Cantal augmentation de la redevance cynégétique

Le président, Jean-Pierre Picard le savait. Le sanglier, et notamment les dégâts qu'occasionnent les hordes sur les cultures, ont été au coeur des débats de l'assemblée générale annuelle, qui s'est tenue samedi à la halle de Lescudilliers. La bête noire était d'ailleurs l'objet de plusieurs voeux (lire par ailleurs). Et de vifs échanges entre la salle et la tribune. L'augmentation d'une partie de la vignette fédérale était actée et fixée à 4 ?. Ce qui était soumis à l'approbation des chasseurs, entre autres, c'était le montant du timbre sanglier (à 10 ou 15 ?) et le montant de base de la vignette fédérale (76 ou 77 ?).

« Cette partie est destinée à financer les dégâts, expliquait Jean-Pierre Picard. Si dans deux ou trois ans il n'y a pas de dégâts, nous la supprimerons. Nous devons boucler notre budget, il nous faut financer ces dégâts. Je ne sais pas gérer avec un déficit de 110.000 ?. Ces propositions vont dans le sens de l'harmonie entre les chasseurs ».

« La solidarité c'est bien beau. Là, ce sont ceux qui ont moins qui vont payer pour ceux qui ont plus. Ces solutions me gênent, j'aurais préféré un bracelet par sanglier », explique un chasseur dans la salle. Pour cet autre, « cela règle le problème financièrement, mais pas en aval. Il faut tremper tout le monde dans la baignoire ». L'aspect financier est abordé d'une autre manière par ce chasseur : « la situation des ACCA (*) sur le plan financier n'est pas forcément bonne. Le timbre (sanglier) devrait réduire la part des ACCA ». « Dans le Cantal, on peut chasser pour un prix modique. Il faudrait que les ACCAS arrêtent de se plaindre », assènent Jean-Pierre Picard.

Les faits sont parlants : certaines communes ont réalisé en 2010 le tableau de chasse équivalent au cumul des 30 dernières années, les hardes sont quantitativement très importants et totalement déstructurées, chasser le sanglier est devenu difficile compte tenu de ces éléments. Quant à la facture des dégâts, « elle sera en forte hausse du fait de l'augmentation des dossiers de demande d'indemnisation, mais aussi de l'augmentation des denrées agricoles, céréales, maïs, foin paille ». La charge financière s'établit à 105.000 ?, contre 86.000 ? l'année précédente.

Points de repères
Petit gibier. Le tableau de lièvres recensés prélevés à la chasse marque le pas (3.000 à 3.200). Les études mises en place se poursuivent. Faisan et perdrix sont présents grâce aux lâchers (13.000 faisans, 3.500 perdrix recensées). Médiocre tableau de chasse de la caille (1.800), et de la bécassine (1.000). Le pigeon-ramier de plus en plus présent (2.000). Des programmes sont en place pour améliorer les biotopes favorables aux petits gibiers (Agrifaune, implantation de haies).

Grand gibier. Une remontée des populations de chevreuils semble s'amorcer. Les effectifs des mouflons et chamois paraissent stabilisés. La présence du cerf est disparate sur le département.

Perspectives. Après la rénovation du siège social et l'aménagement du terrain du permis de chasse, Jean-Pierre Picard a défini les perspectives de travail pour 2011 qui « résideront dans la poursuite des actions menées précédemment : formation et information, meilleur recrutement de nouveaux chasseurs, amélioration de la gestion des espèces de petit et grand gibier, enfin, des actions dans le domaine environnemental dans lequel nous devons mieux affirmer notre place ». n