Approche et affût saison 2019/2020
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- pousse-boisCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Ven 21 Juin 2019 - 11:18
tu a bien fait
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- DragoonCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Sam 22 Juin 2019 - 0:40
Oui je pense aussi. Mais avouez que ça fait bizarre quand je désarme la carabine pendant l'histoire non
- TJ61Cerf3000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Sam 22 Juin 2019 - 10:53
Salut à tous,
deuxième sortie pour moi hier soir.
Je me décide à me rendre au grand mirador celui monté la saison dernière.
Il est situé en bordure de bois dan un angle et couvre un herbage de 14 ha fauché de jeudi.
J'arrive à 19h monte est m'installe sur ma chaise haute tournante. Pose la carabine avec une balle chambrée mais non armé sur son support à porté de main sort mes jumelle et l'appareil photo pour les chevreuil.
Tout est prêt et je lève la tête un renard à 20m du mirador
J'attrape la seringue l'arme et il se retrouve à 5m du mirador assis regardant sous le mirador.
Je suis debout à raz le montant pour tirer.
La croix sur le sommet de la tête je lâche ma balle qui lui prend le haut de la tête et toute la colonne.
C'est la première fois que je vois mes balles faire autant de dégâts.
Je vous passe donc la photo.
Il n'est que 19h40 quand je me réinstalle.
Un tracteur, c'est le pote qui vient faner.
J'hésite je reste ou je déménage?
De plus je n'ai pas pris mon bipode donc je reste.
Je retire mes balles et m'installe avec l'appareil photo au cas ou.
21h30 quand il ressort de l'herbage.
22h toujours rien je me dis ca sent pas bon. 20 min plus tard je range l'appareil photo pour faire de la place et jumeller plus facilement.
Et la sur ma droite un gros renard et un plus petit. Je me dis une femelle avec son petit. Puis un autre encore plus petit, de la grosseur d'un chaton, apparaît dans le foin.
Bon je perds mon latin.
Aussi petit à cette époque? Laquelle est la mère?
Pour me simplifier les chose je me dis je tir le gros (on est en régulation).
Mais il à pris la poudre d'escampette. Enfin je le vois à 180/200m
Les deux autres sont à 25m, je vais pas tirer un renardeau de la grosseur d'un chaton avec une balle de 7rm 175grains.
Je prends le plus gros qui est juste un peut plus gros que le jeune de la semaine dernière.
Les renards sont la plein travers je mets l'épaule dans la lunette et je lâche ma balle.
Elle la foudroie sur place. Je réarme et mets le petit dans la lunette, j'hésite et .........................ne tire pas.
Il à compris et part comme une balle vers la grosse haie tourne et reprend le bois derrière moi vers les terriers à 200m.
C'est une femelle qui à eu une porté cette année d'où le petit.
Désolé un peut flou mais prise à 22h45 sans flash merci le M50
Je range, charge mon sac et rentre.
A+
Jérôme
deuxième sortie pour moi hier soir.
Je me décide à me rendre au grand mirador celui monté la saison dernière.
Il est situé en bordure de bois dan un angle et couvre un herbage de 14 ha fauché de jeudi.
J'arrive à 19h monte est m'installe sur ma chaise haute tournante. Pose la carabine avec une balle chambrée mais non armé sur son support à porté de main sort mes jumelle et l'appareil photo pour les chevreuil.
Tout est prêt et je lève la tête un renard à 20m du mirador
J'attrape la seringue l'arme et il se retrouve à 5m du mirador assis regardant sous le mirador.
Je suis debout à raz le montant pour tirer.
La croix sur le sommet de la tête je lâche ma balle qui lui prend le haut de la tête et toute la colonne.
C'est la première fois que je vois mes balles faire autant de dégâts.
Je vous passe donc la photo.
Il n'est que 19h40 quand je me réinstalle.
Un tracteur, c'est le pote qui vient faner.
J'hésite je reste ou je déménage?
De plus je n'ai pas pris mon bipode donc je reste.
Je retire mes balles et m'installe avec l'appareil photo au cas ou.
21h30 quand il ressort de l'herbage.
22h toujours rien je me dis ca sent pas bon. 20 min plus tard je range l'appareil photo pour faire de la place et jumeller plus facilement.
Et la sur ma droite un gros renard et un plus petit. Je me dis une femelle avec son petit. Puis un autre encore plus petit, de la grosseur d'un chaton, apparaît dans le foin.
Bon je perds mon latin.
Aussi petit à cette époque? Laquelle est la mère?
Pour me simplifier les chose je me dis je tir le gros (on est en régulation).
Mais il à pris la poudre d'escampette. Enfin je le vois à 180/200m
Les deux autres sont à 25m, je vais pas tirer un renardeau de la grosseur d'un chaton avec une balle de 7rm 175grains.
Je prends le plus gros qui est juste un peut plus gros que le jeune de la semaine dernière.
Les renards sont la plein travers je mets l'épaule dans la lunette et je lâche ma balle.
Elle la foudroie sur place. Je réarme et mets le petit dans la lunette, j'hésite et .........................ne tire pas.
Il à compris et part comme une balle vers la grosse haie tourne et reprend le bois derrière moi vers les terriers à 200m.
C'est une femelle qui à eu une porté cette année d'où le petit.
Désolé un peut flou mais prise à 22h45 sans flash merci le M50
Je range, charge mon sac et rentre.
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- pousse-boisCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Sam 22 Juin 2019 - 11:03
merci du reportage et jolie tir
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Sam 22 Juin 2019 - 14:33
Jérôme !
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Sam 22 Juin 2019 - 14:35
Dragoon a écrit:Oui je pense aussi. Mais avouez que ça fait bizarre quand je désarme la carabine pendant l'histoire non
À la lecture, je me disais :
Ai mieux compris après...
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- DragoonCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Dim 23 Juin 2019 - 12:18
Merci pour l'histoire. Ça fait du bien maintenant que je ne peux plus sortir...
- simSanglier
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Dim 23 Juin 2019 - 13:17
TJ61 a écrit:Salut à tous,
deuxième sortie pour moi hier soir.
Je me décide à me rendre au grand mirador celui monté la saison dernière.
Il est situé en bordure de bois dan un angle et couvre un herbage de 14 ha fauché de jeudi.
J'arrive à 19h monte est m'installe sur ma chaise haute tournante. Pose la carabine avec une balle chambrée mais non armé sur son support à porté de main sort mes jumelle et l'appareil photo pour les chevreuil.
Tout est prêt et je lève la tête un renard à 20m du mirador
J'attrape la seringue l'arme et il se retrouve à 5m du mirador assis regardant sous le mirador.
Je suis debout à raz le montant pour tirer.
La croix sur le sommet de la tête je lâche ma balle qui lui prend le haut de la tête et toute la colonne.
C'est la première fois que je vois mes balles faire autant de dégâts.
Je vous passe donc la photo.
Il n'est que 19h40 quand je me réinstalle.
Un tracteur, c'est le pote qui vient faner.
J'hésite je reste ou je déménage?
De plus je n'ai pas pris mon bipode donc je reste.
Je retire mes balles et m'installe avec l'appareil photo au cas ou.
21h30 quand il ressort de l'herbage.
22h toujours rien je me dis ca sent pas bon. 20 min plus tard je range l'appareil photo pour faire de la place et jumeller plus facilement.
Et la sur ma droite un gros renard et un plus petit. Je me dis une femelle avec son petit. Puis un autre encore plus petit, de la grosseur d'un chaton, apparaît dans le foin.
Bon je perds mon latin.
Aussi petit à cette époque? Laquelle est la mère?
Pour me simplifier les chose je me dis je tir le gros (on est en régulation).
Mais il à pris la poudre d'escampette. Enfin je le vois à 180/200m
Les deux autres sont à 25m, je vais pas tirer un renardeau de la grosseur d'un chaton avec une balle de 7rm 175grains.
Je prends le plus gros qui est juste un peut plus gros que le jeune de la semaine dernière.
Les renards sont la plein travers je mets l'épaule dans la lunette et je lâche ma balle.
Elle la foudroie sur place. Je réarme et mets le petit dans la lunette, j'hésite et .........................ne tire pas.
Il à compris et part comme une balle vers la grosse haie tourne et reprend le bois derrière moi vers les terriers à 200m.
C'est une femelle qui à eu une porté cette année d'où le petit.
Désolé un peut flou mais prise à 22h45 sans flash merci le M50
Je range, charge mon sac et rentre.
A+
Jérôme
Joli, comme quoi les portées de renards ne sont pas toujours très nombreuses. Quand ca dépasse 4 (une fois sortis du terrier) c'est déjà pas mal. Le gros devait être le père, les deux parents participent au nourrissage des petits. J'ai déjà tué pas mal de femelles avec une accumulation d'une dizaine de mulots dans la gueule, mais aussi des mâles.
J'ai l'impression qu'il ne sont pas très en avance cette année (pourtant j'ai vu deux renard collé mi janvier), j'ai vu cette semaine chaque matin en allant au boulot, un renardeau à peine comme un ballon foot, et une fois la mère.
- Eric68Cerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Dim 23 Juin 2019 - 18:55
Salut tout le monde !
On nous annonce la canicule, alors profitant d'un samedi soir encore "frais", je me décide à sortir sur notre chasse, avec un bracelet de brocard dans la poche.
Alors que je sors de chez moi, une grosse averse m'accompagne jusqu’à la voiture. Ca devrait vite se calmer, d'autant que j'ai 25 min de route, le temps de rejoindre l'autre vallée... Passé le col, la pluie s'arrête, tant mieux, mais apparemment, il n'a pas plu de ce côté de la montagne. Zut ! Moi qui pensais justement qu'une bonne averse aurait été de bon augure pour que les animaux bougent un peu.
Il est déjà 20h18 quand, équipé, je prends le chemin qui me mène vers les prés. Le ciel est quand même bien gris...
Je marche doucement et scrute à travers les haies, si dans le pré derrière à gauche, il n'y aurait pas une tâche rousse... Mais non !
Un petit quart d'heure plus tard, me voici au "pré des vaches". Ca commence à goutter... Ca commence à pleuvoir... Ca commence à rincer sérieusement ! Heureusement que les quelques gros feuillus entourant l'entrée du pré, sont là pour m'abriter.
Une chevrette, que j'avais déjà vu en repérage, est au milieu du pré. Plus loin un lièvre, lui aussi déjà vu au même endroit.
J’attends la fin de l'averse qui ne tarde pas à arriver.
Bon, je fais quoi ?... Je reste ? Non ! Je monte plus haut et vais jeter un oeil en forêt, là où je me suis copieusement fait engueuler la dernière fois. Ca ne rate pas, je me refais engueuler ! Mais toujours sans voir par qui... Je vais un peu plus loin jusque sous l'ancien mirador et je reste 5 minutes pour voir si quelque chose bouge dans la végétation. Mais c'est calme.
Je reviens sur mes pas et prends la direction des autres prés à travers le chemin qui serpente en sous-bois. Un chevreuil à 10 m ! Chevrette suivie de son jeune de l'année. Ils ne me verront pas et passeront juste au-dessus de moi. Je reste statique le temps qu'ils s'éloignent. J'avance doucement... 40 m plus loin, un coup d'oeil furtif sur ma droite, chevreuil ! Et c'est bien un brocard qui se balade ! Je n'ai pas le temps de vraiment juger le trophée, car il disparaît derrière un taillis, mais ça me parait plutôt correct. Je me décale de quelques pas, tel un sioux en mocassin, déploie le bipode de la main gauche, fais tourner la R93 autour de l'épaule de la main droite et m'installe en espérant qu'il ressorte de l'autre côté. Je monte le grossissement à 6, allume le réticule lumineux, car il fait déjà sombre en sous-bois, arme le percuteur. Et j'attends... J'attends... J'attends... D'autant que je ne le vois absolument plus, l'incertitude me gagne... va t'il sortir ? La pression me gagne lentement, l'adrénaline qui fait qu'on adore cette chasse...
Et enfin, le voici, pile à l'endroit où je pensais le voir arriver. Environ 30 m. Mais il ne s'arrête pas. Je n'arrive toujours pas mieux à voir ce qu'il a exactement sur la tête... c'est un 6 qui semble bon. Décision est prise de tirer. Enfin si j'y arrive ! Mon point rouge le suit, "j'attends qu'il passe entre ces 2 arbres et je tire", me dis-je au fond de moi. Mais le voilà qui s'arrête juste avant et tourne la tête vers moi ! Complètement immobile depuis quelques minutes, il ne peut pas m'avoir vu. Peut-être qu'il m'a senti ?
En tout cas, cet arrêt le condamne définitivement, car de face, je perçois mieux que c'est un bon brocard ! La KS le foudroie sur place !
Je reste là quelques minutes, avant d'y aller. Envahi par tout un tas de questions, qui auront leurs réponses une fois que je serais auprès de lui : Est-il vraiment bien ? L'ai-je bien tiré ? Ai-je bien fait de tirer celui-ci, j'avais tout l'été pour sortir ?...
Allez Eric, arrête et vas-y ! Quand je le vois de près, je sais que j'ai bien fait d'accepter ce cadeau de la nature, je le trouve superbe !
Je le caresse, m'excuse de lui avoir pris la vie, comme à chaque fois que je tire un animal. Sentiment de culpabilité, qui, heureusement passe très vite Une dernière bouchée, quelques photos, pose du bracelet et un coup de fil à l’adjudicataire pour lui dire que j'ai tiré et que j'arrive.
Le temps de lui attacher les pattes et les bois, pour en faire un ballot à porter sur l'épaule, me voilà en route pour refaire presque 1,5 km jusqu'à la voiture. Je le viderai chez lui, à deux ce sera plus simple et on aura de quoi le rincer avant de le suspendre en chambre froide.
On nous annonce la canicule, alors profitant d'un samedi soir encore "frais", je me décide à sortir sur notre chasse, avec un bracelet de brocard dans la poche.
Alors que je sors de chez moi, une grosse averse m'accompagne jusqu’à la voiture. Ca devrait vite se calmer, d'autant que j'ai 25 min de route, le temps de rejoindre l'autre vallée... Passé le col, la pluie s'arrête, tant mieux, mais apparemment, il n'a pas plu de ce côté de la montagne. Zut ! Moi qui pensais justement qu'une bonne averse aurait été de bon augure pour que les animaux bougent un peu.
Il est déjà 20h18 quand, équipé, je prends le chemin qui me mène vers les prés. Le ciel est quand même bien gris...
Je marche doucement et scrute à travers les haies, si dans le pré derrière à gauche, il n'y aurait pas une tâche rousse... Mais non !
Un petit quart d'heure plus tard, me voici au "pré des vaches". Ca commence à goutter... Ca commence à pleuvoir... Ca commence à rincer sérieusement ! Heureusement que les quelques gros feuillus entourant l'entrée du pré, sont là pour m'abriter.
Une chevrette, que j'avais déjà vu en repérage, est au milieu du pré. Plus loin un lièvre, lui aussi déjà vu au même endroit.
J’attends la fin de l'averse qui ne tarde pas à arriver.
Bon, je fais quoi ?... Je reste ? Non ! Je monte plus haut et vais jeter un oeil en forêt, là où je me suis copieusement fait engueuler la dernière fois. Ca ne rate pas, je me refais engueuler ! Mais toujours sans voir par qui... Je vais un peu plus loin jusque sous l'ancien mirador et je reste 5 minutes pour voir si quelque chose bouge dans la végétation. Mais c'est calme.
Je reviens sur mes pas et prends la direction des autres prés à travers le chemin qui serpente en sous-bois. Un chevreuil à 10 m ! Chevrette suivie de son jeune de l'année. Ils ne me verront pas et passeront juste au-dessus de moi. Je reste statique le temps qu'ils s'éloignent. J'avance doucement... 40 m plus loin, un coup d'oeil furtif sur ma droite, chevreuil ! Et c'est bien un brocard qui se balade ! Je n'ai pas le temps de vraiment juger le trophée, car il disparaît derrière un taillis, mais ça me parait plutôt correct. Je me décale de quelques pas, tel un sioux en mocassin, déploie le bipode de la main gauche, fais tourner la R93 autour de l'épaule de la main droite et m'installe en espérant qu'il ressorte de l'autre côté. Je monte le grossissement à 6, allume le réticule lumineux, car il fait déjà sombre en sous-bois, arme le percuteur. Et j'attends... J'attends... J'attends... D'autant que je ne le vois absolument plus, l'incertitude me gagne... va t'il sortir ? La pression me gagne lentement, l'adrénaline qui fait qu'on adore cette chasse...
Et enfin, le voici, pile à l'endroit où je pensais le voir arriver. Environ 30 m. Mais il ne s'arrête pas. Je n'arrive toujours pas mieux à voir ce qu'il a exactement sur la tête... c'est un 6 qui semble bon. Décision est prise de tirer. Enfin si j'y arrive ! Mon point rouge le suit, "j'attends qu'il passe entre ces 2 arbres et je tire", me dis-je au fond de moi. Mais le voilà qui s'arrête juste avant et tourne la tête vers moi ! Complètement immobile depuis quelques minutes, il ne peut pas m'avoir vu. Peut-être qu'il m'a senti ?
En tout cas, cet arrêt le condamne définitivement, car de face, je perçois mieux que c'est un bon brocard ! La KS le foudroie sur place !
Je reste là quelques minutes, avant d'y aller. Envahi par tout un tas de questions, qui auront leurs réponses une fois que je serais auprès de lui : Est-il vraiment bien ? L'ai-je bien tiré ? Ai-je bien fait de tirer celui-ci, j'avais tout l'été pour sortir ?...
Allez Eric, arrête et vas-y ! Quand je le vois de près, je sais que j'ai bien fait d'accepter ce cadeau de la nature, je le trouve superbe !
Je le caresse, m'excuse de lui avoir pris la vie, comme à chaque fois que je tire un animal. Sentiment de culpabilité, qui, heureusement passe très vite Une dernière bouchée, quelques photos, pose du bracelet et un coup de fil à l’adjudicataire pour lui dire que j'ai tiré et que j'arrive.
Le temps de lui attacher les pattes et les bois, pour en faire un ballot à porter sur l'épaule, me voilà en route pour refaire presque 1,5 km jusqu'à la voiture. Je le viderai chez lui, à deux ce sera plus simple et on aura de quoi le rincer avant de le suspendre en chambre froide.
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Dim 23 Juin 2019 - 19:17
Effectivement, plutôt massif !!!! Bravo Éric, joli prélèvement et joli C.R. !
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- pousse-boisCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Dim 23 Juin 2019 - 19:22
bravo à toi ,
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- toto67Sanglier
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Dim 23 Juin 2019 - 20:24
Très beau brocard. Félicitations
- ERIC29Cerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Dim 23 Juin 2019 - 20:29
il est bien joli ce brocard, merci pour le partage
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- one upPerdreau
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Dim 23 Juin 2019 - 21:02
Bravo Éric très beau brocard merci du partage
- gxa68Cerf10 000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Dim 23 Juin 2019 - 21:06
Waidmannsheil...Magnifique…Si tu récupères la machoire et que tu peux mettre une photo…
Merci d'avance…..
Merci d'avance…..
- Domuz38Modérateur3000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Dim 23 Juin 2019 - 21:23
Félicitations !!! Magnifique !!
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La valeur d’un trophée de sanglier ne se mesure pas en centimètres. Pour moi c’est l’investissement personnel,la difficulté pour l’obtenir et les personnes avec qui on partage ces moments,qui en font sa vraie valeur.
- LescuyerCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Dim 23 Juin 2019 - 21:37
Bravo Éric, un beau brocard !!
- Eric68Cerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Dim 23 Juin 2019 - 22:07
Merci, merci !
- TJ61Cerf3000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 24 Juin 2019 - 9:00
Bravo Eric
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- DragoonCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 24 Juin 2019 - 9:49
Bravo, joli brocard et beau récit !
- DragoonCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 24 Juin 2019 - 13:30
Jeudi 6 juin, 18h.
Nos deux comparses Didier et Daniel ont pris la route. Nous ne sommes plus que Paul et moi, avec 4 bracelets à fermer avant dimanche matin. Il ne va pas falloir faire trop de sentiments… Devant voir le président de l’autre commune et ayant 3 bracelets sur place, on décide avec Paul d’aller chasser là bas. On ne se presse pas, il a plu une partie de l’après midi et il tombe encore quelques gouttes, alors on discute un peu, beaucoup avec le président. 19h15 19h30 on se met en route.
Paul choisi un coin que le président nous avait fait voir en début de séjour et où Daniel avait loupé un chevreuil. Moi, je décide d’aller là où j’ai blessé mon chevreuil dans l’hypothétique espoir de pouvoir le retirer à nouveau… Comme l’avait fait Didier il me dépose de l’autre coté de la route et file.
Je prends le temps de vérifier le sens du vent, il souffle du bon côté pour que je puisse aller explorer la plantation de chêne de l’autre coté de la route. Un petit coup de fil à ma famille et je traverse la route. Je dépose le sac à dos dans un buisson et part léger avec juste un bracelet, un couteau, les jumelles, la canne et la carabine. En cas de réussite, j’aurais vite fait de venir chercher mon sac avec tout mon nécessaire.
La carabine chargée, le percuteur désarmé encore et toujours, je commence à gagner un point haut pour jumeler de chaque côté. Il ne me faut pas longtemps pour découvrir en contre bas une tache qui trahit la présence d’un chevreuil. Après quelques minutes ne voyant que le haut du dos, j’arrive enfin à voir la tête, c’est la chevrette déjà vu le mercredi au même endroit. Je reprends la canne et continue plus loin. Arrivé là où j’ai blessé le brocard, un autre chevreuil est présent. Un jeune avec juste des boutons sur la tête. Comme le brocard de mercredi, il mange de ci de là, une feuille d’acacia, un brin d’herbe, une jeune pousse. Je bifurque pour le laisser tranquille et qu’il ne me repère pas. Je prends la piste, le contourne et repasse devant lui mais pas assez apparemment. Le vent lui a certainement amené mon odeur car je le vois passer à la course dans la pente. Heureusement, il ne donne pas l’alerte. Je continue l’exploration de cette jeune plantation avec l’espoir de recroiser mon brocard blessé.
20h30
Je me mets à l’affut derrière des chênes vert de 1.5m de haut. Face aux bois de pins où j’ai croisé mon brocard blessé pour la dernière fois, j’espère, je veux encore y croire. Je suis à bon vent, je vois la grosse flaque d’eau où il pourrait venir boire, et j’ai un joli champ de tir sur ma gauche comme sur ma droite. Voilà 15 20mn que je suis au poste, les brocards commencent à aboyer. Ils se défient, marquent leur territoire en indiquant leur présence. Un brocard aboie dans mon dos mais je sais par avance que ce n’est pas celui que cherche, alors je continue mon affût.
Au loin, un coup de carabine me sort de mes pensées. Au vu de la direction cela ne peut être que Paul. Masqué derrière mon rideau de chêne je sors le téléphone et attends. Un deuxième coup de carabine claque à peine 1mn plus tard. J’attends. A t’il dut en achever un ? L’a-t-il manqué au premier coup et rattrapé par la suite ? Le téléphone sonne, un sms, avec deux photos. Paul a bien fait un brocard. Content pour lui. Après quelques échanges de sms, il va aller chercher le 4x4 pour mettre le chevreuil au frais et se remettra au poste un moment. Il ne veut pas me pourrir la soirée, il sait que je voudrais retrouver le brocard blessé.
21h00
Les brocards ont arrêtés de se défier. Ils n’aboient plus depuis un moment. Face à moi rien ne bouge. J’ai des fourmis dans les jambes, je ne tiens plus, l’affut n’est vraiment pas pour moi. Un coup d’œil à la montre, encore 1h à attendre… ça va être long. Un coup de jumelle à droite, un coup de jumelle à gauche : Qu’est ce que c’est ? Un lièvre me vient droit dessus mis en fuite par quelque chose. Derrière lui, un brocard apparait et disparait aussitôt. Il a la même couleur que celui que j’ai blessé. Je commence à y croire mais je vois le brocard disparaitre dans le bois. S’il continue dans la même direction j’ai une chance de le coincer sur la piste. La canne, la carabine, une course d’une centaine de mètres, une installation rapide, l’attente, encore. Le temps passe, sans certitude je veux croire que c’est mon brocard et je l’attends, au saut de la piste, la carabine sur le trepied.
Un chevreuil arrive au bord de la piste mais je ne fais que l’entrevoir à un virage. Sans le vouloir, il est passé au seul endroit où je ne pouvais pas le tirer. Avec la direction qu’il prend, il faut que je courre pour le recouper avant qu’il soit face à la route. Je reprends la canne et la carabine et part en courant en direction de la route. Le bois fait un décroché, il va certainement sortir en bas de la pente à l’angle du bois. Je pourrais le tirer dans le creux en toute sécurité. Je cours, dérangeant au passage un lièvre et le jeune brocard au bouton. Arrivé au bout du bois, je réinstalle la canne et la carabine et attends.
Les secondes semblent être des minutes, les minutes des heures. Je profite de l’attente pour calmer ma respiration et les battements de mon cœur et allumer le réticule lumineux. Une tache jaune sort du bois et apparait dans la pente. C’est un brocard mais impossible de savoir si c’est celui que j’ai blessé. Je lève la carabine, baisse un peu la canne, le mets dans la lunette ….. c’est un jeune. Ce n’est pas celui que j’ai repéré j’en suis certain, et ce n’est pas non plus le chevreuil que j’ai blessé le mercredi. Au même moment, un bruit dans mon dos me fait douter. Un bruit de tuiles cassées. Ce bruit, on ne peut l’entendre que vers la piste, ou des tuiles ont été écrasées pour combler les trous. Je reprends la canne et remonte un peu la pente. Sur la piste, un brocard se dirige en direction de la route. Je ne peux pas le tirer dans ces conditions. Restant à couvert de la pente, je le laisse avancer et le voir franchir la route. Mon téléphone sonne, Paul prend le chemin du retour et viendra me récupérer, il me dit de ne pas me presser. Un simple « ok » lui sera fait en réponse.
Je saute à mon tour la route. Je n’ai pas pu voir si le chevreuil boité ou été blessé. Avec les jumelles, je le cherche mais ne le vois pas. Les traces partielles qu’il a laissées dans le sable de la piste, vont à droite dans des grandes herbes. Il ne peut pas être loin. J’avance, sur la piste pour une fois, jumelant chaque centimètre au fur et à mesure de ma progression. La haie le long de la piste me cache, et je compte bien en profiter pour le repérer rapidement afin de pouvoir le tirer.
Arrivé au bout de la haie, je le vois enfin, de dos en train de manger. Je vais pour m’avancer encore un peu quand le brocard fait mouvement. Il bouge, regarde sans arrêt à droite, à gauche et derrière lui. C’est cuit, après la haie c’est trop clair, je ne pourrais pas l’approcher. Il faut que je le tire de là où je suis. Un coup de télémètre m’indiquera la distance exacte, prise sur son dos : 77m. J’aurais aimé m’avancer plus… Je m’installe, mets la canne, pose la carabine. Je passe en x7 et attendant qu’il se mette de travers, cherche à distinguer une blessure à la patte ou au sternum. Une trace plus foncée, là, juste au niveau du sternum. Dans ma tête un : « C’est bien lui ! ». J’attends. Quelque chose le fait lever la tête. Il semble inquiet, n’est pas serein comme le sont les brocards qui mangent. Le vent amènerait il mon odeur à ses narines ? Tout en gardant la tête levée il se tourne lentement. Mon téléphone vibre, un sms. Le brocard se tourne encore un peu, je souffle, il finit son mouvement stoppé net par la balle que je viens de tirer. Une deuxième balle monte dans la carabine et je reprends ma visée. Je le vois, allongé sur le sol, les bois plantés dans la terre, une tache sombre indiquant l’entrée de la balle sur l’épaule.
Tout en marchant vers le brocard, je prends le téléphone, et passe un coup de fil à Paul. Il est garé de l’autre coté de la route, c’est certainement le bruit du 4x4 garé de l’autre coté de la route qui a inquiété le chevreuil. Il va venir me rejoindre.
J’arrive au niveau du brocard, m’assoie, et le regarde, lui parle. La balle est bien placée cette fois ci, il est tombé sur place. Je cherche la trace sombre que j’ai vue sur lui et donc l’endroit où je l’ai blessé mercredi. Je cherche, mais je ne trouve pas de blessure, ce que je trouve en revanche c’est une tache de boue au niveau du sternum. Hélas vous l’aurez compris à cette dernière phrase, ce n’était pas le brocard que je pensais avoir blessé. Inutile d’entretenir le suspense, je ne le reverrais pas de mon séjour. J'attendrais Paul avec sa tête sur les jambes, partagé entre la frustration de ne pas avoir retrouvé le chevreuil blessé et la joie d'avoir prélevé ce petit prince.
Nos deux comparses Didier et Daniel ont pris la route. Nous ne sommes plus que Paul et moi, avec 4 bracelets à fermer avant dimanche matin. Il ne va pas falloir faire trop de sentiments… Devant voir le président de l’autre commune et ayant 3 bracelets sur place, on décide avec Paul d’aller chasser là bas. On ne se presse pas, il a plu une partie de l’après midi et il tombe encore quelques gouttes, alors on discute un peu, beaucoup avec le président. 19h15 19h30 on se met en route.
Paul choisi un coin que le président nous avait fait voir en début de séjour et où Daniel avait loupé un chevreuil. Moi, je décide d’aller là où j’ai blessé mon chevreuil dans l’hypothétique espoir de pouvoir le retirer à nouveau… Comme l’avait fait Didier il me dépose de l’autre coté de la route et file.
Je prends le temps de vérifier le sens du vent, il souffle du bon côté pour que je puisse aller explorer la plantation de chêne de l’autre coté de la route. Un petit coup de fil à ma famille et je traverse la route. Je dépose le sac à dos dans un buisson et part léger avec juste un bracelet, un couteau, les jumelles, la canne et la carabine. En cas de réussite, j’aurais vite fait de venir chercher mon sac avec tout mon nécessaire.
La carabine chargée, le percuteur désarmé encore et toujours, je commence à gagner un point haut pour jumeler de chaque côté. Il ne me faut pas longtemps pour découvrir en contre bas une tache qui trahit la présence d’un chevreuil. Après quelques minutes ne voyant que le haut du dos, j’arrive enfin à voir la tête, c’est la chevrette déjà vu le mercredi au même endroit. Je reprends la canne et continue plus loin. Arrivé là où j’ai blessé le brocard, un autre chevreuil est présent. Un jeune avec juste des boutons sur la tête. Comme le brocard de mercredi, il mange de ci de là, une feuille d’acacia, un brin d’herbe, une jeune pousse. Je bifurque pour le laisser tranquille et qu’il ne me repère pas. Je prends la piste, le contourne et repasse devant lui mais pas assez apparemment. Le vent lui a certainement amené mon odeur car je le vois passer à la course dans la pente. Heureusement, il ne donne pas l’alerte. Je continue l’exploration de cette jeune plantation avec l’espoir de recroiser mon brocard blessé.
20h30
Je me mets à l’affut derrière des chênes vert de 1.5m de haut. Face aux bois de pins où j’ai croisé mon brocard blessé pour la dernière fois, j’espère, je veux encore y croire. Je suis à bon vent, je vois la grosse flaque d’eau où il pourrait venir boire, et j’ai un joli champ de tir sur ma gauche comme sur ma droite. Voilà 15 20mn que je suis au poste, les brocards commencent à aboyer. Ils se défient, marquent leur territoire en indiquant leur présence. Un brocard aboie dans mon dos mais je sais par avance que ce n’est pas celui que cherche, alors je continue mon affût.
Au loin, un coup de carabine me sort de mes pensées. Au vu de la direction cela ne peut être que Paul. Masqué derrière mon rideau de chêne je sors le téléphone et attends. Un deuxième coup de carabine claque à peine 1mn plus tard. J’attends. A t’il dut en achever un ? L’a-t-il manqué au premier coup et rattrapé par la suite ? Le téléphone sonne, un sms, avec deux photos. Paul a bien fait un brocard. Content pour lui. Après quelques échanges de sms, il va aller chercher le 4x4 pour mettre le chevreuil au frais et se remettra au poste un moment. Il ne veut pas me pourrir la soirée, il sait que je voudrais retrouver le brocard blessé.
21h00
Les brocards ont arrêtés de se défier. Ils n’aboient plus depuis un moment. Face à moi rien ne bouge. J’ai des fourmis dans les jambes, je ne tiens plus, l’affut n’est vraiment pas pour moi. Un coup d’œil à la montre, encore 1h à attendre… ça va être long. Un coup de jumelle à droite, un coup de jumelle à gauche : Qu’est ce que c’est ? Un lièvre me vient droit dessus mis en fuite par quelque chose. Derrière lui, un brocard apparait et disparait aussitôt. Il a la même couleur que celui que j’ai blessé. Je commence à y croire mais je vois le brocard disparaitre dans le bois. S’il continue dans la même direction j’ai une chance de le coincer sur la piste. La canne, la carabine, une course d’une centaine de mètres, une installation rapide, l’attente, encore. Le temps passe, sans certitude je veux croire que c’est mon brocard et je l’attends, au saut de la piste, la carabine sur le trepied.
Un chevreuil arrive au bord de la piste mais je ne fais que l’entrevoir à un virage. Sans le vouloir, il est passé au seul endroit où je ne pouvais pas le tirer. Avec la direction qu’il prend, il faut que je courre pour le recouper avant qu’il soit face à la route. Je reprends la canne et la carabine et part en courant en direction de la route. Le bois fait un décroché, il va certainement sortir en bas de la pente à l’angle du bois. Je pourrais le tirer dans le creux en toute sécurité. Je cours, dérangeant au passage un lièvre et le jeune brocard au bouton. Arrivé au bout du bois, je réinstalle la canne et la carabine et attends.
Les secondes semblent être des minutes, les minutes des heures. Je profite de l’attente pour calmer ma respiration et les battements de mon cœur et allumer le réticule lumineux. Une tache jaune sort du bois et apparait dans la pente. C’est un brocard mais impossible de savoir si c’est celui que j’ai blessé. Je lève la carabine, baisse un peu la canne, le mets dans la lunette ….. c’est un jeune. Ce n’est pas celui que j’ai repéré j’en suis certain, et ce n’est pas non plus le chevreuil que j’ai blessé le mercredi. Au même moment, un bruit dans mon dos me fait douter. Un bruit de tuiles cassées. Ce bruit, on ne peut l’entendre que vers la piste, ou des tuiles ont été écrasées pour combler les trous. Je reprends la canne et remonte un peu la pente. Sur la piste, un brocard se dirige en direction de la route. Je ne peux pas le tirer dans ces conditions. Restant à couvert de la pente, je le laisse avancer et le voir franchir la route. Mon téléphone sonne, Paul prend le chemin du retour et viendra me récupérer, il me dit de ne pas me presser. Un simple « ok » lui sera fait en réponse.
Je saute à mon tour la route. Je n’ai pas pu voir si le chevreuil boité ou été blessé. Avec les jumelles, je le cherche mais ne le vois pas. Les traces partielles qu’il a laissées dans le sable de la piste, vont à droite dans des grandes herbes. Il ne peut pas être loin. J’avance, sur la piste pour une fois, jumelant chaque centimètre au fur et à mesure de ma progression. La haie le long de la piste me cache, et je compte bien en profiter pour le repérer rapidement afin de pouvoir le tirer.
Arrivé au bout de la haie, je le vois enfin, de dos en train de manger. Je vais pour m’avancer encore un peu quand le brocard fait mouvement. Il bouge, regarde sans arrêt à droite, à gauche et derrière lui. C’est cuit, après la haie c’est trop clair, je ne pourrais pas l’approcher. Il faut que je le tire de là où je suis. Un coup de télémètre m’indiquera la distance exacte, prise sur son dos : 77m. J’aurais aimé m’avancer plus… Je m’installe, mets la canne, pose la carabine. Je passe en x7 et attendant qu’il se mette de travers, cherche à distinguer une blessure à la patte ou au sternum. Une trace plus foncée, là, juste au niveau du sternum. Dans ma tête un : « C’est bien lui ! ». J’attends. Quelque chose le fait lever la tête. Il semble inquiet, n’est pas serein comme le sont les brocards qui mangent. Le vent amènerait il mon odeur à ses narines ? Tout en gardant la tête levée il se tourne lentement. Mon téléphone vibre, un sms. Le brocard se tourne encore un peu, je souffle, il finit son mouvement stoppé net par la balle que je viens de tirer. Une deuxième balle monte dans la carabine et je reprends ma visée. Je le vois, allongé sur le sol, les bois plantés dans la terre, une tache sombre indiquant l’entrée de la balle sur l’épaule.
Tout en marchant vers le brocard, je prends le téléphone, et passe un coup de fil à Paul. Il est garé de l’autre coté de la route, c’est certainement le bruit du 4x4 garé de l’autre coté de la route qui a inquiété le chevreuil. Il va venir me rejoindre.
J’arrive au niveau du brocard, m’assoie, et le regarde, lui parle. La balle est bien placée cette fois ci, il est tombé sur place. Je cherche la trace sombre que j’ai vue sur lui et donc l’endroit où je l’ai blessé mercredi. Je cherche, mais je ne trouve pas de blessure, ce que je trouve en revanche c’est une tache de boue au niveau du sternum. Hélas vous l’aurez compris à cette dernière phrase, ce n’était pas le brocard que je pensais avoir blessé. Inutile d’entretenir le suspense, je ne le reverrais pas de mon séjour. J'attendrais Paul avec sa tête sur les jambes, partagé entre la frustration de ne pas avoir retrouvé le chevreuil blessé et la joie d'avoir prélevé ce petit prince.
- Eric68Cerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 24 Juin 2019 - 13:43
Félicitations !
- pousse-boisCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 24 Juin 2019 - 13:46
bravo et merci du partage
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 24 Juin 2019 - 14:56
Merci pour ce beau récit.
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Safran Les Terres Noires
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 24 Juin 2019 - 15:54
Vendredi 5 juin 6h
La pluie et le vent m’ont fait me recoucher. Il nous reste deux bracelets à fermer avant samedi soir. Quitte ou double, si ça veut rire, ça peut être fait en une journée… ou non. Je le sens pas mal et ne me presse pas pour autant.
A cause de la pluie et du vent, on part tard, vers les 7h30. Nous avons envie de fermer le bracelet qu’il nous reste sur la deuxième ACCA et garder le dernier bracelet pour le chevreuil qu’a repéré Paul et que la voiture m’a empêché de tirer. Pour moi naturellement, je prends la direction de l’endroit où j’ai blessé mon brocard…
Les herbes sont trempées, les branches le sont aussi, des flaques sont encore présentent un peu partout dans les creux de terrain. Il y aussi beaucoup de vent, beaucoup trop même. Après 3 bonnes heures passées à faire du pirsch, nous n’avons pas vu un animal dehors. On traine un peu, avant d’aller manger au restaurant avec le président de la chasse.
14h30
Après un bon repas landais, on part en direction des gites. Le soleil pointe alors son nez alors que l’on est sur la route. Un doute s’installe. Paul va aller faire la sieste, moi je n’ai pas sommeil. Peut-être que le soleil va en faire sortir quelques-uns pour se sécher. Je demande donc à Paul de me laisser au bord de la route et me voilà parti. 2h passent sans voir un animal. Pourtant je fais les jeunes plantations qui sont au soleil, les coupes, les grandes plantations en les recoupant plusieurs fois… rien de rien. Je suis à plusieurs kilomètres du gite. Je décide de me diriger vers la limite des deux ACCA et de me rapprocher du gite. J’ai un bracelet pour chaque ACCA dans la poche au cas où. J’avance à travers une jeune plantation avec des pins hauts d’environs 1m50. Je ne connais pas le coin, alors je me fie au soleil pour prendre la bonne direction.
15h30
Une heure s’est encore écoulée sans voir un animal. Je désespère, riche idée que j’ai eue là. Le soleil cogne fort maintenant et je suis content d’avoir avec moi de quoi boire. J’avance, lentement, dans l’espoir de surprendre un animal qui viendrait se sécher. Les jumelles me sont ici inutiles, la distance à laquelle l’on peut voir n’excédant pas 30 ou 40m. J’avance, change de parcelle, oblique pour éviter une parcelle trop sale, et continue ainsi découvrant ce nouveau bout de territoire. Certains endroits seraient propices à l’affut du soir, alors je les note dans un coin de ma tête pour l’année prochaine.
16h30
Je n’avance pas et je me demande dans quelle galère je me suis fourré. Je ne veux pas déranger Paul qui doit dormir du sommeil du juste. De toute façon je serais incapable de lui expliquer comment venir me rejoindre. Faire demi-tour jusqu’à la route où il m’a laissé me prendra trop de temps, continuer est désormais un calvaire. J’ai les pieds mouillés du matin et même si j’ai changé de chaussettes avant d’attaquer, des ampoules commencent à se former sur mes talons. Le vent qui aurait pu être un avantage en masquant mes bruits, tombe pour laisser place à un petit brin d’air venant dans mon dos. Me voilà à mauvais vent… Décidément, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Rien à droite, rien à gauche, 3-4 pas, rien à droite, rien à gauche. Un coup de jumelle pour les endroits éloignés…
Au fond un grand pin, se découpe à l’horizon. Je reconnais ce pins, il est à 100m à peine de la limite entre les ACCA, sur la droite de la piste qui passe à ses coté, un grand cirque, reste d’une ancienne lagune asséchée. Sa vue me redonne espoir. Je ne suis plus très loin d’une piste que je pourrais indiquer à Paul. J’arrive à son niveau. Pose le sac, la canne et la carabine, défait mes lacets et enlève mes chaussures. J’enlève mes chaussettes pour les faire sécher et sécher mes pieds au soleil. Je bois un peu d’eau, mange une barre de céréale et profite du moment assis à l’ombre contre le tronc.
Une chevrette sort de petits et viens manger à quelques mètres de moi sans que je puisse la prendre en photo. Une seconde chevrette traverse la piste à ma droite bientôt suivi quelques minutes plus tard par une troisième. Un lièvre sort de quelques ajoncs et s’installe que la piste en plein soleil. Les animaux bougent enfin !
Je remets mes chaussettes et mes chaussures. Je pose le sac dans un buisson et décide d’aller faire un tour au cirque. Je suis rapidement en haut et jumelle le fond et les pentes. Je fais l’intégralité du cirque sans voir un animal, même pas les chevrettes vu précédemment. Je redescends alors vers une petite plantation qui longe la piste et retourne à mon point de départ. Quelques pas, un coup de jumelles, quelques pas, un coup de jumelles, quelques pas, et un chevreuil bondi devant moi alors que je regardais au loin avec mes jumelles. Il aboie, fait deux bonds et aboie encore. Je pose rapidement la canne, et m’avance en travers pour tenter de l’apercevoir. Il repart, m’ayant vu avant que je ne puisse le distinguer dans les grandes fougères. Quand il saute je vois des bois. Je sais que c’est un brocard et il a l’air d’en avoir assez haut sur les oreilles. Je recule et profitant d’un virage je coupe à travers la parcelle. J’avance vite mais le plus silencieusement possible.
Dans ma tête je compte le nombre d’allées où je l’ai vu la dernière qu’il m’a aboyé dessus. Je ralenti le pas, avance sur la pointe des pieds, cambré et me masquant autant que possible avec les petits pins et les herbes hautes. Il devrait être par là. Une brindille craque sous mon pied, un aboiement lui répond, en face de moi. Je monte la carabine et regarde à travers la lunette. Il est dans la rangée d’à coté et regarde dans la direction où j’étais tout à l’heure. Alors, je fais un pas, puis un deuxième au ralenti. Me voilà désormais dans sa rangée. Je ne distingue de lui que sa tête et une partie de son cou. Comptant le nombre de pins pour obtenir une idée de la distance je l’estime à une 50aine de mètres. Avec les raies de charrues, impossible de mettre ma canne en place. Je la pose, essaye de viser à bras franc mais ma position n’est pas bonne, je bouge. Etant droitier, il faudrait que je sois de l’autre coté de l’allée pour avoir une bonne position de tir. Alors je tente le coup, je vais traverser. Je me mets à 4 pattes et avance à 4 pattes dans les fougères. Je traverse l’allée, me relève derrière un pin, monte la carabine et me décale centimètre par centimètre pour me donner de l’angler sur ce brocard. Il n’a pas bougé, il écoute et regarde toujours de l’autre coté.
J’épaule, arme le percuteur, je prends la visée, souffle et lâche ma balle. Le chevreuil tourne sur lui-même, je ne le vois plus à travers les fougères. « Mon petit père tu l’as loupé ». Mon téléphone sonne, c’est Paul qui me demande où il doit me récupérer et à quelle heure. Je lui indique le grand pin, quand il veut. Je raccroche et vais dans la direction du brocard que j’ai tiré. Par acquis de conscience je vais vérifier mon coup de carabine et vérifier que je ne l’ai pas blessé. Arrivé à 2m de l’endroit où il se trouvait, je vois du sang sur les fougères. Arrivé à 1m50 c’est une mare de sang que je découvre sur les feuilles. Un pas de plus et je retrouve le brocard allongé. La balle est entrée plein cou et a expansée sur la colonne vertébrale.
Désolé pour les photos un peu trash...
Ce sera mon dernier récit landais car nous n'avons pas réussi à voir un autre brocard avant le départ et nous n'avons pas fermé le dernier bracelet
La pluie et le vent m’ont fait me recoucher. Il nous reste deux bracelets à fermer avant samedi soir. Quitte ou double, si ça veut rire, ça peut être fait en une journée… ou non. Je le sens pas mal et ne me presse pas pour autant.
A cause de la pluie et du vent, on part tard, vers les 7h30. Nous avons envie de fermer le bracelet qu’il nous reste sur la deuxième ACCA et garder le dernier bracelet pour le chevreuil qu’a repéré Paul et que la voiture m’a empêché de tirer. Pour moi naturellement, je prends la direction de l’endroit où j’ai blessé mon brocard…
Les herbes sont trempées, les branches le sont aussi, des flaques sont encore présentent un peu partout dans les creux de terrain. Il y aussi beaucoup de vent, beaucoup trop même. Après 3 bonnes heures passées à faire du pirsch, nous n’avons pas vu un animal dehors. On traine un peu, avant d’aller manger au restaurant avec le président de la chasse.
14h30
Après un bon repas landais, on part en direction des gites. Le soleil pointe alors son nez alors que l’on est sur la route. Un doute s’installe. Paul va aller faire la sieste, moi je n’ai pas sommeil. Peut-être que le soleil va en faire sortir quelques-uns pour se sécher. Je demande donc à Paul de me laisser au bord de la route et me voilà parti. 2h passent sans voir un animal. Pourtant je fais les jeunes plantations qui sont au soleil, les coupes, les grandes plantations en les recoupant plusieurs fois… rien de rien. Je suis à plusieurs kilomètres du gite. Je décide de me diriger vers la limite des deux ACCA et de me rapprocher du gite. J’ai un bracelet pour chaque ACCA dans la poche au cas où. J’avance à travers une jeune plantation avec des pins hauts d’environs 1m50. Je ne connais pas le coin, alors je me fie au soleil pour prendre la bonne direction.
15h30
Une heure s’est encore écoulée sans voir un animal. Je désespère, riche idée que j’ai eue là. Le soleil cogne fort maintenant et je suis content d’avoir avec moi de quoi boire. J’avance, lentement, dans l’espoir de surprendre un animal qui viendrait se sécher. Les jumelles me sont ici inutiles, la distance à laquelle l’on peut voir n’excédant pas 30 ou 40m. J’avance, change de parcelle, oblique pour éviter une parcelle trop sale, et continue ainsi découvrant ce nouveau bout de territoire. Certains endroits seraient propices à l’affut du soir, alors je les note dans un coin de ma tête pour l’année prochaine.
16h30
Je n’avance pas et je me demande dans quelle galère je me suis fourré. Je ne veux pas déranger Paul qui doit dormir du sommeil du juste. De toute façon je serais incapable de lui expliquer comment venir me rejoindre. Faire demi-tour jusqu’à la route où il m’a laissé me prendra trop de temps, continuer est désormais un calvaire. J’ai les pieds mouillés du matin et même si j’ai changé de chaussettes avant d’attaquer, des ampoules commencent à se former sur mes talons. Le vent qui aurait pu être un avantage en masquant mes bruits, tombe pour laisser place à un petit brin d’air venant dans mon dos. Me voilà à mauvais vent… Décidément, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Rien à droite, rien à gauche, 3-4 pas, rien à droite, rien à gauche. Un coup de jumelle pour les endroits éloignés…
Au fond un grand pin, se découpe à l’horizon. Je reconnais ce pins, il est à 100m à peine de la limite entre les ACCA, sur la droite de la piste qui passe à ses coté, un grand cirque, reste d’une ancienne lagune asséchée. Sa vue me redonne espoir. Je ne suis plus très loin d’une piste que je pourrais indiquer à Paul. J’arrive à son niveau. Pose le sac, la canne et la carabine, défait mes lacets et enlève mes chaussures. J’enlève mes chaussettes pour les faire sécher et sécher mes pieds au soleil. Je bois un peu d’eau, mange une barre de céréale et profite du moment assis à l’ombre contre le tronc.
Une chevrette sort de petits et viens manger à quelques mètres de moi sans que je puisse la prendre en photo. Une seconde chevrette traverse la piste à ma droite bientôt suivi quelques minutes plus tard par une troisième. Un lièvre sort de quelques ajoncs et s’installe que la piste en plein soleil. Les animaux bougent enfin !
Je remets mes chaussettes et mes chaussures. Je pose le sac dans un buisson et décide d’aller faire un tour au cirque. Je suis rapidement en haut et jumelle le fond et les pentes. Je fais l’intégralité du cirque sans voir un animal, même pas les chevrettes vu précédemment. Je redescends alors vers une petite plantation qui longe la piste et retourne à mon point de départ. Quelques pas, un coup de jumelles, quelques pas, un coup de jumelles, quelques pas, et un chevreuil bondi devant moi alors que je regardais au loin avec mes jumelles. Il aboie, fait deux bonds et aboie encore. Je pose rapidement la canne, et m’avance en travers pour tenter de l’apercevoir. Il repart, m’ayant vu avant que je ne puisse le distinguer dans les grandes fougères. Quand il saute je vois des bois. Je sais que c’est un brocard et il a l’air d’en avoir assez haut sur les oreilles. Je recule et profitant d’un virage je coupe à travers la parcelle. J’avance vite mais le plus silencieusement possible.
Dans ma tête je compte le nombre d’allées où je l’ai vu la dernière qu’il m’a aboyé dessus. Je ralenti le pas, avance sur la pointe des pieds, cambré et me masquant autant que possible avec les petits pins et les herbes hautes. Il devrait être par là. Une brindille craque sous mon pied, un aboiement lui répond, en face de moi. Je monte la carabine et regarde à travers la lunette. Il est dans la rangée d’à coté et regarde dans la direction où j’étais tout à l’heure. Alors, je fais un pas, puis un deuxième au ralenti. Me voilà désormais dans sa rangée. Je ne distingue de lui que sa tête et une partie de son cou. Comptant le nombre de pins pour obtenir une idée de la distance je l’estime à une 50aine de mètres. Avec les raies de charrues, impossible de mettre ma canne en place. Je la pose, essaye de viser à bras franc mais ma position n’est pas bonne, je bouge. Etant droitier, il faudrait que je sois de l’autre coté de l’allée pour avoir une bonne position de tir. Alors je tente le coup, je vais traverser. Je me mets à 4 pattes et avance à 4 pattes dans les fougères. Je traverse l’allée, me relève derrière un pin, monte la carabine et me décale centimètre par centimètre pour me donner de l’angler sur ce brocard. Il n’a pas bougé, il écoute et regarde toujours de l’autre coté.
J’épaule, arme le percuteur, je prends la visée, souffle et lâche ma balle. Le chevreuil tourne sur lui-même, je ne le vois plus à travers les fougères. « Mon petit père tu l’as loupé ». Mon téléphone sonne, c’est Paul qui me demande où il doit me récupérer et à quelle heure. Je lui indique le grand pin, quand il veut. Je raccroche et vais dans la direction du brocard que j’ai tiré. Par acquis de conscience je vais vérifier mon coup de carabine et vérifier que je ne l’ai pas blessé. Arrivé à 2m de l’endroit où il se trouvait, je vois du sang sur les fougères. Arrivé à 1m50 c’est une mare de sang que je découvre sur les feuilles. Un pas de plus et je retrouve le brocard allongé. La balle est entrée plein cou et a expansée sur la colonne vertébrale.
Désolé pour les photos un peu trash...
Ce sera mon dernier récit landais car nous n'avons pas réussi à voir un autre brocard avant le départ et nous n'avons pas fermé le dernier bracelet
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