Elles sont grosses vos perdrix !

7h30, j’arrive au rendez-vous de chasse, on a décidé de se faire une journée petit gibier avec les copains, un samedi, d’habitude, c’est jour de battue au gros, mais on attaque que fin Octobre cette année, et se retrouver tous pour une p’tite journée de billebaude nous fait plaisir.
Comme de coutume, on démarre par un p’tit casse-croûte. On est une douzaine, on constitue 2 groupes, en répartissant les chiens (et leurs maîtres) en nombre équitable. Ce sera tout petit gibier sauf lièvre, car il n’ouvre que fin Octobre.
On va faire tout le territoire, un groupe partira du bas, l’autre du haut. On devrait se rejoindre en fin de matinée, ensuite petit repas, auquel nos épouses sont conviées, et on y retourne l’après-midi, enfin c’est comme ça que c’était prévu…
8 h15, on attaque. Je suis dans le groupe qui part du bas.
Voilà vingt minutes qu’on fouinasse par-ci par-là quand le setter du copain se bloque, au milieu des chaumes, il remonte tel un félin le champ dans lequel on se trouve, rebloque…coule…..rebloque puis se stoppe net. Le copain s’approche, et ça s’envole, une compagnie d’une dizaine de perdreaux, je lève le fusil, j’en choisis une et boom, elle tombe, je ne double pas, je veux laisser tirer les autres car elles ont pris la direction dans laquelle se trouvent le reste du groupe, en contre bas du champ…… Bim bam.... bim bam.... bim bam, les trois ont laché les 2 coups, sans faire grand mal à la compagnie puisqu’aucune ne sera touchée ! En plus, elles sont sortis du territoire et sont maintenant sur la commune voisine, on ira donc pas les rechercher pour le moment.
Je ramasse ma perdrix et on repart. Petit à petit, le groupe se sépare en 3 groupes de 2. Une petite heure sans rien voir, puis on relève une petite troupe de 4 perdreaux, le copain en prélève une, je ne peux pas tirer sans risquer de lui faire sauter le chapeaux.
On part en direction du bois auprès duquel les 3 rescapées se sont posées, à quelques centaines de mètres. Alors que l’on est encore loin d’elles, elles redécollent, pas folles les guêpes !
Elles sont allé se remiser dans un p’tit carré entre 2 bois de chênes, et, alors que l’on se rapproche d’elles, une jeune palombe un peu inconsciente qui survole les chênes passe à une cinquantaine de mètres de moi, je suis dissimulé par l’ombre de ceux-ci, quand elle me voit, il est trop tard pour elle, le superposé est sur l’épaule, le point de mire la devance, j’attrape la deuxième queue de détente (mon premier coup étant ¼ choke, plomb n°7.5 en bourre grasse, je m’abstient de l’envoyer vu la distance), baoum, mon coup de 6 en bourre jupe dans le ¾ la foudroie, elle tombe comme une pierre dans un chêne qui fait bien trente mètres de haut, je la regarde rebondir de branche en branche en espérant qu’elle ne reste pas coincée en route. Ouf, elle dégringole jusqu’en bas, et la voilà qui rejoint mon perdreau dans le carnier.
A ce moment-là, le téléphone du copain se met à sonner, c’est le président, il est partit dans l’autre groupe, et ils sont passés auprès d’un bois très sale qui se trouve sur le haut du territoire. Le champ qui jouxte le bois est défoncé, fouillé par les sangliers, il y a des pieds partout et c’est frais de la nuit.
-« Ramenez-vous tous aux bagnoles, c’est sûr, les cochons sont là ! J’appelle les gars avec les chiens ! »
Voilà notre journée petit gibier qui prend un virage à 180 degrés.
10 minutes plus tard, on arrive aux voitures, tout le monde s’équipe, vêtements fluos, cornes pour ceux qui les ont emmenées,4 talkie-walkie sont distribués et j'hérite de l'un d'eux.La majeure partie d’entre-nous sera au fusil, seuls 2 ont fait suivre les carabines. Le pick-up arrive avec la meute composée de bassets des alpes et fauve de bretagne et de teckels, tous créancés renards sangliers.
J’ai toujours 2 balles dans mon gilet, et on me refourgue 2 brennekes en plus au cas où.
11h30, tout le monde est en place, on ne tirera que renards et sangliers, rien d’autre. Les chiens sont lâchés, et ne mettent pas longtemps à prendre ! Un superbe brocard, dérangé par le ramdam, se dérobe devant moi, je le contemple s’éloigner quand ça se met à craquer fort dans mon dos, là, c’est sûr, c’est pas un chevreuil, et la musique démarre ! ça tourne un peu derrière moi mais ça ne veut pas sortir. Quelques secondes plus tard, un sanglier gicle à quelques mètres de moi avec un chien qui lui colle au train, environ 70 kg, je ne l’identifie pas clairement mais à vu d’œil, j’en fais une femelle, « ce serait ben la mère » me dis-je. De toute façon, même si elle a giclé du bois, elle se trouve toujours côté traque, hors de question de tirer. Elle sort de la traque en face de mon voisin de poste, qui n’est autre que mon oncle, je lui fais des grands signes afin qu’il ne tire pas, mais il me regarde pas, je le vois épauler « Mais c’est qu’y va tirer c’t’apôtre ! » Je m’apprête à brailler pour lui dire de ne pas tirer, mais je m’abstiens au dernier moment, et si mon cri le faisait faire un sursaut, il pourrait bien ramasser le chien, même s’il se trouve plusieurs mètres derrière.
Baoum….derrière……Baoum…..entre les pattes, le sanglier file, tant mieux, c’était bel et bien la mère. Quelques chiens sortent sur la trace de la mère, on essaye tant bien que mal de les retenir, sans fouet ni corne, 2 arrivent à passer. Mais dans le bois, il y a encore beaucoup de mouvement, j’entends un teckel se faire bouler pas très loin de moi…. Et peu de temps plus tard Bim bam boom pan boom bam, ça pétarade fort sur la ligne d’en face….. WWWWWWWWWWWWWWWWWWIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII     Un cri de douleur d’un sanglier blessé se fait entendre, suivi d’un boom qui abrège très rapidement ses souffrances, puis plus rien.
J’entends le talkie se mettre en route dans ma poche :
-« 4 sangliers morts !
-Alors on arrête ! Je sonne fin de chasse ! » Répond le président.
Je traverse pour aller rejoindre mes copains postés de l’autre côté. Quand je les rejoins, je vois à leurs têtes qu’ils ne sont pas innocents dans l’histoire de ces 4 bêtes rousses d’une trentaine de kilos qui sont étalées dans le champ. L’un a fait le doublé, l’autre en fait un, le quatrième est fait par l’oncle de celui qui fait le doublé. En tout, une quinzaine de sangliers sont sortis.
Le temps de baguer tout ce p’tit monde, de les charger dans les 4x4, les chiens sont récupérés.
12H30, tout le monde arrive au rendez-vous. Les femmes nous y attendent (enfin celles qui viennent, la mienne n’y est pas, elle travaille, mais je survivrais quand même….)
« Alors, est-ce que vous nous ramenez quelques perdrix ? » nous demandent-elles, et oui, elles ne sont pas au courant de ce qui s’est déroulé dans la dernière heure. On ouvre les coffres des voitures.
« Oh, mais c’est qu’elles sont grosses vos perdrix ! » Cette phrase figera les sourires sur tous les visages.
S’en suivront quelques photos de groupe, dépouillage, apéro et repas, trop longs et bien trop « intensifs » pour rechasser l’après-midi ! Mais Saint-Hubert nous a fait une belle surprise, nous prouvant une fois de plus qu'une journée de chasse n'est jamais écrite à l'avance, hormis une franche camaraderie et un bon casse-croûte, le reste c'est l'inconnu !

Elles sont étranges les perdrix dans le bérrichon !!!!
Joli récit

Sympa ton histoire Alex

Magnifique journée

Super récit.. bravo à tout le monde.
Tu parles d'un teckel qui se fait bouler.. J'espère qu'il va bien.
amicalement.
Jean-Philippe

Belle journée.

Félicitations

belle histoire .....de perdrix

Comme quoi il faut toujours prévoir un grand carnier Merci du partage. Comme le demandait j-phi 67, ... des nouvelles du teckel ?

Bonjour à tous, et merci pour vos sympathiques commentaires. Pas d'inquiétude concernant le teckel, il s'est juste fait un peu bousculer par un rouquinoux mais pas de bobos. Aucun chien n'a été blessé et ils ont été très vite récupérés à la fin de chasse. Si bien qu'on était même pas à la bourre pour l'apéro

AFONDEBALLE36 a écrit:Bonjour à tous, et merci pour vos sympathiques commentaires. Pas d'inquiétude concernant le teckel, il s'est juste fait un peu bousculer par un rouquinoux mais pas de bobos. Aucun chien n'a été blessé et ils ont été très vite récupérés à la fin de chasse. Si bien qu'on était même pas à la bourre pour l'apéro

Juste bourrés après!

A peine !

Ahaha excellent récit !

Encore une bonne histoire alex

Belle histoire parfaitement contée.

Merci messieurs, à votre service et avec plaisir !

Sympa

super le récit comme quoi une journée de chasse peux réserver des mystères, c est sa aussi la magie de la chasse

Merci les amis

Partir à la chasse aux perdrix et revenir avec des sangliers.....Ta vue baisse!...Ta vue baisse! Attention! Certains comme ça ont mis des ânes au tableau en chassant le cerf.

Le vol du sanglier est un peu différent de celui de la perdrix, c'est comme ça qu'on les différencie

AFONDEBALLE36 a écrit:Le vol du sanglier est un peu différent de celui de la perdrix, c'est comme ça qu'on les différencie

Partir a la chasse après l'apero et voilà ce qui arrive ! Perdrix =Sanglier ,tu imagine si tu étais partie aux sangliers Sanglier=Eléphant  
                                     

Super récit

Merci à toi