Ain Dégats causés par les sangliers

Dans l’Ain, le chasseur et le sanglier, c’est une drôle d’histoire d’amour. Un peu du « je t’aime moi non plus ». Sûr que, sans la bête noire, on sortirait beaucoup moins de fusils dans l’Ain.

Mais là, elle exagère, et lors de l’assemblée générale (lire par ailleurs), ce « cochon » a rappelé qu’il pouvait coûter très cher. Et, cette année, le cours de son kilo a flambé.

Car l’animal fait des dégâts et même de gros dégâts aux cultures. Ainsi, cette année, ils ont coûté quelque 820 000 euros contre 600 000 l’année précédente. Or, il s’agisssait déjà d’une année record.

Pourtant, tout a été fait pour limiter la présence des sangliers et jamais autant de bêtes n’avaient été tirées (voir notre infographie).

La fédération de chasse n’avait pas le choix - la revente du château de Rosy, n’ayant été qu’une blague mal interprétée - pour boucler la somme, il lui fallait puiser dans la gibecière des chasseurs. Le bracelet grand gibier est donc passé de 27 à 28 euros, celui du sanglier de 27 à 30. Pas suffisant.

Du coup, la fédération a mis en place une dîme à payer pour les sociétés, calculée en fonction des animaux abattus chaque année depuis trois ans. Avec un maximum de 900 euros pour celles ayant prélevé 90 sangliers.

Si à l’Est de la rivière d’Ain, peu y échapperont, en revanche, en Bresse ou dans le val de Saône, les tireurs de lièvres ou de bécasses n’auront pas grand-chose à débourser.

Évidemment, les chasseurs des 1 100 sociétés qui étaient au courant des choix de la fédération ont parfois fait la truffe. Normal. Même s’ils s’y attendaient et peut-être même à pire.

Maintenant, comme les responsables de la fédération, ils espèrent que la dynamique pour limiter le cochon est prise et que les efforts réalisés cette année pour le réguler vont porter leurs fruits. Ils se disent aussi qu’il y a eu des prises de conscience pour ne plus faire n’importe quoi avec l’agrainage, au risque de le payer très cher quelques années plus tard. Et le directeur de la fédération Daniel Rousset, ainsi que le président Joanny Griffon de se monter optimistes avec la nouvelle possibilité de tirer le sanglier en juin et le prochain schéma départemental de gestion cygénétique qui devraient au moins enrayer cette flambée financière. Tout le monde l’espère en tous les cas.

Reste que les chasseurs, qui aimeraient aussi - en secret - quelques efforts des agriculteurs pour mieux protéger leurs productions, restent vigilants. Les parcs naturels, les réserves ou encore les projets Natura 2000 sont autant de secteurs où contrôler le sanglier est quasiment impossible.