le dernier faisan, à l'an qué ven !

-une goutte d’eau , les prairies , l’œil du faisan inquiet 
Le cri aigu de la buse 
Ça tape fort, ça tape fort, le sang qui cogne, et encore et ça cogne, le faisan n’est pas mort.
tapit sous un épais couvert, il cherche l’humide,
maintenant se calmer,
se reposer,
boire, boire encore et marquer de l’empreinte l’argile, la glaise fraîche, 
ça sent la terre

-Irina la chienne braque est épuisée, en ce dernier jour de l'an, elle n'a pratiquement rien pipé, sauf au bord d'un gros roncier, mais sans vraiment insister. De toute la journée, seul un coup de fusil. 
Ce doit être " le braco" qui a tiré le dernier faisan du secteur.


-Maintenant , il faut sortir, boire encore et encore boire et trouver quelque graine ou un escargot. Le jour se termine, je me sens seul, horriblement et étrangement seul, pas le choix, il faut quitter le roncier, de toute façon, maintenant ils sont bien loin...

- Irina ! viens ma chienne ! tu entends, tu entends le vieux coq !!! il nous a laissé passer, il chante, il va se brancher, viens Irina, viens, on verra bien demain, la voiture est de l'autre coté, on a plus le temps, viens ma belle...
Le coq on le retrouvera demain, ou à l'an que ven !!
Ce soir il y a lune noire, demain peut être on trouvera la bécasse, demain peut être le vieux coq noir...
Demain ou jamais, demain ou dans nos souvenirs, nos souvenirs de bêtes, de paysans, de chiens ou de loups, des souvenirs toute cette sauvagine.

Ce qui est important c'est la quête, j'ai vécu, j'ai chassé, j'en garderai toujours le souvenir.
Le souvenir des années passées, des coqs noirs, des palombes, de mes chiens, de mes forêts, de la garrigue.

Et lancer au soleil couchant un gros caillou tout blanc.

Je vous souhaite une bonne année.

jp

Merci ! Et bonne année également !

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