Maral - Kazakhstan
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Re: Maral - Kazakhstan
Dim 4 Nov 2018 - 23:01
4 eme jour :
Lever 6 heures comme d hab, petit déjeuner nous sommes à 7h sur le terrain, malheureusement ça ne donnera rien, le Maral a quitté la zone, nous trouvons le long de la plus petite rivière plusieurs traces laissant à penser que plusieurs Marals ont traversé et sont passés sur l autre versant.
A 10h nous rentrons au camp. La séance de tir se déroulent correctement tir à 184 m exactement pas de soucis pour chacun d’ entre nous. Ensuite le chef nous fait les papiers pour pouvoir chasser. Nos 3 amis allemands ici depuis 11 j sont sur le départ c est l heure de la douche plus qu artisanale mais qui fait après 3 jours le plus grand bien.
Ils nous quitteront après le déjeuner ou Tatiana avait encore fait des merveilles avec des bouchées vapeur à la viande. A la fin du déjeuner le patron local nous remercie et présente ses excuses à Marcus et moi même pour nous avoir accepté de participer aux recherches et donc retardé dans le déroulement de notre chasse du fait de la recherche du Maral.
Frederich a le masque des mauvais jours non seulement nous n avons pas retrouvé le Maral mais il a du le régler car tout animal blessé et perdu est considéré comme tue.
A trois ils auront donc tue 1 Maral et blessé un second (contrat rempli Max ne chassant pas le Maral) et 4 Ibex entre 118 pour le plus gros et 106 le plus petit.(contrat là aussi rempli) ils ont également vu 2 renards, une dizaine de sangliers dont des keiler enormes, 2 ou 3 chevreuils de Sibérie sans pouvoir les tirer car trop loin ou alors en chasse au Maral ( pr ne pas faire de bruit sur la zone tu ne tires pas)
Juste après leur départ sous un soleil radieux, le temps s est rapidement couvert pr laisser place à un terrible orage agrémenté de grêle...en montagne à 2500 m d altitude le temps peut très vite changer.
Au moment du déjeuner on nous a prévenu que c était le grand jour pour Marcus et moi...nous partirions en expédition dans l après midi.
Enfin à 15h ce fut l heure du départ, le premier grand départ, je partais à cheval pour deux voir 3 jours avec mes deux compagnons, Jandos et Nourjan.
2 heures plus tard, nous arrivions sur zone, le camp de base était mis en place, 2 tentes sous les arbres, afin d une part de nous protéger de la pluie et d autre part afin de dormir sur un lit d aiguilles de sapin aux vertus isolantes.
Nous laissions la le gros de nos affaires et repartions en continuant à monter à travers ces grands sapins, je devinais ces combes entre les bois ou j avais vu tant de Marals en vidéo sur YouTube ...cette fois ci c était pour moi...à chaque seconde depuis mon arrivée je mesure combien j ai de la chance, je souhaite à tous les amoureux de la nature sauvage et de la chasse de vivre ça un jour !
Mais revenons à nos M... Marals
Lever 6 heures comme d hab, petit déjeuner nous sommes à 7h sur le terrain, malheureusement ça ne donnera rien, le Maral a quitté la zone, nous trouvons le long de la plus petite rivière plusieurs traces laissant à penser que plusieurs Marals ont traversé et sont passés sur l autre versant.
A 10h nous rentrons au camp. La séance de tir se déroulent correctement tir à 184 m exactement pas de soucis pour chacun d’ entre nous. Ensuite le chef nous fait les papiers pour pouvoir chasser. Nos 3 amis allemands ici depuis 11 j sont sur le départ c est l heure de la douche plus qu artisanale mais qui fait après 3 jours le plus grand bien.
Ils nous quitteront après le déjeuner ou Tatiana avait encore fait des merveilles avec des bouchées vapeur à la viande. A la fin du déjeuner le patron local nous remercie et présente ses excuses à Marcus et moi même pour nous avoir accepté de participer aux recherches et donc retardé dans le déroulement de notre chasse du fait de la recherche du Maral.
Frederich a le masque des mauvais jours non seulement nous n avons pas retrouvé le Maral mais il a du le régler car tout animal blessé et perdu est considéré comme tue.
A trois ils auront donc tue 1 Maral et blessé un second (contrat rempli Max ne chassant pas le Maral) et 4 Ibex entre 118 pour le plus gros et 106 le plus petit.(contrat là aussi rempli) ils ont également vu 2 renards, une dizaine de sangliers dont des keiler enormes, 2 ou 3 chevreuils de Sibérie sans pouvoir les tirer car trop loin ou alors en chasse au Maral ( pr ne pas faire de bruit sur la zone tu ne tires pas)
Juste après leur départ sous un soleil radieux, le temps s est rapidement couvert pr laisser place à un terrible orage agrémenté de grêle...en montagne à 2500 m d altitude le temps peut très vite changer.
Au moment du déjeuner on nous a prévenu que c était le grand jour pour Marcus et moi...nous partirions en expédition dans l après midi.
Enfin à 15h ce fut l heure du départ, le premier grand départ, je partais à cheval pour deux voir 3 jours avec mes deux compagnons, Jandos et Nourjan.
2 heures plus tard, nous arrivions sur zone, le camp de base était mis en place, 2 tentes sous les arbres, afin d une part de nous protéger de la pluie et d autre part afin de dormir sur un lit d aiguilles de sapin aux vertus isolantes.
Nous laissions la le gros de nos affaires et repartions en continuant à monter à travers ces grands sapins, je devinais ces combes entre les bois ou j avais vu tant de Marals en vidéo sur YouTube ...cette fois ci c était pour moi...à chaque seconde depuis mon arrivée je mesure combien j ai de la chance, je souhaite à tous les amoureux de la nature sauvage et de la chasse de vivre ça un jour !
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Re: Maral - Kazakhstan
Dim 4 Nov 2018 - 23:10
Dommage pour le Maral perdu...
J'attends avec impatience la suite de TA chasse!
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Amicalement,
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Re: Maral - Kazakhstan
Dim 4 Nov 2018 - 23:10
Nous montons le haut de la combe n est plus qu à environ 500 m et a voir les précautions que prend mon guide je comprends que nous sommes au cœur de l’action ...nous procédons par tranches de 20 ou 30 mètres et parfois j ai le sol devant le nez ce qui n est pas bon signe sauf pour perdre quelques kilos...
Nous jumelons lui et moi tantôt à droite à gauche très haut en bas...mais rien à l horizon...je suppose a le voir faire qu il connaît bien la zone et qu il est venu jumeler quelques jours ou semaine avant, il me précise d ailleurs qu il y a un gros Maral sur la zone...il est aux alentours de 18h00, le temps pluvieux joue sur la luminosité qui commence à décliner,je sens Jandos le guide déçu, il dit quelque chose à son compère et bien que ne connaissant pas le kazakh je devine qu il lui dit que ce ne sera pas pour ce soir...
Dans les instants qui suivirent, le silence fut brisé par ce cri strident du Maral !
Il est là quelque part sur zone, un peu plus bas que nous...le guide me fait signe de le suivre et nous commençons à descendre la combe à couvert, il s arrête et décide de lui répondre, mais rien... nous attendons quelques minutes puis continuons à descendre, nous dépassons les chevaux, il retente de l appeler mais rien n y fait, la nuit tombe, nous jumelons une dernière fois puis il se tourne vers moi et me dit : « morgen » je comprends que c est mort pour ce soir...
Nous rentrons au campement, à peine arrivé et dans les préparatifs du repas, je l entends une première fois, beaucoup plus haut cette fois ci, mes compagnons ne l’ont pas entendu mais un nouveau cri se fait entendre, malheureusement la nuit est noire compte tenu des nuages qui sont au dessus de nous, il commença d ailleurs à pleuvoir.
Alors que nous nous restaurions nous avons encore entendu le Maral sept ou 8 fois, il n était qu a 300 ou 400 mètres au dessus de nous, le guide avait retrouvé le sourire et me redisais morgen...
Il était un peu plus de 19h30 et il était déjà l heure de nous coucher, le réveil était programmé à 5h00 et si Saint Hubert le voulait bien notre ami devrait être encore sur zone...en attendant c est sous une pluie dense que j allais passer ma première nuit en bivouac au Kazakhstan.
Nous jumelons lui et moi tantôt à droite à gauche très haut en bas...mais rien à l horizon...je suppose a le voir faire qu il connaît bien la zone et qu il est venu jumeler quelques jours ou semaine avant, il me précise d ailleurs qu il y a un gros Maral sur la zone...il est aux alentours de 18h00, le temps pluvieux joue sur la luminosité qui commence à décliner,je sens Jandos le guide déçu, il dit quelque chose à son compère et bien que ne connaissant pas le kazakh je devine qu il lui dit que ce ne sera pas pour ce soir...
Dans les instants qui suivirent, le silence fut brisé par ce cri strident du Maral !
Il est là quelque part sur zone, un peu plus bas que nous...le guide me fait signe de le suivre et nous commençons à descendre la combe à couvert, il s arrête et décide de lui répondre, mais rien... nous attendons quelques minutes puis continuons à descendre, nous dépassons les chevaux, il retente de l appeler mais rien n y fait, la nuit tombe, nous jumelons une dernière fois puis il se tourne vers moi et me dit : « morgen » je comprends que c est mort pour ce soir...
Nous rentrons au campement, à peine arrivé et dans les préparatifs du repas, je l entends une première fois, beaucoup plus haut cette fois ci, mes compagnons ne l’ont pas entendu mais un nouveau cri se fait entendre, malheureusement la nuit est noire compte tenu des nuages qui sont au dessus de nous, il commença d ailleurs à pleuvoir.
Alors que nous nous restaurions nous avons encore entendu le Maral sept ou 8 fois, il n était qu a 300 ou 400 mètres au dessus de nous, le guide avait retrouvé le sourire et me redisais morgen...
Il était un peu plus de 19h30 et il était déjà l heure de nous coucher, le réveil était programmé à 5h00 et si Saint Hubert le voulait bien notre ami devrait être encore sur zone...en attendant c est sous une pluie dense que j allais passer ma première nuit en bivouac au Kazakhstan.
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Re: Maral - Kazakhstan
Dim 4 Nov 2018 - 23:17
- FontenelayBécasse
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Re: Maral - Kazakhstan
Dim 4 Nov 2018 - 23:21
- FontenelayBécasse
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Re: Maral - Kazakhstan
Dim 4 Nov 2018 - 23:30
5 eme jour:
Malgré une certaine fatigue j’ai eu du mal à trouver le sommeil, la première cause étant ce putain de lit de camp qui avait au premier montage un élastique cassé ce qui avait pour conséquence de créer un déséquilibre du lit. La seconde raison, la principale à mon avis était d entendre le Maral a intervalle régulier... difficile de ne pas avoir l esprit embrumé par la question sera t il encore là demain matin...sans parler du reste qui passe et repasse en tête comme un film...
A minuit un cheval se met à henir.... une fois, puis une seconde il y a quelque chose... au bout de quelques instants j entends des grognements et quelque chose qui se déplace assez lourdement autour de ma tente, je vais même jusqu à penser qu un ours pourrait être par là ... mais un grognement plus familier me permet d identifier un sanglier, j en suis presque rassuré, il est venu finir les déchets du repas. La pluie ne cesse de tomber depuis 20h, il pleut comme vache qui pisse depuis plus de 4 heures...
5 heures mon réveil sonne... pas un bruit.
Je m habille tant bien que mal dans cette petite tente et me voilà prêt pour le rdv avec le Maral...nous prenons rapidement un thé et quelques biscuits.
Jandos appelle une première fois... aussitôt le Maral lui répond, il est donc encore là ...
Nous commençons l ascension et régulièrement Jandos l appelle et la Maral lui répond ... nous comprenons alors qu il nous surplombe, nous commençons à jumeler et tout à coup je vois Jandos qui s active il a repéré le Maral... il me le montre... un frisson de plaisir m envahi, il est là, Jandos me demande si je me le sent, je télémètre, 430 mètres et il y a une sacrée correction d angle à prévoir, toutefois il ne me parait pas si gros que ça, ce que Jandos me confirme en souriant... « Stéphane Maral Bolchoi y Maral klein » Maral klein me dit il en rapprochant ses mains... no bolchoi ! No shoot »
Alors que je mets en place ma longue vue pr le prendre en photo il disparaît derrière un arbre nous ne reverrons plus.
Jandos me dit alors que nous redescendons et que nous démontons le bivouac pour aller sur une nouvelle zone.
Nous rentrons donc, déjeunons, démontons les tentes et repartons pour 2 heures de cheval. Au moment du départ une pluie battante se met à tomber, une vraie rabasse comme diraient les francs comtois.
Puis arrive la neige, de gros flocons, ça fait plus d une heure que nous avançons sous cette pluie puis neige battante, à l horizon un filet de fumée s échappe, nous découvrons une ferme posée au milieu de nul part, où nous allons nous arrêter, nous sécher et nous restaurer, je comprendrais plus tard que c est le second camp de l organisateur, c était en fait le premier il y a 20 ans, moins haut en altitude (2200 m quand même) Jandos salut l homme qui nous attendait là il nous ouvre la maison ou nous allons nous restaurer et nous sécher. L homme est plutôt familier avec les deux kazakh mais je vois qu il m évite et ne sait pas trop comment procéder avec moi. Je le mets à l aise en tentant d échanger avec lui et arrive à le faire sourire. Nous en profitons pour nous reposer car même pour les kazakhs j ai l impression que la nuit n a pas été simple compte tenu du temps exécrable que nous avions...
Je comprends que le kazakh est agriculteur mais aussi un chasseur il discute longuement avec Jandos et celui ci me fait comprendre que le kazakh voit un Maral en face tous les soirs... espérons qu il n ai pas changé d avis parce que il y a une sacrée grimpette en prévision... après avoir étudié plusieurs possibilités avec le kazakh Jandos me dit on va monter tout droit au plus court dans un couloir. La montée ne me semble pas trop abrupte, mais je n y suis pas encore... ( j aurais confirmation le lendemain que ça montait terriblement) il me dit qu on partira en début d après midi pour être là haut au moment où le Maral arrive. Nous aurons une arrête pour nous protéger en espérant que nous soyons à bon vent...en télémètrant nous sommes à 1600 mètres de notre lieu d observation. Nous ferons le début à cheval et le reste a pied.
A 14h30 nous partons, une partie à cheval relativement plate, puis sur les premiers contreforts, nous laisserons les chevaux dans un goulet pour continuer à pied. Putain ça monte, sévère par moment mais Jandos a prévu le coup on est parti tôt pour le faire à notre rythme. A chaque arrêt nous jumelons, en fait on passe notre temps à jumeler et quand on ne jumelle pas c est qu on monte. Nous nous arrêtons une heure plus tard, nous sommes encore loin du sommet mais on est à mauvais vent, Jandos me dit qu il y a encore un goulet entre le lieu où on veut arriver et nous il l a fait pour éviter la proximité de la zone où le Maral a été vu les soirs précédents...car il aurait pu nous sentir.
Durant l ascension de nombreux indices laissent penser qu il est là très souvent, traces, excréments sont assez nombreux.
Vers 17h après avoir jumeler la zone on traverse le goulet pour s arrêter sur l arrête suivante, on est sur zone, je télémètre, nous sommes à une distance comprise entre 160 et 185 m de l oree du bois d ou peut sortir le Maral, le vent lui est quasi tombé et s est même inversé, tout les facteurs sont donc au vert.
Jandos appelle une première fois le Maral, sans réponse, mais pour le second, le Maral lui répond, nous le localisons sur le plateau juste au dessus de nous. Nous patientons jusqu à la nuit, le Maral brame régulièrement mais toujours à une certaine distance, le temps est changeant, de gros nuages sont au loin et arrivent sur nous, nous ne voyons plus les monts autour de nous plongés dans un rideau nuageux. Mais malgré notre attente sur le début de nuit nous ne verrons rien. Qui plus est une vilaine grésille à fait son apparition et vient nous balayer le visage de façon incessante, Jandos a compris que ce ne serait pas pour ce soir...
Commence alors la descente, digne d une piste noire, entre les rochers, pierres et autres herbes jaunes le tout bien évidemment jusqu à mi côte dans le noir absolu, Nourjan lui est parti en travers récupérer les chevaux. Il nous faudra environ 25 minutes pour arriver en bas, je suis sec et j ai les jambes en coton, ce qui me rassure c est que Jandos me fait comprendre que lui aussi. Nous rentrons à notre camp de base pour un repas chaud et une nuit bien mérité...
Ultime épreuve la traversée du torrent dans le noir avec 1,2 d eau et un courant du diable, j ai fait une entière confiance au cheval et l ai chaleureusement remercié plus tard par des gratouilles qu ils semblait apprécier.
En arrivant au camp le repas cuisait sur le vieux fourneau et notre ami regardais un match de première league anglaise. Jandos vient s assoir sur un lit puis rapidement s est allongé et endormi, il était kaputt. Nourjan le réveilla mais il ne voulu même pas manger tant il était fatigué. A vrai dire ça me rassurait un peu de voir qu il n y avait pas que moi de fatigue.
Nous dînions donc à trois puis je regardais la fin du match avant vers 21h30 de décider d aller me coucher.
Là arriva la bonne nouvelle de Nourjan, lever 3h30 départ 4h00 !
Je jette un coup d œil par la fenêtre il neige à fonds...et je vais me coucher.
Ce soir la j ai pas bataillé à mort pour m'endormir...
Malgré une certaine fatigue j’ai eu du mal à trouver le sommeil, la première cause étant ce putain de lit de camp qui avait au premier montage un élastique cassé ce qui avait pour conséquence de créer un déséquilibre du lit. La seconde raison, la principale à mon avis était d entendre le Maral a intervalle régulier... difficile de ne pas avoir l esprit embrumé par la question sera t il encore là demain matin...sans parler du reste qui passe et repasse en tête comme un film...
A minuit un cheval se met à henir.... une fois, puis une seconde il y a quelque chose... au bout de quelques instants j entends des grognements et quelque chose qui se déplace assez lourdement autour de ma tente, je vais même jusqu à penser qu un ours pourrait être par là ... mais un grognement plus familier me permet d identifier un sanglier, j en suis presque rassuré, il est venu finir les déchets du repas. La pluie ne cesse de tomber depuis 20h, il pleut comme vache qui pisse depuis plus de 4 heures...
5 heures mon réveil sonne... pas un bruit.
Je m habille tant bien que mal dans cette petite tente et me voilà prêt pour le rdv avec le Maral...nous prenons rapidement un thé et quelques biscuits.
Jandos appelle une première fois... aussitôt le Maral lui répond, il est donc encore là ...
Nous commençons l ascension et régulièrement Jandos l appelle et la Maral lui répond ... nous comprenons alors qu il nous surplombe, nous commençons à jumeler et tout à coup je vois Jandos qui s active il a repéré le Maral... il me le montre... un frisson de plaisir m envahi, il est là, Jandos me demande si je me le sent, je télémètre, 430 mètres et il y a une sacrée correction d angle à prévoir, toutefois il ne me parait pas si gros que ça, ce que Jandos me confirme en souriant... « Stéphane Maral Bolchoi y Maral klein » Maral klein me dit il en rapprochant ses mains... no bolchoi ! No shoot »
Alors que je mets en place ma longue vue pr le prendre en photo il disparaît derrière un arbre nous ne reverrons plus.
Jandos me dit alors que nous redescendons et que nous démontons le bivouac pour aller sur une nouvelle zone.
Nous rentrons donc, déjeunons, démontons les tentes et repartons pour 2 heures de cheval. Au moment du départ une pluie battante se met à tomber, une vraie rabasse comme diraient les francs comtois.
Puis arrive la neige, de gros flocons, ça fait plus d une heure que nous avançons sous cette pluie puis neige battante, à l horizon un filet de fumée s échappe, nous découvrons une ferme posée au milieu de nul part, où nous allons nous arrêter, nous sécher et nous restaurer, je comprendrais plus tard que c est le second camp de l organisateur, c était en fait le premier il y a 20 ans, moins haut en altitude (2200 m quand même) Jandos salut l homme qui nous attendait là il nous ouvre la maison ou nous allons nous restaurer et nous sécher. L homme est plutôt familier avec les deux kazakh mais je vois qu il m évite et ne sait pas trop comment procéder avec moi. Je le mets à l aise en tentant d échanger avec lui et arrive à le faire sourire. Nous en profitons pour nous reposer car même pour les kazakhs j ai l impression que la nuit n a pas été simple compte tenu du temps exécrable que nous avions...
Je comprends que le kazakh est agriculteur mais aussi un chasseur il discute longuement avec Jandos et celui ci me fait comprendre que le kazakh voit un Maral en face tous les soirs... espérons qu il n ai pas changé d avis parce que il y a une sacrée grimpette en prévision... après avoir étudié plusieurs possibilités avec le kazakh Jandos me dit on va monter tout droit au plus court dans un couloir. La montée ne me semble pas trop abrupte, mais je n y suis pas encore... ( j aurais confirmation le lendemain que ça montait terriblement) il me dit qu on partira en début d après midi pour être là haut au moment où le Maral arrive. Nous aurons une arrête pour nous protéger en espérant que nous soyons à bon vent...en télémètrant nous sommes à 1600 mètres de notre lieu d observation. Nous ferons le début à cheval et le reste a pied.
A 14h30 nous partons, une partie à cheval relativement plate, puis sur les premiers contreforts, nous laisserons les chevaux dans un goulet pour continuer à pied. Putain ça monte, sévère par moment mais Jandos a prévu le coup on est parti tôt pour le faire à notre rythme. A chaque arrêt nous jumelons, en fait on passe notre temps à jumeler et quand on ne jumelle pas c est qu on monte. Nous nous arrêtons une heure plus tard, nous sommes encore loin du sommet mais on est à mauvais vent, Jandos me dit qu il y a encore un goulet entre le lieu où on veut arriver et nous il l a fait pour éviter la proximité de la zone où le Maral a été vu les soirs précédents...car il aurait pu nous sentir.
Durant l ascension de nombreux indices laissent penser qu il est là très souvent, traces, excréments sont assez nombreux.
Vers 17h après avoir jumeler la zone on traverse le goulet pour s arrêter sur l arrête suivante, on est sur zone, je télémètre, nous sommes à une distance comprise entre 160 et 185 m de l oree du bois d ou peut sortir le Maral, le vent lui est quasi tombé et s est même inversé, tout les facteurs sont donc au vert.
Jandos appelle une première fois le Maral, sans réponse, mais pour le second, le Maral lui répond, nous le localisons sur le plateau juste au dessus de nous. Nous patientons jusqu à la nuit, le Maral brame régulièrement mais toujours à une certaine distance, le temps est changeant, de gros nuages sont au loin et arrivent sur nous, nous ne voyons plus les monts autour de nous plongés dans un rideau nuageux. Mais malgré notre attente sur le début de nuit nous ne verrons rien. Qui plus est une vilaine grésille à fait son apparition et vient nous balayer le visage de façon incessante, Jandos a compris que ce ne serait pas pour ce soir...
Commence alors la descente, digne d une piste noire, entre les rochers, pierres et autres herbes jaunes le tout bien évidemment jusqu à mi côte dans le noir absolu, Nourjan lui est parti en travers récupérer les chevaux. Il nous faudra environ 25 minutes pour arriver en bas, je suis sec et j ai les jambes en coton, ce qui me rassure c est que Jandos me fait comprendre que lui aussi. Nous rentrons à notre camp de base pour un repas chaud et une nuit bien mérité...
Ultime épreuve la traversée du torrent dans le noir avec 1,2 d eau et un courant du diable, j ai fait une entière confiance au cheval et l ai chaleureusement remercié plus tard par des gratouilles qu ils semblait apprécier.
En arrivant au camp le repas cuisait sur le vieux fourneau et notre ami regardais un match de première league anglaise. Jandos vient s assoir sur un lit puis rapidement s est allongé et endormi, il était kaputt. Nourjan le réveilla mais il ne voulu même pas manger tant il était fatigué. A vrai dire ça me rassurait un peu de voir qu il n y avait pas que moi de fatigue.
Nous dînions donc à trois puis je regardais la fin du match avant vers 21h30 de décider d aller me coucher.
Là arriva la bonne nouvelle de Nourjan, lever 3h30 départ 4h00 !
Je jette un coup d œil par la fenêtre il neige à fonds...et je vais me coucher.
Ce soir la j ai pas bataillé à mort pour m'endormir...
Re: Maral - Kazakhstan
Dim 4 Nov 2018 - 23:46
Fontenelay a écrit:5 eme jour:
Là arriva la bonne nouvelle de Nourjan, lever 3h30 départ 4h00 !
Je jette un coup d œil par la fenêtre il neige à fonds...et je vais me coucher.
Ce soir la j ai pas bataillé à mort pour m'endormir...
Et moi qui pensais naïvement que tu étais parti là-bas pour t'amuser...
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 12:33
Insulaire a écrit:Fontenelay a écrit:5 eme jour:
Là arriva la bonne nouvelle de Nourjan, lever 3h30 départ 4h00 !
Je jette un coup d œil par la fenêtre il neige à fonds...et je vais me coucher.
Ce soir la j ai pas bataillé à mort pour m'endormir...
Et moi qui pensais naïvement que tu étais parti là-bas pour t'amuser...
Y a eu pire...réveil à 3H00 ! comme ça tu t'endors quand la nuit tombe vers 19H30/20H00
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 13:29
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 13:43
Je te suis silencieusement, mais avec un grand intérêt... Admirateur dans l'ombre!!!
- adekPerdreau
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 14:59
Quand on en bave comme cela, on en arrive a se demander qu'est ce qu'on est venu faire dans cette galère!!! puis le lendemain la chance est de notre coté, la fatigue oubliée , le temps plus clément et le Maral apparait dans toute sa splendeur C'est tout ce que l'on peut te souhaiter Waidmansheil!
- FontenelayBécasse
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 19:10
[b]6 eme jour :[/b]
3h30 la lumière de la pièce principale me réveille... ça pique mais je sais pourquoi je suis là et les échecs des derniers jours n ont en rien entamé ma motivation dans la quête du roi de la forêt Kazakh.
Jandos vient me voir et me dit : « sniet » (neige en russe) problem ? »
Nicht problem je lui répond !
Il me dit alors good for hunting !
Je jette un œil par la fenêtre, la neige est là mais elle a cessé de tomber.
Nous quittons le camp dans un silence de cathédrale dans cette immensité toute enneigée.
Il est tombé environs 5/7 cm.
Il me fais comprendre qu on va essayé de retrouver celui de la veille mais qu on va passer par une autre arrête que celle de la veille.
Je me dit alors que ça pourra pas être pire que celle de la veille.
A peine arrivé au pied ce celle ci nous entendons le Maral bramer au dessus de nous a 700 ou 800 mètres, Jandos lui répond et il nous repond à son tour, il est environ 4h30.
Nous attaquons la montée, je souffre moins que la veille peut être aussi parce que ça fait maintenant 5 jours que je suis en altitude.
Après quelques 300 mètres de montée, Jandos l appelle mais le retour ne semble plus être juste au dessus de nous...
il grimace, fait un signe d arrondi avec son bras, je comprends que malheureusement le Maral est parti à l opposé sur le plateau et qu une fois de plus ce n est pas notre moment...
Jandos me fait signe qu on redescend aux chevaux, pente entre 30 et 45 degrés avec 10 cm de neige je me vois aux deux Alpes sur le diable piste noire célèbre pour son dénivelé et ses angles parfois très prononcés.
Nous nous remettons en selle et commençons le goulet qui nous permettra d accéder au plateau. Nous avançons avec prudence, toujours dans l ombre des rochers ou falaises car avec la pleine lune il fait presque jour et sur la neige nous sommes facilement repérables. Après avoir longé une corniche nous nous enfonçons dans un autre goulet assez profond pour masquer notre arrivée.
Nous stoppons les chevaux à l’ oree du bois dans ce trou entre les arbres. Nous remontrons alors vers le découvert afin d avoir une visibilité sur ce plateau.
Nous nous abritons derrière un gros rocher et commençons à jumeler. On sent vite qu on est monté en altitude et un léger vent et une température légèrement négative viennent nous chatouiller.
Nous jumelons à droite, en face, à gauche, derrière nous rien ! Jandos regarde sa montre et me dit il est passé, c est pas possible qu il soit encore au dessus on l aurait entendu ...
15/20 minutes s écoulent, tout à coup Nourjan a qui j avais prêté mes jumelles histoire de me réchauffer un peu prononce le mot magique « Maral » en montrant la cime de la montagne derrière nous, je distingue à l œil un animal, puis 2 autres...
Mama Maral complète t il !
Et merde fausse alerte mais plaisir des yeux, je les observe aux jumelles puis à la longue vue, les filme, prend en photo. Il y a deux femelles et un faon d un an qui sont à 1 km en surplomb de nous.
A défaut de mâle j aurais au moins vu ça.
Nous restons en position, Jandos lui nous dit qu il va avancer vers une arrête rocheuse située à une centaine de mètres, soucis il faut traverser tout à découvert. Il met sa capuche et file d un pas leste tel un Ibex jusqu à celle ci.
Je le vois commencer à jumeler, 15 minutes s écoulent, nos 3 Marals n ont pas bougé tout au plus un coup d œil vers nous de temps en temps.
Tout à coup le brame du Maral se fait entendre, il est dans la direction de Jandos, je jumelle et l aperçois tout en haut commençant à descendre en travers il est a 900 mètres de nous ! Jandos nous fait signe de venir, capuche sur la tête et à moitié accroupis je sprinte dans sa direction, j ai cru que j allais exploser en plein vol, nous sommes à 2750 m et un tel effort est violent, j arrive m arrête derrière l arrête rocheuse en contrebas de Jandos histoire de reprendre mon souffle et réguler ma respiration.
Je remonte vers lui avec la carabine et mon sac à dos qui va me servir à prendre appui. Je le télémetre il ai a 720 mètres en plein découvert dans une combe. Jandos l appelle mais il reste en travers sans changer de direction il ne veut pas descendre vers nous, il disparaît derrière une crête...là je me dit et merde parce que là aux jumelles y avait « bolchoi Maral » il était superbe.
Jandos me fait comprendre ce que j' augurais déjà, il peut sortir juste au dessus de nous, je télémètre différents points afin d avoir des repères pour régler au mieux sans forcément avoir a télémétrer si il apparaît...j ai 150 mètres au plus près 420 au plus loin...
Les minutes sont longues, très longues ! 5/10/15 j en sais rien je suis dans ma bulle, le Maral est là et j espère qu il va sortir de ce bois situé au dessus de nous.
Soudain il brame juste au dessus de nous, il est en lisière me fait comprendre Jandos, j ai pas le temps de réfléchir le voilà sortant majestueusement devant moi à 250 mètres, « no shoot, shoot stop ! » je le regarde partir il ne va pas s arrêter ou quoi !?
Enfin il s arrête nous sommes à 325 m, je lache ma première balle, rien il fait demi tour ! Mais le rythme auquel il se déplace me laisse penser qu il a pris la balle, je le double alors qu il trottine, il disparaît dans une combe mais je suis obligé de le voir sortir. Une ou deux minutes passent, rien je doute mais me dit aussi que si il n avait rien pris il serait ressorti... serait il tomber derrière ce petit dénivelé ? ...
Tout à coup le voilà je tire, rien, retire, rien, ma cinquième balle le voit d effondrer en arrière et rouler 100 ou 150 m dans la neige jusqu’au fond de la combe! Putain j y croyais plus je saute dans les bras de mes deux acolytes ! Quelle émotion, j ai une pensée pour Ludwig et Marco mes deux potes avec lesquels on a souvent parlé du Kazakhstan et du Maral.
Alors que nous nous rapprochions du Maral à environ 30 m il se relève et part en direction de la forêt où il trouve refuge et où le lui donne le coup de grâce.
Le roi de la forêt Kazakh mérite le respect !
Il s est défendu vaillamment ! Il est 6h30 la journée ne fait que commencer et pour moi elle est déjà pleine de réussite et de bonheur.
Bolchoi Maral me disent Jandos et Nourjan ! Grand et vieux Maral ! Je me mets à compter ses andouillers, à gauche 3,4,5...6,7....8. !!! A droite il en a 7 certains sont cassés mais peu importe c est un très beau trophée !
Je prends quelques photos avec Jandos et Nourjan, ils me disent qu ils le descendent alors aux chevaux tandis que de mon côté je pars à notre premier rocher ou j avais laissé mon Stable stick.
J ai récupéré le bâton et suis redescendu vers les chevaux où le Maral venait d arriver.
J expliquai alors à Jandos que je souhaitais récupérer la cape mais en la coupant par le dos et non par le ventre comme j ai vu en arrivant sur une autre peau.
Il est 9h quand nous rentrons au camp d ou nous étions partis à 4h, on casse la croûte autour d un thé puis nous allons chercher un véhicule au camp principal pour ramener le tout.
Pendant ce temps Nourjan et l homme du camp vont finir de découper le Maral car mise à part la carcasse rien ne sera laissé, le Maral est partagé, le camionneur qui nous a ramené au camp aura dans l’après midi son sac de viande en revenant de la mine d or située après le camp. Toutes les personnes du campus auront leur morceau c est aussi ça la solidarité kazakh.
Sur la route du retour je croise Markus qui lui n a pas tiré et repartait en quête lui aussi de son Maral. J espère du fond du cœur qu il aura lui aussi de la chance et ce plaisir.
Ça me remet aussi en tête le fait que j ai eu beaucoup de chance et que lorsque l on chasse en territoire ouvert celle ci est un facteur prépondérant dans la réussite de celle ci.
En rentrant au camp je vois aussi Jurgen qui a fait un bel Ibex, puis la cape sera traitée au sel et le crâne mis à bouillir.
Pour ma part ce sera après midi relax histoire de recharger les batteries et aussi de me remettre de mes émotions tout en les savourant.
Rdv est pris avec Jandos pour le lendemain, départ 15h avec bivouac dans la forêt. Objectif un chevreuil de Sibérie ou un gros keiler. Je préfère faire ça et garder l Ibex pour un peu plus tard.
Pour clore cette belle journée, j avais préparé un petit quelque chose au cas où j aurais la chance de tirer mon Maral. Je remets donc à chacune des personnes qui me ont aidé dans sa quête un Opinel en leur expliquant que c est un couteau français qui pourra leur servir à tout et que surtout il coupe bien. Leur donner un pourboire est une chose traditionnelle, ils en sont reconnaissant mais la j ai lu la surprise et j ai vu de la joie chez eux bien plus qu en glissant un billet.
3h30 la lumière de la pièce principale me réveille... ça pique mais je sais pourquoi je suis là et les échecs des derniers jours n ont en rien entamé ma motivation dans la quête du roi de la forêt Kazakh.
Jandos vient me voir et me dit : « sniet » (neige en russe) problem ? »
Nicht problem je lui répond !
Il me dit alors good for hunting !
Je jette un œil par la fenêtre, la neige est là mais elle a cessé de tomber.
Nous quittons le camp dans un silence de cathédrale dans cette immensité toute enneigée.
Il est tombé environs 5/7 cm.
Il me fais comprendre qu on va essayé de retrouver celui de la veille mais qu on va passer par une autre arrête que celle de la veille.
Je me dit alors que ça pourra pas être pire que celle de la veille.
A peine arrivé au pied ce celle ci nous entendons le Maral bramer au dessus de nous a 700 ou 800 mètres, Jandos lui répond et il nous repond à son tour, il est environ 4h30.
Nous attaquons la montée, je souffre moins que la veille peut être aussi parce que ça fait maintenant 5 jours que je suis en altitude.
Après quelques 300 mètres de montée, Jandos l appelle mais le retour ne semble plus être juste au dessus de nous...
il grimace, fait un signe d arrondi avec son bras, je comprends que malheureusement le Maral est parti à l opposé sur le plateau et qu une fois de plus ce n est pas notre moment...
Jandos me fait signe qu on redescend aux chevaux, pente entre 30 et 45 degrés avec 10 cm de neige je me vois aux deux Alpes sur le diable piste noire célèbre pour son dénivelé et ses angles parfois très prononcés.
Nous nous remettons en selle et commençons le goulet qui nous permettra d accéder au plateau. Nous avançons avec prudence, toujours dans l ombre des rochers ou falaises car avec la pleine lune il fait presque jour et sur la neige nous sommes facilement repérables. Après avoir longé une corniche nous nous enfonçons dans un autre goulet assez profond pour masquer notre arrivée.
Nous stoppons les chevaux à l’ oree du bois dans ce trou entre les arbres. Nous remontrons alors vers le découvert afin d avoir une visibilité sur ce plateau.
Nous nous abritons derrière un gros rocher et commençons à jumeler. On sent vite qu on est monté en altitude et un léger vent et une température légèrement négative viennent nous chatouiller.
Nous jumelons à droite, en face, à gauche, derrière nous rien ! Jandos regarde sa montre et me dit il est passé, c est pas possible qu il soit encore au dessus on l aurait entendu ...
15/20 minutes s écoulent, tout à coup Nourjan a qui j avais prêté mes jumelles histoire de me réchauffer un peu prononce le mot magique « Maral » en montrant la cime de la montagne derrière nous, je distingue à l œil un animal, puis 2 autres...
Mama Maral complète t il !
Et merde fausse alerte mais plaisir des yeux, je les observe aux jumelles puis à la longue vue, les filme, prend en photo. Il y a deux femelles et un faon d un an qui sont à 1 km en surplomb de nous.
A défaut de mâle j aurais au moins vu ça.
Nous restons en position, Jandos lui nous dit qu il va avancer vers une arrête rocheuse située à une centaine de mètres, soucis il faut traverser tout à découvert. Il met sa capuche et file d un pas leste tel un Ibex jusqu à celle ci.
Je le vois commencer à jumeler, 15 minutes s écoulent, nos 3 Marals n ont pas bougé tout au plus un coup d œil vers nous de temps en temps.
Tout à coup le brame du Maral se fait entendre, il est dans la direction de Jandos, je jumelle et l aperçois tout en haut commençant à descendre en travers il est a 900 mètres de nous ! Jandos nous fait signe de venir, capuche sur la tête et à moitié accroupis je sprinte dans sa direction, j ai cru que j allais exploser en plein vol, nous sommes à 2750 m et un tel effort est violent, j arrive m arrête derrière l arrête rocheuse en contrebas de Jandos histoire de reprendre mon souffle et réguler ma respiration.
Je remonte vers lui avec la carabine et mon sac à dos qui va me servir à prendre appui. Je le télémetre il ai a 720 mètres en plein découvert dans une combe. Jandos l appelle mais il reste en travers sans changer de direction il ne veut pas descendre vers nous, il disparaît derrière une crête...là je me dit et merde parce que là aux jumelles y avait « bolchoi Maral » il était superbe.
Jandos me fait comprendre ce que j' augurais déjà, il peut sortir juste au dessus de nous, je télémètre différents points afin d avoir des repères pour régler au mieux sans forcément avoir a télémétrer si il apparaît...j ai 150 mètres au plus près 420 au plus loin...
Les minutes sont longues, très longues ! 5/10/15 j en sais rien je suis dans ma bulle, le Maral est là et j espère qu il va sortir de ce bois situé au dessus de nous.
Soudain il brame juste au dessus de nous, il est en lisière me fait comprendre Jandos, j ai pas le temps de réfléchir le voilà sortant majestueusement devant moi à 250 mètres, « no shoot, shoot stop ! » je le regarde partir il ne va pas s arrêter ou quoi !?
Enfin il s arrête nous sommes à 325 m, je lache ma première balle, rien il fait demi tour ! Mais le rythme auquel il se déplace me laisse penser qu il a pris la balle, je le double alors qu il trottine, il disparaît dans une combe mais je suis obligé de le voir sortir. Une ou deux minutes passent, rien je doute mais me dit aussi que si il n avait rien pris il serait ressorti... serait il tomber derrière ce petit dénivelé ? ...
Tout à coup le voilà je tire, rien, retire, rien, ma cinquième balle le voit d effondrer en arrière et rouler 100 ou 150 m dans la neige jusqu’au fond de la combe! Putain j y croyais plus je saute dans les bras de mes deux acolytes ! Quelle émotion, j ai une pensée pour Ludwig et Marco mes deux potes avec lesquels on a souvent parlé du Kazakhstan et du Maral.
Alors que nous nous rapprochions du Maral à environ 30 m il se relève et part en direction de la forêt où il trouve refuge et où le lui donne le coup de grâce.
Le roi de la forêt Kazakh mérite le respect !
Il s est défendu vaillamment ! Il est 6h30 la journée ne fait que commencer et pour moi elle est déjà pleine de réussite et de bonheur.
Bolchoi Maral me disent Jandos et Nourjan ! Grand et vieux Maral ! Je me mets à compter ses andouillers, à gauche 3,4,5...6,7....8. !!! A droite il en a 7 certains sont cassés mais peu importe c est un très beau trophée !
Je prends quelques photos avec Jandos et Nourjan, ils me disent qu ils le descendent alors aux chevaux tandis que de mon côté je pars à notre premier rocher ou j avais laissé mon Stable stick.
J ai récupéré le bâton et suis redescendu vers les chevaux où le Maral venait d arriver.
J expliquai alors à Jandos que je souhaitais récupérer la cape mais en la coupant par le dos et non par le ventre comme j ai vu en arrivant sur une autre peau.
Il est 9h quand nous rentrons au camp d ou nous étions partis à 4h, on casse la croûte autour d un thé puis nous allons chercher un véhicule au camp principal pour ramener le tout.
Pendant ce temps Nourjan et l homme du camp vont finir de découper le Maral car mise à part la carcasse rien ne sera laissé, le Maral est partagé, le camionneur qui nous a ramené au camp aura dans l’après midi son sac de viande en revenant de la mine d or située après le camp. Toutes les personnes du campus auront leur morceau c est aussi ça la solidarité kazakh.
Sur la route du retour je croise Markus qui lui n a pas tiré et repartait en quête lui aussi de son Maral. J espère du fond du cœur qu il aura lui aussi de la chance et ce plaisir.
Ça me remet aussi en tête le fait que j ai eu beaucoup de chance et que lorsque l on chasse en territoire ouvert celle ci est un facteur prépondérant dans la réussite de celle ci.
En rentrant au camp je vois aussi Jurgen qui a fait un bel Ibex, puis la cape sera traitée au sel et le crâne mis à bouillir.
Pour ma part ce sera après midi relax histoire de recharger les batteries et aussi de me remettre de mes émotions tout en les savourant.
Rdv est pris avec Jandos pour le lendemain, départ 15h avec bivouac dans la forêt. Objectif un chevreuil de Sibérie ou un gros keiler. Je préfère faire ça et garder l Ibex pour un peu plus tard.
Pour clore cette belle journée, j avais préparé un petit quelque chose au cas où j aurais la chance de tirer mon Maral. Je remets donc à chacune des personnes qui me ont aidé dans sa quête un Opinel en leur expliquant que c est un couteau français qui pourra leur servir à tout et que surtout il coupe bien. Leur donner un pourboire est une chose traditionnelle, ils en sont reconnaissant mais la j ai lu la surprise et j ai vu de la joie chez eux bien plus qu en glissant un billet.
- Blaser93Cerf10 000 Messages
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 21:15
Bah bah bah, je l'ai vécu avec toi !!!!!!!! Impatient de le découvrir
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- RondeauSanglier
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 21:16
Un grand merci pour ce CR qui nous permet de sortir pour quelques moments de la sinistrose mediatico déprimante et actuelle en gaule.
J’attends avec impatience des nouvelles de tatiana dans les prochains posts.....
Bravo pour ta persévérance et ton endurance lors de cette magnifique aventure
J’attends avec impatience des nouvelles de tatiana dans les prochains posts.....
Bravo pour ta persévérance et ton endurance lors de cette magnifique aventure
_________________
Cordialement
- Blaser93Cerf10 000 Messages
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 21:17
Rondeau a écrit:Un grand merci pour ce CR qui nous permet de sortir pour quelques moments de la sinistrose mediatico déprimante et actuelle en gaule.
J’attends avec impatience des nouvelles de tatiana dans les prochains posts.....
Bravo pour ta persévérance et ton endurance lors de cette magnifique aventure
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- Domuz38Modérateur3000 Messages
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 21:20
Stéph, merci pour ton récit de qualité
Mais quelle chasse !!!!
Mais quelle chasse !!!!
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La valeur d’un trophée de sanglier ne se mesure pas en centimètres. Pour moi c’est l’investissement personnel,la difficulté pour l’obtenir et les personnes avec qui on partage ces moments,qui en font sa vraie valeur.
- Blaser93Cerf10 000 Messages
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 21:22
Domuz38 a écrit:Stéph, merci pour ton récit de qualité
Mais quelle chasse !!!!
Cela nous rappelle le Tadjik Steph ! Aaaaaaaaah, ces pays en "stan" !
_________________
- Domuz38Modérateur3000 Messages
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 21:26
Blaser93 a écrit:Domuz38 a écrit:Stéph, merci pour ton récit de qualité
Mais quelle chasse !!!!
Cela nous rappelle le Tadjik Steph ! Aaaaaaaaah, ces pays en "stan" !
Une destination qui me fait rêver et que je partagerais bien d'ici 3-4 ans
_________________
La valeur d’un trophée de sanglier ne se mesure pas en centimètres. Pour moi c’est l’investissement personnel,la difficulté pour l’obtenir et les personnes avec qui on partage ces moments,qui en font sa vraie valeur.
- Blaser93Cerf10 000 Messages
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 21:33
Domuz38 a écrit:Blaser93 a écrit:Domuz38 a écrit:Stéph, merci pour ton récit de qualité
Mais quelle chasse !!!!
Cela nous rappelle le Tadjik Steph ! Aaaaaaaaah, ces pays en "stan" !
Une destination qui me fait rêver et que je partagerais bien d'ici 3-4 ans
Plus de montagnes à pied, ok ???
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- FontenelayBécasse
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 21:41
- FontenelayBécasse
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 21:44
- Blaser93Cerf10 000 Messages
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 21:47
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- FontenelayBécasse
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 21:48
- FontenelayBécasse
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 21:51
- Blaser93Cerf10 000 Messages
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Re: Maral - Kazakhstan
Lun 5 Nov 2018 - 21:58
IMPRESSIONNANT !!!
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