L’arrêt-

Il avait passé toute la saison de chasse à l’éducation de la chienne. Des heures, des jours, des mois…une longue patience.
Il était courageux, volontaire, il savait qu’il réussirait, coute que coute.

Ils avaient gravis les échelons, marche au pied, retour au sifflet, lacets, mise en place des fondamentaux d’obéissance et de la complicité.
Réprimandes parfois, récompenses souvent.

Puis vint le temps de l’action, du terrain. La chienne devenait de plus en plus nerveuse, elle savait.
Avant, il avait bien fait les choses, une caille dans la boite d’envol.
Arrêt parfait.

Tout semblait parfait.

La saison de chasse battait à plein, mais ils n’avaient pas eu la moindre occasion d’appliquer les leçons si difficilement acquises : la chienne ne sentait…rien. Mais alors rien de rien, niet, besef, que dalle, elle ne pipait pas le moindre gibier, la plus petite plume...

Elle allait sagement, chassait…le vent, les escargots dont elle était friande.

Il était persuadé qu’elle le faisait exprès, ce n’était pas possible car du gibier il y en avait, peu, mais il y en avait.

Il était tombé sur une chienne écolo !!!

Ca devait bien arriver un jour, à force de verdir tout sur leur passage, de l’Europe en descendant à la plus petite ruralité profonde, "ils" y été arrivés, certains chiens étaient atteints à leur tour, ils verdissaient.

Le gêne s’était propagé, insidieux, comme un parasite, un virus.

Le virus de la connerie n’était plus propre à l’espèce humaine, homo sapiens sapiens erectus.

La chienne en était la preuve irréfutable : elle respirait de toute sa candeur les herbes humides des près fraichement fauchés, elle levait la truffe avec parcimonie, elle passait son temps à pisser en levant la patte, elle gambadait à la façon de Bambi, candide, belle et élégante
…mais...con !

Puis elle s’est mise à l’arrêt. Devant le coffre de la voiture, pour bien signifier que la promenade était finie.
Ce fut la dernière action.

Il décida de mettre un terme à l’éducation de sa chienne, elle n’irait plus à la chasse.
Il le décida, c’était définitif.

Il arrêtait.

T'es en pleine dépression Jean Paul. Prends patience l'ouverture approche !!!

...Oui ! et j'ai bien peur qu'entre les battues, l'ouverture générale ensuite, un nouveau territoire à prospecter, mon " filleul" et la chienne à orienter, je ne vais plus trop avoir de temps à coté et je vais me mettre en hibernation littéraire ! 

Sur que cette histoire c'est un peu léger , ça sent le besoin de vacances ...mais c'est vrai qu'il y a des jours l'éducation d'un chien c'est dur-dur-dur , des bonnes reprises en main vigoureuses ne font pas de mal. 
Avec le gout de la chasse déclaré un chien est éducable, sinon...c'est mort, il est bon à faire carpette !

cette histoire est une fiction pour moi-heureusement-mais ça arrive !!! peut être moins avec des chiens d’Appellation Origine Controlée (AOC en agriculture devenue AOP)...issus de bons élevages

Un de ces 4 on fera ensemble une autre histoire commune, après les premières sorties