- KeilerCerf10 000 Messages
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Date d'inscription : 12/12/2009
Comment fabriquer son couteau
Dim 1 Sep 2013 - 17:23
Vous voulez posséder un couteau qui n’a rien à voir avec celui de votre voisin, un couteau sortant de l’ordinaire, un objet original qui vous ressemble un peu, suscitant la curiosité et l’envie et pourtant impossible à trouver car unique.
La fabrication d’une lame à la forge ou par enlèvement de matière demande quelques connaissances, il n’est pas question ici d'aborder ces techniques.
A partir d’une lame de récupération ou bien d’une lame « à monter » que l’on trouve dans le commerce, il est tout à fait possible de faire un couteau.
La méthode que je décris ci-après ne saurait remettre en question les règles de l’art du professionnel, mais de cette façon il est tout à fait possible de réaliser quelque chose de qualité et d'une finition convenable.
Dans le cas présent je vais fabriquer une dague à partir d’une lame que j’ai achetée, il s’agit d’une lame de baïonnette de fusil d’assaut suisse STG 57, fabriquée par la firme Wenger, marque qui fabrique aussi le traditionnel couteau suisse.
La lame mesure 24 cm.
Fabrication de la garde :
Je fais un croquis au compas qui va me servir pour dessiner la garde,
Sur une plaque d’inox de 4mm d’épaisseur je trace sur la même ligne, avec un compas muni d’un feutre, 2 arcs de 7cm de rayon laissant en leur sommet un espace de 20 à 25mm qui sera la largeur du manche.
Je trace au centre la lucarne du passage de la soie.
Après quelques efforts à la scie à métaux :
Et encore après :
Je perce au centre plusieurs trous au foret de 5mm pour enlever une bonne partie de métal,
J’ote les 2 pointes.
Je façonne le pourtour à la meule et termine la forme à la lime.
J’agrandis la lucarne et la façonne à la lime, pour arriver aux dimensions de la soie.
A ce stade la garde est terminée et après polissage, elle peut être montée avec la lame sur un manche.
Mais !...C’est un peu fade tout ça !
Allez hop, un peu de guillochage,
Oui j’ai dit guillochage, le guillochage est un ornement, réservé autrefois à l’horlogerie il s’est étendu à d’autres domaines dont la coutellerie.
Voici une méthode toute simple réalisable par tous avec peu de moyens et un peu d’entrainement. Comme outillage on se contente d’une petite lime carrée ou lime plate ou 1/3 point d’affutage et de 2 limes ronde d’affutage de tronçonneuse d 3,2mm et 4,8mm.
La base de la lame,
Je trace tous les 12mm en quinconce des 2 cotés,
Un détail assez important, si l’acier de la garde est assez tendre, il n’en est pas de même pour celui qui compose la lame, c’est le même acier qui fait la qualité d’un couteau suisse, un vrai ! Inutile de vous dire qu’il faut des limes de qualité car elles vont être mises à rude épreuve, et une lime de premier prix ne va pas tenir longtemps.
Je tiendrais toujours ma lime en respectant un angle de 45° par rapport à la lame.
J’entaille avec la lime carrée ou avec un 1/3 point,
j’agrandis à la lime ronde,
et j’efface un angle sur deux à la lime plate pour former une goutte.
J’efface les traces de lime disgracieuses.
Je fais la même chose de l’autre coté de la lame et c’est terminé.
La lame est prête à être montée, je ferais l’affutage de la pointe et le polissage une fois le couteau terminé.
La garde,
Je tiendrais toujours la lime en respectant un angle de 45° par rapport à la plaque de métal.
Je fais un repère tout les 10 mm,
avec l’arête d’une lime 1/3 point, je fais des entailles de chaque coté,
J’agrandis les entailles le plus régulièrement possible avec une lime ronde d 4.8mm orientée à 45° par rapport à la plaque.
Pour obtenir ce résultat ,
Je trace de nouveaux repères au milieu,
Puis je fais une entaille avec l’arète du 1/3 point que je vais laisser tel quel,
Voilà,
J’efface les bords tranchants avec le plat de la lime.
Je fais de même sur les 2 cotés, et aussi sur les sommets,
Et voila, il ne reste plus qu’à polir, je le fais avant de monter le manche car plus pratique, un peu de toile émeri et de l’huile de coude, un papier de verre peut faire l’affaire du grain 150 au 280 ou 300, puis un coup de feutre avec de la pate à polir et la garde est terminée.
Voici l’ensemble prêt :
Fabrication du manche:
Pour le manche, j’ai récupéré un bois de cerf, une mue récoltée sur les pentes du Grand-Ballon.
J’utilise une boite à onglet pour couper droit et voilà,
Avec une râpe j’ajuste la largeur à 23 mm du coté de la garde,
Je protège le manche avec du film étirable et du scotch,
Je perce l’intérieur avec une mèche à bois de 8mm, et j’agrandis suffisamment le trou pour placer la soie.
Cette rondelle en cuir servira de joint entre la garde et le manche afin que la résine ne s’échappe pas lors du collage,
Assemblage:
Et enfin le collage à l’époxy, toutes les surfaces doivent être sèches, propres, dépoussiérées et soigneusement dégraissées à l’acétone, je protège avec du scotch et du film étirable les parties qui ne doivent pas être en contact avec la résine, sinon galère pour nettoyer !
La rondelle de cuir est imprégnée d’epoxy, Je remplis de résine l’intérieur du manche, j’enduis la soie, j’assemble et aligne l’ensemble,
Je met en presse, durant 10 heures ,
15 heures après,
Dans la même plaque d’inox que celle utilisée pour la garde, j’ai découpé cette rondelle qui terminera le pommeau,
Je fais un guillochage similaire à la garde mais avec des repères plus rapprochés 7 mm et j’efface l’arête par un chanfrein pour que le pommeau soit confortable à la prise en main,
Polissage en cours,
Puis un collage à l’epoxy,
Un peu de nettoyage de l’ensemble, quelques fignolages,
Affûtage de la pointe et polissage,
- Voici la dague terminée -
N’oublions pas pourquoi nous chassons
Nous vivons notre passion grâce au gibier
Que celui qui doit utiliser cette dague la dégaine selon sa conscience et la rengaine avec compassion
Cette compassion sans laquelle nul homme ne saurait être un chasseur
En son geste, qu’il délivre l'animal de toute agonie et rende hommage à sa dignité
La fabrication d’une lame à la forge ou par enlèvement de matière demande quelques connaissances, il n’est pas question ici d'aborder ces techniques.
A partir d’une lame de récupération ou bien d’une lame « à monter » que l’on trouve dans le commerce, il est tout à fait possible de faire un couteau.
La méthode que je décris ci-après ne saurait remettre en question les règles de l’art du professionnel, mais de cette façon il est tout à fait possible de réaliser quelque chose de qualité et d'une finition convenable.
Dans le cas présent je vais fabriquer une dague à partir d’une lame que j’ai achetée, il s’agit d’une lame de baïonnette de fusil d’assaut suisse STG 57, fabriquée par la firme Wenger, marque qui fabrique aussi le traditionnel couteau suisse.
La lame mesure 24 cm.
Fabrication de la garde :
Je fais un croquis au compas qui va me servir pour dessiner la garde,
Sur une plaque d’inox de 4mm d’épaisseur je trace sur la même ligne, avec un compas muni d’un feutre, 2 arcs de 7cm de rayon laissant en leur sommet un espace de 20 à 25mm qui sera la largeur du manche.
Je trace au centre la lucarne du passage de la soie.
Après quelques efforts à la scie à métaux :
Et encore après :
Je perce au centre plusieurs trous au foret de 5mm pour enlever une bonne partie de métal,
J’ote les 2 pointes.
Je façonne le pourtour à la meule et termine la forme à la lime.
J’agrandis la lucarne et la façonne à la lime, pour arriver aux dimensions de la soie.
A ce stade la garde est terminée et après polissage, elle peut être montée avec la lame sur un manche.
Mais !...C’est un peu fade tout ça !
Allez hop, un peu de guillochage,
Oui j’ai dit guillochage, le guillochage est un ornement, réservé autrefois à l’horlogerie il s’est étendu à d’autres domaines dont la coutellerie.
Voici une méthode toute simple réalisable par tous avec peu de moyens et un peu d’entrainement. Comme outillage on se contente d’une petite lime carrée ou lime plate ou 1/3 point d’affutage et de 2 limes ronde d’affutage de tronçonneuse d 3,2mm et 4,8mm.
La base de la lame,
Je trace tous les 12mm en quinconce des 2 cotés,
Un détail assez important, si l’acier de la garde est assez tendre, il n’en est pas de même pour celui qui compose la lame, c’est le même acier qui fait la qualité d’un couteau suisse, un vrai ! Inutile de vous dire qu’il faut des limes de qualité car elles vont être mises à rude épreuve, et une lime de premier prix ne va pas tenir longtemps.
Je tiendrais toujours ma lime en respectant un angle de 45° par rapport à la lame.
J’entaille avec la lime carrée ou avec un 1/3 point,
j’agrandis à la lime ronde,
et j’efface un angle sur deux à la lime plate pour former une goutte.
J’efface les traces de lime disgracieuses.
Je fais la même chose de l’autre coté de la lame et c’est terminé.
La lame est prête à être montée, je ferais l’affutage de la pointe et le polissage une fois le couteau terminé.
La garde,
Je tiendrais toujours la lime en respectant un angle de 45° par rapport à la plaque de métal.
Je fais un repère tout les 10 mm,
avec l’arête d’une lime 1/3 point, je fais des entailles de chaque coté,
J’agrandis les entailles le plus régulièrement possible avec une lime ronde d 4.8mm orientée à 45° par rapport à la plaque.
Pour obtenir ce résultat ,
Je trace de nouveaux repères au milieu,
Puis je fais une entaille avec l’arète du 1/3 point que je vais laisser tel quel,
Voilà,
J’efface les bords tranchants avec le plat de la lime.
Je fais de même sur les 2 cotés, et aussi sur les sommets,
Et voila, il ne reste plus qu’à polir, je le fais avant de monter le manche car plus pratique, un peu de toile émeri et de l’huile de coude, un papier de verre peut faire l’affaire du grain 150 au 280 ou 300, puis un coup de feutre avec de la pate à polir et la garde est terminée.
Voici l’ensemble prêt :
Fabrication du manche:
Pour le manche, j’ai récupéré un bois de cerf, une mue récoltée sur les pentes du Grand-Ballon.
J’utilise une boite à onglet pour couper droit et voilà,
Avec une râpe j’ajuste la largeur à 23 mm du coté de la garde,
Je protège le manche avec du film étirable et du scotch,
Je perce l’intérieur avec une mèche à bois de 8mm, et j’agrandis suffisamment le trou pour placer la soie.
Cette rondelle en cuir servira de joint entre la garde et le manche afin que la résine ne s’échappe pas lors du collage,
Assemblage:
Et enfin le collage à l’époxy, toutes les surfaces doivent être sèches, propres, dépoussiérées et soigneusement dégraissées à l’acétone, je protège avec du scotch et du film étirable les parties qui ne doivent pas être en contact avec la résine, sinon galère pour nettoyer !
La rondelle de cuir est imprégnée d’epoxy, Je remplis de résine l’intérieur du manche, j’enduis la soie, j’assemble et aligne l’ensemble,
Je met en presse, durant 10 heures ,
15 heures après,
Dans la même plaque d’inox que celle utilisée pour la garde, j’ai découpé cette rondelle qui terminera le pommeau,
Je fais un guillochage similaire à la garde mais avec des repères plus rapprochés 7 mm et j’efface l’arête par un chanfrein pour que le pommeau soit confortable à la prise en main,
Polissage en cours,
Puis un collage à l’epoxy,
Un peu de nettoyage de l’ensemble, quelques fignolages,
Affûtage de la pointe et polissage,
- Voici la dague terminée -
N’oublions pas pourquoi nous chassons
Nous vivons notre passion grâce au gibier
Que celui qui doit utiliser cette dague la dégaine selon sa conscience et la rengaine avec compassion
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En son geste, qu’il délivre l'animal de toute agonie et rende hommage à sa dignité
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Amicalement,
Keiler
" L'expérience est une lanterne que l'on porte sur le dos et qui n'éclaire jamais que le chemin parcouru. "
Confucius
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Mer 30 Oct 2013 - 13:15
Une autre dague dans le même genre :
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