Poésies à la chasse

gxa68 a écrit:Tu es sur que ce n'est pas ton autobiographie ???????
P.L.C.= Poésie ,Leçon de Charme
Là,c'est plus technique(bien que la précédente le soit tout autant dans un autre domaine......
Quand un chevreuil vient d'etre tiré
Il faut tout de suite l'examiner
Et voir surtout s'il est agé;
Pour ça les dents vont nous guider,
Si ses molaires sont très usées
C'est qu'il a un age avancé
La troisieme prémolaire trilobée,
Montre que c'est encore un bébé..
Quand il s'agit d'un sanglier,
c'est un petit peu plus compliqué;
Il  ya une méthode simplifiée
Que Brandt nous a communiqué
Mais en vers c'est plus compliqué
de pouvoir te l'expliquer
le mieux est de demander
dans la rubrique appropriée.

Excellent ,j'adore

Ps:allez avoue gxa,
En fait c'est un texte de yoda.

Yoda n'a pas le temps de s'occuper des chevreuils.Il a assez à faire avec les droïdes séparatistes.....

alex57 a écrit:

JP2 a écrit:Oh !!!

gxa68 a écrit:............
La troisieme prémolaire bilobée,
Montre que c'est encore un bébé..
.....................

La poésie ne doit faire dire des contre-vérités !

Jusqu'à environ 14 mois, le jeune Chevreuil a une 3ème prémolaire trilobée.

Amicalement, JP2.

Ce qui n'en fait pas un adulte, sa maturité sexuelle sera atteinte vers 18 mois.

De toutes façons,c'était fait expres,pour voir si les amateurs de poésie lisaient bien tout......

gxa68 a écrit:Yoda n'a pas le temps de s'occuper des chevreuils.Il a assez à faire avec les droïdes séparatistes.....

   

c'est pareil , mais c'est différent

21 décembre.

Je me retrouve dans cette prairie. ce matin, brouillard. Comme l'an passé : le coq et la poule ont démarré au même instant. Mes mains fébrilles ont caressés les plumes des 2 oiseaux. Je suis seul, le vieux chien Léonard est mort juste avant l'ouverture et l'année passée j'ai fait toute la saison seul à parcourir la garrigue comme un vieux fada.
Aujourd'hui, ma chienne braque Irina est avec moi, mais si elle chasse avec toute sa fougue avec moi, elle ne sent rien.
C'est pareil, mais c'est différent.
Après mes deux faisans, c'est incroyable, une grosse bécasse est venue se loger au fond de la gibecière.
Je remonte la colline, Léonard il y a 2 ans, date pour date, me forçait un sanglier dans un roncier inextricable.
Irina doit être enrhumée, elle ne pipe rien. Au loin, devant 2 coups de fusils : c'est Jean-Jean " le braco " qui a du faire chasse.
Je passe et repasse dans tous les bons coins que j'ai appris à connaitre, tous les refuges à sauvagine, mais rien...
Et ainsi toute la journée à me rappeler chaque coin de garrigue avec ma pauvre Irina qui fait ce qu'elle peut...
Je me rappelle de ce chasseur solitaire : on avait fait conversation.
- Il y a bien quelque faisan dans le coin...
- Oh, vous savez , je n'ai pas vraiment le coeur à ça , ma mère, Mamie est décédée hier, alors... je suis là mais je n'y suis pas...

J'ai passé toute la journée dans la garrigue, de gibier je n'en ai pas vu la queue d'un seul. Irina est exténuée, j'allume la cheminée.

C'est pareil , mais c'est différent.

Mamie, je lui racontais mes histoires de chasse, de garrigue, de sauvagine, du chien Léonard, de coco le faisan sauvage que je portais sur mon épaule. Ca l'a faisait bien rigoler.

Hier, enfin la bécasse s'est encore logé dans ma gibecière.
On l'a levé strictement au même endroit que l'an passé.
On va pouvoir la partager pour Noël.

Mais sans Mamie.

Très joli,
Je comprend mieux ce que tu voulais dire par"pensées"
Merci @+

Oui, merci !

Une petite nouvelle pour les amateurs.


Le vieux chasseur

Il est assis là-bas, sous le platane de la place du village
Du fond de sa mémoire reviennent des souvenirs d’un autre âge
La tête en arrière, le béret en avant pour protéger ses yeux du soleil
Les doigts croisés sur le ventre, paisiblement il sommeille.
le vieil homme songe, il a le vague à l’âme.
Souvent d’humeur chagrine, il provoque l’ire de sa dame
Qui l’aime comme au premier jour et peut être un peu plus
Qu’il soit papy, pépé ou papé, c’est le vieux, on ne lui parle presque plus
Les ans qui passent rendent le temps bien court et les heures brèves
Qu’un peu de repos loin du tumulte lui accorde une trêve.
Une petite fille contemple le tableau et s’approche à pas mesurés
L’aïeul lève lentement les paupières et sourit au petit ange rassuré
Venant se blottir tendrement contre lui, la tête sur son coeur
Chassant d’un coup mélancolie tristesse et rancoeur.
Papé, dit-elle d’une voix douce, raconte moi encore les palombes
En vols serrés par dessus les monts, planants sur les combes
Les yeux embués, il raconte l’agitation qui gagne tous les chasseurs,
Les guetteurs à leur poste, les yeux rivés vers ce graal asservisseur
la fièvre qui frappe petits et grands, jeunes et vieux
Ne retombe que lorsque le ciel laisse paraitre en ces lieux
Ces oiseaux au plumage bleu grisé dont on devine la collerette blanche
Que le Paloumayre fera poser sur les plus hautes branches
De sa palombière afin retenir un instant cette fugitive
Pour l’admirer, la désirer imiter son chant et la retenir captive
Oui fillette, quand passent les palombes le bonheur est immense
La convoiter, puis la tenir dans ses mains, suprême récompense.
L’air rêveur, l’ancien laisse couler une larme de bonheur
Un sourire vers celle qui a ravivé au fond de l’oeil cette lueur
Il faut rentrer papé, nous reviendrons demain sous le platane
Ranimer les souvenirs du temps passé et de la cabane
Tu me raconteras encore la belle bleue et la migration
Au delà des montagnes animant ta passion
Nous apporterons quelques graines pour celles qui comme les vieux
Restent dans les jardins publics jusqu’aux jours pluvieux
Puis à regret, prennent le chemin de l’exil jusqu’au printemps
Assis au coin du feu, comptant les jours à l’horloge du temps.

Ouf ! Tu as vraiment un beau talent, j'ai eu des frissons en lisant !!!

Ca m'a rappelé un "vieux" au village qui un jour sur le banc m'a compté son histoire de bécasses. Quand il était jeune il avait " fait " 2 bécasses, chez nous c'est miracle. Comme il était pas trop riche le boucher lui avait proposé de les acheter. Donc il part de chez lui , de la campagne pour se rendre au village avec ses 2 bécasses bien mises amoureusement dans un petit sac.
De sa campagne au boucher sur le trajet il n'a pas arrêté de " ruminer" , que de vendre ça ne lui porterait pas chance, qu'il n'en reverrait plus, que ça ne se faisait pas, que c'était miracle et cadeau du Bon Dieu... etc...il a donc fait demi tour, rangé ses 2 bécasses à pendre au grenier et a pris illico son chien " Tobbi" pour voir en garrigue.
Il a " refait" illico un doublé de bécasses. Miracle miraculeux de chez miraculeux.
Alors puisque le Bon Dieu le permet.... il est reparti au boucher !!!, il n'a rien voulu savoir et n'a pas voulu d'argent, il voulait les lui donner en disant que le Bon Dieu lui en avait donné 2 autres et que celles là n'étaient pas pour lui, qu'elles avaient été réservées. En échange le boucher lui a donné un beau gigot.
Depuis il a été un peu plus riche car ensuite il se sont liés d'amitié avec le boucher, il a été apprenti boucher et a repris l'enseigne quand le boucher a pris sa retraite.
Et tout ça raconté sur le banc.

"Il faut rentrer papé, nous reviendrons demain sous le platane
Ranimer les souvenirs du temps passé et de la cabane"

dommage, j'ai pas d'histoire de cabane qui me vienne à l'esprit pour l'instant.

Merci encore
a+
jp

Je n'ai pas plus de cabane que toi, et je suis lorrain, rien à voir avec ces satanées palombes mais l'écriture permet l'évasion.

alex57 a écrit:Une petite nouvelle pour les amateurs.


Le vieux chasseur

Il est assis  là-bas, sous le platane de la place du village
Du fond de sa mémoire  reviennent  des souvenirs d’un autre âge
La tête en arrière, le béret en avant pour protéger ses yeux  du soleil
Les doigts croisés sur le ventre,  paisiblement il sommeille.
le vieil homme songe, il a le vague à l’âme.
Souvent d’humeur chagrine, il provoque l’ire de sa dame
Qui l’aime  comme au premier jour et peut être  un peu plus
Qu’il soit papy, pépé ou papé, c’est le vieux, on ne lui parle presque plus
Les ans qui passent rendent le temps bien court et les heures brèves
Qu’un peu de repos loin du tumulte lui accorde  une trêve.
Une petite fille contemple le tableau et s’approche à pas mesurés
L’aïeul lève lentement les paupières et sourit au petit ange rassuré
Venant se blottir tendrement contre lui, la tête sur son coeur
Chassant d’un coup mélancolie tristesse et rancoeur.
Papé, dit-elle d’une voix douce, raconte moi encore les palombes
En vols serrés par dessus les monts, planants sur les combes
Les yeux embués, il raconte l’agitation qui gagne tous les chasseurs,
Les guetteurs à leur poste, les yeux rivés vers ce graal asservisseur
la fièvre qui frappe petits et grands, jeunes et vieux
Ne retombe que lorsque le ciel laisse paraitre en ces lieux
Ces oiseaux au plumage bleu grisé dont on devine la collerette blanche
Que le Paloumayre fera poser sur les plus hautes branches
De sa palombière afin retenir un instant cette fugitive
Pour l’admirer, la désirer imiter son chant et la retenir captive
Oui fillette, quand passent les palombes le bonheur est immense
La convoiter, puis la tenir dans ses mains, suprême récompense.
L’air rêveur, l’ancien laisse couler une larme de bonheur
Un sourire vers celle qui a ravivé au fond de l’oeil cette lueur
Il faut rentrer papé, nous reviendrons demain sous le platane
Ranimer les souvenirs du temps passé et de la cabane
Tu me raconteras encore la belle bleue et la migration
Au delà des montagnes animant ta passion
Nous apporterons quelques graines pour celles qui comme les vieux
Restent dans les jardins publics jusqu’aux jours pluvieux
Puis à regret, prennent le chemin de l’exil jusqu’au printemps
Assis au coin du feu, comptant les jours à l’horloge du temps.

Vraiment très bien, merci !

Une petite du genre bucolique

À la campagne

Un citadin se promenait dans la campagne
Contant fleurette à sa jolie compagne,
Parlait du parfum des fleurs
Du goût des choses et des saveurs
Qu’a la ville ils ne trouvaient point
Jusqu’a l’odeur des foins
De l’herbe fraichement coupée
Aux andins fanés et rassemblés.
Le nez en l’air, la tête dans les nuages
Il se sentait l’âme légère, courant les pâturages.
Soudain son pied sembla glisser
Mais dans quoi vient-il de marcher?
De la terre, peut être de la bouillasse,
Nenni, une bouse épaisse et grasse
Qui fleur bon la nature profonde
Et lève le coeur par son odeur immonde.
Un paysan menant son troupeau dans le pré
Par la pauvre victime fût interpelé
Comment osez vous laissez faire ces bestiaux
Polluer la nature et vider leurs boyaux
En ces lieux magnifiques,
Paisibles et bucoliques
Le manant ne s’en laisse point conter
À celui qui l’interpelle, se met à rétorquer
Dans vos villes, les chevaux n’ont point de crottin
Sentent mauvais et font du potin
et pour faire pousser des fleurs
Faudrait se lever de bonne heure
Si vous voulez que les plantes poussent
Et que les gens ne toussent
Oubliez votre voiture
Retournez à la nature
Marchez s’il le faut les pieds dans le fumier
C’est avec lui que vont pousser
Les fleurs et tout ce que propose l’étal du marché
Et de meilleur goût qu’en votre super marché.

Un autre style pour faire avancer le schmilblic.


Son barda sur le dos, il regarde tout en haut
Atteindre le sommet c’est le devoir qu’il lui faut
Coûte que coûte accomplir malgré la pluie ou la bruine
Avec pour dessein d’échapper à la famine.
Lentement il s’étire, choisissant ses prises et ses appuis
Hissant tout son corps à la force de ses muscles puis
Marque une pause et reprend de plus belle
Sa longue ascension, vers cette quête universelle
Vivre ou survivre quel qu’en soit l’effort
Souffrance silencieuse, parfois même l’inconfort
Une trace laissée, montre le chemin parcouru avec peine
La lourde charge sur le dos semble le faire vaciller et le freine
La piste visqueuse rend la tâche difficile
La végétation dense se montre indocile
Lorsqu’enfin le but est proche son poids fait plier le rameau
Sur lequel il s’accroche dernier rempart à tout ses maux
Toucher l’extrémité de cette végétation luxuriante et verte
Sans déposer son fardeau, pouvoir jouir de cette table offerte
A belles dents croquer dans cette laitue si tendre
Rêve de l’escargot qui longtemps  a su attendre

Alex tu as vraiment le sens de la chute ! Et c'est superbement écrit.
Tu peux récidiver !

Bon, pour les autres , on est pas obligé de faire des vers, vous pouvez poster des textes + ou - poétiques, ou plus simplement " sensibles" , des choses qui nous font rêver, peut être même des rêves de chasse ... tout simplement !
Aller, c'est ça , racontez moi vos rêves de chasse ( au gibier !!! qu'on reparte pas dans le scabreux !!!)

Au plaisir de vous lire.

a+
jp

Salut ,
Simplement génial alex57,
J'adore le dernier,(^_-)
Félicitations
@+

Bon, la dernière pour moi, après je laisse la place.J'attends les rêves de chasse !

Il me souvient sueurs
mais vous parliez si peu
le soir quand fourbus
vous reveniez crevés du marché aux légumes la camionnette pleine
et vous plein de rancœur

-les yeux rougis de pleurs et l’âme en détresse.

Il me souvient déjà, minot, des orages torrides
chaleurs de fin d’été
comme vaches qui pissent le ciel se déversait
en un coup , en un seul la récolte est perdue

-vous restiez immobiles au milieu des carnages-.

Il me souvient déjà,
des années presque calmes où seuls les sangliers s’en donnaient à cœur joie
et pillaient à qui mieux mieux les semences humides
et on recommençait
et ils remettaient ça...

Malgré tout
la fierté de voir pousser la vie
de soulever de terre les patates si lourdes
la fragile laitue et les quatre haricots,
les touts petits pois chiches et milles nourritures…

Les jus de raisin blancs nous enivrent au village
c’est la fête des vendanges
joyeuses retrouvailles
et l’effet des alcools qui sentent liberté nous poussent à palabrer sur des sujets
arides
pour nos cerveaux mouillés au rosé de Provence.

Nous crions trop fort pour qui veut bien l’entendre
« à bas la paperasse, les donneurs de leçons, nous étions des millions et sommes poignée de figues condamnés aux supplices des administrations,
aux dictats écolos, aux lobbys des marchés et à dire toujours amen à tous ces grands couillons !»

Il me souvient de cuites
vous qui parliez si peu, paysans en colère-il me souvient encore-
des orages torrides, de vos doigts tout cayeux, crispés, tout recroquevillés, votre voix si puissante
nous rentrions heureux malgré tout des gueulantes
inutiles
et la nuit en chemin discutions des bons coins
pour affuter ensemble trois ou quatre palombes.

Je te disais Sous-ville, tu préférais Montbeau et de toute façon nous rangions nos avis
car le vieux se mettait de la partie
et de chasse peuchère il n’était plus question
car le tracteur est en réparation : il nous fallait faire mine de continuer la conversation
mais nous savions tous deux que nous échangerions bien vite nos pétoires rustiques
pour un vieux pantalon.

Il me souvient de vous paysans du bonheur
du partage des joies
du partage des heures tristes quand l’un de nous s’en va
le Mistral l’accompagne à sa dernière demeure
on se retrouve là
les bras ballants
on a plus rien à dire.

on se souvient déjà
de
toi.

Félicitations, il y en a des bons sur PLC

Bel hommage.

Oui vraiment très beau !

(J'ai un peu déliré en imaginant un écolo qui raconte une histoire pour endormir son enfant)

Scène 1-
Un éléphanteau se balade dans la savane verte et parfumée, tapis de mousse sur fond de marécages.
Si marécages il y a, il y a aussi beaucoup-beaucoup de bécassines.
L’une d’entre elles tape rageusement de son grand bec pointu pendant que les autres bécassines attendent patiemment que les vermisseaux apeurés sortent de leurs trous.
C’est la battue !
Et ça marche !... ou plutôt ça rampe coté vermisseaux, et ça ingurgite coté bécassines…
Elles se goinfrent.
L’éléphanteau trouve ça drôle, il se marre, ça fait bouger le mastodonte, effet immédiat, les hérons garde-bœufs qui s’accommodent comme chacun le sait de tout ce qui pèse de près ou de loin une demie tonne au moins et porte parasites, s’envolent à tire d’ailes.

Ca fait joli.

Vous décrivez la scène de l’envol à l’enfant- ses yeux s’écarquillent et vous regarde plein d’amour-

Scène 2-

Les bécassines digèrent, elles ont trop mangé.
Elles grossissent.
Elles font du gras.
Pour la simplification de la compréhension des lois d’évolution de Darwin et pour que l’enfant ne s’endorme pas précocement avant la fin de l’histoire, je propose ce raccourci…logique en soit mais contraire à la sainte écologie du père, du fils et de la recette de la bécasse à la royale
Elles deviennent bécasses.

Scène 3-

L’éléphanteau porte un chapeau de paille.
Faire comprendre à l’enfant qu’il y a un détail qui cloche, il est idiot d’humaniser en permanence les animaux.
Le mastodonte se retrouve dans un zoo, en France.

L’enfant demande
-pourquoi

Vous répondez sans sourciller
-Parce qu’il est plus facile de déplacer un seul éléphanteau qu’une troupe espiègle de bécasses.
L’enfant applaudit en principe-

sinon jetez le

L’éléphant rumine, c’est normal.
Il rêve le soir venu des vastes prairies et des grands marécages, des hérons garde-bœufs qui le débarrassent des parasites.
Sauf que maintenant ce sont de grosses bécasses qui font la battue et ce sont des vers de terre énormes qui sortent de leur trou.
Donc, l éléphant rie encore plus fort.
Donc, donc, donc…
C’est là qu’il faut laisser à l’enfant le soin de terminer le conte, de s’exercer à la logique

Scène 4

C’est raté, l’enfant ne dort pas- il est même très énervé et vous balance son doudou dans la figure
Normal, vous manquez complètement d’imagination !!!

J'ai gardé une pie pendant 2 ans, c'est vraiment pas con une pie !
Mais il ne faut pas le faire- 1 c'est interdit et 2-elle s'est tellement emm...qu'elle en est morte.
En souvenir de Fifi :

J’ai trouvé un oiseau
Il est pas gros, il mange un escargot tout chaud.

petit oiseau deviendra grand pourvu que propices soient les vents
mais l’ont conduit au bout d’un champ
il y avait un vilain méchant

loup pas beau tout riquiqui qui l’attrape par la queue et le vend à ce monsieur
gros vilain chasseur bredouille
bien content de rentrer à la maison avec l’oiseau tout chaud
blotti contre le gant.

pour trois sous et quatre centimes me voilà donc avec en prime
chargé d’âme
et deux comptines et quelques notes pour ma nouvelle copine
soir et matin on fait cantine, on siffle, on rie avec fi fine.

j’ai deux enfants à la maison, j’ai deux poupées
l’une est bien habillée , elle fait sourires et gros câlins
c’est ma fille Laurine

l’autre en noir et blanc domestiquée me jauge de son petit œil rond
sa tête
inclinée
réclame liberté.

La pie blanche et noire me conte l’histoire du blanc
Du noir
De l’énergie du vide
de la lumière obscure.

Se posent sur la branche des pendus
Un turlututu, un merle et un monsieur perdu.

Fifi se pavane, son petit œil coquin reluque un asticot tout froid
Inconscient de sa fin, petite bête de rien qui succombe au fin fond d’un gosier goguenard.

Et maintenant le bain quotidien,
pie perchée, pie séchée, pie s’endort…

Volent, volent, volent longtemps et volent encore les oiseaux morts.

Une pie blanche et noire m’a raconté l’histoire des âmes qui s’endorment doucement le soir et qui volent longtemps et qui volent encore et qui volent toujours vers la lumière obscure et l’énergie du vide indéfiniment sereines indéfiniment belles et indéfiniment

perdues

J’ai chassé le temps j’ai chassé le vent d’hiver j’ai chassé mon printemps
J’ai chassé en automne les oiseaux migrateurs
en été les dorades,
en été la chaleur.

Lorsque j’étais enfant je chassais les fourmis
et un peu moins petit
quand je ne faisais plus pipi au lit,
les oiseaux de couleurs.

Et puis un peu plus grand avec un gros fusil
en collines énormes sangliers et fragiles brocards
et toujours je suivais au plus loin du regard
le vol des oiseaux de
malheur.

Et j’ai chassé ainsi, saison après saison
Saison après saison, c’est le temps, c’est la vie qui m’a chassé aussi.

Alors j’ai tout rangé, alors je me suis fui
J’ai rangé mon fusil, j’ai rangé les cartouches
C’est vrai j’avais vieilli
C’était ma dernière chasse :

Vieux, assis devant la fenêtre,
Je chassais mon ennui.