Var les chasseurs interpellent l'Escota

Chaque année, entre dix et quinze accidents de la route survenus sur le réseau autoroutier varois sont causés par des animaux errant sur les voies. Le dernier en date, dans la nuit du 12 au 13 novembre à hauteur de Fréjus. Interrogée, la société Escota avait alors assuré que « les bords de route sont grillagés et sécurisés. Il est possible malgré tout, que ces sangliers se soient faufilés au niveau d'un échangeur. »

Pour les chasseurs de la société fréjusienne, qui sillonnent régulièrement la forêt environnante, impossible de laisse dire de telles choses.

Les animaux passent souvent

« C'est n'importe quoi. Il en va de la vie des automobilistes quand même. Nous chassons en contrebas et nous voyons les sangliers, comme nos chiens, passer sous les grillages et atteindre la voie. D'ailleurs, lorsque nous faisons des battues, nous sommes obligés de poster des hommes pour faire fuir les sangliers qui s'aventureraient sur l'autoroute. »

Il y a moins de dix jours, plusieurs d'entre eux ont été appelés par la gendarmerie du peloton autoroutier de Mandelieu qui venait de récupérer leurs chiens sur les voies. Conscients du danger quotidien, ils ont souhaité montrer, de visu, aux responsables d'Escota, l'état pitoyable des clôtures.

« Escota n'est pas parfait », concède Michel Stankievitch, chef de secteur Var-Estérel, accompagné de Sylvain Rostagno, conducteur de travaux et Isabelle Escapin, responsable de la communication. « Nous sommes là aujourd'hui pour que vous nous montriez les accès possibles, d'autant que nous travaillons avec la fédération de chasse du Var. Il est cependant dommage que vous n'en soyez pas informés. »

Aucune hostilité donc entre les deux camps. « Nous voulons seulement la sécurité des gens,explique Sébastien, chef de battue. Si mes chiens causaient la mort de quelqu'un, ce serait un drame. »

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Le danger est omniprésent. La clôture, en contrebas de l'autoroute, est par endroits un gruyère, défoncée par les animaux.

Pour Michel Stankievitch, aucun doute, des travaux doivent être réalisés dans les plus brefs délais. « Une fois par an, nous missionnons quelqu'un pour faire un relevé de clôture. Par ailleurs, tous les trois ans, nous débroussaillons un mètre de part et d'autre de la clôture. »

Des propos contestés par les chasseurs, assurant, preuves à l'appui, que certaines zones n'ont pas été nettoyées depuis des années. Les ronces et branchages couchant le grillage.

L'union fait la force

Pour les responsables de la société Escota, le danger serait en fait à minimiser, plusieurs endroits étant équipés d'une double clôture, en limite de la bande d'arrêt d'urgence, voire d'un muret de 80 cm de haut.

« Insuffisant, selon les chasseurs. Hormis un sanglier qui va peut-être hésiter, chiens, cerfs ou chevreuils sauteront par-dessus ». « Il y a un problème, c'est une évidence,concède le chef de secteur. Nous allons refaire rapidement une campagne. Vous êtes d'un côté, nous de l'autre, travaillons ensemble. » Au terme de l'inspection, les deux parties ont décidé d'unir leurs efforts, pour que la vie des automobilistes ne dépende pas du passage inopiné d'un animal errant.