la chasse en quête de chasseur

Diminution de la population rurale, initiation familiale en perte de vitesse, raréfaction du petit gibier à plumes… même si la chasse demeure, avec la pêche, le deuxième loisir des Français, derrière le football, le nombre de chasseurs fond comme neige au soleil. En trente ans, il est passé de plus de 2 millions à environ 1,3 million. Pour inverser cette tendance, la Fédération nationale des chasseurs (FNC) organise mardi et mercredi, à Paris, les états généraux de la chasse.

«Ces états généraux ont pour ambition d'identifier les stratégies les plus pertinentes pour que la chasse, qui redevient “tendance”, améliore encore son image, s'implique toujours plus dans le développement de la biodiversité, renforce ses partenariats avec les autres acteurs de la ruralité, notamment les exploitants agricoles, et s'ouvre à de nouveaux publics», souligne Thierry Costes, coorganisateur de l'événement pour la FNC.

L'ouverture vers la génération montante est déjà tangible. Ainsi, parmi les candidats reçus à l'examen du permis de chasser, environ trois sur quatre ont moins de 25 ans. «Nous visons également la population des jeunes retraités qui quittent la ville pour la campagne», ajoute Bernard Baudin, président de la FNC depuis l'automne dernier.


Accessibilité des territoires

Pour Didier Gavens, directeur général de la Fédération interdépartementale des chasseurs de Paris et de la petite couronne, si le prix du permis de chasser (environ 400 euros pour le national, petit et grand gibier) est un frein pour certains, les deux principaux facteurs limitant le renouvellement de la population de «nemrods», dont l'âge moyen est de 55 ans, sont l'évolution de la société et l'accessibilité aux territoires de chasse.

«Quand les enfants sont encore petits, quelle épouse accepterait, aujourd'hui, que son mari devienne membre d'une société de chasse et soit absent tous les week-ends, durant plusieurs mois, comme le faisaient les anciens? Aucune. Il faut donc proposer aux 30-40 ans, en particulier aux citadins, une nouvelle offre adaptée à leurs désirs. Quant à l'accessibilité aux territoires, parmi les quelque 10.000 associations communales de chasse existant en France, beaucoup demeurent repliées sur elles-mêmes.» Une attitude que confirme l'enquête menée par la FNC, via Internet, auprès de plus de 10.000 chasseurs, à l'occasion de ces états généraux. À la question «seriez-vous prêts à accueillir un plus grand nombre de chasseurs sur votre territoire?», moins de deux pratiquants sur trois répondent «oui».


Poids électoral

Venus de toute la France, 400 responsables cynégétiques participeront aux états généraux de la chasse et de nombreux parlementaires des groupes «chasse» de l'Assemblée nationale, du Sénat et du Parlement européen s'associeront à cette réflexion collective. Les propositions retenues devraient déboucher sur un plan d'actions après la réunion, le 31 mars prochain, de l'assemblée générale de la FNC.

Mardi, Gérard Larcher, président du Sénat et grand chasseur, montera à la tribune. Mercredi, les propositions issues des travaux en atelier de la veille feront l'objet d'une table ronde à laquelle participeront Jean-François Copé (UMP), François Hollande (PS), Jean Lassalle (Modem) et André Chassaigne (PC). Le même jour, Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, interviendra en début de matinée, et Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie et du Développement durable, clôturera les travaux de ces états généraux en fin de matinée.

La présence de ces ténors de la politique montre que les voix des chasseurs, même si leur poids électoral s'est affaibli, demeurent convoitées par les partis. Il est vrai que quatre élections se profilent à l'horizon: les cantonales en mars, les sénatoriales en septembre, la présidentielle fin avril-début mai 2012 et, dans la foulée, les législatives.

martialou a écrit:C'est bien la triste réalité,mème chez nous,il y a pas beaucoup de jeunes qui veulent chasser,ils préfèrent faire la bringue,pourtant il y a temps pour tout.