Concours de chasse à coure au lièvre

Six équipages au concours de chasse au lièvre :

Autour d'Éric Billiout et de Jean-Marie Baroni (au centre), les juges et éleveurs avant la seconde épreuve

Rigny-la-Nonneuse - La petite commune de Rigny-la-Nonneuse a connu, ce week-end, une belle effervescence avec un concours de chasse à courre au lièvre

Samedi et dimanche toute la journée, un concours de chasse à courre au lièvre a réuni six équipages sur le territoire de Rigny, dans le cadre d'une épreuve régionale organisée par l'Association française pour l'avenir de la chasse aux chiens courants (Afaccc).
En France, la chasse à courre rassemble près de 10 000 pratiquants regroupés au sein de l'Afaccc, dont la mission « est de défendre et de promouvoir la chasse à courre, un mode de moins en moins accepté et attaqué de toutes parts », explique Jean-Marie Baroni, président de la section auboise.
Que les âmes sensibles se rassurent, « ce genre d'épreuve est destiné à permettre au public d'apprécier le travail des chiens et les ruses du lièvre, un gibier qui ne risque pas de recevoir une décharge de plomb puisqu'au terme d'une quête d'environ deux heures, la chasse est interrompue volontairement afin de permettre à l'oreillard de se remettre de ses émotions », précise le président.
Le choix du terrain de l'épreuve s'est porté sur Rigny-la-Nonneuse à cause de la belle densité de lièvres gambadant sur son territoire. Éric Billiout est le président de la société de chasse et aussi celui d'un groupement d'intérêt cynégétique regroupant 13 communes sur un territoire de 1700 ha. « L'an dernier, dans le cadre d'un comptage, nous avons dénombré 210 lièvres sur un périmètre de 21 km », déclare l'intéressé. Un indice élevé qui témoigne de la qualité de la gestion du petit gibier.

Une chasse sans fusil !


Samedi, dès 8 h, les concurrents sont sur le terrain. Tous ces passionnés, qui ont laissé le fusil au râtelier, se connaissent et apprécient de se retrouver dans le cadre de ce genre d'épreuves.
Une demi-heure plus tard, un équipage de briquets gascons-saintongeois s'affaire au rapprochement du côté des Longues-Raies. Un bouquin est passé par là dont les chiens tentent de démêler le parcours nocturne. Après un quart d'heure de recherche, la petite meute passe sur le climat des Vignes-Blanches et s'affaire au lancer du lièvre. Après une boucle de plusieurs kilomètres, la quête sera stoppée vers 10 h 30.
L'épreuve suivante s'est déroulée à l'est de la route de Rigny, à Nogent, avec cette fois un équipage de petits beagles venus des Vosges. À peine descendus de leur remorque, les huit chiens partent comme un seul homme sur les traces d'un lièvre, entraînant à leur suite le maître-chien et les juges de l'épreuve.
Chaque meute est appréciée en fonction de plusieurs critères : aspect général, récri, activité, rapprocher, lancer, menée, créance…
Au terme des deux journées, le palmarès de l'épreuve permettra aux deux premières meutes de disputer la finale nationale qui sera organisée prochainement dans le Cantal.
Au final, une épreuve intéressante sur un mode de chasse qui réconcilie l'art cynégétique et le public, tout en permettant d'assurer la survie des différentes races de chiens courants.


Pierre MILLAT