Tarn les cervidés en constante augmentation

« Un premier lâcher de cervidés a été effectué en Grésigne en 1958. Un second a eu lieu dix ans plus tard, indique David Eymard, le directeur de la fédération de chasse. Depuis, la population a augmenté. Les cervidés sont progressivement remontés jusqu'à la vallée de l'Aveyron et jusqu'aux portes d'Albi.»

Chaque année, un nombre de cervidés à chasser est attribué aux sociétés locales en fonction notamment des comptages effectués en forêt par la fédération départementale. Ce plan de chasse est géré par le préfet du Tarn qui réunit une commission. L'objectif est de réguler et de trouver un compromis entre les attentes de tous les protagonistes : chasseurs, riverains, agriculteurs, associations, etc.

Cette année, 482 cervidés ont été attribués contre 408 l'année précédente. « C'est 74 têtes de plus car la population est en nette augmentation. Mais le challenge, ce n'est pas uniquement la quantité, assure Alain Baïsse, technicien. C'est de faire aussi de la qualité, de laisser les cerfs arriver à maturité à 8 ans. D'ailleurs, on voit un peu moins de très beaux cerfs comme on en voyait il y a quinze ans mais plus de biches et de jeunes daguets ».
Les mâchoires des jeunes bêtes sont aussi contrôlées

Le comptage (qui n'est pas un recensement exhaustif) se fait lui, par circuits très précis et cartographiés de 40 à 50 kilomètres. Chaque année, un technicien de la fédération effectue avec les chasseurs locaux le parcours pendant la nuit et relève le nombre de cervidés observés. « Chaque circuit est fait deux fois à une semaine d'intervalle, en général en février-mars car c'est la meilleure période pour les observations, précise Alain Baïsse. Une fois le comptage effectué, on peut comparer avec l'année précédente. Cela donne une bonne indication de l'évolution. »

La fédération a aussi fait le choix de contrôler toutes les bêtes qui sont chassées. Pendant la saison où les battues se pratiquent (d'octobre à fin février), un technicien fait le tour tous les lundis des sociétés et contrôle toutes les têtes. « Cela permet d'assurer un suivi du plan de chasse. Tous les départements ne pratiquent pas comme cela. C'est un choix de la fédération du Tarn » poursuit Alain Baïsse.

La fédération ne se contente pas des comptages. Les mâchoires des plus jeunes animaux sont également analysées. Leur dimension donne une indication sur l'état de santé et l'évolution de la population. « Si l'ossature a tendance à diminuer, c'est qu'il y a une population qui augmente » indique Alain Baïsse. Un vrai travail de suivi au quotidien que la fédération départementale assure dans le but de pérenniser les populations de cervidés.