vente illicite d'animaux naturalisé

L’enquête menée par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage du Jura, depuis l’automne, a conduit, il y a une dizaine de jours, à l’interpellation de deux personnes à Aromas. Une enquête de gendarmerie a été ouverte pour commerce illicite sur Internet d’animaux empaillés ou taxidermie clandestine. Les auteurs présumés, un père et son fils, encourent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et plusieurs milliers d’euros d’amende pour les délits et infractions qui leur sont déjà reprochés.

Lors de la perquisition réalisée à leur domicile, les gendarmes ont trouvé deux oiseaux vivants (un casse-noix moucheté, protégé, et une grive musicienne), quatre têtes de gibier (chevreuil et sanglier) au congélateur et toute une collection d’une trentaine d’animaux empaillés et de peaux, des espèces protégées, soumises à un plan de chasse ou interdites à la commercialisation ou à la naturalisation dont la plupart ont été saisis. Inscrit sur un site internet spécialisé dans la vente d’articles de chasse et de pêche neufs et d’occasion depuis 2009, le duo avait une quarantaine de ventes à son actif, pour des montants allant de 40 à 180 euros. « Nous n’avons pas trouvé de matériel de taxidermie, commente le maréchal des logis Garnier, en charge de l’enquête. Les objets proviendraient d’achats auprès de chasseurs ou sur Internet. Reste à savoir s’il y a eu braconnage, car ils étaient également en possession d’un piège. »

Père et fils, anciens chasseurs, auraient plaidé leur défense en expliquant trouver régulièrement des animaux blessés, vouloir récupérer les bois pour décoration ou avoir hérité certains d’un aïeul. Ils ont été placés en garde à vue. Ils sont pour l’instant poursuivis pour mise en vente d’animal non domestique d’espèce protégée, vente non autorisée d’animal non domestique sous protection particulière, transport et destruction d’espèce protégée, exécution d’un travail dissimulé, détention d’engin de chasse prohibé, transport de gibier mort soumis au plan de chasse et capture et détention d’espèce protégée. Le jeune fils, pour la mise en vente sur Internet, risque plus gros que son père.

Delphine Givord