Loup et lynx : les agriculteurs veulent les "éduquer" à coups de fusil

https://c.estrepublicain.fr/economie/2021/07/27/les-agriculteurs-veulent-eduquer-le-loup-a-coups-de-fusil

L'exaspération est à son comble. Voici ce que dit cet article de l'Est Républicain :

Dans un communiqué très virulent, la chambre régionale d’agriculture demande « l’abattage systématique » du loup « dès les premiers signes de présence à proximité des troupeaux » mais aussi des « lynx aux comportements déviants. »

Si l’objectif est de faire le buzz, le communiqué de la Chambre d’agriculture de Bourgogne Franche-Comté devrait assez facilement obtenir l’effet escompté. Partant du constat que « les attaques meurtrières et destructrices de troupeaux s’enchaînent village après village » et que « les dispositifs de protection démontrent les limites de leur efficacité », les agriculteurs demandent aux pouvoirs publics de « prendre toutes les mesures nécessaires pour stopper le retour du loup. » Comprendre : sortez les fusils !

Mieux, les agriculteurs associent directement le lynx au loup en posant la question « avons-nous la connaissance scientifique pour juger que la réintroduction du lynx ou la présence du loup constituerait un bienfait notoire pour la biodiversité ? » La volée de bois vert est en marche.

Il est certain que l’irruption du loup aux quatre coins de la région a douloureusement frappé les éleveurs d’ovins ces dernières années (lire par ailleurs) et la chambre d’agriculture l’affirme en gras dans son communiqué, « l’activité d’élevage déjà fragilisée dans notre région n’est pas compatible avec la présence du loup et du lynx. » Le texte oppose très nettement les défenseurs de la biodiversité, écologistes et autres naturalistes, non cités mais supposés « souhaiter ardemment » le retour du loup aux éleveurs « garants d’un aménagement durable de nos territoires. »

« Allons-nous délibérément ruiner le métier d’hommes et de femmes passionnés, laisser détruire, impassible, leur savoir-faire, la valeur du patrimoine génétique de leurs troupeaux fruit du travail de plusieurs générations et admettre le recul de l’élevage local, au bénéfice du loup et par ricochet au profit de l’importation ? Étonnante conception de la reconquête de notre souveraineté alimentaire des circuits courts et de l’alimentation de proximité », s’exclament les signataires du communiqué.

La chambre d’agriculture régionale réclame donc que « la définition de zone non protégeable soit impérativement adaptée à notre région afin de faciliter l’accès aux tirs de défense. Il faut éduquer les loups en les dissuadant d’attaquer et cela ne se fera qu’en leur rappelant de façon radicale que les troupeaux domestiques ne constituent pas leur garde-manger ! » Ce qui veut dire, qu’en assouplissant la réglementation, les éleveurs pourraient eux-mêmes effectuer un tir létal dès qu’un loup approche de leur troupeau, sans avoir à rendre compte aux autorités.

Parallèlement, le communiqué dénonce des « seuils d’indemnisation des pertes directes et indirectes très largement sous-évalués », car elles ne prennent pas en compte « le temps passé, le stress et la détresse des éleveurs impactés. » La chambre d’agriculture de Bourgogne Franche-Comté exige « l’abattage systématique du loup dès les premiers signes de présence à proximité de nos élevages. Et d’ajouter : « Il doit en être de même pour les lynx aux comportements déviants. »

C'est limpide....

Ils ont bien raison...

Si tous les éleveurs pouvaient s'unir et appliquer.