- PepitoCerf3000 Messages
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Béarn actualité de la palombe
Lun 14 Nov 2011 - 14:49
Source: http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2011/11/14/la-palombe-choisit-de-passer-au-large,218075.phpLa saison de chasse à la palombe confirme les tendances entrevues ces dernières années : l'oiseau bleu passe au large du Béarn.
Toutes les analyses des scientifiques convergent dans le même sens : la palombe a bel et bien changé son mode de migration et il faudra s'y adapter dans les années à venir. Cette chasse n'est plus ce qu'elle était, et même si on dénombre 1,3 million d'oiseaux qui ont franchi les Pyrénées cette saison, on peut dire que la palombe que les anciens chassaient du 1er octobre au 1er novembre par des passages réguliers, suit l'évolution du climat.
Très peu de glands, très peu de faines en montagne : les palombes se regroupent donc dans les grandes plaines landaises et profitent du beau temps pour prendre le large, comme ce fut le cas le 15 octobre (premier passage), le 21 octobre, le 30 et le 31 octobre avec, pour ce dernier jour du mois, près de 600 000 palombes passées par Urrugne, au bord de l'océan. Novembre n'échappe à la règle avec des passages importants les 9, 11 et 12 novembre dont 160 000 à Urrugne et 130 000 à Sare.
Cette tendance vers la Côte basque confirme bien le phénomène constaté depuis une dizaine d'années : la palombe glisse le long de la chaîne des Pyrénées pour franchir la montagne dans des secteurs moins touchés par le vent du sud.
Ce changement de cap, le Groupe d'investigation sur la faune sauvage (Gifs) le constate, lui qui recense les migrations de pigeons ramiers, chaque année aux mêmes dates, du 15 octobre au 11 novembre, et sur quatre postes d'observation situés à Urrugne, Sare, Banca et Arnéguy. Depuis 1999 et jusqu'à l'an dernier, la population est restée sensiblement la même : entre 1,6 million et 1,8 million d'oiseaux. Elle n'a donc pas baissé. En revanche, le franchissement des Pyrénées se fait davantage sur la côte atlantique par rapport à voici quelques années, à cause, donc du vent du sud.
Cette année, Eole a lancé des rafales allant jusqu'à 70 et 80 km/h sur les montagnes de Soule. Il y a donc eu peu ou pas de palombes pour les chasseurs d'Iraty, de plus en plus dépités et qui ont rangé dès la fin octobre armes et bagages.
Côté plaine, les palombières ont fait recette dans des axes comme Arthez, Orthez, Salies, ou encore dans le nord-est du département à la limite du Vic-Bilh et du Gers, mais là aussi, les migratrices ont changé d'habitudes et il est de plus en plus difficile de les poser.
La migration n'est pas finie. L'an dernier, de nombreux passages ont été constatés fin novembre. « Les palombes se dirigent en majorité vers l'Espagne et le Portugal mais d'autres choisissent de rester ici en hivernage à cause du climat et de l'alimentation : glands ou résidus de récoltes de maïs, confie Valérie Cohou, chargée de mission au GIFS. En décembre et janvier derniers, l'on a recensé des palombes dans les Landes, le Gers et le Béarn. »
Toujours est-il que la saison qui s'achève ne restera pas dans les annales des paloumayres. Le tout est de savoir si l'âge d'or de la palombe est derrière nous, ou si les beaux jours reviendront. Mais cela, seul l'avenir le dira.
===> Les palombes et les balises Argos
Le Gifs France (Groupe d'investigation de la faune sauvage) qui, dans son programme 2011-2015, a mis en place des balises Argos solaires sur plusieurs palombes dans le sud de la France (Créon-d'Armagnac) et à Grandola (Portugal) ainsi que dans le département du nord de la France, a communiqué la situation des palombes balisées début novembre.
Grosso et Grandola ont pris leur envol à la mi-octobre, Grosso est parti de Pologne pour rejoindre le Portugal en quatre jours, Grandola a quitté Toulouse pour aller elle aussi au Portugal.
Créon était toujours en République Tchèque, Aléxia dans le Rhône, Léna en Allemagne tout comme Gabardan, Banos et Maylis, Armagnac n'a pas quitté la Pologne. Chicon est resté sur son site d'équipement dans le Nord.
Un autre bilan sera fait vers la fin de la migration.
Autre bilan, celui du comptage de la saison sur les quatre postes d'observation de Sare, Banca, Arnéguy et Urrugne. Selon le Gifs, ce sont 1 292 851 palombes qui ont franchi les Pyrénées du côté basque. Un chiffre lui aussi conforme aux années précédentes.
===> La palombe dans les filets de Lanne-en-Barétous
Du 1er octobre au 11 novembre, la vie est mise entre parenthèses à Lanne-en-Barétous. Plus un artisan n'est disponible, une bonne partie de la population masculine en congé, le village suspendu aux scores des chasseurs chaque soir. Et les élèves de l'école primaire passent les récréations le nez en l'air. Cette année, la saison n'a pas été mauvaise : Près de 1 500 palombes attrapées dans les filets. Trois fois plus que l'an dernier.
La chasse au filet, pratiquée jadis sur toute la chaîne des Pyrénées, n'existe plus qu'au Pays Basque et dans le Béarn, à Lanne-en-Barétous. Il ne reste plus que neuf sites de chasse dans les Pyrénées-Atlantiques, et un, en Espagne.
La technique, restée la même depuis le Moyen-Âge, consiste à diriger les palombes vers des filets de douze mètres de haut, dressés sur un col, en poussant des cris et en agitant un chatar, sorte de bout de bois habillé de plumes, fixé au bout d'une corde et d'un manche à balais. Une fois les palombes arrivées près du col, des rabatteurs lancent des maillets blancs dans leur direction afin de leur faire perdre de l'altitude. Ces maillets sont censés représenter des éperviers, principaux prédateurs des palombes, qui, pour éviter les attaques, ont le réflexe de se rapprocher du sol.
Elles ont ainsi toutes les chances de se prendre les ailes dans les filets. En théorie. Car sur le nombre de palombes en vol au-dessus du col d'Ayduc, moins d'une sur mille se fait attraper.
Cette chasse laisse toutes les chances à l'oiseau de s'en sortir et nécessite un réel travail d'équipe. Et s'ils aiment la chasse, ces hommes apprécient davantage encore la nature, la convivialité, les bons casse-croûtes et cette effervescence qui naît chaque fois qu'un vol de palombe apparaît dans le ciel.
« A bat Banchos ! » crie l'un d'eux. « Arimatos ! » En béarnais, cela veut dire que les palombes sont en contrebas, près de la montagne. Les rabatteurs armés d'un chatar se mettent à l'oeuvre, agitent leur arme dans tous les sens et se mettent à hurler pour les effrayer. Les cris se succèdent jusqu'au col.
Mais le vent souffle trop fort aujourd'hui, et il est impossible de les attraper. Du coup, Gérard tue le temps en taillant de minis maillets en bois, en guide de pendentifs ou de porte-clés, qu'il offrira aux gamins de l'école.
Gérard Haristouy est filetier. Installé au col avec six autres collègues, il est chargé de baisser les filets à l'arrivée des palombes et de les ramasser vivantes en les enfouissant dans sa chamarre, une veste bouffante, resserrée à la taille. Blottis les uns contre les autres sous sa veste, les oiseaux se calment et sont ensuite placés dans des cages. « Lundi dernier, nous en avons ramassé plus de 300. On n'a pas arrêté de la journée ! Les visiteurs qui étaient venus nous voir n'en revenaient pas » confie-t-il.
Les visiteurs sont les bienvenus sur les Pantières de Lanne, devenues un but de promenade. Et les chasseurs, attachés à leur tradition, savent que c'est en la faisant connaître qu'ils pourront la perpétuer
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A plus Max
Conseil d’un chasseur : pour chasser le lapin, mettez-vous derrière un arbre et imitez le cri de la carotte ! Pierre Doris
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