Les jours sans....

Dim 6 Mar 2016 - 16:28

Ce matin, au lever du jour, tout me semblait normal, quand j'ai quitté la maison pour faire chauffer la voiture qui était toute givrée, je n'aurais jamais cru à ce moment, empiler les déconvenues qui ont parsemé ma journée de chasse. La poisse! Il n'y a rien à faire contre……
En arrivant au rendez-vous, déjà j'ai l'air d'un c... C'était à mon tour d'apporter les galettes et j'ai oublié. Je promets de me rattraper la semaine prochaine. Evidemment, ça ne manque pas de chambrer un peu. C’est comme ça chez nous, la saison des galettes débute pour l’épiphanie, début janvier donc, mais on continue parfois jusqu’au mois de mars
Le président nous fait son speech habituel et attribue les places, puis pour conclure :
- Il nous reste des bracelets ! Donc Messieurs, si vous voyez un beau brocard....
Il me demande ensuite, comme un service de placer deux invités, avant de rejoindre mon poste qui se trouve au cinq cent diables, en me priant bien sûr de faire vite car déjà nous sommes en retard. Je ne renâcle pas trop, c'est loin mais c'est un excellant poste
Faire vite...Facile à dire avec mes deux compères : Un pépé de 85 ans et un opéré du genou en convalescence.
Du coup, j'arrive à mon poste bien essoufflé, trois bonnes minutes après le coup de corne de début de traque. Les chiens ont déjà commencé la fanfare.
Pas le temps monter sur le mirador ni de charger, sept bêtes rousses sont en train de vider l'enceinte. Tant pis, je grimpe sur mon perchoir, et instantanément, un bref mouvement dans le couvert sur ma gauche attire mon attention.... Un magnifique brocard est en train de tâter le terrain pour lui aussi quitter l'enceinte. Il pointe son museau à découvert avant de s'engager dans l'allée. Il est à 40m de moi, figé comme une statue. Et ma carabine qui n'est toujours pas chargée....
Avec d'infinies précautions je commence les opérations de chargement, le plus discrètement possible. Il ne bouge toujours pas.....Malgré tous mes efforts de discrétion, la culasse fait un petit "clac" en se refermant.... C'est le truc en trop. Je suis repéré, en trois bons mon chevreuil est hors de ma vue.
- J'adoooore quand ça commence comme ça!
Vingt minutes passent, c'est le calme plat, puis très loin j'entends une menée....Ça se rapproche!...Ça arrive! Cette fois ça va être pour ma pomme et vu le boucan de bois cassé, c'est du lourd! En effet dans une éclaircie j'aperçois l'animal. Un beau mâle bien armé. Si les 100kg n'y sont pas, ils ne doivent pas être bien loin. Il va couper à 30m à ma droite. J'épaule et à peine débouche-t-il à découvert que le point rouge est posé sur son cou, je vais appuyer.....C'est alors qu'une furie blanche débouche sur l'allée, dans ma trajectoire de tir et se précipite sur le goret :
- M...e ! C'est Vito un des fox de mon pote Daniel.
Au dernier moment, de justesse, je retiens mon coup de feu. Je hurle :
- N.D.D...Vito! Dégage de là!
Rien n’y fait! Mon sanglier rembuche, imperturbable, avec Vito accroché à ses fesses, comme un gros tique...Je ne le vois déjà plus. C'est décourageant! J’en pleurerais! Je me console quand même en me disant que ça aurait pu être pire. A une fraction de seconde près j'inscrivais Vito au tableau.......
Après une longue attente, alors que j’entends les traqueurs s'approcher, de nouveau ça craque devant moi. Haaa ! Je vais peut-être pouvoir me rattraper. En effet peu de temps après, une masse sombre débouche sur l'allée à 50m environ. J'épaule....Pour rien.....Une laie d'une soixantaine de kilo avec cinq jeunes en pyjama.
Pas la peine! Aujourd'hui c'est vraiment un jour sans. Je descends de mon perchoir pour couper les chiens. Inutile qu'ils aillent en plus estropier les marcassins. Je suis écœuré.
Je ne reverrai plus rien de la journée.
Poisse, quand tu es au rendez-vous…….