Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
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GERDEAU
Eric68
GR_06
titou 66
8 participants
- InvitéInvité
Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Lun 22 Mar 2021 - 19:00
Petite information simplifiée concernant l'onde de pression sonore. Un peu long. Ceux qui savent tout n'auront pas besoin de lire. Ceux qui trouvent qu'ils y a trop de "sachants et d'experts" non plus. Les autres y trouveront peut être matière à réfléchir. Profitez c'est à ouf....
Les "silencieux", c'est le nom que leur donna leur inventeur Hiram P Maxim (fils du créateur de la machine à hacher les hommes) en 1908 ont été conçus tout d'abord pour les civils afin qu'ils puissent pratiquer leur loisir sans ennuyer leurs voisins. Ils vont connaître un vrai succès aux USA dans les 3 premières décennies du 20ème siècle.
Bien que le seul crime ou délit dans lequel un silencieux apparaît au cours de cette période soit une sombre affaire de chantage avec "meurtre de chevaux", les "silencieux" tombent sous le coup de l'enregistrement au fédéral en 1934 comme les armes automatiques. La taxe que doivent acquitter les possesseurs est de 250 dollars. Leur possession non déclarée devient un crime fédéral.
L'Amérique toujours pas remise de la dépression souffre. Les silencieux Maxim sont presque tous détruits. Aujourd'hui ceux qui subsistent sont de véritables pièces de collection.
Depuis la fin des années 1990 et l'explosion des populations de cochongliers, le modérateur de son est de nouveau en pleine expansion aux USA (où il faut toujours l'enregistrer et payer 250 dollars). Chez nous il est passé de complètement libre à déclarable puis libre à nouveau. Pour l'anecdote, Maxim s'est reconverti dans les silencieux pour moteurs à explosion qu'il développera et dont il est le précurseur. Sa société existe toujours au pays de Donald.
Le son, sa mesure et les décibels.
N'étant ni spécialiste de l'ouïe ni ingénieur en acoustique je vais simplifier quelques données (que les pros me pardonnent) qui sont indispensables pour comprendre le "silencieux" ou plutôt le modérateur de son.
Les sons que nous percevons sont produits par les variations de pression créées par les activités humaines, naturelles ou par les éléments. Cette pression et ces variations se mesurent en micro-pascals, pascals ou kilo-pascals. La variation minimum que peut percevoir un humain est de 20 micro-pascals (20µp), c'est le seuil de perception.
Le niveau de pression sonore provoqué par une 22lr est de 200 000 000µp. Comme l'oreille humaine réagit de façon logarithmique et non linéaire aux variations de pressions sonores et afin de faciliter l'utilisation des chiffres on a déterminé une unité de mesure plus simple, en base logarithmique: le décibel. Le décibel ou dB n'est pas une mesure "absolue" comme le mètre ou le kilogramme. C'est un rapport logarithmique entre une pression produite et la pression minimale perçue par l'homme: la formule de calcul de la pression sonore s'écrit:
NPS = 20log10(P1/P2)
NPS: niveau de pression sonore en dB
P1: pression sonore mesurée en µp
P2: limite de perception humaine soit 20µp
Tout ça étant rendu encore plus complexe par les variations de fréquences et de durée pendant laquelle s'exerce la pression ce qui modifie sa perception par l'homme.
Pour mesurer le bruit provoqué par une arme à feu il faut posséder un appareil spécifique pouvant être calibré pour des pics de pressions extrêmement courts mais très violents, on parle ici de millisecondes. Ce type de calibrage est noté a ou c par les fabricants de modérateurs. Sans cette référence la mesure peut être sujette à caution. Si l'homme possède naturellement des moyens lui permettant de contrôler les effets néfastes du bruit commun, notre organisme est sans défense contre les pics de pressions provoqués par le tir d'une arme à feu.
Aucune application de smartphone ou décibel mètre communément achetable ne permet de mesurer le bruit d'une détonation qui peut suivant les cas dépasser 170dB…
La quantité de "bruit" acceptable pour l'homme dans le cadre des activités professionnelles est régie par des textes de lois qui sont en permanence revus et amendés par les services de médecine du travail car les effets désastreux des ondes sonores s'accumulent au cours de la journée et de la vie du quidam. Quelques exemples de normes européennes et US.
85dB: 8h/24h
94dB:1h
100dB: 15mn
130dB: 0,88s
139dB: 0,11s
A partir de 180dB l'organisme commence à sentir les effets de la pression sur ses organes.
A 220dB la mort survient par destruction des organes.
Pour indication une tondeuse à gazon produit environ 85dB, un percuteur frappant sur un étui vide dans une carabine 22lr à verrou environ 94dB, une 22lr standard dans une carabine environ 139/140dB, un bon vieux 12 dans les 156dB et une 308 Winch entre 165 et 168dB suivant longueur de canon…Je vous laisse imaginer le reste.
Tous les freins de bouches amplifient le niveau de pression sonore. Par contre le tir sous couvert n'augmente pas la pression en soit mais fait varier sa durée (réverbération) et parfois sa fréquence ce qui rend le bruit encore plus génant voir nocif.
A savoir que 140 dB représentent le seuil limite de danger pour l'oreille et que 141dB est la limite de la douleur. Chiffres souvent revus à la baisse chez de nombreux individus plus sensibles ou dont l'oreille est déjà altérée.
Les mesures du niveau sonore se font en général à 1 mètre à droite de la sortie du modérateur et au niveau de l'oreille gauche sur un terrain herbeux, sans obstacle à moins de 10m du tireur. Le tir se fait debout. La valeur annoncée est une moyenne établie sur au moins 10 coups. L'appareil de mesure doit pouvoir réagir au pic de pression extrêmement rapide et brutal du départ et doit être calibré pour ça (valeurs a ou c). Ce type de matériel est suffisamment rare et onéreux pour qu'une entreprise comme ASE Utra insiste bien sur l'achat récent de la dernière version du meilleur de ces sonomètres afin pouvoir concourir sur les marchés gouvernementaux américains…
Une variation positive de 3dB égale le doublement du niveau de pression sonore alors qu'une baisse de 3dB le divise par deux.
On note aussi que les dégâts provoqués à la cochlée sont irréversibles et s'aggravent à chaque dépassement du seuil de 139dB (0,11s /24h).
Il est évident que l'emploi du modérateur de son peut renforcer la sécurité des hommes et des animaux lors de nos actions de chasse. Ceux qui le nient peuvent aussi bien nier que 2+2 font 4 et ils peuvent continuer à vivre sans, mais qu'ils ne racontent pas de salades. L'emploi du modérateur de son est un réel progrès en terme de sécurité passive pour le tireur, le chasseur et pour les chiens qui nous accompagnent (traque, recherche au sang)
Les "silencieux", c'est le nom que leur donna leur inventeur Hiram P Maxim (fils du créateur de la machine à hacher les hommes) en 1908 ont été conçus tout d'abord pour les civils afin qu'ils puissent pratiquer leur loisir sans ennuyer leurs voisins. Ils vont connaître un vrai succès aux USA dans les 3 premières décennies du 20ème siècle.
Bien que le seul crime ou délit dans lequel un silencieux apparaît au cours de cette période soit une sombre affaire de chantage avec "meurtre de chevaux", les "silencieux" tombent sous le coup de l'enregistrement au fédéral en 1934 comme les armes automatiques. La taxe que doivent acquitter les possesseurs est de 250 dollars. Leur possession non déclarée devient un crime fédéral.
L'Amérique toujours pas remise de la dépression souffre. Les silencieux Maxim sont presque tous détruits. Aujourd'hui ceux qui subsistent sont de véritables pièces de collection.
Depuis la fin des années 1990 et l'explosion des populations de cochongliers, le modérateur de son est de nouveau en pleine expansion aux USA (où il faut toujours l'enregistrer et payer 250 dollars). Chez nous il est passé de complètement libre à déclarable puis libre à nouveau. Pour l'anecdote, Maxim s'est reconverti dans les silencieux pour moteurs à explosion qu'il développera et dont il est le précurseur. Sa société existe toujours au pays de Donald.
Le son, sa mesure et les décibels.
N'étant ni spécialiste de l'ouïe ni ingénieur en acoustique je vais simplifier quelques données (que les pros me pardonnent) qui sont indispensables pour comprendre le "silencieux" ou plutôt le modérateur de son.
Les sons que nous percevons sont produits par les variations de pression créées par les activités humaines, naturelles ou par les éléments. Cette pression et ces variations se mesurent en micro-pascals, pascals ou kilo-pascals. La variation minimum que peut percevoir un humain est de 20 micro-pascals (20µp), c'est le seuil de perception.
Le niveau de pression sonore provoqué par une 22lr est de 200 000 000µp. Comme l'oreille humaine réagit de façon logarithmique et non linéaire aux variations de pressions sonores et afin de faciliter l'utilisation des chiffres on a déterminé une unité de mesure plus simple, en base logarithmique: le décibel. Le décibel ou dB n'est pas une mesure "absolue" comme le mètre ou le kilogramme. C'est un rapport logarithmique entre une pression produite et la pression minimale perçue par l'homme: la formule de calcul de la pression sonore s'écrit:
NPS = 20log10(P1/P2)
NPS: niveau de pression sonore en dB
P1: pression sonore mesurée en µp
P2: limite de perception humaine soit 20µp
Tout ça étant rendu encore plus complexe par les variations de fréquences et de durée pendant laquelle s'exerce la pression ce qui modifie sa perception par l'homme.
Pour mesurer le bruit provoqué par une arme à feu il faut posséder un appareil spécifique pouvant être calibré pour des pics de pressions extrêmement courts mais très violents, on parle ici de millisecondes. Ce type de calibrage est noté a ou c par les fabricants de modérateurs. Sans cette référence la mesure peut être sujette à caution. Si l'homme possède naturellement des moyens lui permettant de contrôler les effets néfastes du bruit commun, notre organisme est sans défense contre les pics de pressions provoqués par le tir d'une arme à feu.
Aucune application de smartphone ou décibel mètre communément achetable ne permet de mesurer le bruit d'une détonation qui peut suivant les cas dépasser 170dB…
La quantité de "bruit" acceptable pour l'homme dans le cadre des activités professionnelles est régie par des textes de lois qui sont en permanence revus et amendés par les services de médecine du travail car les effets désastreux des ondes sonores s'accumulent au cours de la journée et de la vie du quidam. Quelques exemples de normes européennes et US.
85dB: 8h/24h
94dB:1h
100dB: 15mn
130dB: 0,88s
139dB: 0,11s
A partir de 180dB l'organisme commence à sentir les effets de la pression sur ses organes.
A 220dB la mort survient par destruction des organes.
Pour indication une tondeuse à gazon produit environ 85dB, un percuteur frappant sur un étui vide dans une carabine 22lr à verrou environ 94dB, une 22lr standard dans une carabine environ 139/140dB, un bon vieux 12 dans les 156dB et une 308 Winch entre 165 et 168dB suivant longueur de canon…Je vous laisse imaginer le reste.
Tous les freins de bouches amplifient le niveau de pression sonore. Par contre le tir sous couvert n'augmente pas la pression en soit mais fait varier sa durée (réverbération) et parfois sa fréquence ce qui rend le bruit encore plus génant voir nocif.
A savoir que 140 dB représentent le seuil limite de danger pour l'oreille et que 141dB est la limite de la douleur. Chiffres souvent revus à la baisse chez de nombreux individus plus sensibles ou dont l'oreille est déjà altérée.
Les mesures du niveau sonore se font en général à 1 mètre à droite de la sortie du modérateur et au niveau de l'oreille gauche sur un terrain herbeux, sans obstacle à moins de 10m du tireur. Le tir se fait debout. La valeur annoncée est une moyenne établie sur au moins 10 coups. L'appareil de mesure doit pouvoir réagir au pic de pression extrêmement rapide et brutal du départ et doit être calibré pour ça (valeurs a ou c). Ce type de matériel est suffisamment rare et onéreux pour qu'une entreprise comme ASE Utra insiste bien sur l'achat récent de la dernière version du meilleur de ces sonomètres afin pouvoir concourir sur les marchés gouvernementaux américains…
Une variation positive de 3dB égale le doublement du niveau de pression sonore alors qu'une baisse de 3dB le divise par deux.
On note aussi que les dégâts provoqués à la cochlée sont irréversibles et s'aggravent à chaque dépassement du seuil de 139dB (0,11s /24h).
Il est évident que l'emploi du modérateur de son peut renforcer la sécurité des hommes et des animaux lors de nos actions de chasse. Ceux qui le nient peuvent aussi bien nier que 2+2 font 4 et ils peuvent continuer à vivre sans, mais qu'ils ne racontent pas de salades. L'emploi du modérateur de son est un réel progrès en terme de sécurité passive pour le tireur, le chasseur et pour les chiens qui nous accompagnent (traque, recherche au sang)
- InvitéInvité
Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Lun 22 Mar 2021 - 19:08
Information complémentaire profitez c'est encore à ouf. Le mec qui a écrit est un des sachants anonymes...Mais validé par des pros qui resteront aussi anonymes
Modérateurs de son.
Nous rappellerons qu'en ce qui nous concerne, chasseurs ou tireurs, le modérateur de son ou "silencieux" n'a pas vocation à nous dissimuler ou masquer le départ du coup mais bien à nous protéger, ainsi que ceux qui nous entourent, des dégâts produits par le niveau élevé de l'onde de pression sonore.
Son emploi a été validé par le conseil d'état qui en a reconnu l'intérêt en raison de la sécurité passive qu'il apporte aux chasseurs en protégeant leur ouïe. Même si certains ayatollahs, qu'ils soient chasseurs ou anti chasse, considèrent encore cet outil comme un accessoire de braconnier il n'en est rien. Les principaux outils des braconniers sont les voitures, les fusils, carabines et les lampes. Aucun chef de battue ou président de société de chasse n'a le droit de vous interdire de l'employer (c'est arrivé à deux de mes amis).
Décibels, volume, pression et intensité
Dans un précédent article j'avais simplifié l'explication des décibels et de ce qu'ils impliquaient. Je vais essayer d'être plus précis et surtout plus juste.
Dans le domaine du son (musique, conversation) et du bruit on prend en considération 3 données, suivant que l'on soit psycho-acousticien et ORL, physicien ou technicien:
1: le volume, ce que nous percevons et interprétons de façon subjective
2: la pression de volume sonore, ce qui est effectivement mesuré par les sonomètres
3: l'intensité qui est calculée à partir des mesures de la variation de la pression sonore.
Lorsque on parle de technique et de modérateur de son, c'est la donnée numéro deux qui compte: chaque augmentation ou diminution de 6dB double ou divise par 2 le niveau de pression sonore. Mais lorsqu'on considère les dégâts que le bruit cause aux oreilles on retient la donnée 3, c'est à dire l'intensité. Dans ce cas, chaque augmentation ou diminution de 3dB double ou divise par deux l'intensité (la force) du bruit perçue par le fragile mécanisme de l'oreille.
Pour la valeur 1, qui est variable suivant les individus, l'état de leur ouïe, de leur situation de veille et d'écoute, les psycho-acousticiens considèrent aujourd'hui grâce à de nouvelles études et de nouveaux outils 6dB comme facteur multiplicateur 2, ce qui semble logique.
Pour faire simple il faut retenir que + ou - 6dB multiplient ou divisent la pression sonore mesurée par 2 et que + ou - 3dB multiplient l'intensité calculée.
On sait aussi que l'oreille humaine perçoit des variations de 3dB lorsqu'il s'agit de sons linéaires (musiques, bruits de machines, circulation) mais réagit à 1dB lorsqu'il s'agit de bruits d'impulsions dont les pires sont les coups de feu (de la carabine au canon) et les explosions.
La valeur de pression sonore correspond à la différence entre la pression positive créée par l'expansion violente des gaz de combustion et celle de l'air ambiant. Pour exemple 100,3dB correspondent à 0,020hPa ou 0,020 milli Bar, 130,8dB égalent 0,689hPa, 140dB égalent 2,06hPa. Un cartouche de 300Win Mag génère autour des 170dB soit 62hPa: 30 fois plus que les 140dB fatidiques. Une grenade Flash Bang produit 175dB en moyenne. Les pseudos spécialistes qui parlent de 50 Bar en sortie de "silencieux" devraient réfléchir aux âneries qu'ils débitent quand on sait que 220/225dB correspondant à 27580/30000hPa entraînent la destruction des organes internes et que 50Bars valent 50000hPa. En règle générale, plus les munitions sont violentes et les canons courts plus le niveau de pression sonore sera important mais d'autres paramètres interviennent comme la taille (surface frontale volume) de la veine gazeuse.
Subsonique, supersonique, hypersonique: trois termes souvent mal compris.
Subsonique: se dit d'une balle ou d'un objet volant dont la vitesse est inférieure à la vitesse du son. La vitesse du son varie en fonction de divers paramètres dont le plus important est la température ambiante. Pression atmosphérique et hygrométrie modifient aussi cette valeur. La vitesse du son communément retenue comme base est 340m/s à 15°C au niveau de la mer. Lorsque la température décroît la vitesse du son diminue, et inversement lorsque la température s'élève. Les militaires et exécuteurs officiels des basses œuvres considèrent que pour qu'une balle soit réellement subsonique, dans 99% des situations, sa vitesse ne doit pas dépasser 315m/s. Toutes les cartouches subsoniques communément disponibles n'atteignent pas les 1000j à 100m dans 100% des conditions de températures et ne sont donc pas légales pour le tir du grand gibier. Pour atteindre la valeur limite légale il faut lancer au minimum 18,5g à 340m/s. Ce qui réduit les choix. Un chasseur averti en vaut deux.
Supersonique: ce terme qualifie les balles dépassant les fatidiques 340m/s (on oublie la zone transsonique). Toutes les balles de chasse, du vieux 45-70 au plus rapide des calibres ultra magnum sont supersoniques, mais leur nombre de Mach est variable. Sorties de la zone transsonique (350/360m/s) les balles supersoniques génèrent toutes un niveau de pression sonore supérieur à 140dB. Un phénomène prouvé par les scientifiques finlandais du ministère du travail dans les années 1990, validés par les laboratoires militaires US et les fabricants de modérateurs ou de protections auditives. D'autre part, bien que cela paraisse étonnant, la forme de la balle importe peu, la variation entre une pointe effilée et une pointe plate est réduite. Par contre le diamètre influe beaucoup, plus petit il est, plus faible sera le bruit de vol.
Hypersonique: ce terme n'a rien à faire en balistique et acoustique des munitions conventionnelles même si certains l'emploient pour des munitions dépassant Mach 3. Il est allègrement galvaudé comme beaucoup de termes dans notre société où tout doit être superlatif. Hypersonique implique normalement des vitesses supérieures à Mach 5 soit 1700m/s au niveau de la mer à 15°C. Aucune munition de chasse ou militaire n'atteint ce niveau de vitesse.
Mesures du niveau de pressions sonores.
Le bruit d'impulsion comme le départ des armes à feu est impossible à mesurer sans équipement adéquat. Ce type d'équipement extrêmement onéreux repose sur un sonomètre capable de prendre en compte 170dB et plus, un microphone capable de réagir en 20ms ainsi qu'un calibreur adapté. ASE UTRA, qui produit de remarquables "silencieux" emploie le nouveau sonomètre B&K Pulse qu'impose l'armée américaine à tous ceux qui soumissionnent aux appels d'offre. Le Pulse coute autour des 25000 euros hors accessoires obligatoires, environ 30000€ en ordre de marche. Oubliez vos téléphones, applications et sonomètres de chantiers. C'est jeter l'argent par les fenêtres.
On se réfère aux valeurs des fabricants sérieux habitués à traiter les marchés militaires ou administratifs, aux études des chercheurs finlandais, pionniers dans ce domaine, ainsi que les mesures des laboratoires militaires ou gouvernementaux US. Pour cet article j'ai longuement discuté avec des ingénieurs de chez A-TEC, Hausken, ASE UTRA, SilencerCo, Surefire, ainsi que monsieur Freyr de Freyr et Devik. Jorund Lien, spécialiste norvégien reconnu m'a grandement aidé avec son sonomètre Norsonic adapté pour ces mesures.
Pour faire cesser les âneries qui circulent sur les forums et autres vidéos à la limite du débile, on retiendra qu'en fonction des longueurs de canon et de types de munitions, un calibre 308 Winchester/7,62x51 génère de 157 à 165dB (NPR)*, un 9,3x62 peut dépasser les 170dB tout comme un 7 RM ou un 300WM. Une simple 22LR haute vitesse génère de 139 à 141dB dans un canon de carabine de 51cm.
Seul le doux rêveur, le menteur, l'incompétent ou le mal informé annoncent et répètent la valeur de 150dB pour des munitions de chasse supersoniques. Tirée sans "silencieux", une 308 Win subsonique Lapua à balle de 200grs génère 153dB (données Lapua), une subso Black Hill à balle de 180grs jusqu'à 155dB d'un tube de 50cm (données US Army) et protocole US MIL-STD 1474
Winchester annonce 150dB pour sa nouvelle 308 Subsonic à 329m/s, mesuré à 1,5m de la bouche sans plus de précision, ce qui parait faible. Il en va de même pour une 300 Whisper/AAC Blackout subsonique.
La valeur d'atténuation, tributaire de l'arme et de ses munitions, dépend aussi de la façon dont sont prises les mesures et les filtres utilisés (A ou C ou linéaire). Le filtrage de fréquence A et C donne des valeurs très proches mais aujourd'hui le filtre C semble s'imposer. Annoncer une valeur x de réduction du niveau de pression sonore sans faire référence à ces paramètres ne vaut pas grand-chose. La plupart des tests sont effectués avec des 308 Winchester ou des 7,62x51 Nato qui leurs sont proches. Suivant les balles, la poudre, le fabricant et une quantité variable de paramètres les mesures peuvent varier. Les fabricants sérieux se réfèrent à la norme militaire US MIL-STD 1474E qui détermine le protocole de tests.
La plupart des modérateurs de son lorsqu'ils sont adaptés à la munition tirée permettent de ramener le niveau de pression sonore sous les fatidiques 140dB qui est le seuil de la douleur. Au delà les dégâts sont immédiats et irréversibles. Les normes internationales limitent le temps d'exposition à ce niveau de bruit à 0,22 seconde/jour. La Norvège a abaissé ce seuil à 130dB et l'Europe est à 137dB. Quoique que certains disent, aucun des modérateurs de son actuellement disponibles n'abaisse de façon systématique le NPR des munitions courantes sous les 120dB. Ce qui est déjà remarquable.
J'ai vu, sur un célèbre site de vente en ligne, la publicité d'un professionnel qui dit d'un modérateur de son: "possible de tirer en intérieur sans casque". Ce professionnel dit des c…ies plus grosses que lui et cette publicité devrait être retirée. Les normes de sécurité internationales recommandent de ne pas exposer l'ouïe pendant plus de 7,5 secondes à 121dB.
Lorsque vous vous entraînez, il est impératif de porter un casque ou des bouchons de bonne qualité même si vous employez votre modérateur! Le bruit a des effets cumulatifs rarement pris en compte par les tireurs et les chasseurs. Lorsque ma fille m'accompagne en action de chasse elle utilise casque ou oreillette Peltor, que la carabine soit équipée de "silencieux" ou pas. L'ensemble revient moins cher que les visites chez l'ORL et l'achat de prothèses auditives.
Si nos dirigeants s'intéressaient vraiment au bien être du peuple il y a longtemps que tous les accessoires de sécurité passive et active (de travail, de loisir, de conduite) bénéficieraient d'une TVA réduite. On peut rêver. Il est plus facile de s'agiter autour des balles en plomb. Fin de l'aparté.
Principe de fonctionnement des modérateurs de son.
Le son ou le bruit peut être défini, en simplifiant, comme toute variation de pression dans un milieu élastique (eau, air) que l'oreille humaine peut percevoir. Le son traverse le milieu ambiant comme une vague. La hauteur de la vague (crête) caractérise l'intensité. La distance entre deux crêtes mesurée en mètre ou fraction de mètre définie la longueur d'onde. Le nombre de crêtes passant devant un point défini pendant 1 seconde définit la fréquence mesurée en Hertz. Les sons et bruits sont composés de multiples fréquences dont certaines plus ou moins audibles voir inaudibles à l'oreille.
Pour abaisser le niveau de pression sonore il faut abaisser la pression des gaz. Pour cela les modérateurs de son jouent sur plusieurs tableaux.
Grace à leur volume plus important que celui du canon ils servent de détendeur, forcent les gaz à expanser donc à perdre de leur pression. Des chicanes et déflecteurs plus ou moins complexes ralentissent la vitesse de la veine gazeuse tout en la refroidissant contribuant à la chute de pression. La balle joue le rôle de valve mobile, elle libère le passage des gaz dans les chambres successives. Considérablement ralentis et refroidis, ils sont libérés dans l'atmosphère sur un plus long laps de temps réduisant ainsi la pression d'onde sonore.
La modélisation informatique et des logiciels complexes associés à des machines CNC permettent de concevoir des chicanes et diffuseurs complexes de plus en plus efficaces (et onéreux).
Certains modérateurs comme les Hausken Extrem font appel à des techniques simples et éprouvées. Ils comportent un fin treillis métallique entre les chicanes pour absorber encore plus de chaleur et freiner les gaz augmentant encore l'atténuation.
D'autres comme A-TEC avec ses modèles Mega Hertz ou Optima utilisent des chicanes et déflecteurs de formes optimisées qui forcent les gaz à tourbillonner perdant ainsi de leur énergie. On retrouve cette technique chez B&T et sur le modèle Helix de Merkel, fabriqué par la maison suisse.
Aux USA, la compagnie OSS propose ses Helical composés de trois cylindres concentriques usinés de façon complexe et différenciée. Les gaz tourbillonnent et passent d'un cylindre à l'autre jusqu'à arriver aux sorties entourant la bouche du "silencieux". Conçus pour les Modern Sport Rifles de type AR10/15 ils permettent de limiter la pression arrière, le bruit et crachements à la fenêtre d'éjection.
A-TEC a développé un modérateur spécialement pour les Browning BAR. Il réduit la pression arrière et ne necessite pas de modification de l'emprunt de gaz. Il devrait arriver en début de saison.
Depuis que les finlandais de BR-Tuote ont conçu leurs modèles Reflex (nom breveté) les "silencieux" télescopiques, enveloppant le canon se sont répandus comme une trainée de poudre. La partie arrière, chambre de décompression de grand volume, permet de faire chuter la température et la pression des gaz de façon rapide. Elle peut comporter des chicanes ou diffuseurs
La plupart de ces modèles, contrairement aux Reflex de BR-Tuote réalisés en acier et d'une pièce, sont en alliage léger et démontables, les exemples courants chez nous sont les Aimsport, Hausken, Wildcatrifle, DPT, Schultz&Larsen ainsi certains A-TEC et Nielsen.
Les ASE UTRA SL5i et SL7i, les Vortex de RDS sont entièrement en acier et non démontables. Ils sont plus résistants pour une utilisation prolongée et le tir de longues séries de cartouches. Non télescopiques ils se fixent en bout de canon. Presque tous les fabricants proposent aussi ce type de modérateurs même si leur enveloppe et presque toutes les chicanes et déflecteurs sont en alliage.
En général les modèles en alliage destinés à des tirs soutenus et aux calibres chauds possèdent un insert de fixation, une première chicane et un tube diffuseur primaire en acier inoxydable, titane ou inconel. Ils sont plus légers que les modèles tout acier.
Il existe presque autant de systèmes différents que de "silencieux" mais tous travaillent sur ces principes. Certains modérateurs combinent, de façon volontaire ou non, une structure interne qui altère certaines fréquences sonores ce qui fait qu'ils paraissent plus efficaces que même si l'intensité reste la même.
Le volume du "bidon*" joue un rôle important dans l'atténuation. A conception interne semblable plus le volume est grand plus importante sera la baisse de pression. En fait c'est le côté pratique et l'utilisation recherchée qui déterminent la taille et la technologie de votre "silencieux". Hausken (encore) propose des modérateurs de grande taille et de poids élevé les Mega Xtrem. Seule la longueur de la chambre arrière varie de 162 à 362mm. Ils offrent une atténuation moyenne pour un 308 Win de 35+ à 39+ dB(C). Pesant de 996 à 1285g ils ne sont pas adaptés à la chasse mais utiles pour le tir en zone fortement habitée.
Il faut retenir que plus le diamètre de sortie du modérateur est proche de celui de votre balle plus ce dernier sera efficace, la balle laissant peu de place pour laisser passer les gaz. Attention à ne pas trop s'éloigner des longueurs de balles communément admises pour le calibre. Modérateur très ajusté et balles en limite de stabilité font mauvais ménage.
Que l'on soit militaire de base, spécialiste des forces spéciales, tireur ou chasseur le besoin est différent et détermine la taille et l'encombrement de votre modérateur. Pour rester dans le domaine cynégétique si vous chassez exclusivement d'un point fixe en zone périurbaine et de nuit ou que vous chassez à l'approche en montagne vous choisirez deux outils différents privilégiant soit l'atténuation maximale soit un meilleur équilibre et un poids réduit quitte à sacrifier quelques décibels. Si vous êtes un chasseur éclectique votre choix se portera sur un modèle intermédiaire même si ce n'est qu'un compromis.
Le "pop du premier coup".
Bien que ce phénomène importe peu en utilisation cynégétique il est bien réel et variable. Lorsqu'on mesure le son à la sortie d'un modérateur dans 95% des cas le premier coup est plus bruyant que les suivants. Ce phénomène est lié à la présence d'air dans le "bidon" dont l'oxygène réagit à la chaleur des gaz. Les coups suivants les gaz de combustion remplacent l'oxygène et annulent le phénomène. Suivant la construction du modérateur et en fonction de sa fréquence d'utilisation ce dernier est plus ou moins important voir inexistant. Il existe des modèles et des techniques pour applications tactiques qui suppriment le "pop" mais ça n'a pas d'intérêt pour l'utilisateur civil.
Modérateurs de son.
Nous rappellerons qu'en ce qui nous concerne, chasseurs ou tireurs, le modérateur de son ou "silencieux" n'a pas vocation à nous dissimuler ou masquer le départ du coup mais bien à nous protéger, ainsi que ceux qui nous entourent, des dégâts produits par le niveau élevé de l'onde de pression sonore.
Son emploi a été validé par le conseil d'état qui en a reconnu l'intérêt en raison de la sécurité passive qu'il apporte aux chasseurs en protégeant leur ouïe. Même si certains ayatollahs, qu'ils soient chasseurs ou anti chasse, considèrent encore cet outil comme un accessoire de braconnier il n'en est rien. Les principaux outils des braconniers sont les voitures, les fusils, carabines et les lampes. Aucun chef de battue ou président de société de chasse n'a le droit de vous interdire de l'employer (c'est arrivé à deux de mes amis).
Décibels, volume, pression et intensité
Dans un précédent article j'avais simplifié l'explication des décibels et de ce qu'ils impliquaient. Je vais essayer d'être plus précis et surtout plus juste.
Dans le domaine du son (musique, conversation) et du bruit on prend en considération 3 données, suivant que l'on soit psycho-acousticien et ORL, physicien ou technicien:
1: le volume, ce que nous percevons et interprétons de façon subjective
2: la pression de volume sonore, ce qui est effectivement mesuré par les sonomètres
3: l'intensité qui est calculée à partir des mesures de la variation de la pression sonore.
Lorsque on parle de technique et de modérateur de son, c'est la donnée numéro deux qui compte: chaque augmentation ou diminution de 6dB double ou divise par 2 le niveau de pression sonore. Mais lorsqu'on considère les dégâts que le bruit cause aux oreilles on retient la donnée 3, c'est à dire l'intensité. Dans ce cas, chaque augmentation ou diminution de 3dB double ou divise par deux l'intensité (la force) du bruit perçue par le fragile mécanisme de l'oreille.
Pour la valeur 1, qui est variable suivant les individus, l'état de leur ouïe, de leur situation de veille et d'écoute, les psycho-acousticiens considèrent aujourd'hui grâce à de nouvelles études et de nouveaux outils 6dB comme facteur multiplicateur 2, ce qui semble logique.
Pour faire simple il faut retenir que + ou - 6dB multiplient ou divisent la pression sonore mesurée par 2 et que + ou - 3dB multiplient l'intensité calculée.
On sait aussi que l'oreille humaine perçoit des variations de 3dB lorsqu'il s'agit de sons linéaires (musiques, bruits de machines, circulation) mais réagit à 1dB lorsqu'il s'agit de bruits d'impulsions dont les pires sont les coups de feu (de la carabine au canon) et les explosions.
La valeur de pression sonore correspond à la différence entre la pression positive créée par l'expansion violente des gaz de combustion et celle de l'air ambiant. Pour exemple 100,3dB correspondent à 0,020hPa ou 0,020 milli Bar, 130,8dB égalent 0,689hPa, 140dB égalent 2,06hPa. Un cartouche de 300Win Mag génère autour des 170dB soit 62hPa: 30 fois plus que les 140dB fatidiques. Une grenade Flash Bang produit 175dB en moyenne. Les pseudos spécialistes qui parlent de 50 Bar en sortie de "silencieux" devraient réfléchir aux âneries qu'ils débitent quand on sait que 220/225dB correspondant à 27580/30000hPa entraînent la destruction des organes internes et que 50Bars valent 50000hPa. En règle générale, plus les munitions sont violentes et les canons courts plus le niveau de pression sonore sera important mais d'autres paramètres interviennent comme la taille (surface frontale volume) de la veine gazeuse.
Subsonique, supersonique, hypersonique: trois termes souvent mal compris.
Subsonique: se dit d'une balle ou d'un objet volant dont la vitesse est inférieure à la vitesse du son. La vitesse du son varie en fonction de divers paramètres dont le plus important est la température ambiante. Pression atmosphérique et hygrométrie modifient aussi cette valeur. La vitesse du son communément retenue comme base est 340m/s à 15°C au niveau de la mer. Lorsque la température décroît la vitesse du son diminue, et inversement lorsque la température s'élève. Les militaires et exécuteurs officiels des basses œuvres considèrent que pour qu'une balle soit réellement subsonique, dans 99% des situations, sa vitesse ne doit pas dépasser 315m/s. Toutes les cartouches subsoniques communément disponibles n'atteignent pas les 1000j à 100m dans 100% des conditions de températures et ne sont donc pas légales pour le tir du grand gibier. Pour atteindre la valeur limite légale il faut lancer au minimum 18,5g à 340m/s. Ce qui réduit les choix. Un chasseur averti en vaut deux.
Supersonique: ce terme qualifie les balles dépassant les fatidiques 340m/s (on oublie la zone transsonique). Toutes les balles de chasse, du vieux 45-70 au plus rapide des calibres ultra magnum sont supersoniques, mais leur nombre de Mach est variable. Sorties de la zone transsonique (350/360m/s) les balles supersoniques génèrent toutes un niveau de pression sonore supérieur à 140dB. Un phénomène prouvé par les scientifiques finlandais du ministère du travail dans les années 1990, validés par les laboratoires militaires US et les fabricants de modérateurs ou de protections auditives. D'autre part, bien que cela paraisse étonnant, la forme de la balle importe peu, la variation entre une pointe effilée et une pointe plate est réduite. Par contre le diamètre influe beaucoup, plus petit il est, plus faible sera le bruit de vol.
Hypersonique: ce terme n'a rien à faire en balistique et acoustique des munitions conventionnelles même si certains l'emploient pour des munitions dépassant Mach 3. Il est allègrement galvaudé comme beaucoup de termes dans notre société où tout doit être superlatif. Hypersonique implique normalement des vitesses supérieures à Mach 5 soit 1700m/s au niveau de la mer à 15°C. Aucune munition de chasse ou militaire n'atteint ce niveau de vitesse.
Mesures du niveau de pressions sonores.
Le bruit d'impulsion comme le départ des armes à feu est impossible à mesurer sans équipement adéquat. Ce type d'équipement extrêmement onéreux repose sur un sonomètre capable de prendre en compte 170dB et plus, un microphone capable de réagir en 20ms ainsi qu'un calibreur adapté. ASE UTRA, qui produit de remarquables "silencieux" emploie le nouveau sonomètre B&K Pulse qu'impose l'armée américaine à tous ceux qui soumissionnent aux appels d'offre. Le Pulse coute autour des 25000 euros hors accessoires obligatoires, environ 30000€ en ordre de marche. Oubliez vos téléphones, applications et sonomètres de chantiers. C'est jeter l'argent par les fenêtres.
On se réfère aux valeurs des fabricants sérieux habitués à traiter les marchés militaires ou administratifs, aux études des chercheurs finlandais, pionniers dans ce domaine, ainsi que les mesures des laboratoires militaires ou gouvernementaux US. Pour cet article j'ai longuement discuté avec des ingénieurs de chez A-TEC, Hausken, ASE UTRA, SilencerCo, Surefire, ainsi que monsieur Freyr de Freyr et Devik. Jorund Lien, spécialiste norvégien reconnu m'a grandement aidé avec son sonomètre Norsonic adapté pour ces mesures.
Pour faire cesser les âneries qui circulent sur les forums et autres vidéos à la limite du débile, on retiendra qu'en fonction des longueurs de canon et de types de munitions, un calibre 308 Winchester/7,62x51 génère de 157 à 165dB (NPR)*, un 9,3x62 peut dépasser les 170dB tout comme un 7 RM ou un 300WM. Une simple 22LR haute vitesse génère de 139 à 141dB dans un canon de carabine de 51cm.
Seul le doux rêveur, le menteur, l'incompétent ou le mal informé annoncent et répètent la valeur de 150dB pour des munitions de chasse supersoniques. Tirée sans "silencieux", une 308 Win subsonique Lapua à balle de 200grs génère 153dB (données Lapua), une subso Black Hill à balle de 180grs jusqu'à 155dB d'un tube de 50cm (données US Army) et protocole US MIL-STD 1474
Winchester annonce 150dB pour sa nouvelle 308 Subsonic à 329m/s, mesuré à 1,5m de la bouche sans plus de précision, ce qui parait faible. Il en va de même pour une 300 Whisper/AAC Blackout subsonique.
La valeur d'atténuation, tributaire de l'arme et de ses munitions, dépend aussi de la façon dont sont prises les mesures et les filtres utilisés (A ou C ou linéaire). Le filtrage de fréquence A et C donne des valeurs très proches mais aujourd'hui le filtre C semble s'imposer. Annoncer une valeur x de réduction du niveau de pression sonore sans faire référence à ces paramètres ne vaut pas grand-chose. La plupart des tests sont effectués avec des 308 Winchester ou des 7,62x51 Nato qui leurs sont proches. Suivant les balles, la poudre, le fabricant et une quantité variable de paramètres les mesures peuvent varier. Les fabricants sérieux se réfèrent à la norme militaire US MIL-STD 1474E qui détermine le protocole de tests.
La plupart des modérateurs de son lorsqu'ils sont adaptés à la munition tirée permettent de ramener le niveau de pression sonore sous les fatidiques 140dB qui est le seuil de la douleur. Au delà les dégâts sont immédiats et irréversibles. Les normes internationales limitent le temps d'exposition à ce niveau de bruit à 0,22 seconde/jour. La Norvège a abaissé ce seuil à 130dB et l'Europe est à 137dB. Quoique que certains disent, aucun des modérateurs de son actuellement disponibles n'abaisse de façon systématique le NPR des munitions courantes sous les 120dB. Ce qui est déjà remarquable.
J'ai vu, sur un célèbre site de vente en ligne, la publicité d'un professionnel qui dit d'un modérateur de son: "possible de tirer en intérieur sans casque". Ce professionnel dit des c…ies plus grosses que lui et cette publicité devrait être retirée. Les normes de sécurité internationales recommandent de ne pas exposer l'ouïe pendant plus de 7,5 secondes à 121dB.
Lorsque vous vous entraînez, il est impératif de porter un casque ou des bouchons de bonne qualité même si vous employez votre modérateur! Le bruit a des effets cumulatifs rarement pris en compte par les tireurs et les chasseurs. Lorsque ma fille m'accompagne en action de chasse elle utilise casque ou oreillette Peltor, que la carabine soit équipée de "silencieux" ou pas. L'ensemble revient moins cher que les visites chez l'ORL et l'achat de prothèses auditives.
Si nos dirigeants s'intéressaient vraiment au bien être du peuple il y a longtemps que tous les accessoires de sécurité passive et active (de travail, de loisir, de conduite) bénéficieraient d'une TVA réduite. On peut rêver. Il est plus facile de s'agiter autour des balles en plomb. Fin de l'aparté.
Principe de fonctionnement des modérateurs de son.
Le son ou le bruit peut être défini, en simplifiant, comme toute variation de pression dans un milieu élastique (eau, air) que l'oreille humaine peut percevoir. Le son traverse le milieu ambiant comme une vague. La hauteur de la vague (crête) caractérise l'intensité. La distance entre deux crêtes mesurée en mètre ou fraction de mètre définie la longueur d'onde. Le nombre de crêtes passant devant un point défini pendant 1 seconde définit la fréquence mesurée en Hertz. Les sons et bruits sont composés de multiples fréquences dont certaines plus ou moins audibles voir inaudibles à l'oreille.
Pour abaisser le niveau de pression sonore il faut abaisser la pression des gaz. Pour cela les modérateurs de son jouent sur plusieurs tableaux.
Grace à leur volume plus important que celui du canon ils servent de détendeur, forcent les gaz à expanser donc à perdre de leur pression. Des chicanes et déflecteurs plus ou moins complexes ralentissent la vitesse de la veine gazeuse tout en la refroidissant contribuant à la chute de pression. La balle joue le rôle de valve mobile, elle libère le passage des gaz dans les chambres successives. Considérablement ralentis et refroidis, ils sont libérés dans l'atmosphère sur un plus long laps de temps réduisant ainsi la pression d'onde sonore.
La modélisation informatique et des logiciels complexes associés à des machines CNC permettent de concevoir des chicanes et diffuseurs complexes de plus en plus efficaces (et onéreux).
Certains modérateurs comme les Hausken Extrem font appel à des techniques simples et éprouvées. Ils comportent un fin treillis métallique entre les chicanes pour absorber encore plus de chaleur et freiner les gaz augmentant encore l'atténuation.
D'autres comme A-TEC avec ses modèles Mega Hertz ou Optima utilisent des chicanes et déflecteurs de formes optimisées qui forcent les gaz à tourbillonner perdant ainsi de leur énergie. On retrouve cette technique chez B&T et sur le modèle Helix de Merkel, fabriqué par la maison suisse.
Aux USA, la compagnie OSS propose ses Helical composés de trois cylindres concentriques usinés de façon complexe et différenciée. Les gaz tourbillonnent et passent d'un cylindre à l'autre jusqu'à arriver aux sorties entourant la bouche du "silencieux". Conçus pour les Modern Sport Rifles de type AR10/15 ils permettent de limiter la pression arrière, le bruit et crachements à la fenêtre d'éjection.
A-TEC a développé un modérateur spécialement pour les Browning BAR. Il réduit la pression arrière et ne necessite pas de modification de l'emprunt de gaz. Il devrait arriver en début de saison.
Depuis que les finlandais de BR-Tuote ont conçu leurs modèles Reflex (nom breveté) les "silencieux" télescopiques, enveloppant le canon se sont répandus comme une trainée de poudre. La partie arrière, chambre de décompression de grand volume, permet de faire chuter la température et la pression des gaz de façon rapide. Elle peut comporter des chicanes ou diffuseurs
La plupart de ces modèles, contrairement aux Reflex de BR-Tuote réalisés en acier et d'une pièce, sont en alliage léger et démontables, les exemples courants chez nous sont les Aimsport, Hausken, Wildcatrifle, DPT, Schultz&Larsen ainsi certains A-TEC et Nielsen.
Les ASE UTRA SL5i et SL7i, les Vortex de RDS sont entièrement en acier et non démontables. Ils sont plus résistants pour une utilisation prolongée et le tir de longues séries de cartouches. Non télescopiques ils se fixent en bout de canon. Presque tous les fabricants proposent aussi ce type de modérateurs même si leur enveloppe et presque toutes les chicanes et déflecteurs sont en alliage.
En général les modèles en alliage destinés à des tirs soutenus et aux calibres chauds possèdent un insert de fixation, une première chicane et un tube diffuseur primaire en acier inoxydable, titane ou inconel. Ils sont plus légers que les modèles tout acier.
Il existe presque autant de systèmes différents que de "silencieux" mais tous travaillent sur ces principes. Certains modérateurs combinent, de façon volontaire ou non, une structure interne qui altère certaines fréquences sonores ce qui fait qu'ils paraissent plus efficaces que même si l'intensité reste la même.
Le volume du "bidon*" joue un rôle important dans l'atténuation. A conception interne semblable plus le volume est grand plus importante sera la baisse de pression. En fait c'est le côté pratique et l'utilisation recherchée qui déterminent la taille et la technologie de votre "silencieux". Hausken (encore) propose des modérateurs de grande taille et de poids élevé les Mega Xtrem. Seule la longueur de la chambre arrière varie de 162 à 362mm. Ils offrent une atténuation moyenne pour un 308 Win de 35+ à 39+ dB(C). Pesant de 996 à 1285g ils ne sont pas adaptés à la chasse mais utiles pour le tir en zone fortement habitée.
Il faut retenir que plus le diamètre de sortie du modérateur est proche de celui de votre balle plus ce dernier sera efficace, la balle laissant peu de place pour laisser passer les gaz. Attention à ne pas trop s'éloigner des longueurs de balles communément admises pour le calibre. Modérateur très ajusté et balles en limite de stabilité font mauvais ménage.
Que l'on soit militaire de base, spécialiste des forces spéciales, tireur ou chasseur le besoin est différent et détermine la taille et l'encombrement de votre modérateur. Pour rester dans le domaine cynégétique si vous chassez exclusivement d'un point fixe en zone périurbaine et de nuit ou que vous chassez à l'approche en montagne vous choisirez deux outils différents privilégiant soit l'atténuation maximale soit un meilleur équilibre et un poids réduit quitte à sacrifier quelques décibels. Si vous êtes un chasseur éclectique votre choix se portera sur un modèle intermédiaire même si ce n'est qu'un compromis.
Le "pop du premier coup".
Bien que ce phénomène importe peu en utilisation cynégétique il est bien réel et variable. Lorsqu'on mesure le son à la sortie d'un modérateur dans 95% des cas le premier coup est plus bruyant que les suivants. Ce phénomène est lié à la présence d'air dans le "bidon" dont l'oxygène réagit à la chaleur des gaz. Les coups suivants les gaz de combustion remplacent l'oxygène et annulent le phénomène. Suivant la construction du modérateur et en fonction de sa fréquence d'utilisation ce dernier est plus ou moins important voir inexistant. Il existe des modèles et des techniques pour applications tactiques qui suppriment le "pop" mais ça n'a pas d'intérêt pour l'utilisateur civil.
- titou 66Cerf3000 Messages
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Lun 22 Mar 2021 - 20:53
Merci mais tout ceci n'explique pas cela
https://www.youtube.com/watch?v=dvWwoSxZxR8
J'ai honte mais j'ai pas pu résister
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- InvitéInvité
Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Lun 22 Mar 2021 - 21:06
Titou, là c'est du cinéma et c'est le bruit des termites.
- GR_06Cerf1000 Messages
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Lun 22 Mar 2021 - 21:20
Merci pour toutes ces informations très intéressantes. J'ai finalement plus de questions après qu'avant.
Est-ce que le MDS équivaut un allongement du canon de même longueur et permet une combustion plus longue ? Est-ce que cela a une influence sur la précision ? Quel est l'influence d'un MDS sur la balistique en général ?
Que recommandes-tu pour l'entretien d'un MDS?
Quel est la diminution de recul à attendre en général ?
J'ai cru comprendre qu'un MDS chauffe et ne doit pas être utilisé lors de longues séances de tir. Que faut-il comprendre ? Faut-il éviter à l'entrainement et le réserver pour les sorties de chasse ? Comment alors s'entrainer ? Par petites séances ?
Est-ce que le MDS équivaut un allongement du canon de même longueur et permet une combustion plus longue ? Est-ce que cela a une influence sur la précision ? Quel est l'influence d'un MDS sur la balistique en général ?
Que recommandes-tu pour l'entretien d'un MDS?
Quel est la diminution de recul à attendre en général ?
J'ai cru comprendre qu'un MDS chauffe et ne doit pas être utilisé lors de longues séances de tir. Que faut-il comprendre ? Faut-il éviter à l'entrainement et le réserver pour les sorties de chasse ? Comment alors s'entrainer ? Par petites séances ?
- Eric68Cerf1000 Messages
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Lun 22 Mar 2021 - 21:23
Merci beaucoup Winch pour ces explications et informations.
J'en ai retenu qu'il est finalement inutile de vouloir raisonner les utilisateurs de Bar 300 à canon de 51, que la configuration de leur arme n'est pas cohérente... Ils ne peuvent pas (plus) entendre.
Comme Titou, j'ai honte mais j'ai pas pu résister
J'en ai retenu qu'il est finalement inutile de vouloir raisonner les utilisateurs de Bar 300 à canon de 51, que la configuration de leur arme n'est pas cohérente... Ils ne peuvent pas (plus) entendre.
Comme Titou, j'ai honte mais j'ai pas pu résister
- GERDEAUCerf1000 Messages
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Lun 22 Mar 2021 - 21:29
Winch, merci pour ce cours magistral. Jolie manière de remettre les choses bien à plat...
- ERIC29Cerf1000 Messages
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Mar 23 Mar 2021 - 8:11
Merci pour toutes ces précisions dans un domaine ou nous sommes tous déjà un peu sourds mais surtout bien souvent complètement ignares. Il serait, je pense intéressant d'intégrer en retravaillant un peu le forme, ce travail dans les dossiers techniques du forum, cela permettra de retrouver l'info facilement...à voir avec Adrien
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- InvitéInvité
Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Mar 23 Mar 2021 - 9:07
Est-ce que le MDS équivaut un allongement du canon de même longueur et permet une combustion plus longue ? Est-ce que cela a une influence sur la précision ? Quel est l'influence d'un MDS sur la balistique en général ?
Non pas vraiment mais avec certains silencieux et munitions on note un léger gain de vitesse. Ce n'est pas systématique. Dans une de mes carabines je gratte entre 5 et 8m/s et lorsque je ne gagne rien je ne perds rien. Le problème reste la qualité du filetage en bout de canon et la concentricité de l'ensemble. Je fais vérifier avant montage mais dans 99,9% des cas sur des produits sérieux pas de pb. La précision peut être améliorée (groupement plus serré) mais le point d'impact varie plus ou moins suivant matos et munitions employées. Donc en conséquence de ce qui précède aucune influence pour l'utilisateur qui maîtrise les paramètres. Il faut éviter de fleurter avec la limite de stabilité des balles..
Que recommandes-tu pour l'entretien d'un MDS?
Premièrement se connecter au site du fabricant rubrique Maintenance. Ensuite si le MDS est entièrement démontable et fonction des munitions tirées (poudres si rechargement, quantité de mun tirées) démontage tous les 100/200 coups, brossage avec brosse très souple (pas obligatoire) nettoyage des éléments à l'eau chaude (robinet) avec un liquide vaisselle écolo (pas agressif) gros rincage eau chaude. Séchage complet. Ensuite appliquer graisse HT sur tous les filetages, remontage. Lorsque je le stocke je ne serre pas les éléments à fond (je pinaille) et je balance un jet de Balistol dedans...1 ou 2 pressions pas toute la bombe. Pas de merde genre WD 40, ça c'est bon en situation tactique si on a rien d'autre, Balistol c'est 100% neutre et limite alimentaire. Aucun solvant inflammable ou essence...Même après rinçage il y a quelque peintres qui ont perdu un bout de canon et quelques centaines d'euros...
Si monobloc, respecter consigne fabricant pas du guignol qui n'y comprend rien. Perso je ne fais rien avant 200 à 500 coups suivant modèle après un écouvillon souple est passé à l'intérieur ça décroche un peu les crasses que je fais sortir en secouant le bidon.
Lorsque je stocke séchage complet à l'air libre ou sur radiateur puis quelques pschitt de...Balistol.
Quel est la diminution de recul à attendre en général ?
Variable souvent entre 30 et 60% suivant modèles calibres munitions etc etc etc.
J'ai cru comprendre qu'un MDS chauffe et ne doit pas être utilisé lors de longues séances de tir. Que faut-il comprendre ? Faut-il éviter à l’entraînement et le réserver pour les sorties de chasse ? Comment alors s’entraîner ? Par petites séances ?
Le MDS est comme un silencieux de pot d'échappement (même inventeur) donc il chauffe, certains modèles sont adaptés aux tirs soutenus y compris rafales. Certains sont adaptés aux calibres magnum, d'autres pas. En cas de casse les fabricants seront très difficiles à prendre pour des cons...Un client averti en vaut deux.
Perso je tire avec tous les modèles dont je dispose, comme je ne suis pas confronté aux hordes de chameliers barbares je laisse refroidir tous les 10/15 coups ou dès que le mirage perturbe la visée. Pour la chasse tout ça c'est du pipeau. Il m'arrive de tirer en stand 200 coups dans un seul modérateur en alliage et démontable entre 9h et 16h avec interruption pour saucissonner (bien saucissonner) voir plus jusqu'à 300 coups pour tests. Tous les 15 coups je laisse retomber pression et température
Les manchons anti mirage qui se montent sont à utiliser intelligemment car ils conservent la température du MDS plus longtemps. A la chasse aucune restriction d'emploi, certains modèles font gagner 1 voir 2dB, toujours ça de pris. Pour l’entraînement il n'y a aucune restriction, le bon sens prévaut. Après le tir même d'une seule cartouche lorsqu'on rentre chez soi il faut impérativement retirer le bidon de l'arme. Ne pas le faire équivaut tôt ou tard à un ensemble quasiment soudé et des rayures bouffées par la rouille. Mais la encore chacun fait comme il veut. Ne pas oublier de graisser systématiquement les filets avant utilisation...
Je chasse avec un MDS y compris traque ou battue depuis sa légalisation (bien entendu) et bien avant autrefois (Scandinavie) si l'arme me le permet: RAS.
Bon assez travaillé à ouf pour aujourd'hui. J'espère que ça vous aidera.
Non pas vraiment mais avec certains silencieux et munitions on note un léger gain de vitesse. Ce n'est pas systématique. Dans une de mes carabines je gratte entre 5 et 8m/s et lorsque je ne gagne rien je ne perds rien. Le problème reste la qualité du filetage en bout de canon et la concentricité de l'ensemble. Je fais vérifier avant montage mais dans 99,9% des cas sur des produits sérieux pas de pb. La précision peut être améliorée (groupement plus serré) mais le point d'impact varie plus ou moins suivant matos et munitions employées. Donc en conséquence de ce qui précède aucune influence pour l'utilisateur qui maîtrise les paramètres. Il faut éviter de fleurter avec la limite de stabilité des balles..
Que recommandes-tu pour l'entretien d'un MDS?
Premièrement se connecter au site du fabricant rubrique Maintenance. Ensuite si le MDS est entièrement démontable et fonction des munitions tirées (poudres si rechargement, quantité de mun tirées) démontage tous les 100/200 coups, brossage avec brosse très souple (pas obligatoire) nettoyage des éléments à l'eau chaude (robinet) avec un liquide vaisselle écolo (pas agressif) gros rincage eau chaude. Séchage complet. Ensuite appliquer graisse HT sur tous les filetages, remontage. Lorsque je le stocke je ne serre pas les éléments à fond (je pinaille) et je balance un jet de Balistol dedans...1 ou 2 pressions pas toute la bombe. Pas de merde genre WD 40, ça c'est bon en situation tactique si on a rien d'autre, Balistol c'est 100% neutre et limite alimentaire. Aucun solvant inflammable ou essence...Même après rinçage il y a quelque peintres qui ont perdu un bout de canon et quelques centaines d'euros...
Si monobloc, respecter consigne fabricant pas du guignol qui n'y comprend rien. Perso je ne fais rien avant 200 à 500 coups suivant modèle après un écouvillon souple est passé à l'intérieur ça décroche un peu les crasses que je fais sortir en secouant le bidon.
Lorsque je stocke séchage complet à l'air libre ou sur radiateur puis quelques pschitt de...Balistol.
Quel est la diminution de recul à attendre en général ?
Variable souvent entre 30 et 60% suivant modèles calibres munitions etc etc etc.
J'ai cru comprendre qu'un MDS chauffe et ne doit pas être utilisé lors de longues séances de tir. Que faut-il comprendre ? Faut-il éviter à l’entraînement et le réserver pour les sorties de chasse ? Comment alors s’entraîner ? Par petites séances ?
Le MDS est comme un silencieux de pot d'échappement (même inventeur) donc il chauffe, certains modèles sont adaptés aux tirs soutenus y compris rafales. Certains sont adaptés aux calibres magnum, d'autres pas. En cas de casse les fabricants seront très difficiles à prendre pour des cons...Un client averti en vaut deux.
Perso je tire avec tous les modèles dont je dispose, comme je ne suis pas confronté aux hordes de chameliers barbares je laisse refroidir tous les 10/15 coups ou dès que le mirage perturbe la visée. Pour la chasse tout ça c'est du pipeau. Il m'arrive de tirer en stand 200 coups dans un seul modérateur en alliage et démontable entre 9h et 16h avec interruption pour saucissonner (bien saucissonner) voir plus jusqu'à 300 coups pour tests. Tous les 15 coups je laisse retomber pression et température
Les manchons anti mirage qui se montent sont à utiliser intelligemment car ils conservent la température du MDS plus longtemps. A la chasse aucune restriction d'emploi, certains modèles font gagner 1 voir 2dB, toujours ça de pris. Pour l’entraînement il n'y a aucune restriction, le bon sens prévaut. Après le tir même d'une seule cartouche lorsqu'on rentre chez soi il faut impérativement retirer le bidon de l'arme. Ne pas le faire équivaut tôt ou tard à un ensemble quasiment soudé et des rayures bouffées par la rouille. Mais la encore chacun fait comme il veut. Ne pas oublier de graisser systématiquement les filets avant utilisation...
Je chasse avec un MDS y compris traque ou battue depuis sa légalisation (bien entendu) et bien avant autrefois (Scandinavie) si l'arme me le permet: RAS.
Bon assez travaillé à ouf pour aujourd'hui. J'espère que ça vous aidera.
- Serge64Cerf1000 Messages
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Mar 23 Mar 2021 - 9:43
Merci Winch pour toute cette lecture, mais j'en garde un peu pour ce soir
J'ai eu la chance de me procurer sur NB l'excellente revue "ARMES de chasses" n°74 de juillet, aout, septembre 2019, il y a dedans un dossier spécial MDS à recommander, il s'y retrouve beaucoup de tes données, à lire absolument.
Ce qui m'emmène à la question suivante, participe tu Winch comme journaliste et testeur de matériel dans des revues comme celle-ci ou autres , car je retrouve beaucoup de similitudes entre tes messages et des articles que j'ai eu l'occasion de lire ??
Bien sur, répond que si tu en a envie
Pour revenir au sujet, pour moi, avec un hausken JDD 224 en 308 w, l'atténuation du niveau sonore au niveau du tireur est très bonne et permet di tirer tranquille sans protection une balle le soir à l'affût.
Pour la précision, avant même de parlé de l'impact du MDS sur le canon, le fait pour le tireur de ne pas appréhender le recul de l'arme et la détonation améliore son calme et la précision du tir.
J'ai fais mon dernier chevreuil en février à 115 m mesuré avec une balle en plein cou, avec appui sur cane de pirsch bien sur, je ne pensais pas il y a deux ans me permettre cette précision.
J'ai eu la chance de me procurer sur NB l'excellente revue "ARMES de chasses" n°74 de juillet, aout, septembre 2019, il y a dedans un dossier spécial MDS à recommander, il s'y retrouve beaucoup de tes données, à lire absolument.
Ce qui m'emmène à la question suivante, participe tu Winch comme journaliste et testeur de matériel dans des revues comme celle-ci ou autres , car je retrouve beaucoup de similitudes entre tes messages et des articles que j'ai eu l'occasion de lire ??
Bien sur, répond que si tu en a envie
Pour revenir au sujet, pour moi, avec un hausken JDD 224 en 308 w, l'atténuation du niveau sonore au niveau du tireur est très bonne et permet di tirer tranquille sans protection une balle le soir à l'affût.
Pour la précision, avant même de parlé de l'impact du MDS sur le canon, le fait pour le tireur de ne pas appréhender le recul de l'arme et la détonation améliore son calme et la précision du tir.
J'ai fais mon dernier chevreuil en février à 115 m mesuré avec une balle en plein cou, avec appui sur cane de pirsch bien sur, je ne pensais pas il y a deux ans me permettre cette précision.
freddy bobo aime ce message
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Mar 23 Mar 2021 - 10:06
@Serge64 je profite de ton texte pour dire qu'acheter Armes de chasse à chaque numéro est le minimum pour tout chasseur qui s'intéresse à autre chose que les information de FB , du net et de radio cabane qui volent plutôt à basse altitude. D'autres revues sont ou étaient bien car certaines ont disparues.
Perso chaque année je passe mes revues à un collègue qui les lis et les archives soigneusement . Quand j'ai besoin d'un truc je lui demande, il me ressort l'article car il a une bonne mémoire.
Perso chaque année je passe mes revues à un collègue qui les lis et les archives soigneusement . Quand j'ai besoin d'un truc je lui demande, il me ressort l'article car il a une bonne mémoire.
- Serge64Cerf1000 Messages
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Mar 23 Mar 2021 - 13:46
Pour les revues de chasse, je ne connaissais pas Armes de chasse, et je suis abonné à Planète chasse, revue qui quand on en li un exemplaire est très intéressante, mais barbant et monotone quand on y est abonné , ce n'est que mon avis
. Du coup, mon prochain abonnement est pour ARMES de chasse, beaucoup plus technique, qui fait autre chose que reprendre les commentaires techniques des vendeurs et prospectus.
. Du coup, mon prochain abonnement est pour ARMES de chasse, beaucoup plus technique, qui fait autre chose que reprendre les commentaires techniques des vendeurs et prospectus.
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- FF82Cerf1000 Messages
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Mar 23 Mar 2021 - 14:11
Je suis également adepte du trimestriel "armes de chasse". C'est très bien documenté.
FF82
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Mar 23 Mar 2021 - 16:44
Pour les revues pas compliqué !
Armes de chasse trimestriel et n° spéciaux le top.
Planète Chasse le bas du tableau.
Les autres à classer entre les 2.
Armes de chasse trimestriel et n° spéciaux le top.
Planète Chasse le bas du tableau.
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- GR_06Cerf1000 Messages
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Mar 23 Mar 2021 - 18:56
Winch86 a écrit:...
Bon assez travaillé à ouf pour aujourd'hui. J'espère que ça vous aidera.
Merci Winch86 d'avoir pris le temps de rédiger ces explications détaillées. Cela va beaucoup m'aider.
- titou 66Cerf3000 Messages
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Mar 23 Mar 2021 - 19:02
GR_06
En gros il te faut aussi retenir qu'avec un MDS ton canon est plus long , tu es donc plus prés de ta cible donc tu es plus précis .
Mais il faut savoir aussi que plus tu veux tirer loin plus tu dois appuyer fort sur la queue de détente .
Après on dira que je ne suis pas de bon conseils .
En gros il te faut aussi retenir qu'avec un MDS ton canon est plus long , tu es donc plus prés de ta cible donc tu es plus précis .
Mais il faut savoir aussi que plus tu veux tirer loin plus tu dois appuyer fort sur la queue de détente .
Après on dira que je ne suis pas de bon conseils .
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Mar 23 Mar 2021 - 19:18
S'il y avait eu un mds sur le 89...
- titou 66Cerf3000 Messages
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Mar 23 Mar 2021 - 20:19
On ne se moque pas
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- GR_06Cerf1000 Messages
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Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Mar 23 Mar 2021 - 20:20
titou 66 a écrit:GR_06
En gros il te faut aussi retenir qu'avec un MDS ton canon est plus long , tu es donc plus prés de ta cible donc tu es plus précis .
Mais il faut savoir aussi que plus tu veux tirer loin plus tu dois appuyer fort sur la queue de détente .
Après on dira que je ne suis pas de bon conseils .
Re: Son-Bruit. Modérateurs de son. Petit rappel.
Mar 23 Mar 2021 - 21:22
GR_06 a écrit:titou 66 a écrit:GR_06
En gros il te faut aussi retenir qu'avec un MDS ton canon est plus long , tu es donc plus prés de ta cible donc tu es plus précis .
Mais il faut savoir aussi que plus tu veux tirer loin plus tu dois appuyer fort sur la queue de détente .
Après on dira que je ne suis pas de bon conseils .
Plus le canon est long, moins t'as besoin de modérer le son
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