Les cervidés, les chasseurs et la fraternité

Ici commence l'histoire de deux amis, deux chasseurs qui décident au débotté de profiter du dernier jour de chasse de 2023 pour tenter de prélever deux cervidés à l'approche.
La société de chasse à laquelle nous appartenons, dispose en ces derniers jours de 3 bracelets: deux cerfs et une biche. Suite à l'accord de l'ensemble des membres, ces derniers animaux de notre plan de chasse sont attribués à qui voudra bien se déplacer et tenter sa chance. Un cerf ayant été prélevé la veille, il nous reste donc une bête chacun.
David et moi même nous donnons donc RDV.
Le temps est propice, couvert pas de vent et encore quelques plaques de neige de çà de là. Nous partons donc plein d'espoir. David est un nouveau membre de notre équipe et n'a pas eu la chance de prélever de grandes pattes cette année. Pour ma part cela fait 13 ans que j'arpente ces montagnes et connait très bien le territoire.
Au lieu de partir chacun de notre coté, je propose à David de l'accompagner et d'essayer de lui faire approcher ses premiers cervidés.
Nous repérons vite un petit groupe de 9 individus. Le télémètre indique 233 m.
je décide de tenter l'approche et me fait un devoir de ne pas tirer à plus de 100m.
Le terrain est escarpé et notre approche est d'autant plus difficile que les bêtes nous surplombent et que nous sommes en limite de hêtrée.
David et moi progressons très lentement et patatras, une biche nous repère et embarque tout le groupe dans sa fuite.
Elles sont désormais à plus de 400 m. J'ai bon espoir, le groupe se fige et semble regarder fixement quelque chose dans le haut du bois.
Soudain, la meneuse fait demi tour, c'est certain elle va couper sur un plateau rocheux à notre gauche et partir dans le vallon.
j'aperçois du coin de l'œil un daguet en arrière du groupe.
Nous glissons sur notre gauche rapidement et nous plaçons rapidement en surplomb du plateau.
Le tir se précise, David décide de prélever un biche, le daguet étant plus loin, il préféré assurer son tir.
Le groupe se fige à 132 M, nous décidons donc de tenter notre chance. Vous allez me dire et les 100M ...
Une biche se détache, mais le coup tarde à partir, je me demande ce que mon compère fabrique. De mon coté le daguet s'éloigne. Les biches sont toujours là!!!!
je décide de lâcher ma balle, un sax en 9,3 62 en 10 gr 154 grains, ma fidèle challenger claque, le coup part, le daguet s'effondre.
David n'a toujours pas tiré et a sursauté au moment du tir. les biches se mettent en marche au pas de course et dans un élan de lucidité David qui n'est plus vraiment dans le coup épaule à bras franc. Du haut des ses quasiment 2m il lâche une balle parfaite sur une biche isolée qui s'effondre. Encore sous le coup de l'émotion mon compère après avoir désarmé son arme, me tape sur épaule et dans la main et manque de me faire tomber. Comment vous dire la nature ne nous a pas doté des mêmes caractéristiques.
Après avoir apposé les bracelets et rendu les honneurs à ces deux animaux, nous les redescendons jusqu'à notre véhicule et nous rendons à la cabane de chasse pour traiter la venaison, qui sera distribuée en dehors de deux cuissots aux propriétaires terriens.
Ici s'achève ce court récit qui à mes yeux représente ce que la chasse à de plus beau, le partage et la fraternité.
N'est ce pas dans ces moments que s'exprime la quintessence substance qui rend la nature parfaite.

Très sympathique récit de fermeture réussie, mais.....on ne sait toujours pas pourquoi ton géant de comparse n'a pas tiré le daguet alors que c'était son tour!!!!tu me diras, tu chipotes, mais notre curiosité a été piquée!!! Allez, complètes ton récit!!!

mon compère n'a pas tiré car n'ayant pas encore la bonne maitrise de sa lunette, le grossissement ne lui permettait pas d'assurer pleinement son tir.

ouf!!merci

J'aime bien ce passage :
"nous les redescendons jusqu'à notre véhicule et nous rendons à la cabane de chasse"
Ça paraît rapide et facile, celui qui l'a jamais fait imagine qu'en 10 minutes t'es rentré

Frerechien a écrit:J'aime bien ce passage :
"nous les redescendons jusqu'à notre véhicule et nous rendons à la cabane de chasse"
Ça paraît rapide et facile, celui qui l'a jamais fait imagine qu'en 10 minutes t'es rentré

Ca va plus vite avec un cerf vide

Surtout dans le sens de la pente, ça va mieux!!!(Peut-être une question de sens du poil?) N'empêche, un cerf, même vidé, même dans le sens de la pente, même s'il y a de la neige, ça reste lourd. Et après, il faut le charger dans la benne ou dans la remorque!!!!!

merci pour le récit, ça fait plaisir
J'espère un jour pouvoir en tirer une de ces grande pattes

Belle histoire, merci du partage et Waidmannsheil à vous deux.