Approche et affût saison 2019/2020
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 17 Juin 2019 - 6:24
Oui je crois Didier, mais quand sa chance va tourner .......
Je dis ca tout les ans et elle est toujours la
A+
Jérôme
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 17 Juin 2019 - 8:40
TJ61 a écrit:Oui je crois Didier, mais quand sa chance va tourner .......
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Jérôme
et tu sûr d'avoir vraiment envie de la tirer cette rencontre furtive mais toujours très attendue
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Pour se faire des ennemis, nul besoin de faire la guerre, il suffit de dire ce que l'on pense. M.Luther King
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 17 Juin 2019 - 10:23
Mardi 4 juin 17h30
Après ma matinée mitigée, un repas frugal faute d’appétit, une sieste entrecoupée de tremblements liés à la fièvre, je me demande vraiment si je prends la peine d’aller faire un tour à la chasse le soir.
Les autres ne sont pas encore levés de leur sieste, ça ne va pas tarder, mais je sais qu’eux seront motivés. Paul cherche à coincer un gros brocard repéré le dimanche matin « au totem » pendant que je faisais la recherche au sang. Nos deux nouveaux venus, eux, veulent enfin coincer un brocard Landais. Il ne pleut plus et ils n’en annoncent pas avant la nuit tombée, c’est déjà ça.
Je me retourne sur le BZ, cherchant la motivation quand j’entends les autres se lever. Est-ce que j’y vais ou non ? 35mn, c’est le temps que je dois attendre avant de prendre un nouveau cachet pour lutter contre la fièvre. Paul passe la tête par la porte, la referme. Je me retourne, Paul, venez, je suis réveillé. Mes 3 comparses débarquent dans le salon. Tous me regardent, jaugeant à demi-mot mon état, mais tous ennuyés pour moi. Le café passe remplissant la pièce d’odeur. Pendant que tout le monde s’affole préparant leurs affaires, je glande sur le BZ. Mes affaires sont prêtes. Il ne me manque que la motivation, où aller ? En discutant devant un café avec Paul, je ne le sens pas très motivé lui non plus. Faire toujours le même coin peut être lassant. Et puis, l’on est toujours partagé entre « laisser reposer le coin » et chercher les chevreuils repérés. 17h55 Daniel et Didier partent. Eux sont vraiment motivés. Quand à Paul et moi…
« Tu veux aller où ?»
Moi : « Je vais tenter de faire un tour aux acacias, il y au moins 3 brocards là bas. Mais toi tu n’as pas l’air bien motivé. »
« Si si, je vais aller aux panneaux, j’en ai entendu plusieurs se répondre hier. Je vais peut être réussir à en coincer un. »
19h C’est le départ. On a trainé à discuter, pas trop motivé, mais on y va quand même.
Le cachet a calmé ma fièvre. En arrivant sur place, un petit coup de fil à mon fils et à me femme. « Comment ça va vous ? »
….
« C’est bien. L’école se passe bien ? »
…
« Super, soignez vous bien. Oui oui tout va très bien, de vrais vacances même si on dort peu. »
….
« A demain, bonne soirée »
Pourquoi les inquiéter ou prendre le risque d’avoir Mme sur le dos parce que je chasse en étant malade?
Je prends mon sac, je charge ma carabine, désarme le percuteur, prend le trepied et met en route.
Le vent est tournant, ne pouvant pas déterminer à quel moment je serais à bon ou mauvais vent je vais opter pour une approche frontale. Et puis, vu mon état, tirer tout droit, ce ne sera pas un mal non plus. Je descends la piste et à la croisée des pistes je coupe tout droit dans le bois au milieu des fougères. Avec les branches, les brindilles, les épines de pins, mon approche n’est pas discrète mais je compte sur le vent pour la masquer au maximum.
J’arrive en haut de la bute, un coup de jumelle, rien. J’attaque la descente, dans les premières allées d’acacias la chevrette me regarde un moment et puis s’en va. A croire qu’elle s’est déjà habituée à moi… Je fais les allées et la coupe à ma gauche, rien… Est-ce que je suis mauvais, est ce que je fais trop de bruit ? Est ce que le vent emporte mon odeur trop loin et qu’ils partent avant même que j’arrive ? Est-ce qu’ils ne sont tout simplement pas dehors… autant de questions que je me pose en avançant… Je me dirige vers la deuxième parcelle d’acacias. En arrivant au bout de la première, je fais une pause. Bois un peu d’eau, mange une barre de céréale tout en faisant un peu d’affût. Un coup de carabine au loin. Machinalement je regarde mon téléphone. 5, 10, 15 minutes passent. Pas de coup de fil pas de sms non plus. Bizarre, je pensais que c’était Didier ou Daniel. Il est déjà 20h30. Je n’ai pas vu passé le temps… J’attaque la deuxième parcelle, 5, 10, 20, 30, 60 rangées d’acacias… Arrivé au bout je n’aurais rien vu. Le ciel se couvre. A ce rythme-là, on va se prendre la pluie sur la gueule bien avant la nuit.
21h20 je suis au bout de la parcelle d’acacia. Devant moi, un grand bois de pins de 7-8 m bien propre en dessous. Une bute au fond, à ma gauche des grands pins mais bien sales et tout autour de ces pins, une plantation de plusieurs dizaines d’hectares. Las, je vais y faire un affut. Je sors le sécateur, coupe quelques branches de ci de là et je me calle caché dans des ajoncs. L’attente commence. Les brocards commencent à aboyer, se défient à distance. C’est tôt pour un tel comportement. Une chevrette passe dans mon champ de vision suivie de près par une masse jaune qui reste à couvert. La chevrette s’arrête, lève la tête et part en courant. Le brocard la suit et court lui aussi, je le suis de la carabine, aboie pour essayer de le stopper mais c’est inutile. La chevrette m’a senti et aboie à son tour mais c’est un aboiement de mise en garde. Les voilà dans les acacias. Je ne le reverrai pas, le vent en aura décidé ainsi.
Inutile de rester là où je suis, je reprends la marche, coupe à travers les grands pins. Deux brocards aboient. Se répondant l’un l’autre. Avec un peu de chance… Je sors du bois passe dans la plantation pour vérifier les allées. Rien, ils n’y sont pas, et puis une cavalcade à travers les petits pins. Un brocard en sort à la course et rentre dans les grands pins. En contre bas en leur centre, une espèce de petite lagune asséchée. Il en prend la direction mais stop dans la pente. Très peu de temps après un second brocard arrive en courant lui aussi. Il prend le même chemin. Je cours en direction de la lagune. Ils vont forcément et y passer. J’arrive avant eux, je pose mon sac et m’allonge rapidement. Ils vont forcément passer là. Le premier brocard franchi la lagune comme un V1, le second lui, s’arrête, après avoir mis le premier en fuite. Calé sur mon sac, j’arme le percuteur, remonte le long des pates avant et lâche ma balle. Je ne vois pas le chevreuil s’effondrer. Je ne le vois pas partir non plus. Je remonte une balle et attends. Par habitude, je préfère laisser le gibier reposer une fois que je l’ai tiré. En cas de mauvaise balle, cela évite qu’il ne prenne la fuite avec notre arrivée. Je fume une cigarette et envois un sms à Paul. "Un de mort. Le temps de m’en occuper je te dirais où on se retrouve quand je serais sur une piste."
Le chevreuil n’a pas bougé et pour cause, au moment du tir il a levé la tête vers moi et au vu des photos ci-dessous vous comprendrez aisément pourquoi…
Je descends la pente, il est bien mort. Je désarme la carabine, mets le bracelet, regarde le ciel. Impossible de le vider sur place avant la nuit, alors je charge le chevreuil dans mon sac à gibier et le mets dans mon grand sac de 100 litres que mets sur le dos. Prend mon sac à dos et le mets devant, la carabine sanglé sur mon sac à dos, je me mets à marcher vers la piste. Un brocard dans la pente me regarde. Il est à une cinquantaine de mètres. Il ne bouge pas. Je prends le temps de prendre la carabine. De remettre des balles, de fermer la culasse, il ne bouge pas. Je le tire ou pas ? Il me regarde. J’ai éliminé son concurrent, me prend-il pour un allié ? Je baisse la carabine et la désarme à nouveau. Je partirais sans qu’il ai bougé. 1km de marche m’attends mais je m’en fiche, je n’ai plus froid, je n’ai plus chaud. La fièvre à disparue. Je suis heureux tout simplement.
1 coup de carabine… vu la direction ça doit être Paul. Le téléphone sonne, c’est bien lui.
« Oui ? »
…
« Ok, j’arrive à la piste coupe-feu de la limite, celle en face de la bute où tu te gares. Marque l’endroit, d’un papier blanc sur la piste et vient me chercher, je m’en occuperai. A tout de suite»
Paul a fait son deuxième brocard lui aussi mais loin de la piste. Le temps qu’il arrive il fera nuit, rajoutons à cela le temps de le charger dans la voiture, de le vider, de le mettre en chambre froide, on n’est pas encore rentré… Je dépose tout mon barda et sort la tête de mon brocard. Je le prends sur mes genoux et le contemple, je lui parle, lui explique ses erreurs et ce qui m’a amené à pouvoir le tirer. A chacun sa façon de rendre les honneurs.
La pluie commence à tomber Paul arrive bien 25mn plus tard, le sourire aux lèvres. Ce n’est pas un grand brocard mais c’est un beau brocard. Il m’explique son approche et comment ça c’est passé pour tous les deux à travers un grand bois. Il l’aura finalement coincé en bordure. Un tir à 80m qui l’aura foudroyé sur place. On arrive peu de temps après sur place. Prévoyant, je prends la lampe frontale, mon sac à dos de 100 litres et un autre sac à gibier étanche. On arrive sur place, le brocard est allongé sur le sol, une branche de chêne dans la bouche. On le glisse dans le sac, je le charge sur mon dos et on retourne à la voiture. Je lui explique ma soirée, la chevrette, le brocard qui la suivait, les autres brocards qui ont aboyés un peu partout. Rendez-vous est pris pour le lendemain soir, nous irons y faire un affût ensemble mais sur la lagune asséchée, c’est moi qui vais y aller, comme cela le deuxiéme brocard de ce soir, je ne le tirerai pas!
Après ma matinée mitigée, un repas frugal faute d’appétit, une sieste entrecoupée de tremblements liés à la fièvre, je me demande vraiment si je prends la peine d’aller faire un tour à la chasse le soir.
Les autres ne sont pas encore levés de leur sieste, ça ne va pas tarder, mais je sais qu’eux seront motivés. Paul cherche à coincer un gros brocard repéré le dimanche matin « au totem » pendant que je faisais la recherche au sang. Nos deux nouveaux venus, eux, veulent enfin coincer un brocard Landais. Il ne pleut plus et ils n’en annoncent pas avant la nuit tombée, c’est déjà ça.
Je me retourne sur le BZ, cherchant la motivation quand j’entends les autres se lever. Est-ce que j’y vais ou non ? 35mn, c’est le temps que je dois attendre avant de prendre un nouveau cachet pour lutter contre la fièvre. Paul passe la tête par la porte, la referme. Je me retourne, Paul, venez, je suis réveillé. Mes 3 comparses débarquent dans le salon. Tous me regardent, jaugeant à demi-mot mon état, mais tous ennuyés pour moi. Le café passe remplissant la pièce d’odeur. Pendant que tout le monde s’affole préparant leurs affaires, je glande sur le BZ. Mes affaires sont prêtes. Il ne me manque que la motivation, où aller ? En discutant devant un café avec Paul, je ne le sens pas très motivé lui non plus. Faire toujours le même coin peut être lassant. Et puis, l’on est toujours partagé entre « laisser reposer le coin » et chercher les chevreuils repérés. 17h55 Daniel et Didier partent. Eux sont vraiment motivés. Quand à Paul et moi…
« Tu veux aller où ?»
Moi : « Je vais tenter de faire un tour aux acacias, il y au moins 3 brocards là bas. Mais toi tu n’as pas l’air bien motivé. »
« Si si, je vais aller aux panneaux, j’en ai entendu plusieurs se répondre hier. Je vais peut être réussir à en coincer un. »
19h C’est le départ. On a trainé à discuter, pas trop motivé, mais on y va quand même.
Le cachet a calmé ma fièvre. En arrivant sur place, un petit coup de fil à mon fils et à me femme. « Comment ça va vous ? »
….
« C’est bien. L’école se passe bien ? »
…
« Super, soignez vous bien. Oui oui tout va très bien, de vrais vacances même si on dort peu. »
….
« A demain, bonne soirée »
Pourquoi les inquiéter ou prendre le risque d’avoir Mme sur le dos parce que je chasse en étant malade?
Je prends mon sac, je charge ma carabine, désarme le percuteur, prend le trepied et met en route.
Le vent est tournant, ne pouvant pas déterminer à quel moment je serais à bon ou mauvais vent je vais opter pour une approche frontale. Et puis, vu mon état, tirer tout droit, ce ne sera pas un mal non plus. Je descends la piste et à la croisée des pistes je coupe tout droit dans le bois au milieu des fougères. Avec les branches, les brindilles, les épines de pins, mon approche n’est pas discrète mais je compte sur le vent pour la masquer au maximum.
J’arrive en haut de la bute, un coup de jumelle, rien. J’attaque la descente, dans les premières allées d’acacias la chevrette me regarde un moment et puis s’en va. A croire qu’elle s’est déjà habituée à moi… Je fais les allées et la coupe à ma gauche, rien… Est-ce que je suis mauvais, est ce que je fais trop de bruit ? Est ce que le vent emporte mon odeur trop loin et qu’ils partent avant même que j’arrive ? Est-ce qu’ils ne sont tout simplement pas dehors… autant de questions que je me pose en avançant… Je me dirige vers la deuxième parcelle d’acacias. En arrivant au bout de la première, je fais une pause. Bois un peu d’eau, mange une barre de céréale tout en faisant un peu d’affût. Un coup de carabine au loin. Machinalement je regarde mon téléphone. 5, 10, 15 minutes passent. Pas de coup de fil pas de sms non plus. Bizarre, je pensais que c’était Didier ou Daniel. Il est déjà 20h30. Je n’ai pas vu passé le temps… J’attaque la deuxième parcelle, 5, 10, 20, 30, 60 rangées d’acacias… Arrivé au bout je n’aurais rien vu. Le ciel se couvre. A ce rythme-là, on va se prendre la pluie sur la gueule bien avant la nuit.
21h20 je suis au bout de la parcelle d’acacia. Devant moi, un grand bois de pins de 7-8 m bien propre en dessous. Une bute au fond, à ma gauche des grands pins mais bien sales et tout autour de ces pins, une plantation de plusieurs dizaines d’hectares. Las, je vais y faire un affut. Je sors le sécateur, coupe quelques branches de ci de là et je me calle caché dans des ajoncs. L’attente commence. Les brocards commencent à aboyer, se défient à distance. C’est tôt pour un tel comportement. Une chevrette passe dans mon champ de vision suivie de près par une masse jaune qui reste à couvert. La chevrette s’arrête, lève la tête et part en courant. Le brocard la suit et court lui aussi, je le suis de la carabine, aboie pour essayer de le stopper mais c’est inutile. La chevrette m’a senti et aboie à son tour mais c’est un aboiement de mise en garde. Les voilà dans les acacias. Je ne le reverrai pas, le vent en aura décidé ainsi.
Inutile de rester là où je suis, je reprends la marche, coupe à travers les grands pins. Deux brocards aboient. Se répondant l’un l’autre. Avec un peu de chance… Je sors du bois passe dans la plantation pour vérifier les allées. Rien, ils n’y sont pas, et puis une cavalcade à travers les petits pins. Un brocard en sort à la course et rentre dans les grands pins. En contre bas en leur centre, une espèce de petite lagune asséchée. Il en prend la direction mais stop dans la pente. Très peu de temps après un second brocard arrive en courant lui aussi. Il prend le même chemin. Je cours en direction de la lagune. Ils vont forcément et y passer. J’arrive avant eux, je pose mon sac et m’allonge rapidement. Ils vont forcément passer là. Le premier brocard franchi la lagune comme un V1, le second lui, s’arrête, après avoir mis le premier en fuite. Calé sur mon sac, j’arme le percuteur, remonte le long des pates avant et lâche ma balle. Je ne vois pas le chevreuil s’effondrer. Je ne le vois pas partir non plus. Je remonte une balle et attends. Par habitude, je préfère laisser le gibier reposer une fois que je l’ai tiré. En cas de mauvaise balle, cela évite qu’il ne prenne la fuite avec notre arrivée. Je fume une cigarette et envois un sms à Paul. "Un de mort. Le temps de m’en occuper je te dirais où on se retrouve quand je serais sur une piste."
Le chevreuil n’a pas bougé et pour cause, au moment du tir il a levé la tête vers moi et au vu des photos ci-dessous vous comprendrez aisément pourquoi…
Je descends la pente, il est bien mort. Je désarme la carabine, mets le bracelet, regarde le ciel. Impossible de le vider sur place avant la nuit, alors je charge le chevreuil dans mon sac à gibier et le mets dans mon grand sac de 100 litres que mets sur le dos. Prend mon sac à dos et le mets devant, la carabine sanglé sur mon sac à dos, je me mets à marcher vers la piste. Un brocard dans la pente me regarde. Il est à une cinquantaine de mètres. Il ne bouge pas. Je prends le temps de prendre la carabine. De remettre des balles, de fermer la culasse, il ne bouge pas. Je le tire ou pas ? Il me regarde. J’ai éliminé son concurrent, me prend-il pour un allié ? Je baisse la carabine et la désarme à nouveau. Je partirais sans qu’il ai bougé. 1km de marche m’attends mais je m’en fiche, je n’ai plus froid, je n’ai plus chaud. La fièvre à disparue. Je suis heureux tout simplement.
1 coup de carabine… vu la direction ça doit être Paul. Le téléphone sonne, c’est bien lui.
« Oui ? »
…
« Ok, j’arrive à la piste coupe-feu de la limite, celle en face de la bute où tu te gares. Marque l’endroit, d’un papier blanc sur la piste et vient me chercher, je m’en occuperai. A tout de suite»
Paul a fait son deuxième brocard lui aussi mais loin de la piste. Le temps qu’il arrive il fera nuit, rajoutons à cela le temps de le charger dans la voiture, de le vider, de le mettre en chambre froide, on n’est pas encore rentré… Je dépose tout mon barda et sort la tête de mon brocard. Je le prends sur mes genoux et le contemple, je lui parle, lui explique ses erreurs et ce qui m’a amené à pouvoir le tirer. A chacun sa façon de rendre les honneurs.
La pluie commence à tomber Paul arrive bien 25mn plus tard, le sourire aux lèvres. Ce n’est pas un grand brocard mais c’est un beau brocard. Il m’explique son approche et comment ça c’est passé pour tous les deux à travers un grand bois. Il l’aura finalement coincé en bordure. Un tir à 80m qui l’aura foudroyé sur place. On arrive peu de temps après sur place. Prévoyant, je prends la lampe frontale, mon sac à dos de 100 litres et un autre sac à gibier étanche. On arrive sur place, le brocard est allongé sur le sol, une branche de chêne dans la bouche. On le glisse dans le sac, je le charge sur mon dos et on retourne à la voiture. Je lui explique ma soirée, la chevrette, le brocard qui la suivait, les autres brocards qui ont aboyés un peu partout. Rendez-vous est pris pour le lendemain soir, nous irons y faire un affût ensemble mais sur la lagune asséchée, c’est moi qui vais y aller, comme cela le deuxiéme brocard de ce soir, je ne le tirerai pas!
- pousse-boisCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 17 Juin 2019 - 10:58
super merci
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- juracorseSanglier1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 17 Juin 2019 - 11:06
Joli petit broc.
Balle superbe... On ne peut pas faire mieux...(même si il a bougé et que tu devais viser plus bas.)
Il a du tomber dans ses pieds.
Bravo
Balle superbe... On ne peut pas faire mieux...(même si il a bougé et que tu devais viser plus bas.)
Il a du tomber dans ses pieds.
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- DragoonCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 17 Juin 2019 - 11:21
Mâchoire arrachée. Colonne vertébrale broyée, sortie pleine épaule. Des bouts d'os ont même traversés les poumons. Il est effectivement tombé sur place sans entendre le coup de carabine. 23kg comme le jeune de la dernière fois.
Après avoir refait la scène plusieurs fois dans ma tête, je le vois se tourner légèrement vers moi et lever la tête au moment où je lâche ma balle. Etant en hauteur par rapport à lui il la prend au niveau de la langue et elle traverse le cou dans le sens de la longueur pour ressortir dans l'épaule "opposée".
Quand je vois ce genre de balle, j'en tremble. Une fraction de seconde en plus ou en moins, quelques centimètres de plus ou de moins et je le perd avec une balle de mâchoire.
J'ai mesuré au télémètre la distance du tir. 182m. Avec le recul, même si sur le moment je le sentais bien et que cela c'est bien terminé, je me dis que c'était de l'inconscience.
Après avoir refait la scène plusieurs fois dans ma tête, je le vois se tourner légèrement vers moi et lever la tête au moment où je lâche ma balle. Etant en hauteur par rapport à lui il la prend au niveau de la langue et elle traverse le cou dans le sens de la longueur pour ressortir dans l'épaule "opposée".
Quand je vois ce genre de balle, j'en tremble. Une fraction de seconde en plus ou en moins, quelques centimètres de plus ou de moins et je le perd avec une balle de mâchoire.
J'ai mesuré au télémètre la distance du tir. 182m. Avec le recul, même si sur le moment je le sentais bien et que cela c'est bien terminé, je me dis que c'était de l'inconscience.
- juracorseSanglier1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 17 Juin 2019 - 13:27
182 m ça fait un peu loin effectivement pour tenter ce genre de balle.
Mais tu t'en es bien sorti...
Mais tu t'en es bien sorti...
- Papa95Sanglier
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 17 Juin 2019 - 13:32
C'est bien la fièvre de l'approche prend le dessus de l'autre, et bravo pour tes réussites, nous en profitons, dommage que tes amis ne soient pas narrateurs mais c'est souvent ainsi dans un groupe
- DragoonCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 17 Juin 2019 - 13:54
A cette distance avec la x12, même calé sur le sac, faut pas chercher à faire fin, faut viser pleine épaulejuracorse a écrit:182 m ça fait un peu loin effectivement pour tenter ce genre de balle.
Mais tu t'en es bien sorti...
J'ai fait plus lointain avec une x6, mais là encore, faut être en confiance et savoir où sont ses limites.
ça aurait pu être marrant oui, mais ils ne sont pas du tout portés sur l'écriture, au contrairePapa95 a écrit:C'est bien la fièvre de l'approche prend le dessus de l'autre, et bravo pour tes réussites, nous en profitons, dommage que tes amis ne soient pas narrateurs mais c'est souvent ainsi dans un groupe
- juracorseSanglier1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 17 Juin 2019 - 14:23
Pardon pour l'écriture, mais je n'ai pas encore mes bracelets ni l'arrêté préfectoral... Je n'ai donc pas commencé mes sorties...
Ce sera début juillet...
Ce sera début juillet...
- DragoonCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Lun 17 Juin 2019 - 16:15
Mercredi 5 juin.
5h du matin le réveil sonne.
Je n’ai pas trop mal dormi et la fièvre m’a presque oubliée.
On est rentré tard la veille, on a mangé tard et comme la météo a annoncé un temps pourri, on a même pris le temps de discuter longtemps… Bilan, une petite nuit de 4h tout au plus, mais que de rires. Daniel a bien tiré la veille et d’après ses dires, il a loupé 1 brocard comme une vache dans un couloir. 40m arrêté en plein travers et cela, avec la carabine posée sur le tripod. Daniel, si tu viens à lire ces lignes excuse-moi par avance de raconter cela, mais j’en rigole encore . Le pire c’est qu’il tire bien… en temps normal tout au moins. Didier lui, n’a fait que se faire aboyer dessus sans jamais réussir à en caler dans la lunette. Pour ceux qui n’aiment pas faire de l’affut, c’est compliqué comme biotope.
Je me lève et ouvre la porte d’entrée. Il en tombe comme vache qui pisse avec en prime un vent çà décorné les bœufs. Un coup d’œil au téléphone, ils annoncent de la pluie jusqu’à 8h. Je remets le réveil et retourne me coucher, il ne m’aura pas fallu 2mn avant de me rendormir. Dire que si on me demandait de faire ces horaires là pour le boulot ou autre chose que la chasse, je gueulerai…
7h30 : nouveau réveil. Je me lève, ouvre la porte et vais voir à l’extérieur. Le vent s’est quasiment calmé mais même s’il pleut déjà moins, il pleut encore pas mal. Pas grave, je prépare le café, et prépare mon sac avec mes affaires de pluie. S’ils se lèvent, j’irais y faire un tour avec eux. A peine ai-je enclenché le bouton du café que je vois débarquer Daniel et Didier. Réveillés, ils attendaient dans leurs chambres d’entendre bouger. Paul lui, est toujours couché et je comprends rapidement que je ne sortirais pas avec lui ce matin. On prend un café, les cachetons pour les vieux et le « gamin » que je suis, et on charge la voiture. Je passe voir Paul dans sa chambre, il me fait signe que ça va mais ne se lève pas pour autant. Pas grave, je file avec Didier et Daniel sur une autre commune.
8h15. Après avoir déposé Daniel, Didier me laisse à la sortie du village. Le territoire que je compte explorer est coupé en deux par une route goudronnée. Je mets mon sac à dos, prend la carabine et le trépied et traverse la route pour être à bon vent. Arrivé de l’autre coté de la route, je dépose mon sac dans un buisson. Je connais un peu le coin pour y être allé une fois l’année d’avant et je sais que me charger ne sert à rien. Le coin où je suis ce matin-là est un triangle avec pour base la route goudronnée. La base fait 500 600m de long, et si on prend la pointe ça fait environs 1.5km de long.
Le coin est une plantation de chêne avec des grandes herbes jaunes et quelques pousses d’acacias faite il y a 3 ou 4 ans pour réhabiliter le terrain que la tempête Klauss a tout abimé. La plantation est entourée de grand bois de pins très très sales avec des ajoncs. Pour moi qui aime faire de l’approche et marcher, c’est très sympa à explorer.
Le sac déposé, la carabine chargée, le percuteur désarmé je commence à gagner un point haut pour jumeler de chaque côté. Encore une fois, éviter les pistes est la meilleure façon de les surprendre. 3 pas, un coup de jumelle, 3 pas, un coup de jumelle de chaque coté, 3 pas, encore un coup de jumelle. 3 pas… et ainsi de suite. Je parcoure environ 80m quand je fais 3 pas et vois une tache dans l’herbe en bas de la pente. J’attends que la tache bouge. J’attends de voir la tête. Je cherche à identifier. Je ne me fais pas trop d’idée, malgré les herbes qui masquent une bonne partie du chevreuil et sas voir la tête, le poids du corps me semble porté sur l’arrière. Le chevreuil ne bouge pas et malgré le temps qui passe, je ne vois rien qui me permette d’être sûr de moi. Je décide donc de me déplacer pour mieux voir et mieux identifier. Le vent est face à moi, il faut donc que je reviennes en arrière et prenne le bas de la pente en avançant droit devant. Jetant un coup de jumelle vers le bas de la pente, je remarque un bouquet de chêne un peu plus grands les autres. En me mettant dans l’axe, face au vent je devrais pouvoir approcher ce chevreuil à moins de 50m. Demi tour, doucement au départ pour ne pas attirer l’attention, puis plus vite, je passe par un creux, descend la pente à moitié courbé pour prendre le bosquet de petits chêne dans l’axe. Je monte, descend, les raies de charrues jouant avec le relief et les herbes. Mon plan se passe à merveille et j’arrive à hauteur des petits chênes. Je sors la tête, regarde avec les jumelles. Je vois le dos, mais pas la tête ou le corps. Même d’ici, impossible de savoir si c’est un brocard ou non. J’ai bien une intuition mais rien de certain.
8h45 : 1mn, 2mn. Le temps passe. Le chevreuil mange sans se soucier de quoi que ce soit et ne bouge presque pas. Tant pis, j’en ai marre… je cale le trepied, monte la carabine, me cale comme il faut, assis, et arme le percuteur. Je siffle. Un sifflet bref et rapide, pas trop fort. Une tête se lève regarde dans ma direction sans trop savoir si elle a bien entendu ou non. C’est bien une chevrette avec ses grandes oreilles. Je ne bouge pas, attends qu’elle rebaisse la tête. Pour moi, demi-tour, ne pas la déranger, faire marche arrière, remonter et ré-avancer. Je ne prends pas de gants, j’avance vite pour pouvoir explorer la fin du triangle avant que Didier revienne me chercher.
Me voilà au-dessus de la chevrette, elle est toujours en contre bas et ne se soucie pas de moi. J’avance d’un bon pas, pour passer un petit découvert et être certain qu’elle ne puisse plus me voir et donner l’alerte. Ouf… me voilà tranquille. Elle ne peut plus me voir, je recommence à jumeler. 3 pas, rien à droite, rien à gauche. 3 pas rien à droite, rien à gauche, 3 pas rien à droite, rien à g… oh putain. Face à moi, un brocard se découpe de toute sa hauteur dans des acacias. Malgré la distance à l’œil nu je sais dire que c’est un brocard et un vrai beau brocard! Je prends le télémètre et prend des points de mesures. 180m… ne pouvant pas me coucher sans le perdre de vue inutile d’essayer et puis contrairement à la veille, je ne me le sens pas de toute façon. Je veux m’approcher et le terrain m’en offre la possibilité.
Le brocard est occupé à manger profitant de ce début de matinée pour se sécher sur la pente d’une hauteur. J’ai le vent face à moi, le soleil dans le dos. Que rêver de mieux ? J’avance, légèrement en travers, courbé dans une raie de charrue. Après quelque mètres je jette mets un coup de jumelle pour le localiser et recommence. J’arrive à un chêne un peu plus haut que les autres. D’après mes mesures me voilà à une centaine de mètre. Je reprends les jumelles, il est quasiment au même endroit, toujours en train de manger des feuilles d’acacia. Est-ce que je le tire d’ici ou est-ce que je m’approche encore ? Evaluer le terrain, regarder si je peux avancer ou non et comment. Par folie certainement, par expérience aussi, je décide de tenter ma chance. J’avance pas à pas mais la raie de charrue est bouchée par un ajonc. Je cherche une solution, en rebroussant chemin sur 5 ou 6m en sautant dans celle d’à coté je devrais pouvoir contourner par la droite de l’ajonc et replonger dans la raie de charrue où j’évolue dans la foulée. Après, il me faudra avancer un peu et me mettre dans l’axe d’un buisson pour avancer à une cinquantaine de mètre de lui. J’ai gagné 15m, trop loin pour moi aujourd’hui. Et puis vu le sol sur lequel j’évolue je vais passer 10 plombes à caler la canne et autant à trouver une position. Avancer comme cela c’est jouable avec un brocard en train de manger…
Je recules, passe le plat à couvert, replonge dans la raie de charrue. Avance à nouveau, contourne l’ajonc. Un coup de jumelles… je ne le vois pas. Soit il est parti soit il ne peut pas me voir. On verra bien. Je me cale dans l’axe des acacias, un cul blanc fait trois bonds et aboie. Moi je m’assoies dans la raie de charrue et ne bouge plus. Je pose ma carabine et ma canne contre un buisson et j’en allume une. A ce moment-là il y a deux possibilités, soit il est sûr de lui et il est déjà loin, soit il regarde encore ce qui se passe et je dois rester tranquille un long long moment pour qu’il retrouve son calme.
Tout en fumant je prends mon téléphone, regarde l’heure… 9h10. J’ai de la chance que le ciel soit bas et qu’il ait plu toute la nuit sans cela, il serait déjà rentré en sous-bois depuis un bon moment. Je fini ma clope, range le mégot dans mon tube de pellicule photo et patiente encore un peu. Rien de mieux que la fumée pour être sûr que le vent n’a pas tourné, même avec du talc on n’arrive pas à ce niveau de précision.
La position inconfortable me motive à bouger. Si je reste plus longtemps dans mon trou je vais choper une crampe. Je me mets à genoux, cherche le brocard avec les jumelles, il n’y est pas, en tout cas, je ne le vois pas… Si j’avance tout droit je vais lui tomber dessus et le faire fuir ma seule option essayer de le contourner en espérant qu’il soit encore dans les environs. Je recule, me baissant au maximum, 15m 20m 30m me voilà couvert des buissons, je prends la pente de droite, redescend à la piste et refait le trajet en remontant la piste. Une fois à hauteur des acacias je remonte la bute. S’il n’a pas trop bougé il devrait se trouver dans les environs. Un pas après l’autre j’avance, regardant attentivement tout ce qui se passe autour. Un pas, encore un, le voilà. Il n’a pas trop bougé il a juste un peu avancé. Un coup de télémètre : 80m, encore… Avancer encore et se mettre dans une position de tir favorable.
J’avance, me cachant derrière des buissons, des herbes hautes je fini à 4 pattes encore une fois et arrive en crête derrière des petits chênes verts. Je le sais, je ne pourrais pas aller plus loin, après, je serais en découvert dans la pente. Un coup de télémètre, il est à 45m. Difficile de faire mieux maintenant… Je cale la canne, me met à genoux. Je pose la carabine dessus, règle la hauteur, passe en x3. C’est un beau 6, avec des bois bien noir. Je souffle et respire profondément. Mon cœur bat la chamade, il faut que je me calme. Le brocard mange partiellement masqué par les acacias. Je ne vois distinctement que la tête baissée quand il mange de l’herbe. A cette distance, pas d’hésitation. Mon cœur bat moins vite, je me cale bien, prend ma visée. Il baisse la tête. Le point noir de la lunette se cale dessus. Blam !
Le chevreuil saute, fait trois bonds, part derrière la bute. Impossible de le doubler.
Puta…. de Bor…. de mer…. Où est ce que j’ai tapé ? Qu’est ce que j’ai glandé ? Je m’assoie, attends, en grille une pour le laisse reposer. Je n’aime pas sa façon qu’il a eu de sauter 3 fois en l’air comme ça.
Il est temps, je marque l’endroit d’où j’ai tiré au cas où, la direction, une fois sur place l’endroit du tir. Sur place, de l’os, un peu de viande, un peu de sang. Je l’ai touché mais où ? Je marque les indices et la direction de fuite. J’ai posé la canne. Ne trouvant plus de sang, j’avance pas à pas, la carabine prête à faire feu au cas où je le revois. Une fois sur la piste je m’arrête. Il devrait y avoir du sang s’il est passé par là mais il n’y a rien. Rien non plus sur l’autre piste qu’il aurait dû couper pour fuir. Je cherche, refait un tour, rien.
Je prend mon téléphone?
« Allo Fabrice, j’aurais encore besoin de tes services pour un chevreuil »
Fabrice a une recherche en cours, il sera sur place vers midi. Didier vient me chercher, en l’attendant de l’autre coté de la route, je remarque un brocard et une chevrette. Notre tentative d’approche à mauvais vent pour avoir la route dans notre dos, se soldera par un échec. Ils nous ont contourné et sont parties dans notre dos. Et puis, le cœur n’y est pas pour moi, on rentre au gite.
11h45, Paul et moi attendons Fabrice et son père Michel sur le parking. Ils sont eux aussi en avance.
Je les emmène à l’endroit du tir, la chienne prend la piste. Fabrice regarde les bouts d’os. Il a un doute, balle de patte haute ou, à cause du sang sternum… Je baisse la tête je ne suis vraiment pas fier de moi. Quel con, je n’ai pas peur de le dire ! La chienne file avec Michel, Fabrice reste en couverture armé de son fusil et gros plombs, autorisés dans les landes. La piste traversée, la chienne accélère et rentre avec Michel dans des pins de 4m de haut et des ajoncs. Fabrice me demande de rester le long de la plantation avec la carabine dès fois qu’il en sorte. Paul, lui, les accompagne.
Le temps s’accélère pour eux, et ne passe pour moi. 1h passe, mais il fait trop chaud, la chienne perds la piste dans de grande herbes complètement au bout du triangle. Fabrice et Michel essayerons à plusieurs reprise de refaire prendre la piste à leur chienne mais elle n’en peut plus. Ils l’auront relevé 2 fois au moins, sans pouvoir le tirer à nouveau. Fin de la recherche. Je suis encore plus mal qu’avant. D'après Fabrice et les indices qu’il a trouvé j’aurais pris le haut de la patte, au niveau de l’articulation du « genoux ».
Je l’ai relevé l’après midi à 20-30m de l’endroit où ils l’avaient perdu mais sans pouvoir le tirer et sans pouvoir relancer la recherche. Fabrice me l’a dit, s’il avait moins chaud en ce début d’après midi, on l’aurait pris. Le soir je suis retourné sur place au cas où il veuille sortir et aller boire à une grosse flaque que j’ai repérée le matin. Il ne sortira pas…
2 semaines sont passées et je m’en veux encore de l’avoir tiré ainsi. Je pense à ce brocard en me demandant s’il s’en est sorti, si ça cicatrise ou non…
Maintenant, quand on vous demandera si vous devez tirer la tête, le cou ou ailleurs, et bien indiquez toujours l’épaule. Si je l’avais tiré ainsi, même à travers les quelques branches qui le masqué, je ne l’aurais pas blessé…
@juracorse, j'ai hâte de te lire
5h du matin le réveil sonne.
Je n’ai pas trop mal dormi et la fièvre m’a presque oubliée.
On est rentré tard la veille, on a mangé tard et comme la météo a annoncé un temps pourri, on a même pris le temps de discuter longtemps… Bilan, une petite nuit de 4h tout au plus, mais que de rires. Daniel a bien tiré la veille et d’après ses dires, il a loupé 1 brocard comme une vache dans un couloir. 40m arrêté en plein travers et cela, avec la carabine posée sur le tripod. Daniel, si tu viens à lire ces lignes excuse-moi par avance de raconter cela, mais j’en rigole encore . Le pire c’est qu’il tire bien… en temps normal tout au moins. Didier lui, n’a fait que se faire aboyer dessus sans jamais réussir à en caler dans la lunette. Pour ceux qui n’aiment pas faire de l’affut, c’est compliqué comme biotope.
Je me lève et ouvre la porte d’entrée. Il en tombe comme vache qui pisse avec en prime un vent çà décorné les bœufs. Un coup d’œil au téléphone, ils annoncent de la pluie jusqu’à 8h. Je remets le réveil et retourne me coucher, il ne m’aura pas fallu 2mn avant de me rendormir. Dire que si on me demandait de faire ces horaires là pour le boulot ou autre chose que la chasse, je gueulerai…
7h30 : nouveau réveil. Je me lève, ouvre la porte et vais voir à l’extérieur. Le vent s’est quasiment calmé mais même s’il pleut déjà moins, il pleut encore pas mal. Pas grave, je prépare le café, et prépare mon sac avec mes affaires de pluie. S’ils se lèvent, j’irais y faire un tour avec eux. A peine ai-je enclenché le bouton du café que je vois débarquer Daniel et Didier. Réveillés, ils attendaient dans leurs chambres d’entendre bouger. Paul lui, est toujours couché et je comprends rapidement que je ne sortirais pas avec lui ce matin. On prend un café, les cachetons pour les vieux et le « gamin » que je suis, et on charge la voiture. Je passe voir Paul dans sa chambre, il me fait signe que ça va mais ne se lève pas pour autant. Pas grave, je file avec Didier et Daniel sur une autre commune.
8h15. Après avoir déposé Daniel, Didier me laisse à la sortie du village. Le territoire que je compte explorer est coupé en deux par une route goudronnée. Je mets mon sac à dos, prend la carabine et le trépied et traverse la route pour être à bon vent. Arrivé de l’autre coté de la route, je dépose mon sac dans un buisson. Je connais un peu le coin pour y être allé une fois l’année d’avant et je sais que me charger ne sert à rien. Le coin où je suis ce matin-là est un triangle avec pour base la route goudronnée. La base fait 500 600m de long, et si on prend la pointe ça fait environs 1.5km de long.
Le coin est une plantation de chêne avec des grandes herbes jaunes et quelques pousses d’acacias faite il y a 3 ou 4 ans pour réhabiliter le terrain que la tempête Klauss a tout abimé. La plantation est entourée de grand bois de pins très très sales avec des ajoncs. Pour moi qui aime faire de l’approche et marcher, c’est très sympa à explorer.
Le sac déposé, la carabine chargée, le percuteur désarmé je commence à gagner un point haut pour jumeler de chaque côté. Encore une fois, éviter les pistes est la meilleure façon de les surprendre. 3 pas, un coup de jumelle, 3 pas, un coup de jumelle de chaque coté, 3 pas, encore un coup de jumelle. 3 pas… et ainsi de suite. Je parcoure environ 80m quand je fais 3 pas et vois une tache dans l’herbe en bas de la pente. J’attends que la tache bouge. J’attends de voir la tête. Je cherche à identifier. Je ne me fais pas trop d’idée, malgré les herbes qui masquent une bonne partie du chevreuil et sas voir la tête, le poids du corps me semble porté sur l’arrière. Le chevreuil ne bouge pas et malgré le temps qui passe, je ne vois rien qui me permette d’être sûr de moi. Je décide donc de me déplacer pour mieux voir et mieux identifier. Le vent est face à moi, il faut donc que je reviennes en arrière et prenne le bas de la pente en avançant droit devant. Jetant un coup de jumelle vers le bas de la pente, je remarque un bouquet de chêne un peu plus grands les autres. En me mettant dans l’axe, face au vent je devrais pouvoir approcher ce chevreuil à moins de 50m. Demi tour, doucement au départ pour ne pas attirer l’attention, puis plus vite, je passe par un creux, descend la pente à moitié courbé pour prendre le bosquet de petits chêne dans l’axe. Je monte, descend, les raies de charrues jouant avec le relief et les herbes. Mon plan se passe à merveille et j’arrive à hauteur des petits chênes. Je sors la tête, regarde avec les jumelles. Je vois le dos, mais pas la tête ou le corps. Même d’ici, impossible de savoir si c’est un brocard ou non. J’ai bien une intuition mais rien de certain.
8h45 : 1mn, 2mn. Le temps passe. Le chevreuil mange sans se soucier de quoi que ce soit et ne bouge presque pas. Tant pis, j’en ai marre… je cale le trepied, monte la carabine, me cale comme il faut, assis, et arme le percuteur. Je siffle. Un sifflet bref et rapide, pas trop fort. Une tête se lève regarde dans ma direction sans trop savoir si elle a bien entendu ou non. C’est bien une chevrette avec ses grandes oreilles. Je ne bouge pas, attends qu’elle rebaisse la tête. Pour moi, demi-tour, ne pas la déranger, faire marche arrière, remonter et ré-avancer. Je ne prends pas de gants, j’avance vite pour pouvoir explorer la fin du triangle avant que Didier revienne me chercher.
Me voilà au-dessus de la chevrette, elle est toujours en contre bas et ne se soucie pas de moi. J’avance d’un bon pas, pour passer un petit découvert et être certain qu’elle ne puisse plus me voir et donner l’alerte. Ouf… me voilà tranquille. Elle ne peut plus me voir, je recommence à jumeler. 3 pas, rien à droite, rien à gauche. 3 pas rien à droite, rien à gauche, 3 pas rien à droite, rien à g… oh putain. Face à moi, un brocard se découpe de toute sa hauteur dans des acacias. Malgré la distance à l’œil nu je sais dire que c’est un brocard et un vrai beau brocard! Je prends le télémètre et prend des points de mesures. 180m… ne pouvant pas me coucher sans le perdre de vue inutile d’essayer et puis contrairement à la veille, je ne me le sens pas de toute façon. Je veux m’approcher et le terrain m’en offre la possibilité.
Le brocard est occupé à manger profitant de ce début de matinée pour se sécher sur la pente d’une hauteur. J’ai le vent face à moi, le soleil dans le dos. Que rêver de mieux ? J’avance, légèrement en travers, courbé dans une raie de charrue. Après quelque mètres je jette mets un coup de jumelle pour le localiser et recommence. J’arrive à un chêne un peu plus haut que les autres. D’après mes mesures me voilà à une centaine de mètre. Je reprends les jumelles, il est quasiment au même endroit, toujours en train de manger des feuilles d’acacia. Est-ce que je le tire d’ici ou est-ce que je m’approche encore ? Evaluer le terrain, regarder si je peux avancer ou non et comment. Par folie certainement, par expérience aussi, je décide de tenter ma chance. J’avance pas à pas mais la raie de charrue est bouchée par un ajonc. Je cherche une solution, en rebroussant chemin sur 5 ou 6m en sautant dans celle d’à coté je devrais pouvoir contourner par la droite de l’ajonc et replonger dans la raie de charrue où j’évolue dans la foulée. Après, il me faudra avancer un peu et me mettre dans l’axe d’un buisson pour avancer à une cinquantaine de mètre de lui. J’ai gagné 15m, trop loin pour moi aujourd’hui. Et puis vu le sol sur lequel j’évolue je vais passer 10 plombes à caler la canne et autant à trouver une position. Avancer comme cela c’est jouable avec un brocard en train de manger…
Je recules, passe le plat à couvert, replonge dans la raie de charrue. Avance à nouveau, contourne l’ajonc. Un coup de jumelles… je ne le vois pas. Soit il est parti soit il ne peut pas me voir. On verra bien. Je me cale dans l’axe des acacias, un cul blanc fait trois bonds et aboie. Moi je m’assoies dans la raie de charrue et ne bouge plus. Je pose ma carabine et ma canne contre un buisson et j’en allume une. A ce moment-là il y a deux possibilités, soit il est sûr de lui et il est déjà loin, soit il regarde encore ce qui se passe et je dois rester tranquille un long long moment pour qu’il retrouve son calme.
Tout en fumant je prends mon téléphone, regarde l’heure… 9h10. J’ai de la chance que le ciel soit bas et qu’il ait plu toute la nuit sans cela, il serait déjà rentré en sous-bois depuis un bon moment. Je fini ma clope, range le mégot dans mon tube de pellicule photo et patiente encore un peu. Rien de mieux que la fumée pour être sûr que le vent n’a pas tourné, même avec du talc on n’arrive pas à ce niveau de précision.
La position inconfortable me motive à bouger. Si je reste plus longtemps dans mon trou je vais choper une crampe. Je me mets à genoux, cherche le brocard avec les jumelles, il n’y est pas, en tout cas, je ne le vois pas… Si j’avance tout droit je vais lui tomber dessus et le faire fuir ma seule option essayer de le contourner en espérant qu’il soit encore dans les environs. Je recule, me baissant au maximum, 15m 20m 30m me voilà couvert des buissons, je prends la pente de droite, redescend à la piste et refait le trajet en remontant la piste. Une fois à hauteur des acacias je remonte la bute. S’il n’a pas trop bougé il devrait se trouver dans les environs. Un pas après l’autre j’avance, regardant attentivement tout ce qui se passe autour. Un pas, encore un, le voilà. Il n’a pas trop bougé il a juste un peu avancé. Un coup de télémètre : 80m, encore… Avancer encore et se mettre dans une position de tir favorable.
J’avance, me cachant derrière des buissons, des herbes hautes je fini à 4 pattes encore une fois et arrive en crête derrière des petits chênes verts. Je le sais, je ne pourrais pas aller plus loin, après, je serais en découvert dans la pente. Un coup de télémètre, il est à 45m. Difficile de faire mieux maintenant… Je cale la canne, me met à genoux. Je pose la carabine dessus, règle la hauteur, passe en x3. C’est un beau 6, avec des bois bien noir. Je souffle et respire profondément. Mon cœur bat la chamade, il faut que je me calme. Le brocard mange partiellement masqué par les acacias. Je ne vois distinctement que la tête baissée quand il mange de l’herbe. A cette distance, pas d’hésitation. Mon cœur bat moins vite, je me cale bien, prend ma visée. Il baisse la tête. Le point noir de la lunette se cale dessus. Blam !
Le chevreuil saute, fait trois bonds, part derrière la bute. Impossible de le doubler.
Puta…. de Bor…. de mer…. Où est ce que j’ai tapé ? Qu’est ce que j’ai glandé ? Je m’assoie, attends, en grille une pour le laisse reposer. Je n’aime pas sa façon qu’il a eu de sauter 3 fois en l’air comme ça.
Il est temps, je marque l’endroit d’où j’ai tiré au cas où, la direction, une fois sur place l’endroit du tir. Sur place, de l’os, un peu de viande, un peu de sang. Je l’ai touché mais où ? Je marque les indices et la direction de fuite. J’ai posé la canne. Ne trouvant plus de sang, j’avance pas à pas, la carabine prête à faire feu au cas où je le revois. Une fois sur la piste je m’arrête. Il devrait y avoir du sang s’il est passé par là mais il n’y a rien. Rien non plus sur l’autre piste qu’il aurait dû couper pour fuir. Je cherche, refait un tour, rien.
Je prend mon téléphone?
« Allo Fabrice, j’aurais encore besoin de tes services pour un chevreuil »
Fabrice a une recherche en cours, il sera sur place vers midi. Didier vient me chercher, en l’attendant de l’autre coté de la route, je remarque un brocard et une chevrette. Notre tentative d’approche à mauvais vent pour avoir la route dans notre dos, se soldera par un échec. Ils nous ont contourné et sont parties dans notre dos. Et puis, le cœur n’y est pas pour moi, on rentre au gite.
11h45, Paul et moi attendons Fabrice et son père Michel sur le parking. Ils sont eux aussi en avance.
Je les emmène à l’endroit du tir, la chienne prend la piste. Fabrice regarde les bouts d’os. Il a un doute, balle de patte haute ou, à cause du sang sternum… Je baisse la tête je ne suis vraiment pas fier de moi. Quel con, je n’ai pas peur de le dire ! La chienne file avec Michel, Fabrice reste en couverture armé de son fusil et gros plombs, autorisés dans les landes. La piste traversée, la chienne accélère et rentre avec Michel dans des pins de 4m de haut et des ajoncs. Fabrice me demande de rester le long de la plantation avec la carabine dès fois qu’il en sorte. Paul, lui, les accompagne.
Le temps s’accélère pour eux, et ne passe pour moi. 1h passe, mais il fait trop chaud, la chienne perds la piste dans de grande herbes complètement au bout du triangle. Fabrice et Michel essayerons à plusieurs reprise de refaire prendre la piste à leur chienne mais elle n’en peut plus. Ils l’auront relevé 2 fois au moins, sans pouvoir le tirer à nouveau. Fin de la recherche. Je suis encore plus mal qu’avant. D'après Fabrice et les indices qu’il a trouvé j’aurais pris le haut de la patte, au niveau de l’articulation du « genoux ».
Je l’ai relevé l’après midi à 20-30m de l’endroit où ils l’avaient perdu mais sans pouvoir le tirer et sans pouvoir relancer la recherche. Fabrice me l’a dit, s’il avait moins chaud en ce début d’après midi, on l’aurait pris. Le soir je suis retourné sur place au cas où il veuille sortir et aller boire à une grosse flaque que j’ai repérée le matin. Il ne sortira pas…
2 semaines sont passées et je m’en veux encore de l’avoir tiré ainsi. Je pense à ce brocard en me demandant s’il s’en est sorti, si ça cicatrise ou non…
Maintenant, quand on vous demandera si vous devez tirer la tête, le cou ou ailleurs, et bien indiquez toujours l’épaule. Si je l’avais tiré ainsi, même à travers les quelques branches qui le masqué, je ne l’aurais pas blessé…
@juracorse, j'ai hâte de te lire
- TJ61Cerf3000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Mar 18 Juin 2019 - 12:37
Encore un superbe récit.
Merci pour ces lignes.
A+
Jérôme
Merci pour ces lignes.
A+
Jérôme
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Safran Les Terres Noires
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Mer 19 Juin 2019 - 12:16
Bonjour à tous,
Séance affût renard hier soir, je l'attendais avec impatience.
Il est 21h, je part tranquillement de chez moi. Inutile de courir, vu cette chaleur, je ne pense pas en voir si tôt. Je me gare à proximité des champs fauché que j'ai repéré dans 3h plus tôt. Et on reprends les habitudes: je sors mon sac à dos, ma carabine, met mon sac sur le dos et charge mon arme en prenant soin de laisser ouverte la culasse.
C'est parti, enfin, même si c'est ma deuxième sortie, j'ai vraiment l'impression que la saison commence ce soir.
Je fais 50m sur le chemin, une masse traverse à une centaine de mètres, impossible de voir ce que c'est: je pense à un blaireau mais la manière qu'il a de prendre la poudre d'escampette en me voyant me laisse penser que c'est un goupil. Si c'est le cas il est énorme. Je ne le saurais jamais, il a disparu dans les hautes herbes, pas encore broyées.
Je ne m'attarde pas plus longtemps, mais un bruit de moteur que j'avais entendu en arrivant commence à m'inquiéter de plus en plus. Je pensais à un autre chasseur sur la commune voisines, mais en me rapprochant de la zone que j'avais choisie, je me rend compte que des mecs sont au bois avec leur tracteur. Impossible de chasser le 1er poste sans risque, je descend donc vers le second, mais le bruit est toujours trop important. Sentant ma soirée comme étant foutue, je décide de continuer le chemin de l'autre coté du bois, pour faire les allées de tracteur dans les champs, ça m'a souvent réussi pour trouver les renards quand la végétation est encore haute.
Au boute d'un kilomètre, je décide de faire demi tour, et de nouveau le bruit d'un moteur derrière moi. C'est un chasseur de la commune voisine, il est en repérage, faut dire que cette année les foins sont plutôt tardifs. On discute un peu, on s'échange nos numéros de manière à ne pas chasser les uns en face des autres, et puis je repart en direction de la pièce qui m'intéresse.
Le tracteur s'éloigne, ça va être le bon moment, le soleil est caché derrière les arbres et la nuit arrive tout doucement. Je me poste donc en bas de cette friche, je suis à bon vent, sans grande certitude mais le calme étant revenu j'ai un peu d'espoir que des animaux sortent profitant du calme revenu. Autant dire que c'est maintenant ou jamais.
Allongé sur le sol, la carabine posée sur le sac à dos, je commence à me dire que les herbes devant moi vont me gêner si je dois tirer. J'y ai seulement pensé, un peu découragé par ce début de soirée, je suis resté tranquillement allongé par terre, et un renard à fait son apparition à une centaine de mètre plus haut que moi. Vite, je monte le grossissement, et j'attends qu'il se mette de travers. Il ne me laisse que très peu de temps pour l'aligner, à chaque fois il se remet de face pour redescendre en travers sur mon poste. La ca va être bon, je commence à presser la détente et hop, il se remet de face. Ca s'est joué à quelques grammes de pression sur ma détente, faut vraiment que je descende en dessous du kilo. Cette fois ci, ca va le faire: non j'ai 3 tiges d'herbes (ca a suffit à me faire manquer un renard il y a deux ans en déviant ma balle), faut que je me décale un peu. Mince il me regarde, je suis grillé. Je regarde dans la lunette, mais non en fait il regarde de l'autre coté.
J'analyse un peu la situation, il ne fait que descendre depuis tout à l'heure, je vais me décaler en conséquence et l'attendre après la touffe d'herbe pour pouvoir tirer. Il y arrive doucement, s'arrête de profil, cette fois sera la bonne: ma balle au défaut de l'épaule le foudroie net.
A force de regarder dans la lunette, je n'avais pas vu la distance à laquelle il était, et c'est un peu surpris que je le retrouve à seulement 40m de moi. Une belle femelle adulte, avec une robe grise, qui n'as pas eu de portée.
La saison commence plutôt bien
Séance affût renard hier soir, je l'attendais avec impatience.
Il est 21h, je part tranquillement de chez moi. Inutile de courir, vu cette chaleur, je ne pense pas en voir si tôt. Je me gare à proximité des champs fauché que j'ai repéré dans 3h plus tôt. Et on reprends les habitudes: je sors mon sac à dos, ma carabine, met mon sac sur le dos et charge mon arme en prenant soin de laisser ouverte la culasse.
C'est parti, enfin, même si c'est ma deuxième sortie, j'ai vraiment l'impression que la saison commence ce soir.
Je fais 50m sur le chemin, une masse traverse à une centaine de mètres, impossible de voir ce que c'est: je pense à un blaireau mais la manière qu'il a de prendre la poudre d'escampette en me voyant me laisse penser que c'est un goupil. Si c'est le cas il est énorme. Je ne le saurais jamais, il a disparu dans les hautes herbes, pas encore broyées.
Je ne m'attarde pas plus longtemps, mais un bruit de moteur que j'avais entendu en arrivant commence à m'inquiéter de plus en plus. Je pensais à un autre chasseur sur la commune voisines, mais en me rapprochant de la zone que j'avais choisie, je me rend compte que des mecs sont au bois avec leur tracteur. Impossible de chasser le 1er poste sans risque, je descend donc vers le second, mais le bruit est toujours trop important. Sentant ma soirée comme étant foutue, je décide de continuer le chemin de l'autre coté du bois, pour faire les allées de tracteur dans les champs, ça m'a souvent réussi pour trouver les renards quand la végétation est encore haute.
Au boute d'un kilomètre, je décide de faire demi tour, et de nouveau le bruit d'un moteur derrière moi. C'est un chasseur de la commune voisine, il est en repérage, faut dire que cette année les foins sont plutôt tardifs. On discute un peu, on s'échange nos numéros de manière à ne pas chasser les uns en face des autres, et puis je repart en direction de la pièce qui m'intéresse.
Le tracteur s'éloigne, ça va être le bon moment, le soleil est caché derrière les arbres et la nuit arrive tout doucement. Je me poste donc en bas de cette friche, je suis à bon vent, sans grande certitude mais le calme étant revenu j'ai un peu d'espoir que des animaux sortent profitant du calme revenu. Autant dire que c'est maintenant ou jamais.
Allongé sur le sol, la carabine posée sur le sac à dos, je commence à me dire que les herbes devant moi vont me gêner si je dois tirer. J'y ai seulement pensé, un peu découragé par ce début de soirée, je suis resté tranquillement allongé par terre, et un renard à fait son apparition à une centaine de mètre plus haut que moi. Vite, je monte le grossissement, et j'attends qu'il se mette de travers. Il ne me laisse que très peu de temps pour l'aligner, à chaque fois il se remet de face pour redescendre en travers sur mon poste. La ca va être bon, je commence à presser la détente et hop, il se remet de face. Ca s'est joué à quelques grammes de pression sur ma détente, faut vraiment que je descende en dessous du kilo. Cette fois ci, ca va le faire: non j'ai 3 tiges d'herbes (ca a suffit à me faire manquer un renard il y a deux ans en déviant ma balle), faut que je me décale un peu. Mince il me regarde, je suis grillé. Je regarde dans la lunette, mais non en fait il regarde de l'autre coté.
J'analyse un peu la situation, il ne fait que descendre depuis tout à l'heure, je vais me décaler en conséquence et l'attendre après la touffe d'herbe pour pouvoir tirer. Il y arrive doucement, s'arrête de profil, cette fois sera la bonne: ma balle au défaut de l'épaule le foudroie net.
A force de regarder dans la lunette, je n'avais pas vu la distance à laquelle il était, et c'est un peu surpris que je le retrouve à seulement 40m de moi. Une belle femelle adulte, avec une robe grise, qui n'as pas eu de portée.
La saison commence plutôt bien
- pousse-boisCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Mer 19 Juin 2019 - 13:16
bravo
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Mer 19 Juin 2019 - 16:06
Bravo à toi
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Jeu 20 Juin 2019 - 8:01
bravo @sim!
Et merci du partage et la leçon, ne jamais désespérer.
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- DragoonCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Jeu 20 Juin 2019 - 13:12
Jeudi 6 juin 5h du matin.
Dernier jour de chasse pour Didier et Daniel.
Malgré ma mésaventure de la veille, le moral est bon.
Didier a réussi à faire un jeune brocard la veille, Daniel en a loupé un mais au moins il a pu en tirer un, et Didier nous a gratifié d'un exploit en loupant de 3 balles un joli brocard à 80m en plein travers arrêté. On en rigole encore . La veille au repas du soir, il me disait qu'il pensait à moi au moment du tir: "Cette fois Christophe nous prendra un peu moins pour des glands", Didier, si tu lis ces lignes, sache que je ne vous ai jamais pris pour des glands et que de toute façon, tout grand chêne à un jour était un gland. Oui, je rigole. J’espère que l'année prochaine, cela se passera mieux pour vous.
De mon coté je ne sais pas trop où aller. Pour ma part j'ai fermé 2 bagues, Paul 1, Didier 1 et il nous reste 4 bagues à fermer.
On est jeudi, ce soir, nous ne serons plus que deux, départ dimanche en fin de matinée. Le séjour passe vite. J'enrage encore du chevreuil de la veille mais comme me disais le président de l'ACCA où cela s'est passé, « Cela fait malheureusement aussi parti de la chasse et tu as fait ce que tu as pu ». Si ce matin, on avait la chance de pouvoir fermer une paire de bague, on serait un peu plus tranquille pour la fin du séjour. Croisons les doigts.
Le sac est prêt, un café, un doliprane pour cette fièvre qui ne me quitte pas et on décolle.
La pluie de la nuit me fait chercher des points hauts et c’est tout naturellement que je retourne voir le chevreuil aperçu mardi matin et non tiré. Aprés un moment d'incertitude Paul me laisse donc comme à notre habitude sous la ligne électrique. Comme à mon habitude, je prends mon sac, charge ma carabine (si si j’y ai pensé), désarme le percuteur, prend le trepied et me met en route.
A ma gauche le long de la piste coupe feu, une coupe, à ma droite un bois de pins avec une végétation tellement dense que l’on y voit pas à 10m.
( Sur la photo c’est inversé car là c’est quand j’en reviens)
Ne pouvant pas voir ce qui se passe dans le bois, je me contente de chercher sur la coupe s’il n’y a pas un chevreuil en maraude. Sur la piste j’avance vite, trop vite, et je me fais surprendre par une chevrette qui mangeait dans une petite allée sur ma droite. Elle part et aboie dès qu’elle est dans le bois. En une fraction de seconde un autre chevreuil non sexué la rejoint. Je souri, cette mésaventure me donne une leçon. Même si je suis pressé d’aller voir ce brocard de mardi matin, il me faut ralentir le pas si je ne veux pas alerter tous les environs de ma présence.
Je ralenti, et avance plus prudemment. Après une bosse sur la piste, j’arrive à un virage. Il m’a semblé apercevoir une tache dans les fougères. Je pose mon sac au cas où, avance un peu, jette un coup de jumelles. Rien. J’avance encore, sur le bord de la piste, du coté du bois, pour que la forme mon corps ne se découpe pas trop. 5 pas, 10 pas, je le vois. Un chevreuil est sur le bord en train de manger. Aperçu furtivement je me fige, il est à une 50aine de mètres. Je me mets à genoux, installe la canne, pose la carabine et attends qu’il réapparaisse. Je le cherche sans le voir. Pourtant il est là, quelque part. Je ne l’ai pas vu franchir le fossé pour partir dans la coupe, il est forcément là...
J’attends. Le temps parait toujours plus long dans ce genre de cas. Je le cherche avec les jumelles, tentant d’apercevoir une tache marron m’indiquant sa présence. Le temps passe mais rien. Il ne réapparait pas. Il a dut partir sans que je m’en rende compte.
Je vérifie, je suis à bon vent. J’attends encore, il est peut être couché dans les fougères. J’allume une cigarette, assis au bord de la piste. La cigarette terminée, je range le mégot, prends la carabine, me lève, prend le trepied, et avance. 5m 10, 15, 20, 30, 40 m, je ne le vois toujours pas. J’avance vers le fossé pour voir s’il n’y est pas couché. D’avance, je sais que s’il y est, je ne pourrais certainement pas le tirer. Cambré je fais 1 pas, 2, 3, ne le vois pas. Je fais un pas de plus, non, il n’y est pas. Je remonte tout le fossé avec les jumelles et là bas, au fond, à 50 60m de moi, je le retrouve en train de manger. Il a remonté tout le fossé, mangeant au fur et à mesure de sa progression. L’ayant pas cul je n’essaye pas de le tirer. Je prends un point de repère, reviens en arrière, traverse la piste coupe feu et avance pour regagner du terrain sur lui. A 100m, le fossé fait un angle droit et il est plein d’eau. Il ne voudra pas se mouiller et il devrait en sortir.
J’avance d’un bon pas, marchant sur l’herbe rase du bord du chemin et regardant à chaque fois où je pose mon pied pour ne pas faire trop de bruit. Dans le fossé, les bruits ne porteront pas trop et il ne devrait pas pouvoir trop m’entendre alors j’en profite pour gagner en vitesse. Me voilà arrivé à mon point de repère, une simple touffe d’herbes avec quelques fleurs jaunes. La dernière fois que je l’ai vu dans le fossé, il était 10m devant. Je retraverse la piste pour me mettre du même coté que lui ainsi je l’aurai en plein travers quand il sortira du fossé. J’avance encore un peu vers le fossé, mets un coup de jumelle et voit mon chevreuil, il est à 10m de l’angle droit. Je reviens au bord de la piste, m’agenouille dans les herbes pour me masquer au maximum, installe la canne et la carabine, J’attends. Sans avoir pu voir sa tête, cela ne fait aucun doute pour moi, c’est un brocard. C’est très certainement le gros brocard au pelage marron que mon ami Paul a repéré. A vol d’oiseau, cela ne fait pas si loin que ça.
J’attends encore, me tenant prêt. Je vois les fougères commencer à bouger, comme prévu le chevreuil sort du fossé. Je ne vois toujours pas sa tête mais je vois son dos. Je regarde avec les jumelles, il lève la tête. C’est bien un gros brocard.
Je prends la carabine, désarme le percuteur, ouvre la culasse pose la carabine et prend mon téléphone. Pourquoi me demanderez-vous ? La réponse en photo même si elle n’est pas de très bonne qualité… (cliquez sur le lien, re-cliquez dessus ça vous la mettra dans le bon sens)
J'aurais au moins immortalisé ce brocard.
Le brocard m'ayant vu, il a aboyé et prévenu tout le quartier de ma présence de sa grosse voie rauque, je n'ai pas vu d'autre chevreuil de la matinée.
Dernier jour de chasse pour Didier et Daniel.
Malgré ma mésaventure de la veille, le moral est bon.
Didier a réussi à faire un jeune brocard la veille, Daniel en a loupé un mais au moins il a pu en tirer un, et Didier nous a gratifié d'un exploit en loupant de 3 balles un joli brocard à 80m en plein travers arrêté. On en rigole encore . La veille au repas du soir, il me disait qu'il pensait à moi au moment du tir: "Cette fois Christophe nous prendra un peu moins pour des glands", Didier, si tu lis ces lignes, sache que je ne vous ai jamais pris pour des glands et que de toute façon, tout grand chêne à un jour était un gland. Oui, je rigole. J’espère que l'année prochaine, cela se passera mieux pour vous.
De mon coté je ne sais pas trop où aller. Pour ma part j'ai fermé 2 bagues, Paul 1, Didier 1 et il nous reste 4 bagues à fermer.
On est jeudi, ce soir, nous ne serons plus que deux, départ dimanche en fin de matinée. Le séjour passe vite. J'enrage encore du chevreuil de la veille mais comme me disais le président de l'ACCA où cela s'est passé, « Cela fait malheureusement aussi parti de la chasse et tu as fait ce que tu as pu ». Si ce matin, on avait la chance de pouvoir fermer une paire de bague, on serait un peu plus tranquille pour la fin du séjour. Croisons les doigts.
Le sac est prêt, un café, un doliprane pour cette fièvre qui ne me quitte pas et on décolle.
La pluie de la nuit me fait chercher des points hauts et c’est tout naturellement que je retourne voir le chevreuil aperçu mardi matin et non tiré. Aprés un moment d'incertitude Paul me laisse donc comme à notre habitude sous la ligne électrique. Comme à mon habitude, je prends mon sac, charge ma carabine (si si j’y ai pensé), désarme le percuteur, prend le trepied et me met en route.
A ma gauche le long de la piste coupe feu, une coupe, à ma droite un bois de pins avec une végétation tellement dense que l’on y voit pas à 10m.
( Sur la photo c’est inversé car là c’est quand j’en reviens)
Ne pouvant pas voir ce qui se passe dans le bois, je me contente de chercher sur la coupe s’il n’y a pas un chevreuil en maraude. Sur la piste j’avance vite, trop vite, et je me fais surprendre par une chevrette qui mangeait dans une petite allée sur ma droite. Elle part et aboie dès qu’elle est dans le bois. En une fraction de seconde un autre chevreuil non sexué la rejoint. Je souri, cette mésaventure me donne une leçon. Même si je suis pressé d’aller voir ce brocard de mardi matin, il me faut ralentir le pas si je ne veux pas alerter tous les environs de ma présence.
Je ralenti, et avance plus prudemment. Après une bosse sur la piste, j’arrive à un virage. Il m’a semblé apercevoir une tache dans les fougères. Je pose mon sac au cas où, avance un peu, jette un coup de jumelles. Rien. J’avance encore, sur le bord de la piste, du coté du bois, pour que la forme mon corps ne se découpe pas trop. 5 pas, 10 pas, je le vois. Un chevreuil est sur le bord en train de manger. Aperçu furtivement je me fige, il est à une 50aine de mètres. Je me mets à genoux, installe la canne, pose la carabine et attends qu’il réapparaisse. Je le cherche sans le voir. Pourtant il est là, quelque part. Je ne l’ai pas vu franchir le fossé pour partir dans la coupe, il est forcément là...
J’attends. Le temps parait toujours plus long dans ce genre de cas. Je le cherche avec les jumelles, tentant d’apercevoir une tache marron m’indiquant sa présence. Le temps passe mais rien. Il ne réapparait pas. Il a dut partir sans que je m’en rende compte.
Je vérifie, je suis à bon vent. J’attends encore, il est peut être couché dans les fougères. J’allume une cigarette, assis au bord de la piste. La cigarette terminée, je range le mégot, prends la carabine, me lève, prend le trepied, et avance. 5m 10, 15, 20, 30, 40 m, je ne le vois toujours pas. J’avance vers le fossé pour voir s’il n’y est pas couché. D’avance, je sais que s’il y est, je ne pourrais certainement pas le tirer. Cambré je fais 1 pas, 2, 3, ne le vois pas. Je fais un pas de plus, non, il n’y est pas. Je remonte tout le fossé avec les jumelles et là bas, au fond, à 50 60m de moi, je le retrouve en train de manger. Il a remonté tout le fossé, mangeant au fur et à mesure de sa progression. L’ayant pas cul je n’essaye pas de le tirer. Je prends un point de repère, reviens en arrière, traverse la piste coupe feu et avance pour regagner du terrain sur lui. A 100m, le fossé fait un angle droit et il est plein d’eau. Il ne voudra pas se mouiller et il devrait en sortir.
J’avance d’un bon pas, marchant sur l’herbe rase du bord du chemin et regardant à chaque fois où je pose mon pied pour ne pas faire trop de bruit. Dans le fossé, les bruits ne porteront pas trop et il ne devrait pas pouvoir trop m’entendre alors j’en profite pour gagner en vitesse. Me voilà arrivé à mon point de repère, une simple touffe d’herbes avec quelques fleurs jaunes. La dernière fois que je l’ai vu dans le fossé, il était 10m devant. Je retraverse la piste pour me mettre du même coté que lui ainsi je l’aurai en plein travers quand il sortira du fossé. J’avance encore un peu vers le fossé, mets un coup de jumelle et voit mon chevreuil, il est à 10m de l’angle droit. Je reviens au bord de la piste, m’agenouille dans les herbes pour me masquer au maximum, installe la canne et la carabine, J’attends. Sans avoir pu voir sa tête, cela ne fait aucun doute pour moi, c’est un brocard. C’est très certainement le gros brocard au pelage marron que mon ami Paul a repéré. A vol d’oiseau, cela ne fait pas si loin que ça.
J’attends encore, me tenant prêt. Je vois les fougères commencer à bouger, comme prévu le chevreuil sort du fossé. Je ne vois toujours pas sa tête mais je vois son dos. Je regarde avec les jumelles, il lève la tête. C’est bien un gros brocard.
Je prends la carabine, désarme le percuteur, ouvre la culasse pose la carabine et prend mon téléphone. Pourquoi me demanderez-vous ? La réponse en photo même si elle n’est pas de très bonne qualité… (cliquez sur le lien, re-cliquez dessus ça vous la mettra dans le bon sens)
J'aurais au moins immortalisé ce brocard.
Le brocard m'ayant vu, il a aboyé et prévenu tout le quartier de ma présence de sa grosse voie rauque, je n'ai pas vu d'autre chevreuil de la matinée.
- Papa95Sanglier
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Jeu 20 Juin 2019 - 16:38
C'est une voiture que l'on voit sur la droite?
- DragoonCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Jeu 20 Juin 2019 - 18:33
Bravo, c'est bien une voiture.
J'ai vu le reflet du soleil sur son toit quand je regardais le brocard dans les jumelles.
Je n'en croyais pas mes yeux. 4 personnes qui, suite aux pluies que l'on a sur place, sont allés voir s'il y avait des champignons...
Pas de chance pour moi mais tant mieux pour le brocard
J'ai vu le reflet du soleil sur son toit quand je regardais le brocard dans les jumelles.
Je n'en croyais pas mes yeux. 4 personnes qui, suite aux pluies que l'on a sur place, sont allés voir s'il y avait des champignons...
Pas de chance pour moi mais tant mieux pour le brocard
- simSanglier
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Jeu 20 Juin 2019 - 20:41
Dragoon a écrit:bravo @sim!
Et merci du partage et la leçon, ne jamais désespérer.
Merci, comme quoi, quand la soirée est foutue, je me dis que sur un malentendu ça peut marcher
Dommage pour ton brocard, ça te fera peut être trouver un coin à champignon.
- Blaser93Cerf10 000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Jeu 20 Juin 2019 - 21:02
sim a écrit:Dragoon a écrit:bravo @sim!
Et merci du partage et la leçon, ne jamais désespérer.
Merci, comme quoi, quand la soirée est foutue, je me dis que sur un malentendu ça peut marcher
Dommage pour ton brocard, ça te fera peut être trouver un coin à champignon.
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- DragoonCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Ven 21 Juin 2019 - 7:33
Houla non, sans autorisation du propriétaire, je vous déconseille d'aller ramasser des champignons dans les landes.
- DragoonCerf1000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Ven 21 Juin 2019 - 7:37
Evidemment j'aurais aussi pu le tirer, l'angle des 30 degrés avec la voiture me semble respecté non?
Les ramasseurs eux étaient de l'autre coté, mais je n'ai pas voulu prendre le risque.
Les ramasseurs eux étaient de l'autre coté, mais je n'ai pas voulu prendre le risque.
- Blaser93Cerf10 000 Messages
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Ven 21 Juin 2019 - 7:38
Tout à ton honneur !!!
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- Papa95Sanglier
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Re: Approche et affût saison 2019/2020
Ven 21 Juin 2019 - 9:00
Tu as bien fait de ne pas tirer, va savoir si tu n'as pas un ramasseur (de préférence en tenue camo) dans l'axe a 100 mètre derrière.
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