Restaurer mon Manufrance Robust 222L

Au siècle passé, alors que j'étais une première fois venu vivre à la campagne dans la petite maison de ma mère, en bon Tanguy, envisageant de me joindre à la joyeuse troupe des chasseurs du coin, j'avais acquis à vil prix un fusil de chasse dans un triste état.

Aujourd'hui, je dois avouer que je ne m'en suis jamais servi et que son état, qui me laissait indifférent à l'époque, me pique maintenant les yeux.
Aussi donc, je l'ai ressorti hier de sa housse pour faire l'inventaire des dégâts et me préparer à sa restauration.

Il s'agit donc d'un Manufrance Robust 222L, chambré en 12/70 et éprouvé à 1200 bars.
Son numéro en 640xxx me fait penser qu'il date de la fin des années 60, sans certitude.
S'il était de 1966, ce serait parfait, puisque ce qui est de 1966 est presque toujours parfait.
Y a-t-il ici un spécialiste qui saurait être plus précis ?

Au niveau fonctionnel, il semble sans défaut majeur.
Il n'y a pas de jeu et j'entends les percussions, bien que je n'ai pas encore essayer de tirer.
La sécurité est fonctionnelle.
Bien que sale, l'intérieur des canons semble miroir.

Au niveau esthétique, c'est un peu moins brillant.
D'abord, les canons ont été peints et cette peinture est écaillée en de très nombreux endroits.
La bascule présente une corrosion de surface et a évidemment perdu son jaspage, qu'on peut néanmoins observer de chaque côté du pontet et à l'intérieur.
Les bois portent de nombreuses griffures et éclats de vernis.
Une vis à bois centrale défigure la plaque de couche d'origine, qu'il me faudra donc changer.
La bretelle automatique est en revanche en très bon état et le ressort encore relativement tendu, même si ce n'est pas violent

Ce que je projette :
- Nettoyer les canons
- Huiler à la bombe pour dégommer les graisses avant essai
- L'essayer rapidement, avant d'entamer la restauration
- Décaper chimiquement les canons
- Polir ces même canons
- Les bronzer, sans-doute à la couche
- Démonter, nettoyer et graisser les détentes
- Désoxyder, polir et jasper la bascule
- Décaper le vernis des bois
- Récupérer à la patemouille ce qui peut l'être des griffures
- Revernir les bois
- A terme, faire dans un article le récit de cette restauration

Je suis non-seulement preneur, mais même demandeur, de conseils pour ce travail.
En particulier, pour le démontage du mécanisme de détente.
Mais aussi sur les méthodes de décapage, de bronzage et de vernis.

Pour finir, voici quelques photos...

Bonne pioche.
Pour la peinture décapant V33 et laine de fer
exterieur canons bronzage rapide kevler Ballistol
Les bois V33 gel express décapant
ponçage avec papier grains différents
vernis satin marine
interieur des canons trempage a huile Ballistol et brosse laiton
............................................
et surtout, surtout, beaucoup d'huile de coude
bonne restauration

quand tu aura fait sauter le vernis au décapant. Sur les enfoncement du bois, tu prend un linge mouillé et vu y passe un petit coup de fer a repasser. La vapeur va redresser les fibres du bois.
Ne ponce jamais le quadrillage, juste au décapant et brosse a dent. Sur les arêtes du bois on y vas doucement . Je décrasse aussi souvent les bois a l'acide oxalique. Souvent près des parties métalliques qui on été huilé généreusement le bois a bu cette huile minérale ou de synthèse qui c'est oxydé et devenu noir dans le bois.
Pour la bascule qui étais jaspé , a faible cout il n'y a pas grand chose a faire. éventuellement la polir blanc, ou plus proche des tons du jaspage, bronzer noire ou mieux tabac.
Pour bronzer les tubes et la bascule. Tu peut faire sauter le bronzage d'origine dans un bain de vinaigre blanc , polir , bien dégraisser et bronzage a froid avec plus ou moins de bon résultats. Ou pour un peut plus de 100 e pour les tubes le faire faire a la couche par un armurier.

Tu verra tu prendra plaisir a le faire, mais hésite pas a poser des questions lors de ces opérations si tu as un doute.

je vais normalement bientôt refaire une ancienne 9mm flobert stéphanoise de la bonne époque armurière avec des bois en ronce de noyer digne d'un fusil artisanal anglais.

Bon, bon voilà, il fonctionne.

Je vais faire un procès à Manufrance, car je n'avais pas de User Manual en 12 langues, donc pour ma première fois au 12, j'ai oublié de garder la bête bien serrée lors d'un doublé sur un pigeon (raté deux fois).

Au vu de l'endroit de l'hématome il y a un gros travail de mise a conformité

Oui ou alors il faut réapprendre à épauler correctement

Le doigt, c'est sûr que c'est avec le Robust.

L'épaule, j'ai un doute.
Nous sommes allé, avec un collègue de la société de chasse, vérifier les réglages de nos lunettes et points rouge. J'ai tiré une cartouche de 300WM avec l'arme de mon camarade et en position assise typée bench, je me suis laissé allé à ne pas trop serrer la carabine, comme une 22LR de hunter. Mauvaise idée !

Là on sort du sujet du message, on est plus sur la restauration du tireur que celle du fusil

Moqueurs !
Je ne vous aime plus.
Je boude...
...
...
C'est bon, j'ai fini de bouder.

Bronzage bleuté ?

Ton fusil est une super base pour en faire une belle restauration, de plus un Robust 12/70 en version L canons 76cm, ça ne court par les rues!!!!!
A l'époque les fabricants ne pleuraient pas sur la matière, de nos jours fabriquer un tel fusil en y mettant les mêmes moyens que l'époque coûterait cher.
La cannonerie des Robust est exceptionnelle et de plus en version L, pour les tirs de loin au posé de la Palombes par exemple ou même des tirs au vol, un fusil increvable qui ce transmet de génération en génération.
Si j'ai un conseil à te donner, fait refaire le bronzage par un armurier, c'est la pièce maîtresse de cette arme, pour savoir la datation je peux demander à Chauroy et te transmettre les informations.
Bonne restauration.

Bonjour, belle idée que de restaurer ce 222L qui n'est pas dans un état catastrophique on a vu pire,  pour le numéro de série , il a dû être fabriqué après 1966, j'en possède 1 de 1967 avec le N° 615xxx qui présente encore le renfort de frette contrairement au vôtre mais est aussi avec le pontet court comme le votre donc pour ce 222 N° 640xxx je dirais plutôt 1968 ou 1969 voire au dela car la Manufacture en vendait déjà moins a cette époque avec la concurrence très forte des fusils étrangers notamment espagnols ce qui les a amenés a simplifier la production pour en abaisser les coûts et petit a petit a dénaturer le 222, on connait la suite.

La meilleure période du Robust va de 1957 et la généralisation du chambrage en 70 mm à 1967 et la fin du pontet long.