Le circaète Jean-le-Blanc a repris son vol au Roc d'Anglars

Le docteur Jouglar de l'école vétérinaire de Toulouse était en bonne compagnie jeudi matin au Roc d'Anglars pour relâcher un circaète jean-le-Blanc blessé l'an dernier dans le Tarn. Pour assister à cet envol, des chasseurs tarn-et-garonnais et landais, des membres du centre de soins Alca Torda… et des touristes incrédules.

Le temps était carrément maussade ce jeudi matin au Roc dAnglars. À peine de quoi entamer la beauté du lieu surplombant les gorges de l'Aveyron. Mais visiblement de quoi dérouter les touristes frileux. À l'exception d'un grimpeur solitaire bravant la paroi rocheuse et d'une famille hollando-belge en balade, le Roc d'Anglars ce matin-là avait une allure de sanctuaire pour le retour à la vie d'un circaète Jean-le-Blanc arrivé au terme de sa convalescence. Pour son retour à la liberté, le bel oiseau blanc aux yeux oranges, était très entouré. Autour du docteur Jean-Yves Jouglar de la clinique des oiseaux de l'école vétérinaire de Toulouse, se trouvaient des membres du centre de soins « Alca Torda » de Pouydessaux dans les Landes, le directeur et le secrétaire général de la fédération des chasseurs des Landes, le président des chasseurs tarn-et-garonnais, des fonctionnaires de la DDT 82 et de l'office national de la chasse et de la faune sauvage… sans oublier le maire de Saint-Antonin, fauconnier émérite dont le territoire communal offre une réserve appréciée par ces rapaces qui nichent en forêt de Grésigne notamment.

La présence de cette foule de spécialistes ne relevait pas que du voyeurisme. Ce circaète Jean-le-Blanc découvert blessé et plombé le 19 septembre dernier près de Lavaur avait aussitôt atterri à la clinique des oiseaux de Toulouse. Là il fut mis en cage de façon à bloquer le déploiement de ses longues ailes et ainsi faciliter la soudure. Au cours de l'hiver, le circaète rejoignait le centre Alca Torda où il put commencer à déployer ses ailes dans de grandes volières. Une phase indispensable pour reconstituer le plumage de sa queue mis à mal par la première phase des soins, en cage étroite. En cette mi-juillet, le circaète était donc prêt à reprendre son envol.

Jeudi sur le coup de 11 h 30, après avoir été baguée, cette femelle circaète a quitté la caisse puis les mains qui la retenaient prisonnière. Puis le grand oiseau blanc a pris son envol, viré sur la droite et disparu derrière la colline prenant la direction de cette forêt où nichent ses congénères.


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Chasseurs solidaires
Pour le circaète, la vie est rarement un long fleuve tranquille. Il y a les accidents… et la malveillance. Cette femelle avait reçu du plomb. Comme 2 autres circaètes relevés il y a 3 ans à Montauban et Cugnaux. S'attaquer à cette espèce protégée est puni de 6 mois de prison et 9 000 € d'amende. La présence massive des chasseurs hier pour le relâché de ce rapace avait aussi vocation à rappeler leur combat pour la protection des espèces. Les fédérations de chasse de Midi-Pyrénées et d'Aquitaine financent le centre landais Alca Torda… et condamnent fermement ces « gestes irresponsables » consistant à tirer sur ces rapaces. « Un type qui tire sur un tel oiseau n'est pas des nôtres », déclaraient hier Thierry Cabanes (FDC 82) et André Lailheugue (FDC 40)


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Espèce menacée
«Une espèce commune» assure Jerome Pensu du centre Alca Torda où le circaète a passé plusieurs mois avant son lâcher jeudi matin. Une espèce commune «d'intérêt classique» au niveau de la bio diversité mais dont le développement est réputé assez lent. Ce rapace arrive tardivement à une maturité sexuelle et ne pond qu'un œuf par an. Il s'agit également d'une espèce migratoire... Autant d'élements suceptibles de contrarier son évolution et sa reproduction. «Il y a donc un interêt à agir lorsqu'on relève un tel oiseau» poursuit Jerome Pensu. Compte tenu de tous ces dangers, cette espèce est susceptible de décliner .