Le maître de place

L'équinoxe d’automne vient tout juste de s’achever, et la nature va se parer d’ocre, de vert et de rouge.

Depuis bien des saisons et bien des lunes, le coureur des bois cultive un rêve…
Le voilà alors parti en direction des grandes pinèdes de l’Ouest, la première soirée ne donnera rien, il fait chaud et les animaux sont invisibles et totalement silencieux …
Alors qu’il regagne son logis, sous le croissant de la nouvelle lune, de puissants raires viennent troubler la quiétude de la nuit noire … IL est là, quelque part, à quelques centaines de mètres seulement …

Il fait encore nuit noire quand le coureur des bois se met en marche, analysant le vent et scrutant chaque allée de pins … Alors que les rayons du soleil commencent à peine à illuminer la forêt, IL se tait et disparaît, comme emporté par la nuit …
La journée passe, puis en fin de journée, le coureur des bois se remet en quête, toujours en prenant garde au souffle de vent qui pourrait le trahir … Abrité sous un jeune chêne, l’attente commence dans un silence absolu, avec pour seule compagnie quelques oiseaux bleus.

Une chevrette viendra lui rendre visite, sautillant et galopant dans les fougères et la mollinie, mais c’est bien trop calme …
Soudain, un puissant raire retentit au loin, puis un autre, beaucoup plus proche … Pas à pas, l’approche commence, puis tout à coup le Maitre de place sort au trot d’un semis de pins, IL brame de toute sa puissance, la tête renversée en arrière, tout en longeant la lisière des grands pins.

Le coureur des bois, transi par l’émotion semble perdre ses moyens, puis prenant de grandes et profondes respirations, arrive à retrouver son calme … IL s’avance droit vers notre ami, qui retient son doigt car il n’a pas le droit à l’erreur …
Le maître de place reprend alors son chemin pour s’arrêter sous un bosquet de jeunes chênes …

Calmement, le coureur des bois libère enfin son doigt et le tonnerre roule sur la plaine, IL part au triple galop, ralentit, puis s’effondre dans la bruyère …

Une émotion indescriptible envahit alors notre auteur, et ses yeux s’embuent de larmes en découvrant Le Maître de place étendu …

Voici un petit récit sans prétention du prélèvement de mon premier cerf. C’est l’accomplissement d’un rêve cynégétique, et probablement l’animal d’une vie.

Désolé pour le pavé, et merci de m’avoir lu.

Très bel honneur que tu rends à cet animal magnifique avec ces images automnales qui sentent bon les champignons et la rosée matinale.
(Au fait, en automne, c'est l'équinoxe, pas le solstice... )

Merci du partage, il est superbe

Bel animal et joli récit

Félicitations pour ce magnifique prélèvement, un très très bel animal. Effectivement c'est un rêve!!!!

Félicitations pour ce très bel animal, et merci pour le partage de tes émotions.

Merci à tous pour vos messages !

Une petite vidéo résumant une soirée d'exception :



A +

J'ai ressenti ton émotion à travers ces images. Vraiment beau !

Bien bel animal, dans un récit sobre où l'on sent l'émotion...merci!

Félicitation pour ce magnifique cerf.
Pour avoir vécu le brâme, parfois de très près, en Hongrie, c'est vraiment impressionnant.
Comme le souligne ton guide, tirer en milieu ouvert a plus de mérite.

Stéphane

Félicitations , j'avais raté le sujet !!
Magnifique chasse, super récit pour un superbe animal qui fait tant rêver.