Souvenirs de chasse...

Bonjour à tous!
J'ai déplacé plusieurs messages qui relataient des souvenirs de chasse afin de créer ce nouveau sujet. S'il vous plaît, relatez ici vos souvenirs de cartouches marbrées de la Manuf, les 9mm simple-charge, le premier moineau tiré au lance-pierres, etc...  
Insulaire

J'étais passé à côté de ce fil. Je viens de le découvrir. Vos références à votre enfance, Halifax et Insulaire, me rappellent la mienne. Mes parents étaient des petits paysans et un lièvre de 8 livres, quelques lapins ou perdrix représentaient un apport en viande non négligeable, d'autant que nous n'étions que trois à la maison. Mon père, comme d'autres paysans, considérait la chasse comme une cueillette. Sa terre avait produit des lièvres, des perdrix, des lapins comme elle avait produit du blé ou des betteraves et il allait récolter ce gibier, tout en prenant soin d'en laisser suffisamment pour en retrouver l'année suivante. J'ai gardé cet esprit, même si nos conditions de chasse ont considérablement changé. Je me souviens aussi des pièges que nous posions sans succès pour attraper des oiseaux. Bien plus efficace, l'hiver, était un cadre de bois grillagé posé d'un coté sur un  bâton d'une trentaine de centimètres auquel nous attachions une longue ficèle. Quelques grains de blé y attiraient moineaux et merles. Il suffisait alors de tirer sur la ficèle d'un coup sec pour que le cadre tombe et le tour était joué. Ma mère plaçait chaque oiseau dans une pomme de terre qu'elle avait creusée et faisait cuire l'ensemble au four. Quel règal !  A 12 ans, une carabine Gaucher 22lr me rendit bien plus efficace. Pigeons et lapins à la nuit tombée en firent les frais. Un peu plus tard, un vieux fermier du village voisin me prêtat un vieux 16 de la fin du 19ème au canon damasquiné interminable qu'on ouvrait par un levier sous le pontet. Il était d'une portée et d'une efficacité redoutable sur les rats musqués qui infestaient le cours d'eau qui passait derrière la ferme.
Tout cela serait bien sûr difficilement compéhensible pour les enfants d'aujourd'hui qui n'ont jamais mis un pied en dehors de l'asphalte et qui ont d'autres préoccupations que celles de ceux de la France rurale des années 60. Quant à la légalité ... ne nous attardons pas sur le sujet.
Mon post est peut-être hors sujet dans un fil consacré au fusil Darne. Il peut paraître un peu ringard aussi, mais ces souvenirs sont tellement chargés de sens que je n'ai pas résisté à la tentation.

Géry a écrit:
Tout cela serait bien sûr difficilement compéhensible pour les enfants d'aujourd'hui qui n'ont jamais mis un pied en dehors de l'asphalte et qui ont d'autres préoccupations que celles de ceux de la France rurale des années 60. Quant à la légalité ... ne nous attardons pas sur le sujet.
Mon post est peut-être hors sujet dans un fil consacré au fusil Darne. Il peut paraître un peu ringard aussi, mais ces souvenirs sont tellement chargés de sens que je n'ai pas résisté à la tentation.

bonsoir l' ami Géry ,

ma foi , à nos âges , un peu de nostalgie ne fait pas de mal..... c'est un peu notre tisane du soir , à nous , les anciens...
je vois avec ton post que bien des garnements de notre génération ont eu la même enfance rurale.....ça me réjouit....
et ne regrettons rien :on a grandi à l' école des champs , de la braconne et de la rude vie des campagnes d'antan ,
ça en vaut bien une autre , tu ne crois pas ?
au plaisir de te lire sur le forum.
HALIFAX

Bonsor les amis Géry et Halifax!
Qu'en pensez-vous si je transférais les derniers messages relatant nos souvenirs d'antan dans un nouveau sujet dédié, lui, aux souvenirs de chasse de jeunesse?

Insulaire a écrit:Bonsor les amis Géry et Halifax!
Qu'en pensez-vous si je transférais les derniers messages relatant nos souvenirs d'antan dans un nouveau sujet dédié, lui, aux souvenirs de chasse de jeunesse?

bonjour insulaire je te trouve bien jeune mais sur que tu dois avoir des souvenirs de chasse

Insulaire a écrit:Bonsor les amis Géry et Halifax!
Qu'en pensez-vous si je transférais les derniers messages relatant nos souvenirs d'antan dans un nouveau sujet dédié, lui, aux souvenirs de chasse de jeunesse?

Très bonne idée !

HALIFAX82 a écrit:Bonjour Insulaire ,

excellente idée ,  ce sujet se garnira doucement et constituera un peu nos mémoires , au gré  de nos radotages de pépés......
Cordialement ,
HALIFAX

renard81jm a écrit:

Insulaire a écrit:Bonsor les amis Géry et Halifax!
Qu'en pensez-vous si je transférais les derniers messages relatant nos souvenirs d'antan dans un nouveau sujet dédié, lui, aux souvenirs de chasse de jeunesse?

bonjour insulaire je te trouve bien jeune mais sur que tu dois avoir des souvenirs de chasse

Je te remercie Renard81jm mais j'ai commencé jeune...

Géry a écrit:  Bien plus efficace, l'hiver, était un cadre de bois grillagé posé d'un coté sur un  bâton d'une trentaine de centimètres auquel nous attachions une longue ficèle. Quelques grains de blé y attiraient moineaux et merles. Il suffisait alors de tirer sur la ficèle d'un coup sec pour que le cadre tombe et le tour était joué. Ma mère plaçait chaque oiseau dans une pomme de terre qu'elle avait creusée et faisait cuire l'ensemble au four. Quel règal !

Bonsoir Géry,
J'étais moi aussi un avide utilisateur de "trappe", ce cadre en bois grillagé dont tu parles qui fournissait quelques moineaux qui terminaient au four dans une pomme de terre, comme dans la recette de ta mère ...  J'avais aussi pendant tout l'hiver, une boite à fauves dont les portes coulissantes étaient reliées à un fil qui passait au travers de la porte-fenêtre de ma chambre... Les "victimes" de la boite à fauves, c'était pour le "fun"! Je les gardais un peu dans une cage, les nourrissais, puis les relâchais, pour la plupart du temps des verdiers, mésanges et moineaux mais parfois aussi des espèces plus "exotiques" comme des sittelles torchepot!

J'ai passé les années 70, WE et vacances,  autour de la maison que mon père à mis 10 ans à retaper, avant de déménager à Paris. Il y avait 2 téléphones dans le hameau à 800 m d'altitude et pas du goudron partout. Quand à découvert a 9mm Flobert et son pouvoir avec mes amis du cru, on soudain trouvé un truc plus efficace que les arcs, flèches, lance-pierres contre les piafs du coin et les faisans du lâcher. Les moineaux du séchoir à maïs ont pris cher. Je l'aidais à la ferme et j'avais droit à quelques cartouches. Parmi les arbres fruitiers, on avait droit de surveiller le poirier Williams, car c'était le seul dont les fruits plombés n'étaient pas mangés, vu que tout passait dans l'alambic. On fait quelques passées de grives mais la 9 était vraiment trp courte.  Une fois le ciel est devenu noir d'une migration qui nous est passée pendant plusieurs minutes à 20 m au dessus. On a tiré, tiré... rien n'est tombé. Pour les grives... Fallait juste tomber sur un passage... Quand aux faisans, même à 10 m, la balle leur rebondissait dessus, les plumes volaient, mais rien. On est passé à la 12mm, assez destructrice pour les moineaux. Le problème était qu'on devenait repérables donc verbalisables par les fédéraux, les parents de mon pote ont vite réagi.

Le sujet " souvenirs de chasse de gamins" a été ouvert... il y a quelques temps déjà:
https://www.passionlachasse.com/t23043-souvenirs-de-chasse-de-gamins

En voilà une autre écrite depuis...

On l’attrape par la queue…


C’était mon premier petit gibier, très petit même...
Il pendait par les deux pattes serrées au fil électrique, quand j’y repense j’ai honte.

J’avais 10 ans tout au plus, la première carabine à plombs fermement serrée entre mes mains, elle n’avait pas de marque, il n’y avait pas de viseur non plus, c’était plus un lance patates qu’autre chose.
J’avais arrosé mon territoire de Diabolos tout azimut, jusqu’à ce coin un peu perdu, une vieille bicoque abandonnée entourée d’un mur en pierres vétuste et délabré, et un unique fil électrique qui alimentait la maisonnette.

Et pendu au fil, mon exploit, tué d’un plomb diabolique en pleine tête, les deux pattes instantanément raidies et accrochées au fil en question.

Et pas moyen de le faire tomber : pourtant il me fallait à tous prix posséder ce gibier conquis de haute lutte, un moineau famélique, pendu à trois-quatre mètres de hauteur tout au plus…

J’avais bien essayé de tirer encore un ou deux plombs, sans autre résultat que le plaisir de viser, tirer et constater qu’à part un « ploc » barbare, il ne se passait rien qu’une ou deux plumes qui se décrochaient de la carcasse et se posaient à mes pieds. Ça me rendait encore plus fou.
Puis, naturellement j’ai lancé quelques cailloux, petits au départ, puis un peu plus gros… et plus ils étaient gros et plus le tir était approximatif, ça passait bien au dessous.

J’ai fini par m’assoir et … méditer.

J’avais la rage, mon premier gibier mort à quelques mètres, mais hors de portée de mes mains.
Est venu le temps du lancer des bouts de bois, plus légers que les cailloux, l’un d’entre eux a même atteint la cible qui s’est gentiment balancée quelques secondes, sans plus.
J’ai alors essayé de le faire tomber avec une grande tige canisse que j’ai coupée à proximité, mais rien à faire… j’étais trop petit, la tige aussi et pas d’autre plus grande à couper.

Alors, il m’est venu l’idée. Avec un grand « i ».

Trop simple : j’ai ramassé les grosses pierres tombées avec le temps du mur, j’ai fais une sorte d’escalier de pierres collé au mur et je suis grimpé en haut de ce satané mur : armé de ma canisse, ni une ni deux, quelques pirouettes à la façon des trois mousquetaires, j’ai fendu l’air avec ma canisse et le moineau est tombé…
du mauvais coté c'est-à-dire coté jardin.

J’ai sauté le mur et là, enfin, je tenais mon premier gibier dans ma main.
J’en aurais pleuré !

Puis j’ai effectivement pleuré.
Car le mur, coté ci, était aussi haut que de l’autre coté, mais aucune pierre n’était tombée de ce coté. Donc je ne pouvais pas faire l’escalier…
Et j’étais bien incapable de monter, bref j’étais coincé dans le minuscule jardin.
Couillonné par mon immense connerie à vouloir à tout prix ce moinillon !
C’est bien moi qui avait une cervelle d’oiseau !

J’imaginais les heures passées à attendre, l’angoisse de mes parents, les recherches infructueuses, le
froid de la nuit…
Pour survivre, je ferai un feu pour faire cuire le piaf, j’ouvrirai la maisonnette en forçant la porte
d’entrée, je trouverai un bon lit de paille, il y aurait peut être de l’eau, peut être de la lumière avec ce
satané fil électrique ?
Bref, je cogitais pas mal, ça me levait un peu l’angoisse… mais si mon esprit s’élevait ainsi, mon corps
était toujours bel et bien prisonnier dans le jardin.
J’en ai passé des heures ainsi, le jour est tombé, je rêvais que je courais après le moineau que j’avais
attrapé par la queue.

Moi, ils m’ont attrapé par la culotte, ça m’a réveillé d’un coup d’un seul !
Après une bonne fessée magistrale, je crois que je n’ai jamais aussi bien dormi dans mon lit.

Pour la petite histoire, mon père qui était chef de gare a ameuté ses troupes, ils ont trouvé ma
carabine luisante à la pleine lune sur le chemin, un cheminot a monté le mur et mon père qui suivait
m’a attrapé en plein sommeil par la culotte.
Il aurait pu attendre que l’on soit à la maison pour la fessée, mais il a du avoir trop peur et ça l’a
calmé plus rapidement, ça pouvait pas attendre.

Je ne lui en ai jamais voulu ! C’était la rançon de ma gloire, vous savez la gloire de mon père !!!
Quant au moineau, il est resté dans ce fond de jardin oublié.
Oublié de tous et pour toujours. Un tout petit moineau de rien du tout, perdu.
Oublié, sauf dans ma mémoire : éternel petit piaf pendu au fil de mes pensées.

Je vous envie d'avoir grandi à cette époque !!!

Jean-Paul13 a écrit:Le sujet " souvenirs de chasse de gamins" a été ouvert... il y a quelques temps déjà:
https://www.passionlachasse.com/t23043-souvenirs-de-chasse-de-gamins

Merci Jean-Paul... J'étais complètement passé à coté!

Jean-Paul13 a écrit:... éternel petit piaf pendu au fil de mes pensées.

Très belle fin poétique!

braque vendéen a écrit:Je vous envie d'avoir grandi à cette époque !!!

Oui, c'est vrai qu'on pouvait encore faire quelques "trucs" pas toujours très catholiques, sans que ça se retrouve forcément sur les réseaux sociaux de France et de Navarre...