Aquitaine la lutte contre les ragondins s'organise

Le Syndicat de protection des berges de l'Adour et de ses affluents a organisé dernièrement une réunion à laquelle étaient invités des chasseurs des communes adhérentes. En ouverture, le président André Lassalle a remercié et félicité ces hommes, pour leur collaboration dans une action de chasse un peu particulière : la destruction des ragondins.

Depuis 1979, date de création du syndicat, les efforts financiers, techniques et humains ont été énormes pour renforcer les digues du fleuve et des rivières, afin de protéger les habitations et les cultures des barthes. Tous ces travaux étaient menacés par la prolifération de ce nuisible qu'est le ragondin, dont le taux de prolifération est énorme.




Les blaireaux également
Dans un premier temps, la lutte était faite sur la base de carottes empoisonnées et les résultats étaient probants. Cette méthode fut arrêtée pour différentes causes. Aujourd'hui un autre moyen a été mis en place : le piégeage avec des cages spéciales. Le tableau est éloquent et en dit long sur l'importance de cette colonie de prédateurs : 1 240 bêtes capturées et recensées.

« Il ne faut surtout pas relâcher les efforts, a dit le président, car l'espèce poursuivra son invasion ». Il a également remercié Fabien, le technicien du syndicat, qui s'investit beaucoup et reste à l'écoute des chasseurs. C'est avec la solidarité de tous que ce véritable combat sera mené à bien.

Le président a ensuite donné la parole à M. Soulat, de la Fédération des chasseurs et président des piégeurs. Son intervention portait sur le côté technique de la lutte, sur les dégâts causés par les prédateurs et sur la législation. Il faut savoir aussi que, en plus des ragondins, ce sont 285 blaireaux qui ont été capturés. La facture des dégâts causés par ces derniers s'élève à 130 000 euros sur le département et le total pour l'ensemble des prédateurs et déprédateurs est de 478 000 euros.

Mais ces nuisibles sont aussi la cause de soucis encore plus dangereux puisqu'ils menacent l'humain. En effet, des analyses ayant été faites sur des cadavres d'animaux capturés, font ressortir qu'un pourcentage très élevé d'entre eux serait porteur d'une grave maladie, véhiculée aussi par les rats : la leptospirose.

Le technicien a mis en relief le travail fait par les chasseurs, en soulignant « qu'ils ne sont pas que des tueurs de gibier et que leur rôle est très important pour la nature ». Il terminait en disant : « Sans vous nous ne sommes rien ».