qu'il fait encore sombre sur un petit sentier, où l'on voit des indices de présence mais aucun animal n'est vu ni même entendu.
Le brame en est encore à ses débuts et les animaux semblent assez discrets, mais le vent ainsi que la chaleur des derniers jours doivent être responsables de cette situation.
Nous faisons ensuite un petit affût dans une combe bien verte à proximité de la forêt où un beau cerf a été vu quelques jours avant mon arrivée mais il n'avait pas décidé de se montrer cette matinée.
C'est la chasse en territoire ouvert avec ses aléas, et c'est pourquoi je viens ici me ressourcer. Certains choisissent la simplicité en chassant le cerf en parc durant cette période, chacun ses goûts après tout, mais pour le même prix, il est tout de même bien plus intéressant de venir les chasser ici où ils sont libres d'aller et venir, et le paysage est magnifique, une fois de plus. Le trophée et les souvenirs n'en sont que plus beaux au final.
Nous montons ensuite dans la forêt et nous sentons à plusieurs reprises l'odeur du cerf en rut mais aucun animal n'est vu durant l'ascension. Décidément, c'est très calme ce matin et hormis une chevrette vue tout en haut de la forêt, ce sera tout. Il fait déjà chaud et l'heure est bien avancée. Sarah décide de retourner à la voiture et me parle de ce qu'elle prévoit de faire l'après-midi. En route, nous parlons bien évidemment de nos expériences personnelles en matière de chasse et ces moments de partage sur les us et coutumes de chacun sont une fois de plus très enrichissants.
En fin d'après-midi, nous repartons vers un autre secteur du territoire. Nous nous garons sur un parking et partons vers une petite prairie via un sentier bien entretenu.
A peine arrivé sur place, nous voyons la tête d'un cervidé en bordure de forêt. C'est une biche et au même moment nous voyons son faon la rejoindre. Nous restons immobiles et là nous voyons des bois apparaitre, mais cela ne dure pas longtemps car la biche, inquiète, retourne dans la forêt suivie de son faon et du cerf.
Le cerf n'est pas gros et à première vue ce doit être un petit 8 cors irrégulier aux bois blancs et fins.
Sarah décide t'attendre un peu, car le cerf ne nous a pas vus et il devrait ressortir d'autant que ce n'est pas celui qu'elle avait entraperçu juste avant mon arrivée.
A peine postés, nous entendons un cerf bramer dans la forêt en dessous de nous. C'est sans doute celui que nous avons aperçu juste avant, puis un autre cerf plus sur la droite lui répond dans la foulée.
Nous attendons patiemment et si le premier cerf semble ne pas bouger, le second, lui, se déplace sur notre droite. Soudain, Sarah le voit traverser la pâture assez loin de nous, mais il reste proche de la lisière protectrice de la forêt et je ne verrai qu'une silhouette furtive.
De ma position et vu la distance, je ne pouvais pas l'identifier, ni même le tirer mais Sarah est pratiquement certaine qu'il s'agit d'un animal portant 10 cors.
L'animal continue à bramer et remonte la pente.
Sarah me dit qu'on va tenter de l'approcher tandis qu'il se dirige vers une pâture située à une centaine de mètres au dessus de la petite route qui passe à une cinquantaine de mètres de là où nous sommes. Elle me montre cette pâture sur son téléphone via l'application "Google Earth" puis nous y allons. L'animal est très bavard et il nous indique sa présence régulièrement. Nous montons parallèlement à lui, et le vent est pour l'instant en notre faveur.
Le cerf a déjà passé la route et semble effectivement se diriger vers la pâture dont me parlait Sarah juste avant.
Nous traversons la route, gravissons un talus très raide et, en haut de ce talus, nous tombons nez à nez avec un âne et un cheval dans un petit parc. D'ordinaire ces deux espèces sont plutôt calmes mais eux ne l'étaient pas du tout.
L'âne se met à souffler et à braire puis tape du sabot. Le cheval semble vouloir l'imiter et inutile de dire que tout ce tintamarre doit être audible à des centaines de mètres à la ronde.
Nous essayons de les contourner mais ils continuent de faire du bruit et l'âne, après avoir couru un peu, fait demi-tour et se met à nous suivre toujours en soufflant bruyamment.
"Fucking stupid donkey!" me vient à l'esprit de nombreuses fois.
Tu as de la chance d'être en France mon gars n'empêche ! Si tu avais été en Afrique, inutile de te dire que tu aurais connu une fin tragique, qui plus est si mon guide avait été mon ami D. qui aurait vu en toi l'occasion de diversifier le menu de ses nombreux employés. Il faut dire que les Bushmen adorent la viande d'âne et, pour en avoir mangé c'est vrai que ce n'est pas mauvais du tout.
Les deux trouble-fêtes finissent par nous laisser tranquille et se calment mais cette épisode ne va pas me réconcilier avec les bourricots, d'autant que notre cerf lui aussi s'est tu, sans doute alerté par toute cette agitation inhabituelle.
Le vent est toujours bon mais nous n'entendons plus rien ! On continue quand même l'ascension et nous entendons bramer d'autres animaux aux alentours, mais notre cerf, lui, semble s'être volatilisé.
Nous continuons à monter pour arriver dans la pâture dont m'avait parlé Sarah. Pas de cerf ! Nous voyons au loin un cervidé sur le versant opposé mais, vu la distance, il est impossible de l'identifier.
Le point de vue est magnifique et là nous entendons notre cerf qui brame à nouveau, mais il est plus bas et semble redescendre vers la route. La nuit arrive tout doucement, et nous décidons de tenter d'aller vers lui en espérant le voir dans la pâture où nous l'avions vu plus tôt dans l'après-midi.
En chemin, nous croisons un blaireau qui détale à toute vitesse. Même si cet animal semble très présent dans la vallée, ce n'est pas tous les jours que l'on en voit un.
Nous arrivons à la route mais rien !
On descend encore un peu et nous voyons alors un cerf à soixante mètres qui nous fixe. La luminosité est désormais faible mais c'est celui que nous avions vu au début et il est bien sorti dans la pâture comme l'avait dit Sarah. C'est un jeune animal, donc nous le laissons tranquille.
Il fait désormais sombre, et nous repartons au véhicule plein d'espoir pour le lendemain !
Durant la nuit, un cerf a donné de la voix pas loin de ma chambre mais il n'était pas seul et, de temps en temps, j'entendais d'autres animaux au loin. Quel plaisir décidément de les entendre ainsi et c'est nettement plus agréable que le bruit des voitures pour s'endormir.
Le lendemain matin, on repart vers un autre endroit. On finit par quitter la route pour prendre un petit chemin. Sarah s'arrête, et nous écoutons un peu ce qu'il se passe.
C'est nettement plus actif qu'hier matin, et ça brame aussi bien en dessous de nous qu'au-dessus. Il est encore tôt, donc nous attendons en profitant de ce concert que j'avais attendu avec impatience depuis l'année passée. On entend un animal se déplacer juste au-dessus de nous et il s'agit sans doute d'une biche mais nous ne la voyons pas.
Sarah me propose deux solutions.
Soit nous allons en-dessous du chemin de là où nous sommes pour tenter de trouver un cerf dans les différentes petites pâtures, tout en me précisant que c'est la solution la plus "facile", ou on tente d'aller chercher un cerf au-dessus de nous.
Je lui réponds comme je dis souvent à mes guides. "Tu es mon guide, je te suis !"
Avec un petit sourire, elle me dit que nous allons donc monter et cette décision n'est pas pour me déplaire !
Nous prenons un petit sentier et nous commençons à monter dans la forêt.
Une grosse voix grave au-dessus de nous attire notre attention. Le problème c'est que la pente est très raide et surtout le biotope est très fermé à cet endroit. Le vent descend ce qui peut faciliter notre approche mais l'animal semble se déplacer sur la gauche et Sarah me dit qu'il y a justement une zone ouverte sur la gauche et nous pouvons l'intercepter, avec un peu de chance.
Après une petite marche, nous arrivons donc face à cette zone ouverte qui est recouverte de fougères et nous attaquons notre ascension. C'est raide et avec une carabine dans le dos ce n'est pas évident mais mon Viper-flex m'aide un peu à conserver mon équilibre. Nous nous arrêtons fréquemment pour écouter de façon à ne pas nous faire surprendre.
Il y a plusieurs animaux dans les parages. L'animal ayant la plus grosse voie est bien sur notre droite, deux animaux sont au-dessus de nous, et au moins un autre est sur notre gauche.
Pour l'instant, nous ne voyons rien ! On continue à monter et nous entendons alors que notre "Basse", qui n'était pas loin de la zone ouverte, s'éloigne de nous et il semble même redescendre vers le petit chemin où nous nous trouvions lorsque sa voix grave avait attiré notre attention.
Décidément, la chance ne semble pas être avec moi cette année.
Sarah décide d'aller voir les animaux qui brament au-dessus de nous par curiosité. C'est alors qu'on entend casser du bois sur notre gauche dans la forêt. Il y a apparemment plusieurs animaux qui courent, et qui passent en dessous de nous mais le relief ne nous permet pas de les distinguer car nous sommes déjà haut.
Le cerf se met à bramer, mais il reste invisible et semble vouloir rester dans la forêt.
Nous montons encore un peu et là Sarah m'annonce qu'elle voit un daguet et une biche devant nous. Je prends mes jumelles et je vois effectivement un animal dans une petite trouée devant nous mais il est loin et me semble bien gros pour un daguet et je ne vois pas la biche ! Je me focalise sur lui et mes jumelles Leica m'indiquent un peu moins de 200 mètres et si je ne vois pas son trophée caché par la végétation, je distingue un cou énorme.
"C'est un cerf Sarah, pas un daguet !" dis-je d'un ton un peu interloqué.
Mais de sa position, elle ne peut pas le voir et au même moment je vois la biche et le daguet qu'elle avait repérés et qui, eux, sont à une cinquantaine de mètres et nous regardent attentivement. Les fougères masquent une partie de leur anatomie mais j'aurais dû les voir, vu la faible distance.
La biche se met à aboyer et part au trot puis s'arrête à nouveau et repart en aboyant. Sarah se décale légèrement et voit à ce moment le cerf, qui brame toujours au même endroit dans la trouée.
Nous l'observons et l'animal se tourne en avançant vers nous, et nous pouvons enfin voir ce qu'il a sur la tête.
Il est énorme ! Un très grand 8 cors à première vue !
Je me met en position sur mon Viper-Flex et j’attends que l'animal réapparaisse car il y a une petite butte devant nous qui nous masque désormais le cerf qui avance dans notre direction. Je vise un peu le daguet qui disparait rapidement sur notre gauche dans la forêt pour me mettre dans le bain.
Soudain au-dessus de nous, je vois dans ma lunette la ramure de notre grand cerf apparaitre au-dessus des fougères. Sa tête finit elle aussi par apparaitre mais il n'avance pas plus, et il se remet à bramer à nouveau à une soixantaine de mètres de notre position.
"Allez avance encore un peu et montre moi ton épaule !"
Mais non, je ne vois que sa tête et le haut de son cou donc impossible de tirer. C'est en fait un gros 9 cors, ou 10 irrégulier comme on le dit le plus souvent, et il est tout simplement magnifique pour moi.
J'ignore pourquoi, mais l'animal fait demi-tour et il part sur la droite au lieu de rejoindre la biche et le daguet. Il disparait de notre vue puis réapparait plus loin et s'arrête en plein travers mais des branches sont devant son épaule. Il brame à nouveau et je dis à Sarah de le siffler lorsqu'il redémarre pour qu'il s'arrête dans la trouée située entre deux arbres.
L'animal avance et Sarah siffle mais hélas notre cerf fait quelques pas en plus avant de regarder dans notre direction. La zone vitale est à nouveau masquée par des branches, ce qui interdit le tir.
Il disparait à nouveau de notre vue, mais devrait réapparaitre dans une zone bien dégagée sur notre droite. Nous avançons tout doucement quand on voit le cerf remonter la zone dégagée comme nous l'avions prévu.
Je me mets rapidement en position sur mon Viper-Flex mais le cerf bifurque et semble vouloir revenir en arrière. Il va à nouveau disparaitre de notre vue, mais il fait quand même l'erreur de s'arrêter un bref instant. Sarah qui est sur ma gauche ne le voit déjà plus.
Le petit point orange de mon réticule se pose derrière son épaule et vu l'angle, ma balle devrait traverser tous les organes vitaux.
Il y a environ 150 mètres et je suis très confiant.
Mon index caresse délicatement ma détente Bix'n Andy et le tonnerre résonne immédiatement suivi du bruit mat de l'impact. Il me semble que le cerf a légèrement bougé à mon tir mais néanmoins il accuse fortement ma balle puis disparait de ma vue. Je réarme aussitôt mais je n'aurai pas le temps de me laisser envahir par les doutes. Je vois l'animal fortement handicapé glisser dans les fougères jusqu'à notre niveau.
Je le vois relever la tête dans les fougères, mais je ne peux pas placer une balle d’achèvement dans ces conditions ! Il tente de se relever à nouveau mais, à travers ma lunette, je ne vois que ses bois dépasser de la végétation, donc le tir est impossible !
Nous approchons rapidement de lui et cette fois légèrement en surplomb, je vois son corps à travers les fougères et je peux lui placer le coup de grâce à une cinquantaine de mètres.
L'Accubond pleine épaule le foudroie.
Super émotion et tout simplement des sentiments indescriptibles.
Nous allons voir notre animal et il est magnifique. C'est un gros et vieux cerf comme j'en ai longtemps rêvé. Il ne porte "que" 9 cors et si ses bois ne sont pas excessivement longs, ils sont en revanche très épais et très évasés.
J'ai tué plusieurs centaines de grands animaux d'espèces diverses et variées mais très peu de cerfs et ce cerf chassé dans ces conditions est assurément une expérience qui me marquera longtemps. En France, c'est la chasse qui me procure le plus d'émotions, à n'en pas douter, même si j'aime aussi beaucoup la chasse du sanglier et du renard l'été.
Sarah semble elle aussi très heureuse de sa décision d'avoir exploré cette zone, et j'ai bien fait de l'écouter. Nous faisons quelques photos, mais hélas nous ne pouvons pas faire de photos de nous deux avec le cerf à l'endroit même où il a rendu son dernier souffle.
Le plus dur commence désormais, car il va falloir le redescendre. Sarah prend son couteau et vide l'animal pour gagner du poids mais malgré tout, il reste lourd.
Après pas mal d'efforts, nous arrivons enfin à la piste en contre bas.
Sarah retourne en courant à son 4x4 pour aller chercher une remorque pendant que je garde le cerf. Les vautours sont nombreux dans le coin et ils auraient vite fait de trouver notre animal et de le manger. Les cerfs des alentours eux continuent à bramer mais plus celui à la voix grave que nous souhaitions approcher.
Le 4x4 ne tarde pas à arriver sur le petit chemin et la maman de Sarah est venue pour l'occasion. Cela permet de faire des photos de nous deux avec notre animal.
J'aime quand c'est possible avoir des photos de moi avec mon guide, car cette chasse est un travail d'équipe et apparaitre tout seul sur une photo est, à mon sens, un peu égoïste d'autant que la réussite est liée au travail du guide et à sa connaissance du territoire.
Un arbre est en travers du chemin un peu en dessous du cerf, donc on ne peut pas aller plus loin pour faire demi-tour et reculer jusqu'en bas en marche arrière avec une remorque risque d'être pénible et long. Mais ce n'est pas un gros problème ! On détache la petite remorque et on la serre sur la droite
Le vieux mais increvable Pajero, doté d'un empattement court, fait merveille sur ce territoire en dépit de sa direction "à assister" et, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, Sarah a fait demi-tour sur le petit chemin étroit. Par sécurité, elle a manœuvré face à trois arbres mais elle ne les a pas touchés et on voit tout de suite qu'elle sait ce qu'elle fait, car il n'y en a pas large.
On reprend la remorque, on la raccroche à l'arrière du Pajero puis Sarah recule un peu jusqu'à l'arbre.
Même vidé, l'animal pesait son poids et le monter dans la remorque n'a pas été facile mais nous y sommes quand même arrivés. C'est l'avantage de la remorque par rapport à la benne de mon pick-up qui est nettement plus haute et, de plus, le hardtop en place sur mon véhicule ne facilite pas le chargement des gros animaux, surtout quand nous sommes en petit effectif.
Nous repartons ensuite vers la vallée, et on passera chercher une scie sabre pour faciliter la découpe de l'animal. En fait, ma première balle était parfaite puisqu'elle casse l'épaule gauche et ressort à la base du cou. La seconde balle rentre dans l'épaule droite et ressort dans l'épaule gauche. Sa sortie se juxtapose avec l'entrée de ma première balle. Ma première balle était suffisante mais dans le doute je préfère assurer et puis je n'aime pas laisser souffrir un animal inutilement. A mon avis, le cerf avait légèrement tourné au moment du tir ce qui explique ce placement, qui est un poil devant quand même.
Une fois découpé, il sera déposé dans une chambre froide.
L'après-midi, nous repartons dans la vallée à la recherche d'un autre cerf.
Nous allons tenter un affût où les cerfs ont leurs habitudes, mais hormis l'odeur des animaux en arrivant, nous ne voyons rien.
Le sous-bois est assez clair donc nous devrions apercevoir les animaux, enfin s’ils daignent venir nous rendre visite.
Ça ne tarde pas à bramer au-dessus de nous mais ils restent hors de notre vue. Le temps passe et rien ne se passe hormis ce concert dont nous ne voyons aucun des participants.
Sarah me dit que nous allons tenter de nous décaler vers la droite, et remonter un petit sentier pour voir si l'un des animaux n'est pas dans une petite pâture qu'elle connait. Hélas, il n'en est rien ! La nuit arrive et la visibilité en sous-bois devient nulle. Ça ne sert à rien de tenter une approche dans ces conditions. Les animaux ne sont pas loin et le vent est avec nous mais nous ne pourrons pas distinguer les cerfs dans cette obscurité et même si c'était le cas, identifier le trophée avec exactitude serait tout bonnement impossible.
On va éviter de les déranger pour rien, et, vu l'heure tardive, nous rentrons.
Durant la nuit, la pluie tombe et le tonnerre gronde. Le cerf qui bramait pas loin de ma chambre est bien moins prolixe que la veille.
Qu'importe, demain c'est la dernière journée de chasse et il faut y croire.
Sarah passe me prendre comme d'habitude et, après avoir roulé un peu, elle s'arrête sur un petit parking. La pluie est très faible, tout comme le vent. Nous écoutons patiemment et plusieurs animaux se manifestent tout autour de nous. Nous allons tenter de faire une approche dans une grande pâture, où il semble y avoir de l'activité. Nous descendons tout doucement sur un petit chemin, avec de nombreuses mais courtes séances de jumelage, pour tenter de distinguer les animaux.
En raison du temps pluvieux et gris, l'obscurité joue les prolongations mais Sarah finit par distinguer un animal assez éloigné de nous. De grands arbres le masquent partiellement, mais elle me dit que c'est un cerf.
Effectivement, il se met à bramer et il a l'air pas vilain en plus.
Nous tentons de nous approcher de l'animal, et sur notre gauche je vois alors deux chevreuils mais nous ne nous attardons pas sur eux, car nous ne chassons que les grands cervidés aujourd'hui.
Nous longeons une petite haie pour nous rapprocher du cerf qui brame encore. C'est alors que deux coups de carabines retentissent, en face de nous, dans la montagne. C'est assez éloigné de notre position et sans doute en provenance des voisins mais vu la rapidité des tirs, j'ai des doutes quant au résultat !
Nous sommes à peine arrivés au coin de la haie que Sarah m'indique que l'animal arrive droit sur nous. Effectivement, il est de face entre les grands arbres.
Je me couche et déplie le bipied Harris.
J'ai le cerf dans ma lunette, mais je veux être certain de bien l'identifier avant de tirer. De plus, des herbes grandes et épaisses sont juste en face de mon canon et pourraient dévier ma balle. Je ne veux pas ramper davantage pour ne pas être repéré, donc j'attends et profite de cet instant.
A travers ma lunette, je distingue que le cerf a deux empaumures et cela semble être un 10 cors ou peut-être un 11 car, à un moment, j'ai un doute et il me semble voir un petit surandouiller.
C'est un beau spécimen qui n'est certes pas aussi gros et vieux que celui de la veille, mais je le trouve quand même très beau.
Sarah me dit que si je veux me faire plaisir, je peux le tirer. C'est le dernier jour de chasse et il faut savoir prendre ce que la nature offre.
L'animal bifurque à angle droit, avance un peu puis s'arrête pour bramer à nouveau. Je ne pouvais rêver mieux ! Il est à environ 80 mètres de profil, la zone devant mon canon est dégagée des grandes herbes cette fois, donc autant dire que, dans ces conditions, le tir n'a rien de compliqué.
Le petit point orange de ma Swarovski se pose sur son épaule, mon index vient naturellement caresser la détente et le tonnerre s'abat aussitôt dans la plaine comme il l'avait fait à de nombreuses reprises durant la nuit sauf que là c'est le résultat d'un mélange de composants Américano-Helvétiques qui en est responsable !
Frappé par la foudre originaire d'Oregon, le cerf fait un bond prodigieux en l'air et s'enfuit à toute vitesse. Je réarme très rapidement, me relève à la hâte et baisse le grossissement de ma lunette. Je reprends l'animal à la course mais, alors que j'allais tirer, je le vois dans le même temps ralentir puis s’effondrer. Yes !
Encore une très belle émotion !
Ce n'est pas l'un des quelques très gros cerfs qui habitent la vallée, mais il est tout de même beau et je suis très content de ce court séjour. Je dis aussitôt à Sarah que je reviens l'an prochain, et plus longtemps, de façon à profiter au maximum de cette chasse magnifique, dans ce cadre lui aussi magnifique.
Nous allons ensuite voir notre animal et c'est bien un 10 cors régulier. Ma balle est parfaite car elle rentre dans l'épaule gauche et ressort derrière celle opposée. Malgré ce très bon tir, il a quand même fait une centaine de mètres mais un cerf reste résistant et il est mort en quelques secondes.
Sarah prend son téléphone et demande à son grand-père de venir avec son 4x4 et une remorque. Le débardage sera ici beaucoup plus facile que la veille. Le 4x4 arrive rapidement et nous faisons quelques photos.
Nous chargeons l'animal dans la remorque puis nous remontons à notre véhicule pendant que le grand-père de Sarah emmène le cerf au local où nous avions découpé celui de la veille.
Il nous reste une biche à chasser et Sarah a une idée où nous pourrions la trouver.
On monte tout en haut d'un col en voiture puis nous jumelons ces grandes pâtures qui rappellent un peu les Highlands à la recherche de notre gibier. A plus d'un kilomètre de distance, elle repère un animal en crête qui semble être un petit cerf mais, à cette distance, difficile d'en être certain.
Il se découpe sur le ciel et légèrement sur la gauche j'aperçois alors un groupe d'animaux. Malgré la distance, nous distinguons un gros cerf, entouré de quelques biches et faons, et qui tentent de repousser un autre cerf plus petit. Nous n'avons pas de longue-vue pour voir le trophée des deux animaux mais nous voyons malgré tout le cou noir des deux mâles et le dominant semble énorme.
Mais il est déjà tard et nous avons du travail avec le cerf que nous avons tué peu avant.
D'un commun accord, nous renonçons à continuer notre chasse ce matin. Nous verrons bien ce que l'après-midi nous réserve, mais le séjour est déjà réussi.
Le soleil fait son apparition alors que nous rentrons.
Une fois au local, nous nous occupons de l'animal puis Sarah me dit que nous retournerons cet après-midi là où nous avons vu les animaux.
Manque de chance, la pluie est de retour en fin d'après-midi. Qu'importe c'est notre dernière sortie et il faut y croire jusque la dernière minute.
Sur la route, nous voyons à un moment en dessous de nous un cerf couché dans la pâture où nous avions commencé notre affût le premier après-midi.
Nous nous arrêtons et c'est bien l'animal que nous avions aperçu et que nous avions tenté d'approcher mais sans succès à cause de l'âne. Il porte 9 cors avec des bois noirs mais il est quand même plus petit que celui que nous avons tué la veille. Il ne semble pas effrayé par notre présence et se laisse prendre en photo.
Nous remontons un petit chemin sinueux et nous nous arrêtons pour jumeler alors qu'il continue à bruiner.
Sarah ne tarde pas à repérer 3 animaux à l’abri sous quelques grands arbres. Il y a une très grosse biche, un faon et une bichette. On décide de tenter l'approche en ciblant la bichette. Nous descendons dans un petit ruisseau que nous remontons précautionneusement en position courbée.
Nous approchons de là où se trouvaient les animaux, mais au dernier moment ils nous voient et remontent la pente à toute vitesse sans me laisser la moindre opportunité, car masqués par ces arbres qui leur servaient d'abris peu avant.
Serait-ce la dernière chance du jour ? Et bien non, la chance est décidément avec nous.
Alors que nous retournions au véhicule, Sarah distingue une biche qui sort de l'autre côté du vallon.
La brume apparait tout doucement, et nous tentons donc d'approcher ce cadeau que la montagne nous fait.
On s'arrête une première fois pour regarder et je mesure la distance. Il y a environ 350 mètres et posé sur le bipied, la biche n'aurait normalement pas beaucoup de chance de s'en sortir mais Sarah veut approcher encore.
"Aucun problème, je te suis !"
On continue de marcher sur le petit sentier, côte à côte comme des touristes, et l'animal a beau nous fixer, il ne s'enfuit pas.
Elle doit croire que nous sommes des promeneurs ou des bergers et donc elle reste sur place. Entre deux observations, elle continue de se délecter de l'herbe qui est ici bien verte.
Nous sommes désormais à environ 200 mètres et je suis tenté de tirer de cette position mais Sarah est confiante sur sa stratégie, et elle me dit que l'on devrait pouvoir se rapprocher encore.
Peu après et grâce au relief, nous ne voyons plus l'animal. Sarah tourne alors à 90 ° et décide de descendre dans le vallon.
Nous traversons la petite rivière et nous remontons silencieusement la pente opposée. Si l'animal est encore là, nous serons très proches de lui, et il faudra être rapide. Le Viper-flex est dans ma main gauche, prêt à être déployé et la carabine est dans ma main droite. La brume semble de plus en plus épaisse et doucement, très doucement, nous avançons le plus discrètement possible en scrutant attentivement les alentours à la recherche de notre proie.
Je repère alors la silhouette de la biche qui se découpe dans la brume. Très discrètement, je dis à Sarah : "Elle est là devant nous!"
"Regarde le cerf qui arrive sur le droite !" me lance aussitôt Sarah.
En effet, la silhouette d'un grand cerf apparait dans la brume. Il est majestueux et de corps au moins aussi gros que celui de la veille mais ses bois sont plus fournis. Je n'ai plus de bracelet de cerf et aussi je me concentre à nouveau sur la biche.
Je déploie mon Viper-flex rapidement et pose ma carabine à la hâte.
La biche descend un petit talus mais décide de s'arrêter juste avant le petit fossé. Elle est à 50 mètres maximum de face. D'ordinaire, j'évite de tirer un animal de face mais à courte distance sur un support aussi stable, je fais des exceptions.
La carabine tonne, la biche tombe en avant et disparait de ma vue. Je réarme et cours quelques mètres pour voir. Je distingue alors la biche fort mal en point, qui s'est relevée, et qui tente de s'enfuir vers le vallon où nous avions grimpé juste avant. Mais comme pour le cerf tué au matin, au moment où j'allais doubler, l'animal s'effondre et rend son dernier souffle.
"Regarde, le cerf est encore là !" me dit Sarah.
Oui le seigneur des lieux nous toise un bref instant puis s'enfuit et disparait dans la brume comme il était apparu. C'était un très beau 14 cors irréguliers, et sans aucun doute déjà âgé. A travers ma lunette, je lui dis : "A l'année prochaine !"
Certes, notre biche n'a pas de trophée mais l'approche fût très belle, et j'ai eu bien raison de faire confiance à Sarah, moi qui aime tirer loin. L'action n'en a été que plus belle.
Ce n'est pas ma première biche, mais cette chasse de la dernière minute restera aussi longtemps dans ma mémoire et la vision de ce grand cerf m’habitera jusqu'au moins l'année prochaine.
La pluie s'est arrêtée, et la brume a disparu comme elle était arrivée.
Ma balle est parfaite. Elle rentre au milieu de la poitrine et avec l'angle ressort au milieu du ventre. Elle a fait 20 mètres maximum avant de tomber.
Nous faisons quelques photos puis, plutôt que de perdre du temps, nous décidons de charger l'animal dans le Kangoo de Sarah.
Ce sera fait rapidement, car c'est beaucoup moins lourd qu'un cerf.
Sur le chemin du retour nous verrons plusieurs groupes de cervidés dont un autre beau cerf à empaumures. Difficile à dire si c'était un 10 ou un 12 cors, mais lui aussi était costaud de corps, et ses bois, massifs.
Nous amenons la biche au local, où nous la vidons avec le brame des cerfs tout autour du village.
Le lendemain matin en partant du gite, au moment de fermer la portière de mon véhicule, un cerf bramera une dernière fois, comme pour me dire au revoir. Sarah, qui est là, me dit qu'on ira le voir l'an prochain.
Je repasse chercher mes deux trophées de cerfs au local, puis je reprends la route avec une certaine nostalgie.
Inutile de dire que l'attente va être longue d'ici octobre 2019.
- PierrotMCerf1000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Lun 22 Oct 2018 - 13:12
Merci beaucoup Ludovic pour ce fabuleux et très complet récit. Je me suis régalé.
Félicitations à toi pour ces 3 bêtes, à ton guide également.
- InvitéInvité
Re: De retour des Pyrénées.
Lun 22 Oct 2018 - 13:49
+1
Merci pour le partage. Et le récit tu es un écrivain.
et nous espérons d'autres récits à venir.
Merci pour le partage. Et le récit tu es un écrivain.
et nous espérons d'autres récits à venir.
- didou56Sanglier
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Re: De retour des Pyrénées.
Lun 22 Oct 2018 - 14:01
Bonjour Ludovic pour ce beau voyage que tu nous as fait vivre
belles photos joli récit que du bonheur
à ta guide
diou56
belles photos joli récit que du bonheur
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- vendéenCerf3000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Lun 22 Oct 2018 - 14:03
Super récit, merci de nous faire partager ces moments. Un régal.
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Ce n'est pas parce que l'homme a soif d'amour qu'il doit se jeter sur la première gourde ...
- Blaser93Cerf10 000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Lun 22 Oct 2018 - 14:12
Félicitationsssss à toi Ludovic et à ta guide bien sûr !
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- Domuz38Modérateur3000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Lun 22 Oct 2018 - 17:54
Bravo !!! De belles chasses, de belles images et un récit digne de ce nom !!!
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La valeur d’un trophée de sanglier ne se mesure pas en centimètres. Pour moi c’est l’investissement personnel,la difficulté pour l’obtenir et les personnes avec qui on partage ces moments,qui en font sa vraie valeur.
- stephchaCerf3000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Lun 22 Oct 2018 - 19:20
Bonsoir@tous.
Félicitation.
Pour avoir fait les Pyrénées aux biches en novembre 2017, c'est pas gagné d'avance, les prélèvements, on s'en souvient toute sa vie. Tu as raison de faire la montagne à ton âge et la condition physique , tu auras le temps pour l'Afrique à tes vieux jours.
Tenté par l'isard ou le mouflon
Stéphane
Félicitation.
Pour avoir fait les Pyrénées aux biches en novembre 2017, c'est pas gagné d'avance, les prélèvements, on s'en souvient toute sa vie. Tu as raison de faire la montagne à ton âge et la condition physique , tu auras le temps pour l'Afrique à tes vieux jours.
Tenté par l'isard ou le mouflon
Stéphane
- ludovic375Cerf1000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Mar 23 Oct 2018 - 12:48
Merci Messieurs
J'ai déjà eu la chance de chasser deux chamois et un mouflon. Manque l'isard mais ça sera pour un jour
stephcha a écrit:Tu as raison de faire la montagne à ton âge et la condition physique , tu auras le temps pour l'Afrique à tes vieux jours.
Tenté par l'isard ou le mouflon
Stéphane
J'ai déjà eu la chance de chasser deux chamois et un mouflon. Manque l'isard mais ça sera pour un jour
- Procyon lotorCerf1000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Mar 23 Oct 2018 - 20:04
Slt
Magnifique récit tant sur le fond que sur la forme.
Toujours bien documenté, précis avec de belles photos!
Encore merci et continue à nous faire part de tes chasses.
Cordialement.
Niko
Magnifique récit tant sur le fond que sur la forme.
Toujours bien documenté, précis avec de belles photos!
Encore merci et continue à nous faire part de tes chasses.
Cordialement.
Niko
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- ERIC29Cerf1000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Mar 23 Oct 2018 - 22:57
Merci Ludovic pour le partage
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- Maxou1383Sanglier
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Re: De retour des Pyrénées.
Mer 24 Oct 2018 - 0:48
Merci Ludovic pour ce superbe récit, félicitations pour les 3 prélèvements. Ta manière de conter cette expérience est très agréable, précise et agrémentée de superbes photos. Je me suis franchement régalé!!!! et Bravo à Sarah, bien-sûr!
- ludovic375Cerf1000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Ven 26 Oct 2018 - 21:01
Merci Messieurs et merci pour elle car elle a beaucoup de mérite. Ce sont des jeunes comme elles qui sont l'avenir de la chasse et qui brisent les clichés que nos opposants tentent de propager pour nous nuire.
Voici les deux massacres de mes cerfs avec au centre ma bonne vieille R93
Voici les deux massacres de mes cerfs avec au centre ma bonne vieille R93
- Blaser93Cerf10 000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Ven 26 Oct 2018 - 21:52
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- Jean-Paul13Cerf1000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Sam 27 Oct 2018 - 10:58
Très beaux récits mais à mon avis ce genre de commentaires tu peux oublier stp : " J'ai tué plusieurs centaines de grands animaux d'espèces diverses et variées "... ça peut paraître beaucoup pour un seul homme.... si c'est vrai, quel plaisir d'en tuer encore un ???
Je suis devenu un acharné pour dénoncer des vidéos de ouf où des petits rigolos nous exposent des tableaux de " pigeons" par centaines, des tirs des " calus" sans aucune sécurité en chasse de battue aux grands gibiers...
Donc, ça aussi, ça ne passe pas, bien que je ressente tout ce que tu dis avec émotion.
La chasse, oui, avec une certaine modération, dans l'action et dans les propos.
Bien amicalement et en Saint Hubert
à +
jp
Je suis devenu un acharné pour dénoncer des vidéos de ouf où des petits rigolos nous exposent des tableaux de " pigeons" par centaines, des tirs des " calus" sans aucune sécurité en chasse de battue aux grands gibiers...
Donc, ça aussi, ça ne passe pas, bien que je ressente tout ce que tu dis avec émotion.
La chasse, oui, avec une certaine modération, dans l'action et dans les propos.
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" Si le peuple n'est pas d'accord, il n'y a qu'à dissoudre le peuple... "
- ludovic375Cerf1000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Sam 27 Oct 2018 - 11:59
Jean-Paul13 a écrit:Très beaux récits mais à mon avis ce genre de commentaires tu peux oublier stp : " J'ai tué plusieurs centaines de grands animaux d'espèces diverses et variées "... ça peut paraître beaucoup pour un seul homme.... si c'est vrai, quel plaisir d'en tuer encore un ???
C'est pour notifier le plaisir que cette chasse à sur moi et c'est aussi pourquoi, je ne chasse plus certaines espèces de telle ou telle façon car là je n'ai plus de plaisir. Chevreuil en battue et même la battue en général par exemple.
Par contre pour l'approche et l'affût, la lassitude n'est pas à l'ordre du jour.
C'est beaucoup mais c'est la réalité.
- PierrotMCerf1000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Sam 27 Oct 2018 - 13:45
@ludovic375 je me suis replongé dans ton récit. Un souvenir de ma première lecture remonte à la surface.
Je me disais :"mais son message est diablement long, et diablement bon ! Il l'a écrit d'une traite ?, il va y avoir "une pause" "
J'ai découvert comme mes collègues un seul message.
D'où ma question actuelle, qui n'en ai pas une en fait, mais pour taquiner un peu 2 de nos modérateurs: quel vaccin a tu trouvais contre la Domuzinite (appelée Blaseritite en Belgique) qui fait que l'on peut faire un CR d'une traite ?
Je me disais :"mais son message est diablement long, et diablement bon ! Il l'a écrit d'une traite ?, il va y avoir "une pause" "
J'ai découvert comme mes collègues un seul message.
D'où ma question actuelle, qui n'en ai pas une en fait, mais pour taquiner un peu 2 de nos modérateurs: quel vaccin a tu trouvais contre la Domuzinite (appelée Blaseritite en Belgique) qui fait que l'on peut faire un CR d'une traite ?
- InvitéInvité
Re: De retour des Pyrénées.
Sam 27 Oct 2018 - 16:05
PierrotM a écrit:@ludovic375 je me suis replongé dans ton récit. Un souvenir de ma première lecture remonte à la surface.
Je me disais :"mais son message est diablement long, et diablement bon ! Il l'a écrit d'une traite ?, il va y avoir "une pause" "
J'ai découvert comme mes collègues un seul message.
D'où ma question actuelle, qui n'en ai pas une en fait, mais pour taquiner un peu 2 de nos modérateurs: quel vaccin a tu trouvais contre la Domuzinite (appelée Blaseritite en Belgique) qui fait que l'on peut faire un CR d'une traite ?
+10000, et on demande donc, l'abolition des CR à tiroirs sans fonds ainsi que ceux manière poupées Biélorusse!!!
- ludovic375Cerf1000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Sam 27 Oct 2018 - 18:26
culombu2A a écrit:PierrotM a écrit:@ludovic375 je me suis replongé dans ton récit. Un souvenir de ma première lecture remonte à la surface.
Je me disais :"mais son message est diablement long, et diablement bon ! Il l'a écrit d'une traite ?, il va y avoir "une pause" "
J'ai découvert comme mes collègues un seul message.
D'où ma question actuelle, qui n'en ai pas une en fait, mais pour taquiner un peu 2 de nos modérateurs: quel vaccin a tu trouvais contre la Domuzinite (appelée Blaseritite en Belgique) qui fait que l'on peut faire un CR d'une traite ?
+10000, et on demande donc, l'abolition des CR à tiroirs sans fonds ainsi que ceux manière poupées Biélorusse!!!
C'est parce que je n'aime pas attendre durant toute une journée la suite d'un récit que je l'ai écris en une fois
- stephchaCerf3000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Sam 27 Oct 2018 - 19:25
A propos de poupées Biélorusse, jolie ton guide, c'est l'épouse idéale; aime la chasse, sait vider le gibier sans avoir peur de se casser un ongle, etc. Pas envie de lui faire découvrir les coteaux Champenois.
Stéphane
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- vendéenCerf3000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Sam 27 Oct 2018 - 21:30
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Ce n'est pas parce que l'homme a soif d'amour qu'il doit se jeter sur la première gourde ...
- Blaser93Cerf10 000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Sam 27 Oct 2018 - 22:11
culombu2A a écrit:PierrotM a écrit:@ludovic375 je me suis replongé dans ton récit. Un souvenir de ma première lecture remonte à la surface.
Je me disais :"mais son message est diablement long, et diablement bon ! Il l'a écrit d'une traite ?, il va y avoir "une pause" "
J'ai découvert comme mes collègues un seul message.
D'où ma question actuelle, qui n'en ai pas une en fait, mais pour taquiner un peu 2 de nos modérateurs: quel vaccin a tu trouvais contre la Domuzinite (appelée Blaseritite en Belgique) qui fait que l'on peut faire un CR d'une traite ?
+10000, et on demande donc, l'abolition des CR à tiroirs sans fonds ainsi que ceux manière poupées Biélorusse!!!
On ne t'oblige pas à les lire
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- Blaser93Cerf10 000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Sam 27 Oct 2018 - 22:13
PierrotM a écrit:
D'où ma question actuelle, qui n'en ai pas une en fait, mais pour taquiner un peu 2 de nos modérateurs: quel vaccin a tu trouvais contre la Domuzinite (appelée Blaseritite en Belgique) qui fait que l'on peut faire un CR d'une traite ?
Il est vrai que te concernant, tu n'as encore eu l'occasion que de voir une limace à ton poste en battue ...
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- Blaser93Cerf10 000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Sam 27 Oct 2018 - 22:15
stephcha a écrit:A propos de poupées Biélorusse, jolie ton guide, c'est l'épouse idéale; aime la chasse, sait vider le gibier sans avoir peur de se casser un ongle, etc. Pas envie de lui faire découvrir les coteaux Champenois.
Stéphane
À mon avis, tu parles pour toi là .... Si tu pouvais en avoir une semblable découvrant la région namuroise, tu ne dirais pas non
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- ludovic375Cerf1000 Messages
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Re: De retour des Pyrénées.
Sam 27 Oct 2018 - 22:22
stephcha a écrit:A propos de poupées Biélorusse, jolie ton guide, c'est l'épouse idéale; aime la chasse, sait vider le gibier sans avoir peur de se casser un ongle, etc. Pas envie de lui faire découvrir les coteaux Champenois.
Stéphane
Bonsoir Steph
Oui et très sympathique
Mais pour le reste, comme tu le sais, je ne suis pas prêt de renoncer à mes engagements surtout quand je vois ce qu'il se passe autour de moi
D'ailleurs cette situation et ce choix de vie va me permettre d'aller chercher le soleil et la chaleur la semaine prochaine et où j'ai un rendez-vous mais cynégétique évidemment
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